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Siège de Savannah
Attaque de Savannah, tableau de A.I. KellerInformations générales Date 16 septembre-18 octobre 1779 Lieu Savannah (Géorgie) Issue Victoire britannique Belligérants Royaume de France
États-UnisRoyaume de Grande-Bretagne Commandants Benjamin Lincoln
Kazimierz Pułaski
Comte d'EstaingAugustine Prevost Forces en présence 5 050 hommes
3 500 hommes de troupes et marins français
1 550 américains3 200 hommes Pertes 244 morts
584 blessés40 morts
63 blessésGuerre d'indépendance des États-Unis Batailles Williamsburg — Great Bridge — Moore's Creek Bridge — Rice Boats — Alligator Bridge — Beaufort — Kettle Creek — Briar Creek — Stono Ferry — Savannah — Charleston — Camden — Kings Mountain — Cowpens — Guilford Court House — Hobkirk's Hill — Eutaw Springs — Chesapeake — Yorktown — Baie d'Hudson modifier Le siège de Savannah est une bataille de la Guerre d'indépendance des États-Unis en 1779. Une année auparavant, la ville de Savannah, capitale de la colonie britannique de Géorgie, avait été capturée par le corps expéditionnaire britannique du lieutenant-colonel Archibald Campbell. Le siège en lui-même consiste en une tentative franco-américaine de reprise de Savannah allant du 16 septembre 1779 au 18 octobre 1779. Le 9 octobre 1779, un assaut majeur contre les Britanniques échoue. Pendant l'attaque, le comte polonais Kazimierz Pułaski, combattant pour les États-Unis tombe mortellement blessé. Avec l'échec de l'attaque, le siège échoue, et les Britanniques conservent le contrôle de la Géorgie jusqu'en 1782.
Cette bataille est connue dans l'histoire d'Haïti car une légion de plus de 500 gens de couleur de Saint-Domingue combattirent du côté français. Il est probable qu'Henri Christophe, futur roi de Haïti indépendant ait fait partie de ces troupes. Parmi les combattants, plusieurs officiers blancs devinrent ensuite des figures des réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique.
En 2006, des archéologues avec le Coastal Heritage Society et le LAMAR Institute ont découvert des portions de fortifications à Spring Hill. Le choc de l'attaque britannique du 9 octobre 1779, a été focalisé sur ce point. Cette trouvaille représente les premiers restes réels du champ de bataille.
Circonstances
Après la bataille navale de la Grenade, le pavillon français eut, à partir de l'été 1779, la maîtrise de la mer dans les Antilles. D'Estaing, répondant à un appel au secours américain, put se diriger vers les côtes de la Géorgie pour reconquérir cette province en soutenant le général Lincoln. Le siège de Savannah (septembre 1779), attaque infructueuse, fut immédiatement entrepris.
Le comte d'Estaing déclara plusieurs fois qu'il ne pouvait pas rester à terre plus de dix ou quinze jours. La prise de Savannah était regardée comme certaine. Pleine de cet espoir, la milice se mit en campagne avec une ardeur extraordinaire. Les Britanniques avaient coulé à fond dans le canal deux vaisseaux armés, quatre transports et plusieurs petits bâtiments. Les grands vaisseaux du comte d'Estaing ne pouvaient s'approcher du rivage et le débarquement ne put s'effectuer que le 12 septembre avec de petits vaisseaux envoyés de Charleston.
Le 16, Savannah fut sommé de se rendre aux armes de France. Cette sommation ne fut ainsi faite que parce que l'armée américaine n'était pas encore arrivée, mais les loyalistes en prirent prétexte pour accuser les Français de vouloir faire des conquêtes pour leur propre compte.
La garnison demanda vingt-quatre heures pour réfléchir à une réponse. Cette demande n'avait d'autre but que de donner le temps à un détachement commandé par le lieutenant-colonel Maitland de se joindre à l'armée britannique dans Savannah. Cette jonction s'opéra en effet avant l'expiration du délai, et le général Prévost se crut alors en état de résister à un assaut.
Les assiégeants, réduits à la nécessité de faire une brusque attaque ou de faire un siège en règle, se virent contraints de prendre le premier parti. La distance où était leur flotte et le défaut de voitures leur firent perdre un temps d'autant plus précieux que leurs adversaires travaillaient avec une grande activité à augmenter leurs moyens de défense.
Plusieurs centaines de "Nègres", sous la direction du major Moncrief, perfectionnaient chaque jour les ouvrages de la ville. Ce ne fut que le 23 au soir que les Français et les Américains ouvrirent la tranchée.
Le 24, le major Graham à la tête d'un faible détachement des assiégés fit une sortie sur les troupes françaises, qui le repoussèrent sans difficulté, mais ceux-ci s'approchèrent si près des retranchements de la place qu'à leur retour ils furent exposés à un feu très vif qui leur tua plusieurs hommes.
La nuit du 27, une nouvelle sortie eut lieu sous la conduite du major Mac-Arthur. Elle jeta un tel trouble chez les assiégeants que les Français et les Américains tirèrent quelque temps les uns sur les autres.
Assiégeants et assiégés se canonnèrent sans grand résultat jusqu'au 8 octobre. Ce jour-là, le major L'Enfant emmena cinq hommes et marcha à travers un feu très vif jusque contre les ouvrages de la place pour mettre le feu aux abattis. L'humidité du bois empêcha le succès de cette tentative hardie dans laquelle le major fut blessé.
Sur les instances des ingénieurs, qui ne croyaient pas à la possibilité d'un succès rapide par un siège en règle, et sur les représentations de ses officiers de marine, qui lui montraient les périls auxquels était exposée la flotte, le comte d'Estaing se détermina à livrer l'assaut.
Le 9 octobre au matin, trois mille cinq cents hommes de troupes françaises, six cents de troupes continentales et trois cent cinquante de la milice de Charleston, conduits par le comte d'Estaing et le général Lincoln, s'avancèrent avec la plus grande intrépidité jusqu'aux lignes ennemies. En même temps, la milice du pays était occupée à deux fausses attaques. Le feu des Britanniques fut si violent et si bien dirigé que le front de la colonne d'attaque fut mis en désordre. Il y eut pourtant deux étendards de plantés dans les redoutes britanniques. Jean Gaspard de Vence commande l'avant-garde à la tête de quatre-vingts hommes, chargé d'attaquer la principale redoute. Il franchit le fossé malgré le feu le plus violent, pénètre dans l'intérieur, se trouve en présence de cinq cents hommes. Mais, pour éviter ce feu, les siens ont fait un détour et se sont maladroitement enfoncés dans un marais. Vence, lui treizième, à le bonheur de repasser le fossé sans la moindre blessure. Le comte d'Estaing, moins heureux, est emporté par le capitaine Vence et ses quelques grenadiers. En vain le comte Pułaski, à la tête de deux cents hommes à cheval, voulut-il pénétrer dans la ville en passant au galop entre les redoutes. Il fut atteint d'une blessure mortelle. Enfin les assaillants, après avoir soutenu le feu des ennemis pendant cinquante-cinq minutes, firent une retraite générale.
Le comte d'Estaing reçut deux blessures et ne dut son salut qu'au dévouement du jeune Truguet. Six cent trente-sept hommes de ses troupes et deux cent cinquante-sept des troupes continentales furent tués ou blessés. Des trois cent cinquante de la milice de Charleston, quoiqu'ils fussent des plus exposés au feu de l'ennemi, il n'y eut de tué que le capitaine Shepherd et six blessés.
Pendant le jour de la sommation, il n'y avait pas dix canons de montés sur les lignes de Savannah. Aussi la défense de cette place fit-elle le plus grand honneur au général Prévost, au lieutenant-colonel Maitland et au major Moncrief. Celui-ci mit une telle activité dans ses préparatifs de défense, qu'en quelques jours il avait mis plus de quatre-vingts canons en batterie.
La garnison comptait de deux à trois mille hommes de troupes régulières britanniques, avec cent cinquante miliciens seulement. Les pertes qu'elle éprouva furent insignifiantes, car les soldats tiraient à couvert et beaucoup des assaillants n'eurent pas même l'occasion de faire feu.
Immédiatement après l'insuccès de cette entreprise, la milice américaine retourna dans ses foyers. Le comte d'Estaing rembarqua ses troupes avec son artillerie et ses bagages et quitta le continent.
Article connexe : Histoire de la marine française.Bibliographie
- Thomas Balch, Les Français en Amérique pendant la guerre de l’Indépendance des États-Unis 1777-1783, 1872 [détail de l’édition]
- (en)B Tunstall, Naval warfare in the age of sail, Conway maritime press. (ISBN 0-85177-544-6) Noté NWAS dans les notes.
- Michel Vergé-Franceschi, La Marine française au XVIIIe siècle, Sedes, 1996.
- Michel Vergé-Franceschi (sous la direction de), Dictionnaire d'Histoire maritime, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 2002.
- Etienne Taillemite, Histoire ignorée de la marine française, Perrin, 1988. (ISBN 2-262-02050-7)
- Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, éditions Perrin, 2005.
- Georges Lacour-Gayet, La marine militaire de France sous le règne de Louis XVI, éditions H. Champion, Paris, 1905. (Domaine public, sur gallica.fr)
- Louis Édouard Chevalier, Histoire de la marine française pendant la guerre de l'indépendance américaine, précédée d'une étude sur la marine militaire de la France et sur ses institutions depuis le commencement du XVIIe siècle jusqu'à l'année 1877, éditions Hachette, Paris, 1877. (Domaine public, sur archive.org)
- Alfred Thayer Mahan, The major operations of the navies in the war of American independence, Boston, Little, Brown, and company, 1913. (Domaine public, sur archive.org)
- William Laird Clowes, The Royal Navy : a history from the earliest times to the present, Vol. IV. London, Sampson Low, Marston & Co. 1898. (Domaine public, sur archive.org)
Liens externes
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