Seven Years in Tibet

Seven Years in Tibet

Sept ans au Tibet

Sept ans au Tibet
Image associée au film
Brad Pitt

Titre original Seven Years in Tibet
Réalisation Jean-Jacques Annaud
Acteurs principaux Brad Pitt
David Thewlis
Danny Denzongpa
Scénario Becky Johnston
d'après le récit de Heinrich Harrer
Musique John Williams accompagné du Clair de Lune de Debussy
Photographie Robert Fraisse et David Breashears (non crédité)
Production Jean-Jacques Annaud
Catherine Moulin
Iain Smith
John H. Williams
Société de production Mandalay Pictures
Reperage & Vanguard Films
Société de distribution TriStar Pictures
France France : Agence méditerranéenne de location de films (A.M.L.F.)
Budget $70,000,000 US (est.)
Format Couleurs - 2.35:1
Genre Aventure
Durée 139 minutes
Sortie 8 octobre 1997 (États-Unis)
Langue(s) originale(s) Anglais
Allemand
Mandarin
Tibétain
Pays d’origine Colombie-Britannique (Canada)
Argentine Argentine
Angleterre Angleterre
Autriche Autriche
Chili Chili
Himalayas

Sept ans au Tibet (Seven Years in Tibet) est un film franco-américain de Jean-Jacques Annaud, réalisé en 1997, tiré du livre Sept ans d'aventures au Tibet, le récit autobiographique du séjour de l'alpiniste autrichien Heinrich Harrer dans l'ancien Tibet, de 1944 à 1951.

Sommaire

Synopsis

L'expédition débute par une escalade en montagne

Le film raconte l'histoire de Heinrich Harrer entre 1939 et 1951. Celui-ci, alpiniste autrichien, fait partie d'une expédition germano-autrichienne visant à gravir le Nanga-Parbat, un sommet inviolé de l'Himalaya, situé en Inde, et ce au moment même où éclate la Seconde Guerre mondiale. Harrer abandonne sa fiancée enceinte en Autriche. Fait prisonnier par les Anglais avec ses compagnons, il réussit à s'évader en 1944. Commence alors une longue errance qui le mène, avec son ami Peter Aufschnaiter, à Lhassa, la capitale du Tibet, où il fait la connaissance du 14e Dalaï Lama, Tenzin Gyatso, alors âgé de 11 ans, dont il devient l'ami. Cette rencontre le transforme. L'invasion du Tibet par la Chine en 1950 l'oblige à fuir. Il quitte le dalaï-lama à regret. À l'occasion de cette séparation, Tenzin Gyatso lui offre une boite à musique pour son fils et lui dit « Que tous les voyageurs trouvent le bonheur quelle que soit leur route. Puissent-ils sans effort accomplir la tâche qui leur est destinée. Et une fois revenus sains et saufs sur la rive, puissent-ils dans la joie être réunis avec leurs proches ». À la fin du film, Heinrich Harrer découvre son fils... qui partage sa passion d'alpiniste, sur l'image du drapeau du Tibet.

Distribution

Critiques du film

Fiabilité au plan historique

Le journaliste américain Charles Ealy fit paraître en octobre 1997 un article mettant en question la fiabilité du film au plan historique [1].

Il rapporte par exemple que le fils de Harrer, Peter, n'a pas eu l'enfance heureuse que lui prête le film. En fait, le gamin passa la majeure partie de sa jeunesse en pensionnat, il ne fut même pas invité au deuxième mariage de son père. La fameuse scène de réconciliation en haut d'une montagne entre le père et le fils, déclare Peter, n'a jamais eu lieu [2]. De même, Ealy affirme que, contrairement à ce que montre le film, l'entrée des Chinois à Lhassa en 1951 fut pacifique et non pas violente [3]. Harrer lui-même, dans son livre, fait état d'un comportement discipliné et tolérant : les Tibétains capturés furent relâchés, disant qu'ils avaient été très bien traités [4]. Enfin, le journaliste met en doute le chiffre, avancé dans le film, de plus de 1,2 million de Tibétains tués depuis l'invasion chinoise. Il s'agit d'une estimation fournie par le dalaï-lama mais, fait-il remarquer, il n'y a guère de documents permettant d'en établir l'exactitude [5]. Ces constatations font dire à Ealy que si Sept ans au Tibet est peut-être une réussite au cinéma, par contre c'est un échec sur le plan historique [6].

La fidélité du film par rapport aux événements et aux personnages historiques est contestée également par le journaliste Gary Wilson [7].

Ce dernier reproche au film de faire un héros d'un Nazi membre de la SA [8]. De fait, les investigations publiées en 1997 par les journalistes autrichiens Lehner et Müller [9] ont montré que Heinrich Harrer avait rejoint les Chemises brunes autrichiennes (la SA) et l'association des enseignants nazis de Graz dès 1933, puis les Chemises noires (la SS) en avril 1938 après l'annexion de l'Autriche par le Troisième Reich.

Si l'on voit dans le film le dieu-roi sauver la vie d'un insecte, ajoute Gary Wilson, en revanche on ne voit pas le sort réservé aux esclaves fugitifs [10]. De plus, à la différence de ce que le film donne à voir, continue-t-il, l'armée chinoise a été bien accueillie à son arrivée car cela signifiait la fin de l'esclavage, de la servitude et des brutalités [11].

Dans une critique publiée dans une revue maoïste de l'époque [12], l'auteur, qui qualifie le film de « version cinématographique aseptisée et romancée » des mémoires de Harrer, déplore la falsification des positions et des actions de l'Armée populaire de libération [13]. On voit en effet trois généraux chinois gagner Lhassa pour rencontrer le dalaï-lama. Ces généraux se comportent grossièrement avec tout le monde, dédaignent un mandala, un symbole de paix et d'amitié fabriqué par un religieux pour l'occasion, tandis que leur chef dit à un ministre tibétain que la religion est un poison. De telles méthodes, déclare l'auteur, sont inexactes sur le plan historique [14].

Comparaison entre le film et le livre

L'exilé tibétain Jigme Duntak, dans un article mis en ligne sur le site Tibet Talk en 2009, compare le livre de 1952 et le film de 1997, non sans constater que nombre de passages intéressants du livre sont passés à la trappe et que certaines parties du film sont des inventions. Ainsi :

- dans le livre, Harrer ne parle jamais de ses rapports avec son épouse restée en Autriche, ni d'une couturière tibétaine à laquelle lui-même et Aufschnaïter auraient fait les yeux doux; au contraire, il déclare avoir décidé de faire une croix sur tout rapport avec le sexe féminin pendant son séjour;

- le film passe sous silence nombre des tâches dont Harrer avait été chargé par le gouvernement tibétain : jardinage, construction de fontaines, cartographie, traductions, photographie de cérémonies, etc.;

- et il n'entre pas dans le détail des tribulations et des rencontres de Harrer et Aufschnaïter avant d'arriver à Lhassa [15].

Anecdotes

  • À la suite de pressions diplomatiques vraisemblablement d'origine chinoise, les sites de tournage initiaux dans une vallée himalayenne en territoire indien n'ont pas reçu l'agrément des autorités. Le réalisateur a donc tourné l'essentiel du film en Argentine et au Canada pour les scènes d'alpinisme en haute altitude, ainsi que dans le Tyrol en Autriche.

Références

  1. (en) Charles Ealy, Tibet's shaky history. Much of this ("7 years in Tibet") "true" story just isn't so, The Dallas Morning News, 12 octobre 1997.
  2. Charles Ealy, op. cit. ; citation : « While the movie includes the father's desertion, the son says it misrepresents the rest of the story giving the boy a happy home life with mother and stepfather. The movie also stages a grand reconciliation atop a mountain between father and son. That never happened, the son says. In fact, (...) he spent most of his youth in boarding schools, (...) he wasn't invited to attend his father's second wedding (...) ».
  3. Charles Ealy, op. cit. ; citation : « Contrary to the movie, the Chinese entry into Lhasa (...) was peaceful rather than violent ».
  4. Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, fin du chapitre 16 ; citation : (en) « In 1910 the invading Chinese had plundered and burned when they came to Lhasa, and the inhabitants were paralyzed with fear that these outrages would be repeated. Nevertheless it is fair to say that during the present war the Chinese troops had showed themselves disciplined and tolerant. And Tibetans who had been captured and then released were saying how well they had been treated ».
  5. Charles Ealy, op. cit. ; citation : « The movie asserts that more than 1.2 million Tibetans have been killed since the Chinese invasion. These figures are based on estimates from the Dalai Lama, but there is little documentary evidence to determine their accuracy ».
  6. Charles Ealy, op. cit. ; citation : « Seven Years in Tibet may succeed as a movie, but it fails as history ».
  7. (en) Gary Wilson, It was no Shangri-La: Hollywood Hides Tibet's True History, livraison du 4 décembre 1997 du Workers World newspaper.
  8. Gary Wilson, op. cit. ; citation : « The movie "Seven Years in Tibet" (...) make a hero of a Nazi storm trooper - Heinrich Harrer ».
  9. (en) Gerald Lehner and Tilman Müller, Dalai Lama's Friend, Hitler's Champion, The Himal Magazine site.
  10. Gary Wilson, op. cit.; citation : « While Seven Years shows the Dalaï Lama protecting an insect, it does not show the slaves who had their heels slashed for attempting to flee slavery ».
  11. Gary Wilson, op. cit. ; citation : « Contrary to what is being shown by Hollywood, the Tibetans people welcomed the Chinese Red Army when it arrived. It meant the end to slavery and serfdom and the brutality ».
  12. (en) Two Long Hours of Historical Revisionism. Seven Years in Tibet Movie Review, MIM Notes, 15 novembre 1997.
  13. Two Long Hours of Historical Revisionism, op. cit. : « the sanitized and romanticised film version of the self-promoting memoir of an elite Nazi », « (...) it fabricates the positions and actions of the Chinese People's Liberation Army ».
  14. Two Long Hours of Historical Revisionism, op. cit. : « (...) the methods used by the PLA in the film are (...) historically inaccurate ».
  15. (en) Jigme Duntak, My Recollections on Seven Years in Tibet, site Internet Tibet Talk, 31 janvier 09 ; citation : « (...) I feel the movie did not do justice to the book at all. For one, a lot of parts from the book, which I think would have made the movie much more interesting, are omitted, and secondly, some parts of the movie are completely outright fabricated.
    - In the book Harrer never mentions anything about his relations with his wife back in Austria, nor does he mention anything about any love interests or competition between he and Aufschnaiter for the Tibetan seamstress depicted in the movie (...). In fact, in the book Harrer states that he had put off any relations with any female companions while in Tibet (...).
    - The movie omits many of the jobs Harrer had done for the Lhasa government (...) such as: gardening, building fountains, making maps, translating works, recording various ceremonies and also taking photos of many different things.
    - It also omits many of the details of Harrer and Aufschnaiter’s very tough times in Tibet when they had traveled through miles and miles of desolate terrain and found the company of many nomadic Tibetans, friendly and unfriendly ».
  16. Source : Jen-Jacques Annaud lui-même dans les bonus du DVD du film.

Articles connexes

Vidéo

Livre

  • Beck Johnston, Jean-Jacques Annaud, Laurence B. Chollet, Alisa Tager, David Appleby, Heinrich Harrer, Pat Morrow, Bill Kaye, The Seven Years in Tibet: Screenplay and Story Behind the Film, Newmarket Press, New York, 1997, 224 p..

Lien externe

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