- Sacre cœur de Montmartre
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Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre Vue générale de l'édifice Latitude
LongitudePays France Région Île-de-France Département Paris Ville Paris XVIIIe Culte Catholique romain Type Basilique Rattaché à Archidiocèse de Paris Début de la construction 1875 Fin des travaux 1919 Style(s) dominant(s) Éclectique Classé(e) Monument historique modifier La basilique du Sacré-Cœur dite du Vœu national, située au sommet de la butte Montmartre est un édifice religieux parisien majeur dont la construction fut décrétée par une loi votée par l'Assemblée nationale en juillet 1873. Avec plus de dix millions de pèlerins et visiteurs par an (en 2006), c'est le second monument de France le plus visité après la cathédrale Notre-Dame de Paris[1].
Sommaire
Origine de la construction
Montmartre, colline sacrée
Depuis toujours la colline de Montmartre a été un lieu de culte : paganisme gaulois supposé puis temples gallo-romains dédiés à Mercure et probablement à Mars ; culte chrétien après le martyr de l'évêque Denis au IIe siècle, construction au XIIe siècle siècle de l'église Saint-Pierre, parmi les plus plus anciennes de Paris, pour l’abbaye royale de Montmartre par le roi Louis VI et sa femme Adélaïde de Savoie.
Le vœu national
A l'automne 1870, au cœur de l’« année terrible », un notable parisien, Alexandre Legentil, prononce le vœu dont la réalisation sera le Sacré-Cœur plusieurs décennies plus tard.
« En présence des malheurs qui désolent la France et des malheurs plus grands peut-être qui la menacent encore. En présence des attentats sacrilèges commis à Rome contre les droits de l'Église et du Saint-Siège, et contre la personne sacrée du Vicaire de Jésus-Christ nous nous humilions devant Dieu et réunissant dans notre amour l'Église et notre Patrie, nous reconnaissons que nous avons été coupables et justement châtiés. Et pour faire amende honorable de nos péchés et obtenir de l'infinie miséricorde du Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ le pardon de nos fautes ainsi que les secours extraordinaires, qui peuvent seuls délivrer le Souverain Pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France. Nous promettons ne contribuer à l'érection à Paris d'un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus. »
La forte personnalité de Legentil dans le paysage catholique parisien et ses nombreuses relations ont permis au projet d'acquérir une dimension nationale[2].
Construction
La première pierre est posée le 16 juin 1875. Toutefois la basilique n'est achevée qu'en 1914 et consacrée en 1919, après la fin de la Première Guerre mondiale.
Le vote de l'Assemblée nationale
Les promoteurs de la construction du Sacré-Cœur font appel fin 1872 à l'Assemblée nationale afin que l'église soit reconnue comme étant d'utilité publique. C'était le seul moyen semblant possible pour acquérir les terrains nécessaires, propriétés de la ville et de nombreux particuliers. La loi d'utilité publique est voté le 24 juillet 1873 par 382 voix sur 734[3].
Elle offre à l'archevêque de Paris la possibilité de se porter acquéreur des terrains sur la colline de Montmartre par voie d'expropriation si nécessaire. Il est aussi prévu que l'église « sera construite exclusivement avec des fonds provenant de souscriptions » et « sera à perpétuité affectée à l'exercice public du culte catholique[3] ».
Le programme architectural
En 1873, le comité de l'Œuvre du Vœu National et le cardinal de Paris décident que le choix de l'architecte se fera par concours. A cet effet, un programme est rédigé à l'intention des candidats. Certains éléments sont imposés : le site, un budget limité à sept millions de francs, une crypte, une statue monumentale du Sacré-Cœur très visible et placée à l'extérieur.
Soixante-dix-huit projets sont rendus par quatre-vingt-sept concurrents regroupés en soixante-seize équipes. Six Grands prix de Rome figurent notamment parmi les candidats[4]
Choix de l'architecte
L'architecte Paul Abadie (mort en 1884) gagne le concours de la construction du Sacré-Cœur.
La souscription nationale
La basilique a été majoritairement financée par de très nombreux Français dans le cadre d'une souscription nationale où il n'est pas demandé au fidèle de verser une somme importante mais ce qui lui est possible.
Au total, près de quarante-six millions de francs sont récoltés en un demi-siècle par les dons de près de dix millions de fidèles[5].
Architecture
Très controversé (les Parisiens l'appellent « la grosse meringue »), ce monument est pourtant l'un des plus visités de Paris. La basilique est en forme de croix grecque, ornée de quatre coupoles ; son dôme central, haut de 83 m, est surmonté d'un lanterneau formé d'une colonnade. Le style éclectique architectural de la basilique, s'inspirant de l'architecture romane, de l'architecture byzantine, et particulièrement de la cathédrale Saint-Front de Périgueux, a influencé plusieurs autres édifices religieux du XXe siècle (basilique Sainte-Thérèse de Lisieux par exemple).
La pierre blanche retenue pour la construction provient des carrières de Château-Landon. Elle a été retenue par l'architecte Paul Abadie pour ses qualités de dureté et d'auto-nettoiement au contact de l'eau.
À l'intérieur, le plafond de l'abside est décoré de la plus grande mosaïque de France, couvrant une surface de 473,78 m2. Conçue par Luc-Olivier Merson et exécutée de 1918 à 1922 par les ateliers Guilbert-Martin, elle représente le Sacré-Cœur de Jésus glorifié par l’église catholique et la France. À sa base on peut lire une phrase en latin signifiant : « Au Cœur très saint de Jésus, la France fervente, pénitente et reconnaissante. »
Une immense tour carrée servant de clocher renferme, entre autres cloches, la plus grosse cloche de France. Baptisée la Savoyarde, elle a été fondue à Annecy en 1895 par les frères Paccard. Elle mesure 3 mètres de diamètre et pèse 18 835 kg. Quant à son support, il pèse 7 380 kg. Le marteau qui la frappe pèse quant à lui 1 200 kg. Elle fut offerte à la basilique par les quatre diocèses de la Savoie, et arriva sur la butte le 16 octobre 1895, ce qui fut un événement parisien.
La crypte qui a la même disposition que l'église, est une des curiosités de la basilique.
Orgues
Les grandes orgues de la basilique du Sacré-Cœur ont été construites, par le célèbre facteur d'orgue Aristide Cavaillé-Coll en 1898 pour le château du baron de L'Espée, grand amateur d'orgue. Cet orgue était alors l'un des fleurons de Cavaillé-Coll, puisque doté des meilleures technologies de l'époque (4 claviers manuels (61 notes) et pédalier (32 marches), 70 jeux, traction mécanique des claviers et des jeux).
Après la mort du baron et la vente de sa demeure et après avoir passé plus de dix années dans les entrepôts Cavaillé-Coll-Mutin, l'orgue fut transféré à la basilique où il fut inauguré le 16 octobre 1919 par Charles-Marie Widor, Marcel Dupré et Abel Decaux. Le titulaire actuel est Gabriel Marghieri, également organiste du sanctuaire Saint Bonaventure à Lyon.
Célébrations
Depuis plus d'un siècle, les fidèles y assurent jour et nuit le relais ininterrompu de l'adoration perpétuelle. Charles de Foucauld passe une nuit de prière avec Louis Massignon en avril 1909 dans la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre : les statuts de son Association du Sacré-Coeur furent tous déposés à Montmartre, et là les premiers Petits Frères de Jésus de René Voillaume reçurent leur habit.
Depuis 1995, la congrégation des bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre assure, à la demande du cardinal Lustiger, archevêque de Paris, l'animation spirituelle et matérielle de la basilique.
Accès
Le Funiculaire de Montmartre ou le RATP Montmartrobus permettent de s'y rendre sans effort. Les deux stations de métro les plus proches Abbesses et Anvers présentent en leur sortie respective une différence d'altitude de l'ordre de 50 mètres avec la basilique.
L'accès à l'intérieur de basilique est gratuit et possible tous les jours de l'année de 6h à 23h (dernier accès à 22h15) sauf lors de manifestations particulières.[6]
Littérature
Dans le tome 2 de la série jeunesse Les Cryptides, A la poursuite de l'Olgoï-Khorkhoï, d'Alexandre Moix, (Plon 2009) le Sacré-Coeur est la cible d'un terrible monstre souterrain qui terrorise Paris. Le Sacré-Coeur disparaît en pleine nuit dans un gigantesque trou.
Compléments
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
- La dévotion au Sacré-Cœur : historique, biographies, prières, exposition…
- Orgues de la basilique du Sacré-Cœur
Bibliographie
- Abbé Pierre Laligan, Montmartre, la basilique du Vœu national au Sacré-Cœur, 1875-1919, Arthaud, 1933
- Père Jacques Benoist, Le Sacré-Cœur de Montmartre de 1870 à nos jours, Les éditions ouvrières, 1992 (ISBN 978-2-7082-2978-5)
- Père Jacques Benoist, Le Sacré-Cœur de Montmartre, Un vœu national, Délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1995 (ISBN 2-905118-79-2)
Iconographie
Vue de la Tour Eiffel
Sacré-Coeur vu de la Tour Montparnasse avec Stade de France en fond
Stations 1 & 2 du chemin de croix
Notes et Références
- ↑ Tourisme en France - Palmarès 2006 des sites les plus visités selon l'ONT
- ↑ Annexe 4 - 1870-1873 : l'Œuvre du Vœu national, prélude à la construction de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre sur www.spiritualite-chretienne.com. Consulté le 14 juillet 2009.
- ↑ a et b Benoist, Jacques Le Sacré-Cœur de Montmartre de 1870 à nos jours, Les éditions ouvrières, ISBN 978-2-7082-2978-5, 1992
- ↑ Boitte, Moyaux, Noguet, Pascal, Bénard et Leclerc.
- ↑ Benoist, Jacques (textes réunis par) Le Sacré-Cœur de Montmartre, Un vœu national, Christine de Nantes-D'Aboville, p. 89-95
- ↑ Consulter le site officiel
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