Scharnhost (2e Guerre mondiale)

Scharnhost (2e Guerre mondiale)

Scharnhorst (1936)

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Scharnhorst
Croiseur ScharnhorstCroiseur Scharnhorst
Histoire
A servi dans : Kriegsmarine Pavillon
Commandé : 25 janvier 1934
Lancement : 3 octobre 1936
Armé : 7 janvier 1939
Statut : coulé le 26 décembre 1943
Caractéristiques techniques
Type : croiseur de bataille
Longueur : 235 mètres
Maître-bau : 30 mètres
Tirant d’eau : 9,93 mètres
Déplacement : 38 900 tonnes à pleine charge
Vitesse : 33 nœuds
Caractéristiques militaires
Blindage : 114 millimètres
Armement : 9 × 280 mm, 12 × 150 mm, 14 × 105 mm, 16 × 37 mm, 10 × 20 mm, 6 tubes lance-torpilles de 533 mm
Aéronefs : 3 hydravions Arado Ar 196
Rayon d’action : 18 500 km
Autres caractéristiques

Le Scharnhorst est un croiseur de bataille allemand lancé le 3 octobre 1936 dans le port de Wilhelmshaven. On terminait son armement au moment où éclata la Seconde Guerre mondiale.

Lors de sa première sortie en mer, il détruisit le croiseur britannique Rawalpindi (23 novembre 1939). Il participa ensuite à la campagne de Norvège avec le Gneisenau (son sister-ship). C'est à la fin de cette campagne, lorsque les Britanniques évacuent leurs troupes, qu'il coule plusieurs destroyers, puis le porte-avions HMS Glorious, faisant 1 500 victimes.

Toujours avec le Gneisenau, le Scharnhorst captura 22 navires alliés dans l'Atlantique au début de 1941 avant de s'installer à Brest.

Sommaire

Le franchissement de la Manche : Opération Cerberus

Le 12 février 1942, le navire et le Gneisenau, avec le croiseur lourd Prinz Eugen forcent le passage du Pas-de-Calais en plein jour dans le but de rejoindre la Norvège. Des Swordfish décolleront pour tenter de les arrêter, mais la Luftwaffe, et c'est notable, couvre l'opération : les lents sacs de nœuds sont laminés par les Bf 109. Les Britanniques, sur le point d'être ridiculisés, mouillent rapidement quelques mines, avec succès puisque le Gneisenau et le Prinz Eugen sont durement touchés. Néanmoins les Britanniques viennent de prendre une véritable claque...

Derrière cette opération se cache en réalité un repli opérationnel : les Allemands refusent désormais les sorties en Atlantique, trop dangereuses. Hitler veut désormais tenir à disposition les unités de surface de la Kriegsmarine pour contrer un éventuel débarquement en Norvège, qu'il croit très probable depuis les opérations britanniques de décembre 1941.

Après diverses réparations, le Scharnhorst gagne donc les fjords norvégiens sur ordre d'Hitler. La Norvège étant vitale pour l'effort de guerre allemand (le fer suédois passe par la Norvège lorsque la mer Baltique est gelée). Mais aussi parce que la campagne de Russie se complique avec l'échec devant Moscou, et les alliés envoient quantité de matériel aux Soviétiques, principalement par des convois navals jusqu'à Mourmansk. Après diverses réparations, le Scharnhorst se terre dans un fjord, attendant le moment propice à l'attaque.

Le dernier combat du Scharnhorst : la bataille du Cap Nord

Le 22 décembre 1943, il sort en compagnie de cinq destroyers à la rencontre d'un convoi allié. Le Tirpitz, en réparation, ne participe pas au raid. Le Konteradmiral Erich Bey (en), habituellement à la tête d'une flotte de destroyers, commande le groupe Scharnhorst, car l'Admiral Kummetz est gravement malade. Dans la matinée du 26, après s'être séparé des destroyers, le Scharnhorst se retrouve face aux croiseurs de la 10e escadre (Burnett) : HMS Belfast, HMS Sheffield, HMS Norfolk. C'est une surprise, car le convoi était signalé sans réelles défenses. Il s'échappe à 10 h 20 de ce premier engagement grâce à son puissant avantage en termes de vitesse. Bey décide de poursuivre, car l'opposition n'est pas trop importante. C'est ainsi qu'il prend cap encore au nord, en plein sur la route que devra croiser le convoi JW 55B.

L'amiral Fraser (en), qui commande alors la Home Fleet s'inquiète pour le convoi : il n'a rien à opposer au croiseur de bataille allemand, qui se trouve entre l'escorte et le convoi. Néanmoins l'Allemand ne sait pas vraiment où se trouve le convoi, et la visibilité est médiocre. Pendant ce temps là, les croiseurs britanniques sont rejoints par la 36th Destroyer Division et ils reprennent alors le contact vers midi, suit alors plusieurs échanges de tirs. Une fois de plus le Scharnhorst « met les voiles ». Surpris et excédé par cette opposition plus tenace que prévu, Bey décide de rentrer pour ne pas risquer son bâtiment, alors dangereusement privé de tout appui, et met cap au sud, ce qui va le mener droit dans un piège.

Car les Britanniques tiennent le contact radar et s'assurent que le Scharnhorst croise la route du cuirassé HMS Duke of York, qui obtient un contact radar à plus 40 kilomètres peu après 16 h, et engage le combat à 16 h 50. Le Scharnhorst est alors surpris une 3e fois, et se retrouve nettement écrasé par les bordées des 10 pièces de 356 mm du cuirassé de classe King George V. Les 2 tourelles avant du Scharnhorst sont mises hors de combat, le privant de 6 sur 9 de ses canons principaux. Mais sa vitesse lui permet une fois de plus d'échapper à ses poursuivants, au grand dam de ceux-ci, qui croient alors le combat terminé vers 18 h 30. Pourtant Erich Bey envoie un message solennel au Führer, lui assurant qu'il combattra jusqu'au « dernier obus ». En effet cette fois-ci c'est fini, le Scharnhorst a perdu son dernier atout : une des dernières bordées du Duke of York a endommagé ses chaudières, réduisant fortement la vitesse de l'Allemand, qui finit par se laisser rejoindre. Après un duel d'artillerie qui aura duré au total plus de deux heures (les Britanniques tirent plus de 2 000 obus), les pièces du Scharnhorst deviennent définitivement silencieuses à 19 h 16. Les destroyers et croiseurs s'approchent et le torpillent à plusieurs reprises (22 torpilles ont été tirées). Touché à l'avant, le Scharnhorst coule à 19 h 45. Sur les 1 968 hommes d'équipages, seuls 36 survivants seront repêchés dans les eaux glacées de l'Arctique. Quant au convoi britannique, il arrive sans dommage à Mourmansk.

Les Allemands perdent un de leur plus fiers navires, qui leur était si cher après 7 ans de services, dont 4 de guerre, où il avait fait régulièrement parler de lui, bien plus que les autres navires Allemands. Il avait créé un véritable malaise d'insécurité chez les Britanniques, sa vitesse lui conférant une sorte d'invulnérabilité et de capacité à frapper à tout moment. La campagne du printemps 1941 avait fait craindre le pire aux Britanniques quant à l'effet désastreux qu'aurait le Bismarck s'il venait à percer dans l'Atlantique.

La Kriegsmarine n'a alors plus de navires de ligne opérationnel, le grand cuirassé Tirpitz étant hors de combat, devenu malgré lui le "Roi solitaire des mers du nord".

Bibliographie

Voir aussi

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