- Société de Saint François de Sales
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Salésien
Les Salésiens sont une famille de 16 692 religieux (au 1/1/2004) (Société de Saint François de Sales) et de 15 855 religieuses (au 1/1/2004) (Les Filles de Marie Auxiliatrice couramment appelées salésiennes) fondée à Turin par Saint Jean Bosco, le 26 janvier 1854 pour la première et en 1872 pour la seconde. Sa vocation est de donner une éducation à la jeunesse, principalement par un enseignement professionnel. L'ordre a actuellement Pascual Chávez Villanueva pour neuvième Rector Major.
Sommaire
Les Recteurs Majeurs
L'ordre est dirigé à la suite de Don Bosco par un Rector Major (en latin) ou Recteur Majeur.
- 1888 - 1910 : Don Michele Rua (1837-1910), né à Turin, ordonné prêtre salésien en 1860, succède à Don Bosco en 1888. Il avait participé à la première réunion d'où est issue la congrégation des salésiens. Il a été béatifié en 1972.
- 1910 - 1921 : Don Paolo Albera
- 1922 - 1931 : Don Filippo Rinaldi, bienheureux de l'Église catholique
- 1932 - 1951 : Don Pietro Ricaldone
- 1952 - 1965 : Don Renato Ziggiotti
- 1965 - 1977 : Don Luigi Ricceri
- 1977 - 1995 : Don Egidio Vigano
- 1995 - 2002 : Don Juan Edmundo Vecchi
- Depuis 2002 : Don Pascual Chávez Villanueva
Salésiens notables
- Jean-Marie Petitclerc, prêtre salésien et éducateur spécialisé, dirige l'association "Le Valdocco" qui mène des actions de prévention à Argenteuil en banlieue parisienne et à Lyon. Connu pour ses nombreuses conférences, ce diplômé de l'École polytechnique a publié une dizaine d'ouvrages sur le thème de l'éducation. Il est également directeur de l'Institut de formation aux métiers de la ville et chargé de mission au conseil général des Yvelines sur les problèmes de prévention.
- Tarcisio Bertone, secrétaire d'État du Vatican sous le pontificat de Benoît XVI.
Armoiries de l'ordre
Les armoiries de la Société de Saint François de Sales sont complexes. Elles ont été dessinées par Boldi et présentées à Don Bosco le 12 septembre 1884.
Elles sont: "d'azur, à une ancre d'argent posée en pal, chargé à dextre d'un buste de St François de Sales écrivant éclairé par un rayon d'or et à sénestre d'une étoile d'argent à 6 branches surmontant un coeur de gueules ardent d'or. En pointe, un bois de sinople devant des montagnes d'argent"
Un écu d’azur est traversé par une ancre, symbole de la foi, qui le partage en deux. Sur la partie de droite, on trouve une étoile rayonnante, symbole de l’espérance, et un cœur ardent, symbole de la charité.
Sur la partie de gauche figure Saint François de Sales, en buste, en train d’écrire. Il est éclairé par un rayon de lumière, qui évoque l’inspiration, l’intelligence des choses d’en haut. François de Sales, l’évêque humaniste, a écrit des livres importants : «Introduction à la vie dévote» et surtout le «Traité de l’amour de Dieu».
En dessous de l’ancre, un petit bois est l’évocation patronymique de Don Bosco : le mot italien «bosco» signifie «bois» ou «bosquet», «ensemble d’arbres» [1].
Derrière le bois se dressent de hautes montagnes qui rappellent les sommets de la perfection auxquels les salésiens doivent tendre.
De part et d’autre du blason, une branche de palmier et une de laurier : la palme, souvent associée au martyre, évoque la vie de sacrifice ; le laurier symbolise la vertu et la victoire.
La devise de l'ordre
La devise est «Da mihi animas, caetera tolle» et peut être traduite littéralement par «donne-moi des âmes et prends le reste».
Elle est tirée d’un passage du Livre de la Genèse[2]. Lors d’une guerre entre deux coalitions de rois, la ville de Sodome est ravagée, les gens et les richesses sont emportés comme butin ; parmi eux Loth, sa famille et ses biens. Abraham organise une expédition pour aller au secours de son neveu. Il emporte la victoire et ramène tout le butin, composé de personnes et de choses matérielles. Abraham commence par offrir la dîme à Melkisédeq, roi et prêtre de Jérusalem ; ensuite, le roi de Sodome vient lui réclamer ses sujets : «Donne-moi les personnes et emporte les biens.» Mais Abraham refuse de s’enrichir au détriment du roi de Sodome et lui rend tout. Dans ce passage il s’agit bien des personnes, les « vivants », que la Bible latine traduit par «animas», d’où vient aussi le mot « âmes ».
La phrase entre dans la tradition salésienne en passant par Saint François de Sales qui disait : «Donnez-moi des âmes, peu m’importe le reste». Don Bosco la connaissait depuis ses études auprès de Don Cafasso au Convitto de Turin, quand il allait dans les prisons [3].
Pour Don Bosco, le mot prend le sens d’ «âmes», selon une conception dualiste qui oppose le corps mortel à l’âme immortelle. Quand il raconte l’arrivée de Dominique Savio à l’Oratoire, il écrit : «Son regard s’arrêta tout à coup sur un carton, où étaient écrits en gros caractères les mots suivants familiers à Saint François de Sales : Da mihi animas, coetera tolle, et il se mit à les lire avec attention. Pour moi, je voulais qu’il en comprît la signification. Je l’invitai donc, ou plutôt, je l’aidai à les traduire et à en dévoiler le sens : O mon Dieu, donnez-moi des âmes, et prenez tout le reste. Il réfléchit un instant, puis il me dit : - J’ai compris. Ici, on ne fait pas commerce d’argent, mais commerce d’âmes, j’ai compris. J’espère que mon âme entrera aussi dans ce commerce.»[4] . Ce dialogue s’inscrit dans la pure ligne de la notion chrétienne de «rachat»[5]. Dominique, quant à lui, remettait son âme entre les mains de don Bosco, «devenu banquier pour l’occasion, afin de faire valoir au mieux ce capital spirituel» [6].
L’idéal de Don Bosco était de travailler « pour la gloire de Dieu et le salut des âmes » [7]. Dans la tradition récente de la congrégation salésienne, le mot «âme» devient gênant dans la mesure où il se réfère à une philosophie fortement critiquée ; il est alors traduit par le mot «personne», en référence à la philosophie personnaliste de Mounier. Parfois, certains remplacent carrément par «Donne-moi des jeunes» afin d’exprimer le souci exclusivement pastoral et préférentiel des jeunes qui doit animer l’éducateur salésien.
Références
- ↑ La famille Bosco des Becchi était connue avec le surnom, en piémontais, de «Ij Boschèt», les «bosquet».
- ↑ Genèse, chapitre 14, 21.
- ↑ Francis Desramaut, Les cent mots-clés de la spiritualité salésienne, Editions Don Bosco, p. 54. Voir aussi le « Cahier Heymans » n° 7, pour la date du 12 septembre 1884.
- ↑ Francis Desramaut, op. cit., p. 57.
- ↑ Voir aussi le billet de Paul à Philémon, à propos de son esclave Onésime : en devenant chrétien, Philémon devient débiteur de Paul qui lui a donné la foi, et qui, ne l’oublions pas, exerçait le métier de commerçant : « tu as une dette envers moi et c’est toi-même » (verset 19).
- ↑ Francis Desramaut, op. cit.
- ↑ Don Bosco, « Lettre de Rome », du 10 mai 1884, citée en annexe 2 dans le livre de François Motto «Un système éducatif toujours d’actualité», Editions Don Bosco, page 142. Dans ce passage, Don Bosco recommande la familiarité, qui prouve l’affection, laquelle engendre la confiance. Il identifie cette affection à l’amour vrai : « Avec ce véritable amour…, on ne recherchera que la gloire de Dieu et le salut des âmes »
Voir aussi
Voir aussi
- Jean Bosco
- Leonardo Murialdo
- Claude Eugène Méderlet
- Jean-Bertrand Aristide
- Jean-Marie Petitclerc
- Pierre Pican
- Joseph Zen Ze-Kiun
- Marie-Dominique Mazzarello
- Auguste Czartoryski
- Ordres religieux par ordre alphabétique
- Liste des congrégations catholiques
- Histoire des congrégations chrétiennes
Lien externe
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