Spameur

Spameur

Pourriel

Page d'aide sur les redirections « Spam » redirige ici. Pour les autres significations, voir Spam (homonymie).

Le pourriel (québécisme) ou spam (anglicisme) désigne une communication électronique non sollicitée, en premier lieu via le courrier électronique. Il s'agit en général d'envois en masse effectués à des fins publicitaires, malhonnêtes ou sans but premier sinon que d'agacer leur destinataire. Le terme polluriel est plutôt utilisé pour définir les messages inutiles, souvent provocateurs et n'ayant aucun lien avec le sujet de discussion, qui sont diffusés massivement sur de nombreux forums ou groupe de nouvelles, ce qui entraîne une pollution des réseaux[1].

Le premier pourriel a été envoyé le 3 mai 1978 par Gary Thuerk[2], marketeur travaillant chez DEC. Il envoya son message à près de la totalité des utilisateurs d'ARPAnet (ancêtre d'Internet) vivant sur la côte ouest des États-Unis, soit environ 600[3] personnes. Il fit cela sans mauvaise intention, afin d'inviter ces utilisateurs technophiles à une démonstration de la gamme DEC. Voulant éviter d'écrire un message à chaque adresse, il mit les 600 adresses directement dans le champ « Destinataire ». Les réactions furent vives et contrastées, l'administration américaine gérant le réseau condamnant d'office la pratique, la jugeant non-conforme aux termes d'utilisation du réseau[4].

Boîte de réception infestée

Sommaire

Terminologie

Origine du terme français

Le mot « pourriel », proposé par l'Office québécois de la langue française (OQLF) en mai 1997, est un mot-valise construit à partir de « poubelle » et « courriel » tandis que « polluriel » est construit à partir de « pollution » et « courriel ». Le mot « pourriel » est d'usage assez courant, « polluriel » est plus rarement utilisé (plutôt réservé au contexte des forums de discussion et de groupes de nouvelles Usenet). La proposition d'officialisation de « pourriel » par la Commission générale de terminologie et de néologie française a été rejetée par l'Académie française[5] parce que phonétiquement trop proche de « courriel ». Le mot québécois « pourriel » a toutefois été consigné dans les éditions récentes[Quand ?] du Petit Larousse illustré et du Petit Robert.

Le verbe « spammer » est souvent utilisé dans le langage familier pour qualifier l'action d'envoyer du pourriel. Le mot « spammeur » désigne celui qui envoie du pourriel. Le verbe « polluposter », ainsi que les noms « pollupostage » et « polluposteur », tous les trois proposés par l'OQLF, en sont des équivalents français.

En France, 95 % des messages échangés courant décembre 2006 étaient des pourriels[6]. Ces pourcentages varient selon les articles publiés, mais la barre des 90 % est toujours dépassée. En mai 2009, Symantec annonce le chiffre de 90,4 %[7]. Pour Microsoft, concernant la période de juillet à décembre 2008, la proportion de messages indésirables est de 97 %[8].

Origine du terme anglais

Une boîte de SPAM.

L'association de spam et de « indésirable » provient d'un sketch comique des Monty Python dans lequel le même mot, désignant un jambon en boîte de basse qualité, envahit la conversation et le menu d'un petit restaurant. Le SPAM est une marque créée et déposée par Hormel Foods en 1937[9], l'origine du nom étant selon les sources "Shoulder of Pork and Ham" (épaule de porc et jambon), ou encore "Spiced Ham" (jambon épicé, l'explication officielle fournie par Hormel).

Ce sketch[10] parodiait d'ailleurs une des premières formes de message indésirable. En effet c'est une publicité radiophonique pour SPAM, pendant laquelle la marque était répétée de nombreuses fois[réf. souhaitée], qui est à l'origine du sketch des Monty Python.

Ce « pâté » a largement été utilisé par l'intendance des forces armées américaines pour la nourriture des soldats. Un dessin dû à la plume du sergent George Baker montre tout le cas que les soldats faisaient de cette nourriture considérée comme une cochonnerie lassante et décourageante. Incidemment George Baker est le créateur d'un personnage devenu célèbre : The Sad Sack paru pour la première fois en 1942 dans Yank dont les dessins ont été réunis par l'éditeur Simon & Schuster en 1944. Dans cet ouvrage vers la fin du volume (non paginé) figure un ensemble de sept dessins dont le titre générique est « SPAM ». Le copyright est de 1944. Il s'agirait de la première émergence publique du mot pour désigner un objet repoussant dont on aimerait bien ne pas être le destinataire.

Par opposition au spam, les logiciels anti-spam tels que Spamassasin définissent comme HAM, soit jambon, tout courriel qui n'est pas du spam[11].

Historique

Historiquement le premier spam par courriel a été réalisé le 3 mai 1978[12] par Gary Thuerk alors commercial chez Digital Equipment Corporation (DEC). Ce premier spam a consisté en l'envoi de 393 courriels contenant une invitation à une présentation des produits de DEC grâce au réseau ARPANET.[13]

Contenu et objectifs du pollupostage

  • Le pourriel contient généralement de la publicité. Les produits les plus vantés sont les services pornographiques, les médicaments (le plus fréquemment les produits de « dopage sexuel » ou, des hormones utilisées dans la lutte contre le vieillissement ou encore pour la perte de poids), le crédit financier, les casinos en ligne, les montres de contrefaçon, les diplômes falsifiés et les logiciels craqués.
  • Des escrocs envoient également des propositions prétendant pouvoir vous enrichir rapidement : travail à domicile, conseil d'achat de petites actions (penny stock).
  • Les lettres en chaînes peuvent aussi être qualifiées de pourriel.
  • Parfois aussi, mais de plus en plus rarement, il s'agit de messages d'entreprises ignorantes de la Netiquette qui y voient un moyen peu coûteux d'assurer leur promotion.
  • Certains messages indiquant qu'un courriel n'est pas arrivé à destination peuvent également être qualifiés de pourriel lorsque le message d'origine n'a pas été envoyé par vous même mais par exemple par un virus se faisant passer pour vous.
  • Enfin la dernière forme de pourriel, l'hameçonnage (phishing en anglais, terme dérivé de fishing, la pêche à la ligne), consiste à tromper le destinataire en faisant passer un courriel pour un message de sa banque ou d'un quelconque service protégé par mot de passe. Le but est de récupérer les données personnelles des destinataires (notamment des mots de passe, un numéro de carte bancaire) en les attirant sur un site factice enregistrant toutes leurs actions.

Pourriel de demande de transfert de fonds

Il s'agit d'un exemple classique de pourriel qui reprend toujours le même principe : le message demande de l'aide afin de transférer des fonds depuis un compte en banque. Le destinataire (supposé compatissant) est censé faire l'intermédiaire pour la transaction.

Les anglophones parlent de nigerian scam (littéralement arnaque nigériane) car une bonne partie de ces messages émanaient du Nigéria. On rencontre aussi le terme de fraude 4-1-9, la numérotation étant relative à un texte de loi du Nigéria.

Le principe de ces messages n'est pas nouveau : ils sont inspirés des Lettres de Jérusalem qui remontent à la révolution française.

Article détaillé : Fraude 4-1-9.

Pourriel publicitaire

C'est l'une des formes les plus courantes de spam, consistant à l'envoi en masse d'un message publicitaire. Les auteurs de ce pourriels utilisent souvent frauduleusement les ressources informatiques d'autrui via des « machines zombies », car la génération automatique de millions d'adresses destinataires nécessite une large bande passante et une certaine puissance de calcul.

Le spam continue d'exister et de prospérer grâce aux revenus qu'il peut engendrer, ce qui motive certains commanditaires car près de 11 % d'internautes admettent avoir acheté un produit suite à la réception d'un pourriel publicitaire, d'après une étude de Sophos[14].

Cibles du pourriel

Le pourriel peut s'attaquer à divers médias électroniques : les courriels, les forums de discussion de Usenet, les moteurs de recherche, les wikis, les messageries instantanées, les blogs.

Par courrier électronique

Le pourriel par courrier électronique est le type de pollupostage le plus répandu. Le coût d'envoi d'un courrier électronique étant négligeable, il est facile d'envoyer un message à des millions de destinataires. Les destinataires assument le coût de réception et de stockage en boîte aux lettres, ce qui peut causer des coûts non négligeables aux prestataires de services, à cause du volume pris par le pourriel qui lui est considérable : 93 % des courriers reçus au printemps 2007 seraient des spams.[15]

Contrairement aux promotions commerciales pour lesquelles les utilisateurs peuvent avoir donné leur accord, le pourriel n'est pas sollicité. Il est souvent rédigé spécialement pour contourner les filtres antipourriels. Un mot clé tel que Viagra (souvent vanté dans les pourriels) peut être ainsi écrit « vi@gr@ » ou « v|agra » ou « v i a g r a » de manière à tromper un filtrage automatique basé sur ce mot. Une autre méthode employée consiste à accompagner un texte anodin d'une image sur laquelle se trouve le véritable message publicitaire, l'absence de mot compromettant en dehors de l'image rendant le filtrage de ces messages très compliqué.

Article détaillé : Spam image.

Les polluposteurs redoublent d'imagination pour masquer leurs activités et ne pas être démasqués, que ce soit en falsifiant les adresses d'expéditeur ou en utilisant des serveurs SMTP (serveur de courrier électronique) non sécurisés qui permettent des envois anonymes.

Les adresses à polluposter sont généralement collectées par robot d'indexation. Il existe un marché pour les listes d'adresses (vente de cd-roms contenant des milliers d'adresses...) qui aggrave le phénomène du pollupostage : une fois que votre adresse électronique est divulguée publiquement sur le net et collectée, la divulgation de votre adresse se fera par le biais du marché noir de ces adresses et non plus sur le seul support du Net. Il est donc trop tard pour enlever son adresse du Net à ce moment là, mais préférable tout de même.

Pour éviter d'être polluposté, les internautes font souvent figurer leurs adresses d'une manière masquée lorsqu'elle doit apparaitre dans un site web ou dans Usenet. Par exemple :

  • Jean@NOSPAM.exemple.fr pour Jean@exemple.fr.
  • Jean chez exemple point fr pour Jean@exemple.fr
  • Jean[at]exemple.fr pour Jean@exemple.fr (l'arobase se prononçant souvent « at »).

Mais cette méthode est aussi déconseillée car rien n'interdit au pourrielleur (ou spammeur) de faire un traitement d'enlèvement des drapeaux les plus communs (NOSPAM, AT, chez etc.).

Une autre méthode consiste à encoder son adresse avec un algorithme quelconque (par exemple, remplacer chaque lettre par la suivante dans l'alphabet), et d'insérer dans la page une fonction javascript qui décode. Ainsi rien ne change pour l'internaute qui peut toujours cliquer sur le lien « envoyer un mail », mais l'adresse n'apparaît pas en clair dans la page. Jusqu'ici, les arroseurs n'exécutent pas le code javascript avant de chercher les adresses (trop long, plus complexe, etc.).

Enfin, on peut choisir de communiquer son adresse par une image, ainsi on ne pourra pas la récupérer « facilement » par un robot. Pourvu que cette image soit étirée et maquillée afin qu'un logiciel de reconnaissance de caractères (OCR) ne puisse reconstituer votre adresse (sur le même principe qu'un captcha). Cette dernière méthode est considérée comme la plus sûre, bien qu'elle ait pour inconvénient majeur de la rendre très difficile à lire pour des personnes ayant un handicap visuel.

La méthode la plus sûre est sans doute de ne pas divulguer son adresse personnelle sur le Net, lieu public par excellence, mais de la communiquer seulement à vos amis et à vos proches. Et encore, les serveurs de messagerie peuvent parfois être piratés (autre méthode pour les arroseurs pour collecter des adresses).

Par message de forum de discussion

Ce type de pollupostage est apparu sur Usenet avant celui par courrier électronique. Les forums de discussion de Usenet sont une cible facile de pollupostage. En effet, un message envoyé à un forum touche tous les lecteurs du forum. Certains groupes de discussion ne reçoivent pratiquement plus que du pollupostage (c'est l'une des raisons pour lesquelles de nombreux forums sont modérés, c'est-à-dire surveillés par un humain ou un robot qui effectue un tri parmi les articles proposés). D'autre part, les participants de Usenet faisant généralement figurer leur adresse électronique dans leurs articles, les polluposteurs peuvent facilement récolter des milliers d'adresses au moyen d'un robot, puis polluposter les auteurs de ces articles par courrier électronique.

Le phénomène est rendu encore plus pénible par la publication croisée ou la publication multiple, qui consistent respectivement à destiner un message à plusieurs groupes simultanément ou à envoyer le message dans plusieurs groupes de suite.

Pour cette raison, tout message de promotion, quel qu'il soit, est prohibé dans les forums Usenet, à l'exception du groupe alt.business et apparentés.

Dans Usenet, on parle également de pourriel lorsqu'un article, quel que soit son contenu, et même s'il n'appartient pas aux catégories usuelles de messages abusifs (publicités commerciales, escroqueries, insultes…) est publié en un nombre d'exemplaires excessif : tous les exemplaires d'un tel article peuvent être annulés par les utilisateurs (les critères numériques exacts permettant d'identifier de tels pollupostages dans la principale hiérarchie francophone sont donnés dans la documentation du forum [2]). Les diverses hiérarchies possédant des critères différents pour identifier et annuler les articles de pollupostage, il existe une certaine incertitude quant aux traitements qui peuvent être appliqués aux pollupostages diffusés simultanément dans plusieurs de ces hiérarchies. Une règle particulièrement simple décide du sort des escroqueries manifestes, c'est-à-dire des articles proposant de « gagner de l'argent rapidement et sans rien faire » (habituellement appelés « MMF », de l'anglais Make money fast : « gagnez de l'argent rapidement ») : ces articles peuvent être annulés immédiatement par n'importe quel utilisateur.

Les actions des usenautes spécialisés dans la lutte contre le pollupostage donnent souvent lieu à des accusations de censure et de cabale.

Depuis peu, le terme général de spamposting est parfois utilisé pour désigner le pollupostage apparaissant dans les blogs, forums, livre d'or...

Par des fenêtres intruses

Article connexe : fenêtres intruses.

C'est ce que l'on appelle le pollupostage par messagerie instantanée.

Par systèmes vocaux

Le développement de la voix sur réseau IP (téléphonie par Internet) fait craindre l'arrivée prochaine sur nos combinés d'un nouveau type de pourriel, le pourriel vocal, baptisé SpIT (Spam over Internet Telephony). En effet, des systèmes comme Skype voient déjà une part notable des appels être d'origine non sollicitée, même s'il s'agit encore de contacts personnels plutôt que de sollicitations commerciales.

Référencement abusif

Article détaillé : Spamdexing.

Optimisation abusive des techniques de référencement destinée aux robots d'indexation de moteur de recherche qui consiste à modifier des pages web en utilisant des mots-clés d'une façon abusive pour améliorer le classement dans les moteurs de recherche.

Parmi les techniques utilisées :

  • La manipulation des mots clés consistant à ajouter une longue liste de mots souvent recherchés (comme « sexe » ou « piratage ») répétitivement dans une page (« sexe à UneVille », « sexe à UneAutreVille », « sexe à EncoreUneAutreVille », « sexe à UnVillageTropPetitPourÊtreUneVille », et toute autre variation possible) pour apparaître immédiatement si on fait une recherche avec ces mots. Parfois une page ne contient que les résultats d'une recherche, mis sur le web pour être trouvé et classé par les moteurs de recherche et affiché aux usagers cherchant avec les mêmes mots.
  • Le bourrage de mots clés populaires, dissimulés au visiteur mais pas au robot, soit en les imprimant blanc sur fond blanc, ou en utilisant la police de caractères la plus petite, ou encore en les utilisant en lignes « commentaire » et « méta » qui ne sont pas affichées à l'usager, ou encore en changeant le contenu de la page après que le logiciel « robot » ou « araignée » l'a lu ou en modifiant le serveur pour envoyer une page au moteur de recherche et une autre aux usagers ordinaires.
  • Le pollupostage de liens consiste à mettre les liens vers un site qu'on veut promouvoir dans autant d'autres sites externes que possible, incluant les forums publics et les pages de commentaires d'autres sites.
  • Une ferme de liens (link farm) est un site hébergeant des listes de liens vers tous les autres sites qu'on contrôle pour améliorer le classement de ces derniers en les faisant apparaître populaires. Google compte notamment la quantité et l'importance des liens vers un site pour déterminer l'importance du site (le PageRank). Parfois on construit aussi les sites multiples (simulant des sites indépendants et pas simplement des sous domaines du même site) avec presque le même contenu ; chacun contient un tas de liens vers tous les autres pour améliorer leurs classements.
  • La technique de Bombardement Google en sa forme originale consiste à placer des hyperliens vers George W. Bush avec des phrases comme « l'idiot du monde » dans autant de sites web que possible. La destination de cet hyperlien est normalement un site externe (dans cet exemple, la page de Bush). Si ce genre de lien figure dans un assez grand nombre de pages web, une recherche pour « l'idiot du monde » va diriger l'usager immédiatement sur Bush, peu importe s'il désire ça et peu importe si ces mots figurent sur son site ou pas.
  • Une autre variation est le pourriel d'affiliation ((en) affiliate spam) où une compagnie paye pour chaque visiteur ou chaque client envoyé par des liens affichés par des autres, du genre « affiliez-vous et devenez riche, mettez un lien vers www.arnaqueur.porno.exemple.com et pour chaque victime qui nous donne tous ses numéros de carte de crédit nous vous donnons un sou ». Les liens venant de ces programmes d'affiliation contiennent le code d'identification d'un affilié de façon www.arnaquer.porno.exemple.com/donnemoiargent?MonsieurLeSpammeur pour faire savoir qui doit être payé pour avoir posté tous ces liens partout.

Les opérateurs de sites de recherche comme Google cherchent en permanence des moyens de détecter ce genre de choses et les rendre plus difficiles à utiliser effectivement. Par exemple, un nombre excessif de liens provenant de fermes comme «www.ferme-aux-liens-inutiles.spam.exemple.com, peut se solder par une diminution de la pertinence attribuée au site pointé, ce qui est l'effet inverse de celui recherché initialement.

Dans les blogs

Article détaillé : Splog.

La présence de liens vers un site web est un critère important de classement dans les moteurs de recherche. Afin d'augmenter artificiellement le nombre de liens pointant vers leurs sites, certains créent des blogs, ou mettent des messages de commentaires dans des blogs préexistants, uniquement pour ajouter des liens vers un ou plusieurs sites web à promouvoir.

L'automatisation de ce genre de pollution a mené plusieurs logiciels de blog à introduire des contrôles (Captcha) qui rendent cette automatisation par une machine plus complexe à réaliser.

Sur les wikis

De nombreux polluposteurs ou publicitaires ajoutent des liens vers leurs sites sur des wikis, en particulier ceux modifiables par des personnes non inscrites, comme Wikipédia. En réponse, certains wikis mettent en place des listes noires (liens interdits) ou l'obligation (sauf éventuellement pour les membres inscrits depuis suffisamment de temps) de passer un Captcha pour ajouter un lien vers un autre site lors de la modification d'une page.

Moyens de lutte

Impacts environnementaux

Le « pollupostage » n'est pas - outre une source de perte de temps et d’argent - qu'une pollution virtuelle ; il se traduit par une hausse significative de la consommation électrique des réseaux et serveurs informatiques :
Ainsi, selon une étude [16]publiée en Avril 2009 ; rien qu’en 2008, 62 milliards de messages indésirable ont consommé une quantité d’énergie (électricité) correspondant pour sa production à l’émission de 17 millions de tonnes de CO2, soit 0,2% des émissions mondiales de Gaz à effet de serre (GES) ou l'équivalent des émissions de GES de 3,1 millions de voitures en un an.
Un peu plus de la moitié (52%) de cette énergie est consommé à l’ouverture et lors de la suppression du pourriel par l’utilisateur (18 millions de kWh/an) alors que la circulation de l'émetteur au récepteur n'a consommé « que » 2 % de toute l’électricité dépensée par le réseau Internet. La moyenne d'émission en CO2 d'un seul spam serait de 0,3 gramme de CO2 par spam. Chaque usager professionnel de l’internet a ainsi en 2008 émis indirectement 131Kg/an d’équivalent-CO2[16]. Sur ces 131 kg, environ 29 kg (22%) l'ont été à cause des pourriels ; C’est comme si chaque usager brûlait inutilement 3.3 gallons américains de fuel par an[16]. Pour prendre une autre comparaison, les 33 milliards de KWh ainsi gaspillés correspondent environ à l'équivalent de 4 gigawatts de production de base d'électricité ou à la puissance fournie par quatre grandes nouvelles centrales électriques au charbon [16].

Moyens de limiter cette consommation

Ce sont principalement :

  1. les filtres anti-spams (qui consomment aussi de l’énergie ; 5.5 milliards de KWh/an[16] ; soit 16 % de l’énergie consommée par les spams, ce à quoi il faut ajouter 16 % correspondant à la gestion des « faux positifs »[16]) ;
  2. le blocage des spams en amont. Par exemple le 11 novembre 2008 aux Etats-Unis un fournisseur d’accès a bloqué l’hébergeur californien McColo Inc (l’un des premiers pourvoyeurs de spams , l’autre étant le réseau de PC zombies Srizbi) ; le volume de spam mondial a chuté de 70% le lendemain (équivalent, en émission de GES, de 2,2 millions de voitures en moins sur les routes), pour néanmoins ensuite remonter en deux mois au niveau antérieur[16] ;
  3. la législation. Exemple : un pirate informatique américain a été condamné à 4 ans de prison pour avoir créé un réseau de PC zombies.

Aspects juridiques

Dans l'Union européenne

La directive du 24 octobre 1995 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données [17] prévoit que les données à caractères personnel doivent être traitées loyalement et licitement, avec le consentement clair de la personne concernée. Ces données ne peuvent être collectées que pour des finalités déterminées et explicites.

La directive du 12 juillet 2002 sur la protection de la vie privée dans le secteur des communications électroniques précise l'interdiction d'envoi de messages commerciaux non sollicités en instaurant le principe dit de l'opt-in : un opérateur doit obtenir le consentement du destinataire avant de lui envoyer des messages commerciaux.

En France

Le principe introduit par la directive européenne a été transposé en France par la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique et figure désormais à l'article L.34-5[18] du code des postes et des communications électroniques, repris à l'article L.121-20-5[19] du code de la consommation :

« Est interdite la prospection directe au moyen d'un automate d'appel, d'un télécopieur ou d'un courrier électronique utilisant, sous quelque forme que ce soit, les coordonnées d'une personne physique qui n'a pas exprimé son consentement préalable à recevoir des prospections directes par ce moyen.»

La Cnil indique qu'un formulaire doit demander le consentement d'une personne à l'envoi de messages commerciaux à son adresse ; la case correspondante ne doit pas être pré-cochée[20]. Même si le message est envoyé de manière légale, le courrier de prospection doit proposer au destinataire un moyen simple de refuser toute utilisation ultérieure de ses coordonnées.

La récupération des adresses électroniques (sur le web, sur des forums de discussion) de manière automatique est elle-même interdite. L'article 226-18-1[21] du code pénal, introduit par une loi du 6 août 2004, punit de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende un « traitement de données à caractère personnel concernant une personne physique malgré l'opposition de cette personne, lorsque ce traitement répond à des fins de prospection, notamment commerciale ». Même pour des faits antérieurs à la loi du 6 août 2004, la cour de cassation avait déjà confirmé[22] l'interdiction d'utiliser des robots collecteurs d'adresses électroniques en se basant sur l'article 226-18[23] du code pénal, qui réprime « le fait de collecter des données par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite, ou de procéder à un traitement d'informations nominatives malgré l'opposition de la personne ».

Aux États-Unis

Les États-Unis ont développé une législation anti-pourriel au niveau d'un grand nombre d'États ainsi qu'au niveau fédéral (CAN-SPAM Act du 16 décembre 2003). Le mécanisme est celui de l'opt-out, c’est-à-dire que le destinataire de messages commerciaux doit avoir la possibilité de demander à ne plus recevoir ces messages, alors que le système européen, plus restrictif pour les auteurs de messages commerciaux, exige un consentement a priori du destinataire (opt-in).

Corollaire

Techniquement, l'envoi de courriel en masse demande des ressources importantes. Les polluposteurs n'en disposent pas forcément, et ils souhaitent en outre masquer ou effacer les traces de leur activité frauduleuse. Pour cela, ils piratent très couramment des machines tierces, notamment pour les transformer en machines zombies. Il est donc fréquent que, du point de vue juridique, les polluposteurs tombent également sous le coup des articles 323-1 et suivants du code pénal [24].

Voir aussi

Wikibooks-logo-fr.png

Wikibooks propose un ouvrage abordant ce sujet : Se prémunir contre le courrier indésirable.

Articles connexes

Liens externes

Catégorie SPAM de l’annuaire dmoz

Notes et références

  1. Entrée « Polluriel » dans le Grand dictionnaire terminologique, OQLF.
  2. (de)Spam feiert 30. Geburtstag, article relatif au trentième anniversaire du spam
  3. (en) Opening Pandora's In-Box
  4. (en) Reaction to the DEC Spam of 1978
  5. http://www.01net.com/article/260822.html
  6. « 95 % des messages échangés courant décembre 2006 étaient des spams » (Article publié le 27 décembre 2006 [1] par zdnet)
  7. « Symantec : 90,4% des emails reçus sont du spam », Clubic, 28 mai 2009.
  8. [pdf] « Rapport Microsoft sur les données de sécurité », volume 6, p. 12.
  9. (en)SPAM In Time sur le site officiel
  10. Sketch des Monty Python
  11. http://wiki.apache.org/spamassassin/Ham
  12. http://blogs.orange-business.com/securite/2009/02/des-nouvelles-du-front-du-spam.html
  13. http://www.templetons.com/brad/spamreact.htm
  14. 11% of people admit to having bought goods in response to spam messages, étude Sophos citée par theregister.co.uk
  15. 93% des e-mails sont du spam - Actualités RT Sécurité - Reseaux et Telecoms
  16. a , b , c , d , e , f  et g The Carbon Footprint of Email Spam Report ; Étude conduite par ICF International et commandé par McAfee, publiée en 2009
  17. Directive 95/46/CE du 24 octobre 1995 (site de la Communauté européenne).
  18. Article L34-5 du Code des postes et des communications électroniques
  19. Article L121-20-5 du Code de la consommation
  20. Spam : les règles à respecter par les professionnels, site de la Cnil.
  21. Article 226-18-1 du Code pénal
  22. Cour de cassation, chambre criminelle, 14 mars 2006, pour des faits datant de 2002 et 2003.
  23. Article 226-18-1 du Code pénal
  24. Article 323-1 et suivants du Code Pénal
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