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Son Ngoc Thanh
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Khmers rougesCulture Khmer Société Administration du Cambodge Son Ngoc Thanh (1908-1977) était un homme politique indépendantiste cambodgien.
Biographie
Il est né le 7 décembre 1908 dans une famille de la minorité khmère de la province de Travinh, au Sud-Vietnam, aussi appelé Kampuchéa Krom et constituant alors la Cochinchine française.
Il lutta très tôt pour une meilleure reconnaissance de son pays. Après des études en France, il revint à Phnom Penh et fut employé comme bibliothécaire à l’institut bouddhique. Cette institution a été mise en place par les Français et accueilli plusieurs des premiers nationalistes cambodgiens.
En 1936, Tanh et deux associés, Sim Var et Pach Chhoeun, fonde le premier journal en Khmer nommé Nagarvatta (Notre cité). Ce journal et l’institut bouddhique étaient utilisés pour encourager les débats sur le colonialisme et le nationalisme.
Au début de 1942, l’installation des Japonais en Indochine semblait pour Tanh et ses amis une bonne opportunité de mettre la pression sur les Français. Le 20 juillet 1942, une agitation contre le pouvoir colonial fut organisée. Pach Chhoeun conduisit une manifestation qui comprenait cinq cents moines et autant de civils. Cet évènement, appelé aussi « révolte des ombrelles », en référence à ce que portaient les moines, est souvent considéré comme la première manifestation anticolonialiste importante du Cambodge. Mais la manœuvre était prématurée car les forces nippones avaient à ce moment trop intérêt à laisser l’administration coloniale gérer les affaires « courantes » dans le protectorat. Chhoeun et ses collègues furent arrêtés et emprisonnés. Thanh réussit à se cacher et à s’échapper vers Battambang où il fut recherché avant de demander asile au Japon. Il passa les deux dernières années de la guerre à Tokyo, où, il reçut une formation politique à l'Ecole de la Grande Asie Orientale.
Le 9 mars 1945, les troupes nippones en Indochine, craignant d’être prises à revers par l’armée coloniale, organisèrent un coup de force et emprisonnèrent tous les fonctionnaires, militaires et civils français qu’ils trouvèrent. Le roi Norodom Sihanouk, pressé par les Japonais, proclama l’indépendance du Cambodge le 11 mars 1945. Son Ngoc Thanh put alors revenir en mai et occuper la fonction de ministre cambodgien des affaires étrangères. Certains prétendent qu’il devait également contrôler le monarque que les autorités nippones soupçonnaient de sympathie pour les Français. Dans la nuit du 8 au 9 août, juste avant que les Japonais ne se rendent, Thanh s'auto-proclama Premier ministre[1]. Dans les deux mois qui suivirent, il se battit pour préserver l’indépendance du royaume. Mais en septembre, les Français revinrent et reprirent progressivement le contrôle du pays. En octobre, ils arrêtèrent le Premier ministre qu’ils accusèrent de trahison.
Il fut jugé en 1946 à Saigon et exilé en France. Il fut placé en résidence surveillée à Poitiers où il passa avec succès un diplôme de droit.
Cinq ans plus tard, Son Ngoc Thanh est autorisé à retourner au Cambodge grâce à l’intervention du roi Norodom Sihanouk. Il arrive à Phnom Penh le 30 octobre 1951 et a droit à un accueil triomphal. Une foule de plus de 100 000 personnes l’acclame sur la route qui mène de l’aéroport de Pochentong au centre ville.
Il refuse le poste ministériel que lui propose le parti démocrate, alors majoritaire et préfère créer, en janvier 1952, le journal Khmer Krauk où il expose ses opinion politiques en faveur de l’indépendance du Cambodge. Les autorités françaises fermeront le journal un mois plus tard.
Le 9 mars 1952, Son Ngoc Thanh quitte Phnom Penh et rejoint les maquis de la forêt de Siem Reap, où à nouveau il clame le souhait d’une indépendance immédiate et l’établissement d’un gouvernement républicain au Cambodge.
Dans les vingt années qui suivent il partage son temps entre le Sud-Viêtnam et le Cambodge où il dirige la guérilla des Khmers Serei (Cambodgiens libres)
Le 20 juillet 1970, suite à l’éviction du prince Norodom Sihanouk, il revient à Phnom Penh où Lon Nol en fait son conseiller et où il met ses maquisards au service du nouveau gouvernement.
Le 20 mars 1972 il retrouve le poste de Premier ministre qu’il avait dû abandonner 27 ans plus tôt.
Il restera en fonction jusqu’au 14 octobre 1972, où, victime d’un désaveu de Lon Nol, il fut contraint à la démission puis à la retraite.
Il se retira au Sud-Viêtnam où il fut arrêté en 1975 lors de la prise du pouvoir par les communistes et mourût en prison le 8 août 1977.
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Son Ngoc Thanh ».
- (en) geocities
- (fr) S.Thion et J.C.Pomonti, Des courtisans aux partisans
Notes et références
- ↑ Pierre Montagnon, La France coloniale, t.2 : retour à l'Hexagone, Pygmalion-Gérard Watelet, 1990
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