Saint-Pair-sur-Mer

Saint-Pair-sur-Mer


48° 48′ 50″ N 1° 34′ 01″ W / 48.81383, -1.566904

Saint-Pair-sur-Mer
La mairie
La mairie
Armoiries
Administration
Pays France
Région Basse-Normandie
Département Manche
Arrondissement Avranches
Canton Granville
Code commune 50532
Code postal 50380
Maire
Mandat en cours
Albert Noury
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays granvillais
Site web www.saintpairsurmer.com
Démographie
Population 3 795 hab. (2008)
Densité 263 hab./km²
Gentilé Saint-Pairais
Géographie
Coordonnées 48° 48′ 50″ Nord
       1° 34′ 01″ Ouest
/ 48.81383, -1.566904
Altitudes mini. 2 m — maxi. 72 m
Superficie 14,42 km2

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Saint-Pair-sur-Mer est une commune française située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie, peuplée de 3 795 habitants[1] (les Saint-Pairais[2]).

Sommaire

Géographie

Saint-Pair-sur-Mer est une petite ville située dans la baie du mont Saint-Michel à 3,5 km au sud de Granville (la « Monaco du Nord », face aux îles Chausey). Par beau temps, il est possible de voir la côte bretonne et par n'importe quel temps les îles Chausey.

Héraldique

Armes de Saint-Pair-sur-Mer

Blason de la commune : D'azur aux cinq annelets d'or, ordonnés 3 et 2, soutenus d'une jumelle ondée d'argent.

Histoire

Saint-Pair-sur-Mer.
L'embouchure du Thar
La pointe de Saint-Gaud

Saint-Pair-Sur-Mer se situe sur la côte des plus grandes marées d'Europe, au cœur de la baie du mont Saint-Michel.

Moyen Âge

L'histoire de Saint-Pair-sur-Mer remonte au Moyen Âge : le bourg, mentionné comme Scissy, Scissi ou Sessiac dans la documentation ancienne, a été évangélisé dès le VIe siècle. À cette époque, la légende décrit la contrée comme étant une grande forêt, la forêt de Scissy, qui sera engloutie par les eaux dans un cataclysme. Seuls restent comme traces émergées les massifs granitiques du mont Saint-Michel et de Tombelaine.

L'histoire de Saint-Pair, administrée par les moines du Mont-Saint-Michel, est marquée par la présence de cinq saints au cours des Ve et VIe siècles, dont les tombeaux et sarcophages peuvent encore aujourd'hui être visités dans l'église paroissiale :

  • Saint Pair (482-565), appelé aussi Paterne, venu de Poitiers en compagnie de saint Subilion fonder l'abbaye de Scissy, dont il fut le premier abbé avant de devenir évêque d'Avranches.
  • Saint Gaud (400-491), ancien évêque d'Évreux venu à Scissy en ermitage après 40 ans d'épiscopat. Il fit jaillir la fontaine miraculeuse qui porte aujourd'hui son nom, au pied du rocher Saint-Gaud.
  • Saint Aroaste.
  • Saint Scubilion.
  • Saint Senier, qui devint évêque d'Avranches à la suite de saint Pair.

Les armoiries de la paroisse de Saint-Pair-sur-Mer reflètent cette histoire : elles représentent cinq auréoles flottant au-dessus des eaux, le blason étant décoré de la mitre et la crosse des abbés.

L'église de Saint-Pair

Saint-Pair était une place importante avant qu'elle ne soit détrônée par Granville au XVe siècle. Un château y fut construit par les ducs de Normandie. Au Xe siècle, il appartient à l'abbé du Mont-Saint-Michel, suite à la donation de la baronnie de Saint-Pair à l'abbaye. En 1137, il est entre les mains de Sylvanus[4]-Richard Duboys, qui l'a renforcé et s'en sert de base pour commettre des razzias dans le voisinage, et est tué lors d'un combat avec les troupes d'Étienne de Blois. Le château rasé de nos jours se trouvait près de l'église et de la mer au bord du ruisseau. La baronnie de Saint-Pair donnait droit de séance à l'Échiquier de Normandie.

L’oratoire Saint-Gaud

L’éclat des vertus de saint Gaud (mort en 497 selon les calculs les plus autorisés) détermine saint Pair à établir, sur son tombeau, l’oratoire du monastère de Scissy.

Il y avait, au sommet de la côte Sainte-Anne, un petit oratoire, bâti d’après les plus vénérables traditions, sur l’emplacement même de la cellule où vécut saint Gaud. L’affluence des fidèles vers ce tombeau se manifeste au milieu des guerres et des agitations qui bouleversent cette partie des Gaules autant que les circonstances pouvaient le permettre comme l’attestent d’anciens auteurs. On invoque saint Gaud pour toute sorte de grâces. Un adage ancien dit : «  le bienheureux saint Gaud guérit de tous les maux ».

Les pèlerinages à saint Gaud ne purent être interrompus même par la Révolution. Le mot est resté célèbre : « Où allez-vous citoyens ? » demandait-on à Granville aux pèlerins. « Nous allons prier le citoyen saint Gaud ! — Passez citoyens ! »

L’édifice fut remanié à diverses reprises, notamment au XVIIe siècle. Il était alors beaucoup plus important et la chapelle actuelle en formait comme le sanctuaire. D’importantes restaurations furent entreprises dans le début des années 1930 sous la direction de M. Delangle, architecte des Monuments historiques. L’achat du terrain, en bordure de la rue Sainte-Anne en 1932, avait d’avance permis une très heureuse modification : alors qu’on entrait dans la chapelle par la gauche, on peut y pénétrer alors par le milieu après avoir gravi un perron de granit. Le conseil municipal autorisa l’utilisation de l’ancien porche de l’église pour modifier la façade. Un arrangement conclu, en 1933, entre la municipalité et l’habitation presbytérale de Saint-Pair, a permis de dégager entièrement l’édifice, que les paroissiens pouvaient alors contourner facilement lors des nombreuses processions en l’honneur du saint.

Une chapelle dédiée à saint Gaud, dans l’église, fut bénite en grande cérémonie en 1853. Puis, en 1874, on y ajouta une châsse contenant une partie des restes précieux du saint et le représentant, étendu sur un lit de velours, vêtu des ornements pontificaux.

Époque contemporaine

Les bains de mer et l'essor de Saint-Pair

On considère que les premiers baigneurs arrivent vers 1840 et logent chez l’habitant.

Les communes ne se rendent pas bien compte de l’éventualité de construire sur les dunes. En 1850, les premières ventes des Mielles (voir panneau les Mielles) ont lieu à Bouillon, le produit de la vente est affecté à la construction ou à l’agrandissement des écoles ainsi qu’à la réparation des presbytères de Beuvron et Saint-Pair.

À Saint-Pair, le premier arrêté sur la police des bains de mer est signé le 1er juin 1873. Le premier bureau de poste est inauguré en 1885. On parle déjà de l’agrandissement de l’église en le justifiant par l’influence des baigneurs mais celui-ci se fera sans participation communale.

Ce dernier quart de siècle va voir le bourg s’étoffer : des hôtels sont construits (hôtel de France, hôtel des Bains, hôtel de Saint-Pair) mais aussi de nombreuses villas pour personnes fortunées et le casino (entre 1875 et 1900).

Des courses de chevaux sont organisées. En 1909, la municipalité prend un arrêté pour la fermeture du casino pendant la saison des courses (le 22 août).

En 1906, la ville de Saint-Pair prend le nom de Saint-Pair-sur-Mer pour éviter les erreurs de transmission à la poste.

1908, le chemin de fer local passe par Saint-Pair (ligne Granville - Avranches).

  • 1910 - Enlèvement des ordures ménagères.
  • 1919 - Électrification.
  • 1928 - Construction d’un réseau d’eau potable.
  • 1930 - Création de Kairon plage sur des sols vendus par la commune en 1858.
  • 1970 - Construction de la piscine.
  • 1981 - La commune achète le casino, la gestion privée n’étant plus rentable.
  • 1983 - 1984 - Construction de la digue de Kairon plage.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
(avant 2001) mars 2008 Jacques Olivier[5] SE Professeur de lettres
mars 2008 en cours Albert Noury[6] SE[5] Principal de collège retraité
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Le conseil municipal est composé de 27 membres dont le maire et sept adjoints.

Démographie

Évolution démographique
Années 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
Population 1 615 1 513 1 550 1 554 1 498 1 366 1 402 1 304 1 350
Années 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
Population 1 320 1 327 1 317 1 346 1 313 1 310 1 341 1 310 1 368
Années 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
Population 1 425 1 331 1 320 1 378 1 437 1 524 1 573 2 526 2 072
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 - -
Population 1 938 1 835 2 070 2 540 3 114 3 616 3 719 - -
Notes, sources, ... Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
Entre 1972 et 1977, la commune était intégrée à Jullouville.
Les valeurs extrêmes sont surlignées.
(Sources : EHESS[7] et Insee[8])

Économie et tourisme

Saint-Pair-sur-Mer est commune touristique depuis août 2009[9].

Un nouveau projet touristique doit voir le jour début 2010 avec une plaquette de présentation de la ville, une brochure des hébergements et de la restauration, un logo et un site web. Une politique du patrimoine : visite de l'église et itinéraire dans Saint-Pair (église, oratoire, chapelle Sainte-Anne, Carmel, moulin, rue Saint-Michel) tous les jeudis et mardis de la saison estivale.

Saint-Pair-sur-Mer offre une dizaine d'hébergements de plein air, des gîtes et chambres d'hôtes ainsi que plusieurs restaurants.

Lieux et monuments

Saint-Pair-sur-Mer vu depuis la crête de Granville.
  • Église de Saint-Pair-sur-Mer

L’abbaye de Scissy possédait une église qui servait aux moines et sans aucun doute aux fidèles, comme il arrivait souvent dans les cités possédant un monastère.

Ce monastère fut, comme tous les autres, détruit par les Normands. Or, parmi les ruines du monastère et de l’église de Scissy, « le clocher s’était conservé seul, mais il menaçait ruine et d’anéantir, dans sa chute, l’église qui avait été rebâtie depuis la conversion des Normands. Il fut remplacé par la belle tour du XIIe siècle qui de sa flèche élancée domine tout le pays ».

Ce clocher est aujourd’hui la seule partie de l’église qui présente un intérêt architectural ; il compte deux niveaux romans, ornés d’abord de deux arcatures aveugles par face, puis d’une grande baie géminée inscrite dans un arc en plein cintre. La flèche, frappée par le foudre en 1729 et à la fin du XIXe siècle, garde une réelle élégance. Très élancée, elle est encadrée à sa base de quatre clochetons.

De l’ancien chœur roman, il ne reste que les fondations, dont le pavé porte la double trace. La petite église actuelle est du XVe siècle, ses chapiteaux et la voûte en ont tous les caractères.

L’église de Saint-Pair, trop petite quand est venue l’affluence estivale, a vu tomber sa nef sans caractère, mais aussi son vieux portail plus intéressant.

L’édifice nouveau n’a pu être élevé, de 1880 à 1888, qu’au prix de gros sacrifices, et malgré des difficultés extrêmes venant soit du terrain, soit du raccord avec l’ancien clocher et le chœur. La première pierre bénite par Pie IX fut posée le 5 juillet 1877 par son le cardinal de Bonnechose, archevêque de Rouen, et l’église consacrée le 26 août 1888 par Mgr Germain, évêque de Coutances et d’Avranches.

L’église possède les gisants du XIXe siècle de Saint-Aroaste « auxiliaire » de saint Pair et de saint Senier. Au centre de la vieille église, les gisants jumeaux de Saint Pair, évêque d’Avranches, et de saint Scubilion, abbé de Mandane, qui moururent le même jour, sont du XVe siècle. Le corps de saint Gaud, évêque d’Évreux, mort en 491 à Scissy, repose dans une belle châsse en sa chapelle du XIXe siècle. Les restes précieux des saints attirent toujours les pèlerins.

Les vitraux de belle qualité retracent la vie de saint Pair et celle de saint Gaud.

  • Chapelle Sainte-Anne

« Jadis il y avait, au bas de la rue qui va du bourg au Caillou du Thar, qu’un vaste pré fort humide. La petite chapelle se dressait gracieuse dans ce cadre de verdure près d’une fontaine à l’eau limpide ». C’était, d’après Tardif, l’annexe d’un petit hôpital fondé vraisemblablement dans le cours du XIIIe siècle. On a retrouvé, dans cette chapelle, une statuette en bois de sainte Anne qui paraît bien dater du XIIIe siècle.

Pendant la guerre de Cent Ans, la chapelle ne fut pas épargnée, un acte accorde des indulgences à tous ceux qui contribueraient à la restauration de la chapelle dont il ne restait que les quatre murs.

Fin XIXe, la chapelle était dans un état pitoyable. Il y avait à gauche deux fenêtres ogivales et une porte, à droite un mur aveugle, un toit de zinc « la carapace » déshonorait l’ensemble, il n’était plus possible aux processions de passer à l’entour. Pourtant, les marins du pays de Granville y faisaient célébrer des messes pendant le cours de l’année et le jour de la fête Sainte-Anne, il y avait foule de fidèles à la chapelle, plusieurs prêtres y célébraient la sainte messe.

Le 26 avril 1934, la municipalité donne unanimement à M. le curé Pinel l’autorisation d’entreprendre les travaux. La petite porte deviendra une fenêtre et trois baies ogivales s’ouvriront de l’autre côté. Le grand portail dont le linteau (offert lors d’une restauration précédente par M. Leboucher de Gatigny) sera surélevé donnera passage aux fidèles très nombreux. Le toit sera refait en tuile patinée. À l’intérieur, l’autel de bois, trop large, venu jadis de l’église, sera remplacé par un autel de granit formé des pierres et des colonnes du vieux portail. Deux belles statues de sainte Anne du XVe siècle prendront place (l’une en bois, venue du grenier, a été trouvée par un enfant de chœur, l’autre, en pierre, est un don généreux de la famille Daubrécourt du Sap, en souvenir de leurs enfants : Germaine et Emmanuel décédés et vient de Saint-Jean-des-Champs). Des bancs de chêne permettront de réunir une centaine de pèlerins.

Le 29 juillet 1934, pour la fête Sainte-Anne, le petit sanctuaire était complètement rénové.

  • Monastère du Carmel
  • Église du bourg de Kairon (ou Quéron), nom donné par le seigneur des lieux.

Le hameau de « Quéron » situé sur une colline, entre l’estuaire du Thar et la mare de Bouillon, a toujours été séparé de Saint-Pair à cause de son environnement naturel. L’église de Kairon fut à l’origine une simple chapelle appelée « Notre-Dame du Monastère » car les moines du Mont-Saint-Michel, au Moyen Âge, y disposaient d’une maison de convalescence dotée d’un sanctuaire ouvert aux villageois. Cette paroisse n’a pu exister en tant que cité administrative. Elle a toujours dépendu de Saint-Pair. Il fallait attendre 1828 pour que Kairon se constitue en paroisse.

Diverses chartes (1305,1334,1339) indiquent la présence d’un bourg de « Quéron » relié à Saint-Pair, à la plage et au port, par divers chemins. C’est en 1825 que Quéron est devenu une section de la commune de Saint-Pair bien que ses habitants aient exprimé le vœu, par une pétition adressée à Charles X, que le hameau devienne une commune indépendante de Saint-Pair. Même velléité, en 1857, avec une nouvelle pétition adressée à Napoléon III souhaitant encore l’autonomie administrative. D’autres demandes eurent lieu en 1849, 1887, 1931, 1978 mais en vain.

  • Fontaine Saint-Gaud

Activité, manifestations, label

Sport

L'Union sportive saint-pairaise fait évoluer une équipe de football en ligue de Basse-Normandie et deux autres en divisions de district[10].

Ville fleurie

La commune a été récompensée par une fleur au palmarès 2009 du concours des villes et villages fleuris[11].

Jumelage

Cultes

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

  • Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie - Années 1827 et 1828, Caen, 1828.

Notes et références

Altitudes, superficie : répertoire géographique des communes[15].
  1. Population municipale 2008 (site de l'Insee)
  2. Gentilé sur le site habitants.fr Consulté le 18 mai 2008.
  3. Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée
  4. Ordéric Vital
  5. a et b LeMonde.fr - Saint-Pair-sur-Mer : Les résultats du second tour
  6. www.manche.pref.gouv.fr
  7. Source : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale - Saint-Pair-sur-Mer », École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Consulté le 12 novembre 2010
  8. Insee : historique des populations par commune depuis le recensement de 1962
  9. Préfecture de la Manche - Recueil des actes administratifs - 3 septembre 2009
  10. Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – US Saint-Pairaise. Consulté le 12 novembre 2010
  11. Source : Villes et Villages Fleuris
  12. Site du diocèse
  13. Site du Carmel
  14. Le Point.fr - L'ère Margerie commence. Consulté le 11 septembre 2011
  15. Site de l'IGN.

Wikimedia Foundation. 2010.

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