Sterna bergii

Sterna bergii

Sterne huppée

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Sterne huppée
 Thalasseus bergii
Thalasseus bergii
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-règne Vertebrata
Classe Aves
Ordre Ciconiiformes
Famille Laridae
Genre Thalasseus
Nom binominal
Thalasseus bergii
Lichtenstein, 1828
Répartition géographique
SternaBergiMap2.svg
Statut de conservation IUCN :

LC3.1[1] : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

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La Sterne huppée (Thalasseus bergii) est une espèce d'oiseau appartenant à la famille des Laridae dont le nom latin commémore Karl Heinrich Bergius (v. 1790-1818). C'est un oiseau de mer qui niche en colonies denses sur les côtes et les îles dans les régions tropicales et subtropicales de l'Ancien Monde. Ses cinq sous-espèces se reproduisent dans les régions allant de l'Afrique du Sud aux côtes de l'Océan Indien et jusqu'aux îles du centre de l'Océan Pacifique et l'Australie, toutes les populations se dispersant largement dans l'aire de reproduction après la nidification. Cette grande sterne est très proche de la Sterne royale et de la Sterne voyageuse, mais s'en distingue par la taille et la couleur de son bec.

La Sterne huppée a le dos gris, le ventre blanc, un bec jaune et une crête en broussailles noire qui s'estompe en hiver. Les jeunes ont un aspect fortement différent avec un plumage fait de gris, de brun et de blanc et comptent sur leurs parents pour les nourrir plusieurs mois après qu'ils sont capables de voler. Comme tous les membres du genre Thalasseus, la Sterne huppée se nourrit le plus souvent en plongeant en mer pour attraper les poissons qu'elle avale ensuite en vol. Comme chez la plupart des Sternidae et des Laridae, les mâles offrent des poissons à leurs femelles lors des parades nuptiales.

Cet oiseau est une espèce adaptable qui a appris à suivre les bateaux de pêche qui jettent par dessus bord les prises non commercialisables et peut utiliser des sites de nidification inhabituels tels que des toits des bâtiments et des îles artificielles dans les marais salants et les stations de traitement des eaux usées. Les œufs et les jeunes sont dérobés par les goélands et les ibis et les activités humaines comme la pêche, la chasse et la récolte des œufs ont causé une diminution de certaines populations locales. Il n'y a cependant pas de préoccupation mondiale de conservation de cet oiseau, qui a une population stable de plus de 500 000 individus.

Sommaire

Taxonomie

Les sternes, de la famille des Sternidae, sont des oiseaux de mer de taille petite à moyenne étroitement liée aux mouettes, aux becs-en-ciseaux et aux labbes. Elles ressemblent beaucoup aux mouettes mais ont généralement une allure plus légère, de longues ailes pointues (ce qui leur donne un vol rapide, dynamique), une queue profondément fourchue et de longues jambes charnues. La plupart des espèces sont grises dessus et blanches dessous et ont une calotte noire qui diminue de taille ou se tache de blanc en hiver[2].

Relations au sein du genre Thalasseus[N 1]
 
 

T. bengalensis



T. maxima



 

T.bergii





T. sandvicensis



T. elegans



La Sterne huppée a été initialement décrite sous le nom de Sterna bergii par le naturaliste allemand Martin Lichtenstein en 1823, mais a été déplacée dans le genre Thalasseus[N 2], après que les études sur l'ADN mitochondrial aient confirmé que les trois principaux types de tête des sternes (pas de calotte noire, calotte noire, calotte noire avec front blanc) correspondaient à des clades distincts.[3]

Les espèces les plus proches de la Sterne huppée au sein de son genre semblent être la Sterne voyageuse (T. bengalensis) et la Sterne royale (T. maximus)[3]. L'étude de l'ADN des différentes sternes n'a pas compris la Sterne d'Orient (T . bernsteini) en danger critique d'extinction, mais comme cette espèce était autrefois considérée comme une sous-espèce de la Sterne huppée faisant partie de la sous-espèce T. b. cristatus, elle lui est aussi probablement très étroitement liée.[4]

Le nom de genre de la Sterne huppée est dérivé du grec Thalassa, "mer", et son nom d'espèce bergii célèbre Carl Heinrich Bergius, un pharmacien de Prusse et botaniste qui a collecté les premiers spécimens de cette sterne près du Cap[5].

La Sterne huppée a cinq sous-espèces reconnues aux distributions géographiques distinctes, qui diffèrent principalement par la couleur du ventre et du bec. Elles sont énumérées ci-dessous dans l'ordre taxonomique. Un nombre égal d'autres sous espèces possibles a été proposé, mais la proposition n'est pas considérée comme valable[6].


Sous-espèces [N 3] Aire de reproduction Caractéristiques Estimations de la population
T. b. bergii[7]
(Lichtenstein, 1823)
Côtes de l'Afrique du Sud et de la Namibie Gris foncé au-dessus, légèrement plus grande que thalassina, moins blanche sur la tête[8] 20 000 individus (dont 6 336 couples reproducteurs en Afrique du Sud et plus de 1 682 couples en Namibie[9])
T. b. enigma[7][10]
(Clancey, 1979)
Du delta du Zambèze, Mozambique, à Durban, en Afrique du Sud. Sous-espèce la plus pâle[6] 8 000 à 10 000 individus à Madagascar et au Mozambique[9]
T. b. cristata[8]
(Stephens, 1826)
Est de l'océan Indien, Australie et ouest de l'océan Pacifique Comme T. b.bergii, avec queue, croupe et dos concolores. Plus pâles en Australie. Plus de 500 000 individus en Australie[6]
T. b. thalassina[8]
(Stresemann, 1914)
Océan Indien occidental. Petite et pâle, plus grande et moins pâle dans le sud de son territoire. 2 550 à 4 500 individus en Afrique de l'Est et aux Seychelles[9].
T. b. velox[8]
(Cretzschmar, 1827)
Mer Rouge, golfe Persique, nord de l'océan Indien. La plus grande, la plus lourde, la plus sombre et celle possédant le plus long bec. 33 000 au Moyen-Orient (4 000 couples à Oman et 3 500 couples sur les îles au large de l'Arabie saoudite[6])

Description

T. b. cristata adulte hors période de reproduction.

La Sterne huppée est une grande sterne avec un long (5,4 à 6,5 cm) bec jaune, des jambes noires et une crête d'un noir brillant sensiblement broussailleuse à l'arrière. Les adultes reproducteurs de la sous-espèce T. b. bergii mesurent 46 à 49 cm de long, avec une envergure de 125 à 130 cm et pèsent 325 à 397 g[8]. Le front et le ventre sont blancs, le dos et l'intérieur des ailes sont gris-sombre. En hiver, le plumage du dos devient gris pâle et la calotte devient blanche, se fondant à l'arrière avec une crête poivre et un masque noir[11].

Les adultes des deux sexes sont en apparence identiques, mais les jeunes sont caractéristiques, avec une tête comme les adultes en hiver et le dos fait d'un mélange de gris, de brun et de blanc; les ailes repliées semblent avoir des barres foncées. Après la mue, les jeunes sternes ressemblent aux adultes mais ont encore une aile avec un modèle bigarré et une barre sombre sur les plumes de vol[8]

T. b. cristata d'un an.

Les sous-espèces du Nord, T. b. velox et T. b. thalassina arborent leur plumage nuptial de mai à septembre ou octobre, alors que cette période pour les deux sous-espèces d'Afrique australe s'étend de décembre à avril. Pour T. b. cristata, la période de mue dépend des localités ; les oiseaux dont les aires de reproduction se trouvent en Australie et en Océanie sont en plumage nuptial de septembre à avril, mais ceux qui nichent en Thaïlande, en Chine et au Sulawesi arborent celui-ci de février à juin ou juillet[8].

La Sterne royale est semblable en taille à cette espèce, mais a une forme plus ramassée, des ailes plus larges, un dos plus pâle et un bec moins pointu et plus orange. La Sterne huppée est souvent associée à la Sterne voyageuse, mais elle est 25 % plus grande qu'elle avec un bec proportionnellement plus long, une tête plus longue et plus lourde, un corps plus volumineux[11]. La Sterne voyageuse a un bec orange, et son plumage immature est beaucoup moins varié que celui de la Sterne huppée.

La Sterne huppée est très bruyante, en particulier en période de reproduction. Elle manifeste sa présence sur son territoire par un appel fort, rauque, rappelant le croassement du corbeau. D'autres cris comprennent un korrkorrkorr lancé au nid par des oiseaux anxieux ou excités et un cri wep wep en vol[11].

Distribution et habitat

La Sterne huppée se reproduit dans les zones tropicales et tempérées chaudes côtières de l'ancien monde depuis l'Afrique du Sud, le long des côtes de l'océan Indien jusqu'au Pacifique et l'Australie. Les sous-espèces T. b. bergii et T. b. enigma nichent depuis la Namibie jusqu'en Tanzanie et, éventuellement, sur les îles autour de Madagascar. Il y a ensuite une rupture dans la zone de reproduction de cette espèce jusqu'en Somalie et en mer Rouge, et une autre zone de rupture plus à l'est, dans le sud de l'Inde[6].

La Sterne huppée niche sur de nombreuses îles dans l'océan Indien, comme Etoile et Aldabra aux Seychelles, dans l'archipel des Chagos et Rodrigues[12]. Il y a de nombreuses colonies dans des îles du Pacifique, comme Kiribati, Fidji, Tonga, les îles de la Société et l'archipel des Tuamotu.[13]

Les nids sont situés sur des monticules de sable, dans les rochers, ou sur des îles de corail, parfois parmi des arbustes rabougris, souvent sans aucun abri[11]. Quand elle ne se reproduit pas, la Sterne huppée se perche ou se repose sur les plages dégagées, moins souvent sur les bateaux, les pilotis, les bâtiments portuaires ou les monticules de sel dans les lagunes. Elle va rarement dans des criques ou des lagunes.[9]

En vol

Toutes les populations de Sterne huppée se dispersent après la reproduction. Quand les oiseaux d'Afrique australe quittent les colonies de Namibie et de l'ouest de la province du Cap, la plupart des adultes se dirigent vers le littoral de l'Afrique du Sud baigné par l'océan Indien. Beaucoup de jeunes oiseaux font également le voyage, parfois sur plus de 2000 km, mais d'autres se déplacent vers le nord le long de la côte ouest. T. b. thalassina hiverne sur la côte est de l'Afrique, au nord du Kenya et en Somalie et peut aller aussi loin que le sud de Durban. Les populations de T. b. velox nichant dans l'est du golfe Persique semblent être sédentaires, se contentant de se disperser dans la région plutôt que de vraiment migrer, mais celles qui se reproduisent en mer Rouge migrent l'hiver le long de la côte d'Afrique de l'Est jusqu'au Kenya[9]. T. b. cristata reste la plupart du temps à moins de 400 km de ses zones de nidification, mais certains oiseaux se déplacent à près de 1000 km[14]. Cette espèce peut aller accidentellement à Hawaï[15], en Nouvelle-Zélande[16][17], en Corée du Nord[16], en Jordanie[16] et en Israël[11].

Comportement

Reproduction

T. b. cristata paradant

La Sterne huppée niche en colonies, souvent en association avec d'autres oiseaux marins. Elle est monogame et le couple reste uni tout au long de l'année et parfois sur plusieurs saisons de reproduction consécutives[18]. La taille de la colonie est liée à l'abondance des proies pélagiques[9] et la plus grande colonie documentée, avec 13 000 à 15 000 couples, se trouve dans le golfe de Carpentarie dans le nord de l'Australie, une région qui abrite également de grandes colonies d'autres oiseaux marins. Comme la nidification dans cette région suit les inondations de la mousson d'été, elle est probablement une réponse à la hausse des stocks de poissons, à cause des rivières en crues fournissant des éléments nutritifs supplémentaires dans le Golfe[19]. Cette sterne ne montre pas de fidélité à son site de reproduction, changeant fréquemment de site d'année en année[11], se déplaçant parfois sur plus de 200 km[14].

Les îles tropicales de sable sont utilisées pour la reproduction et le repos, mais peuvent être perturbées par l'activité humaine.

La Sterne huppée définit une petite zone de la colonie pour préparer son nid et, au départ, empêche toute autre sterne d'entrer sur son territoire. Si l'intrus est un autre mâle, il est normalement vigoureusement repoussé par le "propriétaire des lieux". Une femelle entrant dans la zone de nidification réagit passivement à l'agression du mâle, lui permettant de reconnaître son sexe et de pouvoir former un couple, avec des mouvements de tête de haut en bas, ce comportement est souvent répété au cours de la période de nidification pour renforcer le lien entre le couple. Les Sternes peuvent également utiliser des poissons dans le cadre de leur parade amoureuse. Un oiseau vole autour de la colonie avec un poisson dans le bec, appelant à haute voix; son partenaire peut également voler, mais le couple se pose finalement et procède à l'échange.[20]

Parade en Tasmanie.

Le nid est un trou gratté dans le sable d'une zone dégagée, sur un terrain plat ou quelquefois en pente. Il est souvent sans décor, mais possède parfois des pierres ou des os de seiche. La femelle pond un, parfois deux oeufs qui sont incubés par les deux parents pendant 25 à 30 jours avant qu'ils n'éclosent[9]. Les oeufs sont crème avec des stries noirâtres[21]. La ponte est synchronisée dans une colonie de reproduction[22] et encore plus étroitement dans les sous-colonies[23]. Les parents ne reconnaissent pas leurs propres oeufs ou les poussins récemment éclos, mais sont capables de distinguer leur poussins au moment où ils ont deux jours, peu de temps avant qu'ils ne commencent à sortir du nid[24]. Les jeunes poussins, qui sont très pâles avec quelques petites taches noires, sont protégés et nourris par les deux parents, mais peuvent être recueillis dans les crèches lorsqu'ils grandissent. Les jeunes sternes peuvent voler vers 38 à 40 jours, mais restent dépendants de leurs parents après avoir quitté la colonie jusqu'à ce qu'ils aient environ quatre mois[9].

En Afrique du Sud, cette espèce s'est adaptée à nicher sur les toits des maisons, parfois avec la Mouette de Hartlaub, qui partage également les sites de nidification les plus typiques des sternes. En 2000, 7,5% de la population de sternes nichait sur les toits[25]. Les sternes ont également colonisé récemment des îles artificielles dans les marais salants et les stations de traitement des eaux usées[6].

Les sternes adultes ont peu de prédateurs mais, en Namibie, les oiseaux immatures sont souvent privés de leur nourriture par les Goélands dominicains et on a observé des espèces, comme la Mouette de Hartlaub, la Mouette argentée et l'Ibis sacré qui se nourrissaient d'oeufs ou d'oisillons, en particulier lorsque les colonies de sternes étaient perturbées[6][26]. Les petites sous-colonies sont plus souvent soumises à la prédation[23]. En Australie, on a constaté des prédations par des chats et des chiens et des décès par balles ou des collisions avec des voitures, des fils électriques ou des lampadaires[5].

T. b. bergii se reposant avec des Sternes caugeks en Afrique du Sud.

La pêche commerciale peut avoir des effets positifs et négatifs sur la Sterne huppée. Les taux de survie des jeunes sont améliorés lorsque les rejets des chalutiers fournissent de la nourriture et les énormes augmentations de population dans le sud-est du golfe de Carpentarie sont très probablement liées au développement d'une pêche au chalut de la crevette[27]. Inversement, la pêche à la senne coulissante réduit l'approvisionnement alimentaire disponible et les fluctuations importantes du nombre de jeunes sternes arrivant à l'âge adulte dans la région du Cap en Afrique du Sud sont nettement liées à l'évolution de l'abondance des poissons de mer, qui sont intensivement pêchéss par la technique de la senne coulissante[26]. Les sternes peuvent être tuées ou blessées par des collisions avec des releveurs de chalut, pris au piège dans les chaluts ou des objets jetés à la mer, ou accrochés dans les filets de la pêche à la palangre, mais, à la différence des albatros et des pétrels, il existe peu de preuves que l'ensemble de la population soit affectée de façon notable[9].

Un incident inhabituel a été l'engluage de 103 sternes au large de Robben Island, en Afrique du Sud par de la mousse, produite par une combinaison de l'action des vagues, des mucilages d'algues et du phytoplancton. Après traitement, 90% des oiseaux ont pu être remises en liberté[28].

Alimentation

Les sardines sont un des principaux aliments des sternes.

Les poissons sont les principaux aliments de la Sterne huppée, représentant près de 90% de l'ensemble de leur proies, le reste comprenant des céphalopodes, des crustacés et des insectes[9]. Des proies inhabituelles sont représentées par des vertébrés comme les lézards et les tortues vertes à leur naissance[27].

La Sterne huppée se nourrit principalement en mer en plongeant à une profondeur de 1 m ou en surface au ras de l'eau et la nourriture est généralement avalée en vol. Les oiseaux peuvent aller se nourrir jusqu'à 10 km en mer pendant la saison de reproduction. La taille des proies varie de 7 à 138 mm de longueur et leur poids peut aller jusqu'à 30 g. Les bancs de poissons pélagiques tels que les anchois et les sardines constituent des proies typiques[9] mais il faut y ajouter des espèces rejetées par la pêche commerciale. Cette sterne suit activement les chalutiers, y compris la nuit et, au cours de la saison de pêche au chalut, les déchets peuvent constituer 70% de son alimentation[27].La pêche aux crevettes est particulièrement favorable à la fourniture de nourriture supplémentaire car, généralement, les crevettes ne représentent que 10 à 20 % des captures, les autres étant des prises accidentelles, principalement des poissons tels que le poisson cardinal et les gobies[27].

Les rebuts de la pêche à la crevette peuvent fournir une nourriture abondante des sternes.

Une étude sur les Sternes huppées vivant sur la Grande Barrière de corail a montré que leur population a été multipliée par dix probablement à cause de la nourriture supplémentaire représentée par les rebuts des chalutiers a suggéré que les Sternes huppées et les Sternes fuligineuses se sont rapprochées des zones de nourriture et nichent maintenant sur une partie du récif où la pêche est interdite. Il est possible que la forte augmentation du nombre de sternes ait affecté d'autres espèces par suite de la concurrence pour la nourriture et les sites de nidification[29]

Les sternes ont des gouttelettes d'huile rouge dans les cônes de leur rétines. Cela améliore le contraste et aiguise la vision à distance, en particulier dans la brume sèche[30]. Les oiseaux qui ont à voir par le biais d'une interface air/eau, tels que les sternes et les mouettes, ont des pigments caroténoïdes plus fortement colorés dans les gouttelettes d'huile de leurs cones que les autres espèces aviaires[31]. L'amélioration de l'acuité visuelle permet aux sternes de mieux localiser les bancs de poissons, mais on ne sait pas si elle leur permet de mieux repérer les bancs de phytoplancton dont se nourrissent les poissons ou de mieux repérer d'autres sternes en train de plonger pour se nourrir[32]. Les yeux des sternes ne sont pas particulièrement sensibles à l'ultraviolet, un adaptation plus adaptée aux oiseaux qui se nourrissent près des terres comme les mouettes[33].

Statut

La Sterne huppée a un très grand territoire de distribution, estimé entre 1 et 10 millions de kilomètres carrés. Sa population n'a pas été quantifiée, mais on ne croit pas qu'elle approche des seuils de menace soit pour le critère du nombre d'individus (moins que 10 000 individus matures) soit pour le critère de vitesse de déclin de la population (baisse de plus de 30% en dix ans ou trois générations) des listes de l'UICN. Pour ces raisons, l'espèce est considérée comme étant en situation peu préoccupante à l'échelle mondiale[1]. Cependant, il existe des préoccupations de populations dans certains domaines tels que le golfe de Thaïlande où l'espèce ne niche plus et en Indonésie, où la récolte des oeufs a provoqué une baisse des populations[6].

Tous les sous-espèces sauf T. b. cristata sont protégées en vertu de l'accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA)[34]. Les parties signataires de l'accord sont tenues de s'engager sur un large éventail de mesures de conservation décrites dans un plan d'action détaillé. Le plan est destiné à traiter des questions essentielles telles que la conservation de l'espèce et de son habitat, la gestion des activités humaines, la recherche, l'éducation et l'application de l'accord[35].

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) C.A. Boere, G.C. Galbraith, D.A. Stroud et Cooper, John, Potential impacts of marine fisheries on migratory waterbirds of the Afrotropical Region: a study in progress, Edinburgh: The Stationery Office, coll. « Waterbirds around the world. », 2006 (ISBN 0114973334) 
  • (en) Del Hoyo, Josep ; Elliott, Andrew; Sargatal, Jordi et , ??, vol. 3 : Hoatzin to Auks, Lynx Edicions, coll. « Handbook of the Birds of the World », Barcelone, 1996 (ISBN 8487334202) 
  • (en) Harrison, Peter, Seabirds, Christopher Helm, Londres, 1988 (ISBN 0747014108) 
  • (en) Davies, S. J. J. F. et Higgins, P. J., Snipe to Pigeons, vol. 3, Oxford University Press, Melbourne, 1996 (ISBN 0195530705) 
  • (en) Olsen, Klaus Malling; Larsson, Hans, Terns of Europe and North America, Christopher Helm, Londres, 1995 (ISBN 0713640561) 
  • (en) Perrins, Christopher M et Snow David, The Birds of the Western Palearctic, Oxford University Press, Oxford, 1998 (réimpr. (BWP) concise edition (2 volumes)) (ISBN 019854099X) 

Références taxonomiques

Liens externes

Notes

  1. Adapté de Bridge et al (2005). Cette étude n'inclut pas la Sterne d'Orient
  2. Ce genre avait été créé au départ par Heinrich Boie en 1822, mais a été abandonné lorsque l'étude Bridge (2005) a confirmé la nécessité de créer un genre séparé pour les sternes arborant une huppe.
  3. Les passages entre parenthèses indiquent d'autres noms d'espèces antérieurs

Références

  1. a  et b (IUCN, 2004)
  2. Snow & Perrin (1998) 764
  3. a  et b Eli S. Bridge, A phylogenetic framework for the terns (Sternini) inferred from mtDNA sequences: implications for taxonomy and plumage evolution, vol. 35, 2005, PDF, 459–469 p. 
  4. (nl) G. F. Mees, Identiteit en status van Sterna bernsteini Schlegel, vol. 63, 1975, 78–86 p. 
  5. a  et b Higgins & Davies (1996) 605–609
  6. a , b , c , d , e , f , g  et h Del Hoyo et al (1996) 648
  7. a  et b Harrison (1988) 383
  8. a , b , c , d , e , f  et g Olsen & Larsson (1995) 35–42
  9. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j  et k Cooper (2006) 760–764
  10. Non admise par Olsen & Larsson (1995)
  11. a , b , c , d , e  et f Snow & Perrin (1998) 770–771
  12. Adrian Skerrett, Birds of Seychelles, Christopher Helm, 2001 (ISBN 0713639733) 
  13. H. Douglas Pratt, The Birds of Hawaii and the Tropical Pacific, Princeton University Press, 1987 (ISBN 0691084025) 
  14. a  et b R. Carrick, Seasonal dispersal and mortality in the Silver Gull, Larus novae-hollandiae Stephens, and Crested tern, Sterna bergii Lichstein, in Australia, vol. 2, 1957 
  15. American Ornithologists' Union, Check-list of North American Birds, American Ornithologists' Union, 1998, PDF extract (ISBN 189127600X) 
  16. a , b  et c Great Crested Tern Sterna bergii, BirdLife International Consulté le 7 juillet 2008
  17. Robertson C.J.R.; Medway, D. G., « New Zealand recognized bird names (NZRBN) », Ornithological Society of New Zealand
  18. Higgins & Davies (1996) 610–611
  19. T. A. Walker, A record Crested Tern Sterna bergii colony and concentrated breeding by seabirds in the Gulf of Carpentaria, vol. 92 
  20. James Fisher, Sea‑Birds (Collins New Naturalist series), Bloomsbury Books, 1989 (ISBN 1870630882) 
  21. Crested Tern, Australian Museum Consulté le 5 juillet 2008
  22. J. N. Dunlop, Social-behavior and colony formation in a population of crested terns, Sterna bergii, in southwestern Australia, vol. 14, 1987 
  23. a  et b N.P.E.Langham, The Breeding Biology of the Crested Tern Sterna bergii, vol. 86, 1986 
  24. S. J. J. F. Davies, On the ability of crested terns, Sterna bergii, to recognize their own chicks, vol. 10, 1962 
  25. R. J. M. Crawford, Swift Terns Sterna bergii breeding on roofs and at other new localities in southern Africa, vol. 28, 2000, PDF 
  26. a  et b Janine le Roux, « Swift Tern Sterna bergii », Avian Demography Unit, University of Cape TownConsulté le 5 juillet 2008
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  29. S. J. M. Blaber, Seabird breeding populations on the far northern Great Barrier Reef, Australia: trends and influences, vol. 98, 1998 
  30. Sandra Sinclair, How Animals See: Other Visions of Our World, 1985 (ISBN 0709933363) 
  31. Varela, F. J.; Palacios, A. G.; Goldsmith T. M. (1993) "Vision, Brain, and Behavior in Birds" in Harris, Philip; Bischof, Hans-Joachim Vision, Brain, and Behavior in Birds: a comparative review Cambridge, Massachusetts: MIT Press 77–94 ISBN 0-262-24036-X
  32. J.N. Lythgoe, The Ecology of Vision, Clarendon Press, 1979 (ISBN 0198545290) 
  33. Olle Håstad, Ultraviolet vision and foraging in dip and plunge diving birds, vol. 1, septembre 2005 
  34. (en)Annex 2: Waterbird species to which the Agreement applies, Agreement on the conservation of African-Eurasian migratory Waterbirds (AEWA), UNEP/ AEWA Secretariat
  35. (en)Introduction, African-Eurasian Waterbird Agreement, UNEP/ AEWA Secretariat
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