- Attentat du Drakkar
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Attentat du Drakkar
Destruction du QG américain sur l'aéroport international de BeyrouthLocalisation Beyrouth Cible
Casernement du United States Marine Corps, aéroport de Beyrouth
'Drakkar', casernement du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes, Ramlet al Baida, Beyrouth
Coordonnées Date 23 octobre 1983
6 h 20 (UTC+2)Type Véhicule piégé/Attentat-suicide Mort(s) - 241 militaires américains
- 58 militaires français
- 6 civils libanais
2 kamikazes
Auteur(s) présumé(s) Imad Moughniyah Organisation(s) Hezbollah Géolocalisation sur la carte : Liban
modifier A Beyrouth (Liban), le 23 octobre 1983 à environ 6 h 20 UTC+2, durant la guerre du Liban, cinquante-huit casques bleus français, soit 55 parachutistes de la 3e compagnie du 1er RCP et 3 parachutistes du 9e RCP, trouvent la mort dans la destruction de l'immeuble qu'ils occupent comme quartier général[1] (surnommé "poste Drakkar", anciennement occupé par les services secrets syriens[2],[3]), tandis que quinze autres sont blessés. Vingt-six militaires sont indemnes[4]. La déflagration d'une charge de plusieurs tonnes d'explosif dans un attentat-suicide au camion piégé (dit attentat du Drakkar) en serait la cause directe. La France et les États-Unis accusent le Hezbollah et l'Iran. Ces derniers démentent[5]. A l'inverse, d'autres informations et témoignages laissent entendre que la destruction du poste Drakkar ne serait pas due à l'explosion d'un camion piégé[6].
Deux minutes auparavant, un attentat similaire touche le contingent américain basé à l'aéroport international de Beyrouth et cause la mort de 241 victimes. Les deux attentats quasi-simultanés sont revendiqués par le Hezbollah[7], ainsi que par le Mouvement de la révolution islamique libre puis par le Jihad Islamique[8].
L'attentat du Drakkar aurait été un acte de représailles à la livraison à l'Irak par la France d'avions de combat Super-Étendard équipés de missiles Exocet et accompagnés de pilotes instructeurs français. À l'origine secrète, cette vente aurait été rendue publique par une indiscrétion gouvernementale, ce qui aurait conduit l'Iran à se considérer en guerre avec la France[9].
Sommaire
Le mandat de l’ONU
En septembre 1982, dans un Liban déchiré par la guerre civile, l'ONU met en place une force de maintien de la paix dénommée Force multinationale de sécurité à Beyrouth. Celle-ci comprend des unités militaires françaises (2 000 soldats), américaines (1 600 soldats, 2 porte-avions), italiennes (1 400 soldats) et britanniques (100 soldats). Le contingent français, parti le 24 septembre 1982 de Toulouse, compte 1 650 soldats, avant d'être renforcé pour atteindre 2 000 soldats (engagés ou appelés volontaires service long).
La force multinationale de sécurité avait déjà été attaquée à plusieurs reprises avant les deux attentats simultanés du 23 octobre. Ces attaques, individuelles ou concertées, avaient coûté la vie à dix-huit soldats français, huit Marines américains et un soldat italien.
Le poste Drakkar
La force française est composée de cadres aguerris et d'appelés volontaires du 1er régiment de chasseurs parachutistes. Ils ont installé un de leurs cantonnements dans l'immeuble Drakkar de huit étages[4] situé dans le quartier de Ramlet El Baida, qu'ils ont baptisé « poste Drakkar » aux coordonnées géographiques suivantes (les différents postes français sont appelés Caravelle, Kayak, Sampan, Boutre, Gondole, etc.).
L’attentat
L'attaque aurait été réalisée à l'aide d'un camion chargé de plusieurs tonnes d'explosifs dont le conducteur se serait fait exploser sur la rampe d'accès du bâtiment; le camion se serait soulevé dans les airs avant de retomber à sept mètres de distance[10].
Juste auparavant, un autre attentat-suicide coûte la vie à 241 militaires américains dont 220 marines dans des circonstances similaires, à l'aéroport de Beyrouth à 500 m de là.
Les réactions
Le président François Mitterrand se rend sur place le lendemain pour apporter son soutien au contingent français.
En représailles, lors de l'opération Brochet le 17 novembre 1983, les Super-Étendard de la Marine nationale décollant du porte-avions Clemenceau effectuent un raid sur la caserne Cheikh Abdallah, une position des Gardiens de la Révolution islamique et du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa[11].
Imad Moughniyah, considéré comme le responsable des attaques, fut tué dans un attentat à la bombe le 12 février 2008[12] même si le lien entre ces événements n'a pas été établi.
Aujourd'hui encore, le souvenir de cet attentat demeure vivace et constitue un traumatisme pour l'armée française[13] : de telles pertes subies lors d'une seule attaque n'ont pas été atteintes depuis et l'attentat du Drakkar sert souvent de référence, comme cela a été le cas avec l'embuscade de Surobi de 2008 (l'attaque la plus meurtrière depuis 1983)[14].
La liste des victimes et des rescapés du Drakkar
Les morts du Drakkar :le capitaine Thomas Jacky
le capitaine Ospital Guy
le lieutenant Dejean de La Bâtie Antoine
le sous-lieutenant Rigaud Alain
l'adjudant Bagnis Antoine
l'adjudant Moretto Michel
le sergent Dalleau Christian
le sergent Daube Vincent
le sergent Lebris Jean-Pierre
le sergent Longle Yves
le sergent Ollivier Gilles
Le caporal chef Bensaidane Djamel
Le caporal chef Beriot Laurent
Le caporal chef Carrara Vincent
Le caporal chef Duthilleul Louis
Le caporal chef Grelier Xavier
Le caporal chef Loitron Olivier
Le caporal chef Margot Franck
Le caporal chef Seriat Patrice
Le caporal chef Vieille Hervé
Le caporal Girardeau Patrice
Le caporal Hau Jacques
Le caporal Jacquet Laurent
Le caporal Lamothe Patrick
Le caporal Lepretre Dominique
Le caporal Leroux Olivier
Le caporal Muzeau Franck
Le caporal Thorel Laurent
Le parachutiste de 1re classe Gasseau Guy
Le parachutiste de 1re classe Gautret Remy
Le parachutiste de 1re classe Julio François
Le parachutiste de 1re classe Pradier Gilles
Le parachutiste de 1re classe Tari Patrick
Le parachutiste de 1re classe Théophile Sylvestre
Le parachutiste Bachelerie Yannick
Le parachutiste Bardine Richard
Le parachutiste Caland Franck
Le parachutiste Chaise Jean-François
Le parachutiste Corvellec Jean
Le parachutiste Delaitre Jean Yves
Le parachutiste Deparis Thierry
Le parachutiste Di-Masso Thierry
Le parachutiste Durand Hervé
Le parachutiste Guillemet Romuald
Le parachutiste Kordec Jacques
Le parachutiste Lastella Victor
Le parachutiste Ledru Christian
Le parachutiste Levaast Patrick
Le parachutiste Leverger Hervé
Le parachutiste Meyer Jean-Pierre
Le parachutiste Porte Pascal
Le parachutiste Potencier Philippe
Le parachutiste Raoux François
Le parachutiste Renaud Raymond
Le parachutiste Renou Thierry
Le parachutiste Righi Bernard
Le parachutiste Schmitt Denis
Le parachutiste Sendra Jean
La femme et les enfants du concierge de l'immeuble
Les rescapés :L'adjudant chef Marie-Magdeleine
Le sergent chef Blanchot
Le sergent Chaillot
Le parachutiste 1re classe Armand
Le parachutiste Dembront
Le parachutiste Forget
Le parachutiste Grattepanche
Le caporal Guerdad
Le caporal Guillemette
Le parachutiste Huguet
Le parachutiste 1re classe Jacquart
Le caporal Laloue
Le parachutiste Mohamed
Le caporal Niati
Le parachutiste TamagniNotes
- http://www.lepoint.fr/actualites-monde/le-lourd-tribut-paye-par-les-soldats-francais-a-l-etranger/924/0/267747
- http://documentaires.france5.fr/bonus-articles/article-de-france-5-229
- http://www.lefigaro.fr/international/2008/07/13/01003-20080713ARTFIG00071-attentat-du-drakkar-l-elysee-defend-la-syrie-.php
- http://www.campidron.org/pageID_9008055.html
- http://www.francesoir.fr/divers/beyrouth-soudain-l-immeuble-drakkar-explose
- http://www.france5.fr/et-vous/France-5-et-vous/Les-programmes/LE-MAG-N-40-2010/articles/p-10690-Raison-d-Etat-L-Attentat-du-Drakkar.htm
- Robert A. Pape, The Strategic Logic of Suicide Terrorism, originellement publié dans American Political Science Review 97 (3), août 2003, p.323-361.
- L'attentat du Drakkar au Liban en 1983 sur nouvelObs.com. Mis en ligne le 13 juillet 2008, consulté le 12 octobre 2010
- Émission Raison d'État - L'attentat du Drakkar, France 5, 03/10/2010
- Mike Davis, Petite histoire de la voiture piégée, Zones/La Différence, Paris, 2007, p.113.
- Histoire du Super-Etendard
- Imad Mougnieh, l'homme du Drakkar a été tué, Jean-Dominique Merchet, 14 février 2008
- Le Monde parle à cet égard d'un « syndrome Drakkar » pour expliquer les réticences de l'armée française à s'engager dans des opérations de maintien de la paix sans mandat bien défini (« Les réticences des militaires français, hantés par le "syndrome Drakkar" », Le Monde, mardi 22 août 2006)
- L'attaque la plus meurtrière depuis 1983, Le figaro.fr, 19/08/2008
Voir aussi
Liens internes
- 1er régiment de chasseurs parachutistes
- 9e régiment de chasseurs parachutistes
- Pertes militaires françaises en opérations extérieures depuis 1963
Liens externes
- (fr) Attentat du Drakkar
- (fr) Ceux du Liban Chant écrit en mémoire des parachutistes Français morts au Drakkar
Filmographie
- L'attentat du Drakkar, film documentaire d'Amal Mogaïzel, France, 2010, 55 min.
Vidéos
Catégories :- Attentat-suicide
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