- Atacamite
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Atacamite
Catégorie III : halogénures[1]
Atacamite sur quartz - Copiapo Chili Général Numéro CAS Classe de Strunz 3.DA.10a Formule brute Cu2Cl(OH)3 Identification Masse formulaire[2] 213,567 ± 0,009 uma
H 1,42 %, Cl 16,6 %, Cu 59,51 %, O 22,47 %,Couleur vert, jaune, vert-jaune, vert foncé Classe cristalline et groupe d'espace orthorhombique bipyramidale, Pnma Système cristallin orthorhombique primitif Réseau de Bravais Primitif P Macle très commun sur {544} Clivage parfait sur {110} Cassure conchoïdale Échelle de Mohs 3 - 3,5 Trait vert pomme Éclat vitreux-adamantin Propriétés optiques Indice de réfraction α=1,831 β=1,861 γ=1,880 Biréfringence Δ=0,049 ; biaxe négatif Dispersion 2vz ~ 75° Fluorescence ultraviolet aucune Transparence transparent à opaque Propriétés chimiques Densité 3,8 Propriétés physiques Magnétisme aucun Radioactivité aucune Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. L'atacamite est une espèce minérale composée d'oxychlorure de cuivre de formule Cu2Cl(OH)3. Les cristaux peuvent atteindre une taille de 10 cm[3].
Sommaire
Historique de la description et appellations
Inventeur et étymologie
Décrite initialement dans un mémoire de l'Académie Royale des Sciences Examen d'un sable vert cuivreux du Pérou par le duc de la Rochefoucault, Baumé et de Fourcroy en 1786[4]. C'est la description faite par D. de Gallitzen en 1801 qui fait référence et qui donne son nom à ce minéral ; le nom est inspiré du topotype.
Topotype
- Le désert d'Atacama, au nord du Chili.
- Les échantillons types sont déposés à l'université Harvard, Cambridge, Massachusetts, États-Unis, N° 110 816.
Synonymes
- Alacamite : faute typographique très répandue au XIXe siècle[5]
- Cuivre muriaté (René Just Haüy, 1801)[6]
- Halochalcite
- Marcylite (Shepard, 1856)[7]
- Remolinite (Breithaupt, 1841)[8], le terme fait référence au topotype supposé, la région de Remolinos au Chili.
Caractéristiques physico-chimiques
Critères de détermination
L'atacamite se présente sous forme de cristaux prismatiques allongés, de transparence variable et d'éclat vitreux à adamantin. Sa couleur varie entre le vert-jaune et le vert foncé ; son trait est vert pomme.
Ce minéral est assez tendre, d'une dureté comprise entre 3 et 3,5 sur l'échelle de Mohs, soit entre celles de la calcite et de la fluorine. Sa fracture est conchoïdale.
Cristallochimie
L'atacamite, la botallackite, la clinoatacamite et la paratacamite sont des polymorphes de la formule Cu2Cl(OH)3.
L'atacamite sert de chef de file à un groupe de minéraux qui porte son nom, le groupe de l'atacamite :
Groupe de l'atacamite Minéral Formule Groupe ponctuel Groupe d'espace Atacamite Cu2[(OH)3|Cl] mmm Pnma Botallackite Cu2[(OH)3|Cl] 2/m P21/m Clinoatacamite Pb5(VO4)3Cl 2/m P21/n Gillardite Cu3Ni(OH)6Cl2 3m R3m Haydeeite Cu3Mg(OH)6Cl2 3m R3m Herbertsmithite Cu3Zn[(OH)3|Cl]2 3m R3m Kapellasite Cu3Zn[(OH)3|Cl]2 3m P3m Paratacamite Cu3(Cu,Zn)[(OH)3|Cl]2 3 R3 Cristallographie
L'atacamite cristallise dans le système cristallin orthorhombique, de groupe d'espace Pnma (Z = 4 unités formulaires par maille conventionnelle)[9].
- Paramètres de la maille conventionnelle : a = 6,030 Å, b = 6,865 Å, c = 9,120 Å (volume de la maille V = 377,5 Å3)
- Masse volumique calculée = 3,76 g/cm3
Les ions Cl– ont une coordination trigonale prismatique (3+3) de cuivre et d'hydrogène.
Les ions Cu2+ sont situés sur deux sites non-équivalents, Cu1 et Cu2. Cu1 (aux sommets et au centre de la maille) est en coordination octaédrique déformée (4+2) de groupes hydroxyles (OH) et de chlore, Cu2 est en coordination octaédrique déformée (5+1) d'OH et Cl. Les groupes octaédriques de cuivre sont reliés entre eux par leurs arêtes de façon similaire aux octaèdres AlO6 dans la structure de la spinelle.
La distribution des longueurs de liaison dans les octaèdres Cu1Cl2(OH)4 et Cu2Cl(OH)5, quatre liaisons Cu-O courtes entre 1,94 Å et 2,02 Å et deux liaisons Cu-O et Cu-Cl plus longues entre 2,34 Å et 2,78 Å, est typique de l'effet Jahn-Teller rencontré dans les composés de Cu(II) et permet une description alternative de la structure en termes de groupes plans carrés Cu(OH)4.
Dans cette description, les groupes Cu1(OH)4 sont reliés par un sommet et forment des chaînes en zig-zag le long de la direction b, avec un angle de liaison Cu-O-Cu de 124,5°. Les groupes Cu2(OH)4 sont reliés par leurs arêtes et forment des chaînes non-planes le long de la direction a, avec un angle de liaison Cu-O-Cu de 97,8°. Les chaînes Cu1(OH)3 et Cu2(OH)2, perpendiculaires, sont reliées par deux sommets d'une arête d'un groupe Cu2(OH)4, formant des triangles isocèles de Cu2+.
Propriétés physiques
La connaissance exacte de la configuration géométrique des porteurs de moment magnétique (ici, les ions Cu2+, de spin 1/2) dans un matériau est essentielle pour comprendre ses propriétés magnétiques. Dans les oxydes de Cu(II), les interactions magnétiques entre spins ont en général lieu par superéchange via les atomes d'oxygène, puisqu'il y a recouvrement des orbitales atomiques du cuivre et de l'oxygène. Les angles de liaison Cu-O-Cu jouent un rôle important dans la nature des interactions magnétiques[10]. Comme les angles de liaison dans l'atacamite sont supérieurs à 90°, les interactions le long des deux types de chaînes sont antifféromagnétiques. Cependant, la configuration de spins triangulaire entre les chaînes peut, selon la force des différentes interactions, entraîner une frustration magnétique, empêchant un ordre à longue distance des spins. Des mesures en température de la susceptibilité magnétique ont montré qu'en dessous de TN = 9 K, l'atacamite présente un système antiferromagnétique désordonné[11] : les spins ne sont ordonnés que localement (verre de spin).
Gîtes et gisements
Gîtologie et minéraux associés
- Minéral supergène des zones superficielles de gisements de cuivre, le plus souvent en zones désertiques arides.
- En altération des objets en bronze ou cuivre de la période préhistorique et antique.
Cuprite, brochantite, linarite, calédonite, malachite, chrysocolle, paratacamite, botallackite.
Gisements producteurs de spécimens remarquables
- Australie
- Moonta mines, Moonta, Yorke Peninsula, South Australia[12]
- Canada
- Chili
- Mine La Farola, Cerro Pintado, District de Las Pintadas, Tierra Amarilla, Province de Copiapó, Atacama
- Mine de Remolinos, Cabeza de Vaca district, Province de Copiapó, Atacama[15]
- France
- Mine La Finosa, Ghisoni, Corte, Haute-Corse[16]
- Mines de Roua (Clue de Roua), Daluis, Guillaumes, Alpes-Maritimes
Exploitation des gisements
- Elle servait autrefois (avant l'apparition des buvards) de poudre pour sécher l'encre et était importée du Chili pour cet usage.
Galerie
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Atacamite sur libéthénite - Copiapo Chili
Notes et références
- classification des minéraux choisie est celle de Strunz. La
- Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk Masse molaire calculée d’après
- (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Borates, Carbonates, Sulfates, vol. V, Mineral Data Publishing, 2003
- Histoire de l'Académie royale des sciences, 1788
- Frédéric Georges Cuvier, Dictionnaire des sciences naturelles, 1816, p. 75
- Traité de minéralogie, 1e éd., en 4 volumes avec atlas in fol., 1801, Paris: 3: p. 561
- (en) Shepard, dans American Journal of Science, vol. 21, 1856, p. 206.
- (de) A. Breithaupt, Vollständige Handbuch der Mineralogie, vol. 2, 1841, p. 165
- ICSD No. 61 252 ;(en) J.B. Parise et B.G. Hyde, « The structure of atacamite and its relationship to spinel », dans Acta Cryst. C, vol. 42, no 10, 1986, p. 1277-1280 [lien DOI]
- (en) Y. Mizuno, T. Tohyama, S. Maekawa, T. Osafune, N. Motoyama, H. Eisaki et S. Uchida, « Electronic states and magnetic properties of edge-sharing Cu-O chains », dans Phys. Rev. B, vol. 57, no 9, 1998, p. 5326–5335 [lien DOI]
- (en) X.G. Zheng, Takashi Mori, Kusuo Nishiyama, Wataru Higemoto, Hiroshi Yamada, Keiko Nishikubo et C.N. Xu, « Antiferromagnetic transitions in polymorphous minerals of the natural cuprates atacamite and botallackite Cu2Cl(OH) 3 », dans Phys. Rev. B, vol. 71, no 17, 2005, p. 174404 [lien DOI]
- (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Halides, Hydroxides, Oxides, vol. III, Mineral Data Publishing, 1997, p. 29
- (en) George W. Robinson et Vandall T. King, « Sixteenth Annual Rochester Academy of Science Mineralogical Symposium », dans Mineralogical Record, vol. 20, no 5, 1989, p. 393
- (en) Michael Fleischer, G.Y. Chao et J.A. Mandarino, « New mineral names », dans American Mineralogist, vol. 67, no 7-8, 1982, p. 854-860 [texte intégral]
- (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837-1892 : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, Etc., vol. II, John Wiley and Sons, Inc., 1951, 1124 p.
- R. De Ascençao Guedes, « La linarite », dans Le Règne Minéral, n° 57, 2004, p. 37-41
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