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Haute-contre
Dans la musique occidentale, au sein de la musique classique, et plus précisément, de la période baroque, « une » haute-contre[1] désigne majoritairement une voix masculine dont la tessiture est particulièrement aiguë. Ce terme peut ensuite désigner un pupitre au sein de la polyphonie de cette même époque, ou encore, une voix de femme (plus rarement), car la classification vocale baroque s'appuie avant tout sur la tessiture, non sur la typologie (utilisation moderne).
En classification moderne, cette voix n'existe plus mais on peut la qualifier de ténor aigu.
Attention : qualifier une haute-contre de ténor ou de sous-catégorie de ténor constitue un anachronisme.
Sommaire
Description
Tessiture
Tout comme les voix de contralto (féminin) et de contreténor, la haute-contre vient chanter contre la voix du ténor (la teneur), et par le dessus. Elle partage ainsi la même tessiture[2], qui s'étend du do2 au fa4.
Celle-ci est tout de même caractérisée par des compositions essentiellement écrites autour et au dessus du passage de la voix de ténor (fa/sol3).
Nota : la tessiture écrite pour cette voix, en chœur, est souvent plus basse d'une tierce.
Puissance
Contrairement à la classification moderne des voix, il n'existe pas de vocabulaire spécifique et baroque pour décrire une voix plus ou moins puissante. Cependant, pour des rôles d'opéra souvent exigeants du fait de l'espace sonore à remplir, on trouvera souvent le terme héroïque pour décrire un rôle demandant une puissance importante (on retrouve ce mot dans le Heldentenor (ténor dramatique allemand).
Placement de la voix
La technique utilisée est dite de voix mixte. Elle permet de passer du registre de la voix de poitrine à celui de la tête sans faire entendre de brisure, là où, chez l'homme, la voix passe en fausset (falsetto).
Elle se distingue de la technique actuelle de la voix de ténor qui fait entendre un registre de poitrine jusqu'à l'aigu. Le résultat en est une voix moins puissante, mais à la fois plus agile et plus aiguë.
Historique
Cette voix, utilisée uniquement en France, est très utilisée jusqu'à la fin du XVIII° siècle, puis progressivement abandonnée au profit de la voix de ténor (plus grave, ceux-ci ayant peu à peu acquis -et inventé- un aigu dit « de poitrine »).
Cette voix a posé de grands problèmes à de nombreux ténors qui ont parfois préféré la forcer que l'abandonner, conformes à une école de chant peu ordinaire (on lira qu'en Europe, on parle de urlo francese). Cette « école de chant » étant issue, avant tout, de la tradition théâtrale : voix audible et gutturale.
Cette voix a sans doute laissé une héritière dans l'histoire des voix en France, la voix de ténor à la française : une voix de ténor aigu et très souple, maîtrisant parfaitement la voix mixte (mêlant des résonances de tête et de poitrine), permettant des pianissimi très aigus (Alain Vanzo, Léopold Simoneau, Georges Thill...).
On entend parfois que cette voix trouve son pendant en Italie avec le tenore contraltino, mais le goût peu prononcé pour le falsetto des français (du XVIII°siècle) rend caduque cette comparaison.
Elle connait une reviviscence depuis la redécouverte de ce répertoire, baroque, depuis la fin du XX°siècle.
Compositeurs et répertoire
Pour des raisons historiques, culturelles et politiques, cette voix correspond aussi à un répertoire spécifique : à la fois baroque et français.
Joseph Bodin de Boismortier, Jean-Baptiste Lully, Christoph Willibald Gluck, Jean-Philippe Rameau (Platée, Zoroastre) et leurs contemporains ont donc écrit pour celle-ci.
Figures historiques marquantes
- Pierre de Jélyotte
- François Poirier
- Joseph Legros
Chanteurs célèbres
Article détaillé : Liste des hautes-contre.Annexes
Articles connexes
- Musique
- Musique classique
- Voix (instrument)
- Voix (musique classique)
- Chant
- Liste d'artistes lyriques
Bibliographie
- Jacobs, René (1985) La controverse sur le timbre de contre-ténor, (ISBN 2-86869-043-2)
Nota : Loin d'éclairer notre lanterne, cet article publié à l'occasion du cinquantième anniversaire de la Schola Cantorum de Bâle, augmente la confusion. Des trois termes employés - contre-ténor, haute-contre, falsettiste - René Jacobs n'arrive à rien classifier et reste dans un flou savamment entretenu. (Opéra International - décembre 1985)
Webographie
Notes et références
- ↑ Bien que concernant des chanteurs de sexe masculin, le mot est du genre féminin. Celui-ci peut également s'orthographier « hautecontre ». Au pluriel : des « hautes-contre » ou des « hautecontres ».
- ↑ Ces trois termes sont d'ailleurs fréquemment confondus et occasionne de nombreuses incohérences dans les choix des musiciens.
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Catégorie : Voix
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