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Saint-Sépulcre
Le Saint-Sépulcre est le tombeau du Christ, c'est-à-dire l'édicule (maintenant englobé dans l'église du Saint-Sépulcre) construit sur la grotte où le corps du Christ aurait été déposé après avoir été descendu de la croix à Jérusalem.Sommaire
Histoire
Avant la crucifixion
D'après les fouilles menées dans la basilique actuelle par le franciscain Virgilio Corbo dans les années 1960, des traces de tailles de pierre et de culture ont été mises au jour. Elles indiquaient une utilisation du Mont du Golgotha bien avant sa mention dans le Nouveau Testament. Hors de la ville, le lieu servait de carrière de pierre "malaki" dès le VIIIe siècle av. J.-C.. Par la suite, au Ier siècle av. J.-C., les cavités furent recouvertes de terre et le lieu fut transformé en jardin. C'est le jardin du Golgotha dont parlent les Évangiles. Par ailleurs, des traces de cultures furent trouvées dans la grotte de l'Invention de la Croix.
Dans le même temps, tout un réseau de grottes sépulcrales fut édifié à l'ouest de la carrière. Les tombeaux furent creusés dans de hautes parois rocheuses verticales ; parmi ces derniers on trouve surnommée, selon l'usage, la « tombe de Joseph d'Arimathie ».
La Passion du Christ
La crucifixion, la mise au tombeau et la Résurrection sont les ultimes étapes de la passion du Christ. Les quatre Évangiles nous indiquent que le lieu se situait « hors des murs », « près d'une route » et « proche de la ville » (Jn 19:20), sur le « Golgotha », appelée aussi « Lieu du Crâne » (Mt 27:33, Mc 15:22, Lc 23:22 et Jn 19:17), qui était auparavant un « jardin ». (Jn 19:41) Le Christ a de plus été mis dans un « tombeau neuf » (Jn 19:41, Lc 23:33 et Mt 27:59) qui se situait « non loin de là ».
La réalité archéologique semble pouvoir correspondre à la topographie des Écritures[Laquelle ?]. De plus, l'hypothèse de la « Tombe du Jardin », plus au nord de la Vieille ville de Jérusalem et fameuse au début du XXe siècle, est depuis longtemps abandonnée au profit du souvenir traditionnel au Golgotha[réf. nécessaire].
Les recherches archéologiques semblent démontrer que la tombe de Jésus avait été creusée dans un massif rocheux excentré par rapport à la carrière. Le propriétaire, Joseph d'Arimathie, au cours des années 30 de notre ère, avait commencé à préparer une sépulture familiale à cet endroit. Cette nouvelle tombe était constituée d'une entrée basse et étroite, fermée par une grosse pierre. Au bout, se trouvait un vestibule menant à la chambre funéraire. Un seul banc avait été taillé dans la roche au côté Nord à droite de l'entrée mais il est fort possible que Joseph d'Arimathie avait imaginé réaliser deux autres bancs sur les côtés Ouest et Sud pour compléter la sépulture familiale. La crucifixion de Jésus a dû probablement bouleverser ses projets et il fit de cette tombe, son lieu de sépulture[non neutre] + [réf. nécessaire].
À l'heure actuelle, elle est vénérée par de nombreux croyants comme étant le lieu où le corps de Jésus de Nazareth a été enseveli avant qu'il ressucite. Aujourd'hui, le tombeau est enfermé dans un édifice en marbre appelé Édicule.
Authenticité du tombeau
Récits antiques
Suivant les récits d'Eusèbe de Césarée, hagiographe de l'empereur Constantin, et Socrate le Scolastique, écrivain du Ve siècle, l'endroit aurait déjà été considéré comme le lieu de crucifixion et de sépulture de Jésus de Nazareth et tenu en vénération par la communauté chrétienne de Jérusalem[réf. nécessaire] avant les fouilles et la construction d'une église (la première datant de 335). La communauté se serait toujours rappelé du lieu, même lorsque le site fut recouvert par le temple d'Hadrien.
Eusèbe de Césarée insiste en particulier sur la découverte du tombeau : « Il est offert à tous ceux qui viennent pour en être les témoins visuels, une preuve claire et visible du miracle dont ce lieu a été la scène » (Vie de Constantin, Chapitre XXVIII).
L'archéologue Martin Biddle de l’Université d'Oxford a avancé une théorie selon laquelle l’expression « preuve claire et visible » pouvait être liée à un hypothétique graffiti « c'est le Tombeau du Christ », inscrit dans la roche par des pèlerins chrétiens avant la construction du temple romain. Des graffiti anciens semblables sont toujours visibles dans les Catacombes de Rome ; ils indiquent notamment les tombeaux de saints particulièrement vénérés[réf. nécessaire].
Discussions sur l'authenticité
XIXe siècle
A partir du XIXe siècle, un certain nombre d'érudits ont contesté le fait que le Saint-Sépulcre puisse être le site réel de la crucifixion de Jésus et de son inhumation. Ils soutinrent que l'église se situant à l'intérieur des murailles ne pouvait être le lieu de ces événements que les textes bibliques (par ex. He 13,12) placent à l'extérieur des murs.
Le matin après son arrivée à Jérusalem en 1883, le général Charles Gordon identifia un tombeau dans une paroi rocheuse d’une région cultivée, à l'extérieur des murs. Il le considéra comme le site le plus probable de l'ensevelissement de Jésus. Il suggéra ainsi le jardin de la Tombe, situé au nord du Saint Sépulcre dans les environs de la Porte de Damas et datant de la période de l'Empire byzantin. Cela correspondrait à la description de Jean (19:41) : « Or il y avait un jardin au lieu où il avait été crucifié, et dans ce jardin un tombeau neuf ». Cette hypothèse est aujourd'hui écartée.
Dans le jardin, on peut trouver un rocher escarpé qui contient deux grandes cavités qui ressemblent étrangement à des yeux de tête de mort.
Ce lieu est habituellement appelé le jardin de la Tombe afin de le distinguer du Saint-Sépulcre. Il reste toujours un lieu de pèlerinage (habituellement pour les protestants) pour ceux qui doutent de l'authenticité de l'Anastasis et/ou bien pour ceux qui n'ont pas la permission de se recueillir dans l'église.
L'archéologie démontre que la ville a connu trois extensions au « nord ». Elles ont donné lieu à autant de remparts successifs. Ces enceintes étaient encore visibles en l'an 70. Flavius Josèphe en témoigne et les décrit avec précision. Le premier rempart fut construit par le roi Ezéchias, à la fin du VIIIe siècle av. J.-C.. Le second a été construit par les Asmonéens dans la deuxième moitié du IIe siècle av. J.-C..
La troisième muraille a été étendue par Hérode Agrippa Ier en 41–44 et entoura seulement le site du Saint-Sépulcre, alors qu’à la même époque le jardin environnant évoqué dans la Bible auraient dû y être intégré aussi. Ainsi le Saint-Sépulcre se trouvait bien à l'extérieur des remparts, au temps de Jésus.
L'archéologie confirme cette théorie depuis assez longtemps : le Saint-Sépulcre était bien à l'extérieur des premier et deuxième remparts. Son secteur était le lieu d'exploitation de carrières depuis le VIIIe siècle av. J.-C. et fournissait la pierre pour bâtir Jérusalem. On extrayait les blocs de pierre par paliers. Dans les parties abandonnées des gisement d'exploitation, on creusait des tombeaux. Ces données archéologiques correspondent aux témoignages des Évangiles.
XXe siècle
Il convient de citer l’universitaire israélien Dan Bahat, ancien archéologue de la ville de Jérusalem : « Nous ne pouvons pas être absolument certains que le site de l'église du Saint-Sépulcre est bien le site de la tombe de Jésus, mais nous n'avons aucun autre lieu qui puisse affirmer des arguments contraires de poids et nous n'avons vraiment aucune raison de rejeter l'authenticité de l’endroit. » (Bahat, 1986)
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