- Augustin Malroux
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Augustin Malroux Parlementaire français Date de naissance 5 avril 1900 Date de décès 10 avril 1945 Mandat Député du Tarn (1936-1941) IIIe République modifier Augustin Malroux est un homme politique et un résistant français, né le 5 avril 1900 à Blaye-les-Mines, dans le Tarn et mort en déportation le 10 avril 1945 au camp de Bergen-Belsen, instituteur de profession.
Sommaire
L'ascension politique
Fils d'un ouvrier mineur très marqué par la pensée de Jean Jaurès, Augustin Malroux fit ses études à l'École primaire supérieure (collège) d'Albi, puis à l'Ecole normale d'instituteurs de Toulouse. Après son service militaire (1920 à 1922), il est en poste dans le Tarn de 1923 à 1936 avec son épouse, elle-même institutrice.
Les documents étudiés jusqu'ici par les historiens ne permettent pas de déterminer quand il adhère à la SFIO. Il est en revanche avéré qu'il fonde la section de Lafenasse 1928 et en devient le secrétaire. Il participe à tous les congrès de la fédération du Tarn. Au congrès national de la SFIO, tenu à Paris en juillet 1933, il soutient Léon Blum et s'oppose à Adrien Marquet et Marcel Déat. Le 4 février 1934, il devient secrétaire de la fédération du Tarn.
En 1935, il est élu maire de sa commune natale. L'année suivante, il est élu député du Tarn et devient membre de la Commission Administrative Permanente, organe décisionnaire de la SFIO à l'époque. Il effectue plusieurs visites en Aveyron, en Haute-Garonne, dans l'Hérault et même dans la région d'Oran, en avril 1937, pour appuyer les socialistes locaux. Son voyage en Algérie lui vaut d'être durement critiqué par certains journaux, car il manifeste son anticolonialisme.
En décembre 1938, il dépose un amendement à la chambre des députés pour exonérer de taxes les exportations de blé vers l'Espagne républicaine. En février 1940, il dénonce la partialité de la censure qui autorise la publication d'appels au meurtre explicites contre Léon Blum et d'atteintes à la laïcité. Il est alors pris à partie par quelques députés de droite et d'extrême droite, notamment Philippe Henriot.
Héros et martyr de la Résistance
Le 10 juillet 1940, il est l'un des quatre-vingts parlementaires qui votent contre l'attribution des pleins pouvoirs au maréchal Pétain (voir Vote des pleins pouvoirs à Philippe Pétain le 10 juillet 1940). Il écrit à sa femme et ses enfants : « J'ai été élevé dans l'amour de la République. Aujourd'hui, on prétend la crucifier. Je ne m'associe pas à ce geste assassin. » En septembre 1940, il participe à la fondation du Comité d'action socialiste (CAS) pour la zone Nord, offre son domicile parisien pour les réunions clandestines, puis assure la liaison entre le CAS Nord et le CAS Sud, fondé lui par Daniel Mayer. En mai, puis en décembre 1941, il participe aux réunions du CAS Sud. Il travaille activement avec Suzanne Buisson et Edouard Froment.
Augustin Malroux veille également à maintenir le contact avec les députés socialistes internés ou incarcérés. Il informe de ses activités Louis Noguères, autre député SFIO ayant voté contre les pleins pouvoirs, et assigné à résidence par le régime de Vichy.
Dès 1940, il est chargé d'établir le lien entre Libération-Nord et Libération-Sud. En 1942, ce mouvement le charge de créer un groupe de combat.
A la fin de 1941, il participe à la reconstitution clandestine du Syndicat national des instituteurs, dans un réseau d'enseignants fondé par Georges Lapierre, ancien secrétaire général du SNI (mort à Dachau). Ce réseau s'intègre dans la Confrérie Notre-Dame. Enfin Augustin Malroux adhère à l'Organisation civile et militaire.
Arrêté le 2 mars 1943 à Paris, Augustin Malroux est incarcéré à Fresnes. Le 15 septembre 1943, il est déporté en Allemagne. D'abord détenu dans le camp de Neue-Bremm, il est ensuite transféré dans les prisons de Francfort, Kassel, Halle et Berlin, puis détenu à Sachsenhausen (Kommando de Baad-Saarow) d'octobre 1943 à février 1945. Il est alors transporté à Bergen-Belsen, où il meurt le 10 avril.
Sa mort n'est certifiée que quelques semaines plus tard. Entre temps, la SFIO tarnaise en a fait sa tête de liste pour les élections municipales à Carmaux. Il est proclamé maire le 17 mai 1945.
Hommages
En avril 1946, une plaque est apposée sur la façade de son immeuble à Paris. Robert Verdier prononce un discours à cette occasion. Un monument est ensuite inauguré à Albi en présence de Michel Auriol, Jean Biondi et Daniel Mayer.
Plusieurs rues de villes tarnaises portent son nom, ainsi que le collège de Blaye-les-Mines, inauguré en 1990 par Lionel Jospin, alors ministre de l'Éducation nationale.
Sources
- Jean Maitron (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, cédérom, éd. de l'Atelier, 1997
- Louis Mexandeau, Histoire du Parti socialiste (1905-2005), éd. Tallandier, 2005
- Anny Malroux, Avec mon père Augustin Malroux, imprimerie coopérative du Sud-Ouest, 1991, 1997
Catégories :- Personnalité de la SFIO
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- Mort en camp de concentration
- Naissance en 1900
- Décès en 1945
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