Sulfure de dihydrogène

Sulfure de dihydrogène

Sulfure d'hydrogène

Sulfure d'hydrogène
Structure
Structure
Général
Nom IUPAC Sulfure d'hydrogène
Synonymes Hydrogène sulfuré
No CAS 7783-06-4
No EINECS 231-977-3
FEMA 3779
Apparence gaz comprimé liquéfié, incolore, d'odeur caractéristique d'œufs pourris.[1]
Propriétés chimiques
Formule brute H2S  [Isomères]
Masse molaire 34,081 gmol-1
H 5,91 %, S 94,09 %,
Propriétés physiques
T° fusion -85 °C[1]
T° ébullition -60 °C[1]
Solubilité dans l'eau à 20 °C : 0.5 g/100 ml[1]
Masse volumique 1,42 kg/m³
T° d’auto-inflammation 260 °C[1]
Point d’éclair Gaz Inflammable[1]
Limites d’explosivité dans l’air en volume % dans l'air : 4.3-46[1]
Pression de vapeur saturante 1780 kPa
Thermochimie
S0gaz, 1 bar 205,77 J/mol·K
ΔfH0gaz -20,5 kJ/mol
Précautions
Directive 67/548/EEC
Très toxique
T+
Extrêmement inflammable
F+
Dangereux pour l`environnement
N
Phrases R : 12, 26, 50,
Phrases S : 1/2, 9, 16, 36, 38, 45, 61, [2]
Transport
263
   1053   
NFPA 704

Symbole NFPA 704

0/2
SIMDUT[3]
A : Gaz compriméB1 : Gaz inflammableD1A : Matière très toxique ayant des effets immédiats graves
A, B1, D1A, D2B,
SGH[4]
SGH02 : InflammableSGH04 : GazSGH06 : ToxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Danger
H220, H330, H400,
Inhalation Dangereux, les vapeurs sont très irritantes et corrosives
Peau Les solutions concentrées peuvent provoquer des brûlures
Yeux Dangereux, peut causer des brûlures
Ingestion Peut causer nausées et vomissements
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le sulfure d'hydrogène (H2S) ou hydrogène sulfuré est un composé chimique de soufre et d'hydrogène, responsable de l'odeur désagréable d'œuf pourri.

C'est un gaz acide qui réagit avec les solutions aqueuses basiques et les métaux tels que l'argent. C'est la raison pour laquelle les bijoux argentés noircissent lorsqu'ils sont longuement exposés à l'atmosphère polluée. Le sulfure d'argent résultant de la réaction est de couleur noire.

Ce gaz peut s'accumuler dans les réseaux d'assainissement et corroder les tuyaux qu'ils soient en béton ou en métal. Il peut faire suffoquer les égoutiers.

Le sulfure d'hydrogène est produit par la dégradation des protéines contenant du soufre et est responsable d'une grande partie de l'odeur fétide des excréments et des flatulences.

Le sulfure d'hydrogène est naturellement présent dans le pétrole, le gaz naturel, les gaz volcaniques et les sources chaudes. Il peut résulter de décomposition bactérienne de la matière organique. Il est également produit par les déchets humains et animaux. Le sulfure d'hydrogène peut également provenir des activités industrielles, telles que la transformation des produits alimentaires, du traitement des eaux usées, des hauts-fourneaux, des papeteries, des tanneries et des raffineries de pétrole. Des communautés bactériennes dégradant le méthane en condition anaérobie peuvent aussi en produire.

Sommaire

Synthèse

En cours de chimie, il était inscrit au programme une expérience de synthèse de sulfure d'hydrogène. Celle-ci se réalisait en deux étapes : - en mélangeant du soufre et de la limaille de fer, on réalise un brûlât dans un têt (production d'une fumerolle blanche et âcre), ce qui donne une sorte de caillou orangé (le sulfure de fer FeS lui-même) avec des traces grises (la limaille qui n'a pas réagi) ; - en versant n'importe quel acide (de préférence de l'acide sulfurique, mais c'est l'ion hydronium qu'on fait réagir) sur le sulfure de fer obtenu à la première étape. il se produit immédiatement un dégagement intense de sulfure d'hydrogène bien reconnaissable à son odeur qualifiée dans les manuels scolaires de "nauséabonde", qui est celle de l'œuf pourri.

Effets sur la santé

Le sulfure d'hydrogène est considéré comme un poison à large spectre. Il peut donc empoisonner différents organes. L'inhalation prolongée de sulfure d'hydrogène peut causer la dégénérescence du nerf olfactif (rendant la détection du gaz impossible) et provoquer la mort juste après quelques mouvements respiratoires. L'inhalation du gaz, même en quantité relativement faible, peut entraîner une perte de connaissance.

L'exposition à des concentrations inférieures peut avoir comme conséquence des irritations des yeux, de la gorge, une toux douloureuse, un souffle court et un épanchement de fluide dans les poumons. Ces symptômes disparaissent habituellement en quelques semaines. L'exposition à long terme à de faible concentration peut avoir pour conséquence : fatigue, perte d'appétit, maux de tête, irritabilité, pertes de mémoire et vertiges.

Les études sur des animaux ont prouvé que les porcs ayant mangé de la nourriture contenant du sulfure d'hydrogène ont eu des diarrhées après quelques jours et une perte de poids après environ 105 jours.

Les tests effectués sur des souris montrent que l'inhalation durant cinq minutes de sulfure d'hydrogène les plonge dans un état de vie suspendue.[5] “Mark Roth, biochimiste de l'Université de Washington à Seattle, et ses collègues ont exposé des souris à un air contenant une faible concentration de sulfure d'hydrogène. En quelques minutes, les souris ont perdu connaissance et leur température a chuté de 37 °C à 15 °C. De plus, leur respiration s'est ralentie, passant de 120 à moins de 10 respirations par minutes. Bref, leur métabolisme tournait au ralenti, leurs cellules consommaient moins d'oxygène. Après 6 heures, les souris ont été re-exposées à un air normal et se sont réveillées en bonne santé. Les chercheurs n'ont noté aucun effet secondaire évident. « Cela indique qu'il est possible de baisser le niveau métabolique à la demande », explique Roth. « Dans le futur, des applications spatiales pourront découler de cette avancée, mais notre but principal est de penser aux applications médicales possibles ici et maintenant » ajoute-t-il.”[6]

Une des hypothèses de l'extinction permo-triasique, il y a 250 millions d'années

Peuplée de créatures essentiellement reptiliennes, la Terre connait un bouleversement majeur dû à un réchauffement climatique il y a 250 Ma. Ce réchauffement de l'atmosphère provoque le ralentissement, voire l'arrêt total des courants océaniques qui sont alimentés par la descente en profondeur de l'eau froide aux pôles. L'arrêt des courants océaniques a pour conséquence essentielle la stagnation des océans, puisque ces courants apportent de l'oxygène et des nutriments nécessaires à la vie marine. La plupart des créatures marines meurent et tombent au fond des océans. La décomposition de ces animaux morts dégage d'énormes quantités de sulfure d'hydrogène qui remontent à la surface et viennent empoisonner l'atmosphère. Les animaux terrestres sont donc affectés et sont aussi décimés. Cette période de la vie terrestre est nommée Extinction du Permien. Malgré tout, les causes menant à l'extinction permo-triasique restent mal définies. L'explication du sulfure d'hydrogène reste une hypothèse à corréler à d'autres.

Relation odeur-santé

  • Seuil de toxicité (mg/m³) : 14
  • Seuil de perception (mg/m³) : 0,000 66

C'est-à-dire que notre système olfactif est capable de détecter cette substance en très faible quantité. Ceci nous permet d'être alerté avant une absorption pouvant être toxique. Ceci n'est pas toujours le cas pour toutes les substances nocives.

Attention, à partir d'un certain seuil, facile à atteindre, le nerf olfactif est paralysé et l'on ne sent plus rien !

Actualité

Début 2008, le sulfure d'hydrogène est utilisé dans beaucoup de cas de suicides au Japon.
De janvier à fin mai 2008, 517 personnes se sont donné la mort grâce à une recette trouvée sur internet[7], mélangeant détergents et produits pour le bain.
Ce mélange donnerait du sulfure d'hydrogène en forte quantité. Chaque suicidé avait au préalable collé un mot sur sa porte, sur lequel était écrit un message comme : « Danger, émanation de gaz mortel ». Plusieurs bâtiments ont dû être évacués, pour ne pas blesser plus de monde.

En 2008 L’EXERA a fait réaliser par l’INERIS une évaluation indépendante de 14 détecteurs de gaz toxiques H2S.

En juillet 2009, un cheval est mort des suites d'inhalation de sulfure d'hydrogène sur les plages bretonnes. En effet, l'amoncellement important d'algues vertes en décomposition a créé une forte concentration d'hydrogène sulfuré (1000 ppm) qui s'est révélée mortelle pour l'animal. Le cavalier a été sauvé de justesse. On considère qu'un être humain peut survivre seulement une minute dans un air à 1400 ppm d'hydrogène sulfuré[8].

Notes

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Wikibooks propose un ouvrage abordant ce sujet : Enlever des taches de sulfure d'hydrogène.

  1. a , b , c , d , e , f  et g SULFURE D'HYDROGENE, fiche de sécurité du Programme International sur la Sécurité des Substances Chimiques, consultée le 9 mai 2009
  2. « sulfure d'hydrogene » sur ESIS, consulté le 11 février 2009
  3. « Sulfure d'hydrogène » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme canadien responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  4. Numéro index 016-001-00-4 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
  5. Hibernation: ceci n'est pas Walt Disney sur Agence Science-Presse
  6. Des boules puantes mettent des souris en animation suspendue sur Futura-sciences
  7. Gaz mortel au levant, Le quotidien du médecin n° 8376, 23-05-2008
  8. Le Figaro, le 20 août 2009 [1]
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