SCALP (missile)

SCALP-EG
Présentation
Fonction	missile de croisière
Constructeur	MBDA
Coût à l'unité	850 000 €[1]
Déploiement	2002
Caractéristiques
Moteur	TRI 60-30 Microturbo
Masse au lancement	1300 kg
Longueur	5,10 m
Envergure	2,85 m
Vitesse	800 km/h (M 0,80)
Portée	250 km[2]
Altitude de croisière	30m
Charge	400 kg en tandem (charge "Broach")
Guidage	Inertie, topographique, radar et infrarouge, GPS
Précision	métrique
Plateforme de lancement	avion, navire, sous-marin
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Le SCALP (acronyme de « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée »), anciennement « Arme de précision tirée à grande distance », est un missile de croisière développé fin 1994 par Matra puis fabriqué par MBDA^[3]. La version britannique est baptisée Storm Shadow. Tout comme l'Apache, cette arme est conçue pour frapper l'ennemi dans son territoire profond, quelle que soit la défense aérienne (grâce à ses caractéristiques de furtivité). Le missile existe en version air-sol (Scalp-EG/Storm Shadow) et mer-sol (Scalp Naval ou Missile de Croisière Naval).

Il est dérivé du missile antipiste Apache, la principale différence étant l'emport d'une charge militaire au lieu de sous-munitions.

Le SCALP-EG

Le SCALP-EG est une arme stratégique non-nucléaire. En effet elle permet d'atteindre les centres de commandement loin dans le dispositif adverse.

Il est emporté par le Mirage 2000, le Rafale, le Harrier GR.9, le Panavia Tornado, le Gripen et l'Eurofighter Typhoon. Il pourrait aussi être monté sous F-35 Lightning II à la mise en service de celui-ci.

Caractéristiques

Vu sa portée, la vie des pilotes est préservée en permettant un tir à distance de sécurité. En effet, ce missile fire-and-forget est programmé avant le lancement. Une fois largué, il ne peut être contrôlé, sa cible modifiée ou être auto-détruit. Sa mission est préparée au sol, en définissant sa cible et les zones de défense adverse. Le missile suit une route de façon quasi-autonome, en vol à basse altitude en suivant le relief en utilisant le GPS et le recalage altimétrique.

À proximité de la cible, le missile remonte jusqu'à une altitude optimale permettant d'identifier au mieux la cible. Sa coiffe est éjectée pour permettre l'utilisation de sa caméra infrarouge à haute résolution lui permettant d'identifier la cible. Si le missile ne parvient pas à identifier la cible prévue et qu'il existe un risque de dommages collatéraux il peut alors décider de s'écraser dans une zone déserte.

La charge militaire BROACH comporte une première charge pénétrante pour traverser le sol et le blindage d'un bunker, puis d'une charge principale dont l'explosion peut être retardée. Il peut être employé sur des cibles telles que les centres de commande et de communication, les bases aériennes, les ports et les centrales électriques, les centres de stockage de munitions et d'autres cibles à haute valeur stratégique.

Le missile a une masse de 1 300 kg, un diamètre maximal de 1 m et une envergure de 3 m.

Historique

British Aerospace et Matra étaient en compétition avec McDonnell Douglas, Texas Instruments/Short Brothers, Hughes/Smiths Industries, Daimler-Benz Aerospace/Bofors, GEC-Marconi et Rafael. Le BAe/Matra Scalp-EG/Storm Shadow a été sélectionné le 25 juin 1996. Un contrat de développement et de production a été signé le 11 février 1997, alors que Matra et BAe avaient achevé la fusion de leurs activités missilières pour former Matra BAe Dynamics. La France commanda 500 missiles Scalp-EG en janvier 1998.

Le premier tir réussi entièrement guidé du missile Scalp-EG/Storm Shadow a eu lieu à la fin du mois de décembre 2000 depuis le CEL de Biscarosse en France. Le missile a été largué depuis un Mirage 2000N. Le premier tir anglais eut lieu le 25 mai 2001 depuis un Tornado. Au Royaume-Uni, le Storm Shadow est entré en service dans la Royal Air Force en 2002. En France, le Scalp-EG est entré en service sur Mirage 2000D en 2005^[4] puis sur Rafale Air et Marine dans l'Armée de l'Air et la Marine Nationale.

Il a subi son baptême du feu avec succès avec la Royal Air Force dans l'opération Libération de l'Irak en 2003 dans l'escadron 617.

Lors de l'intervention militaire en Libye de 2011 lors d'un raid dans la nuit du 23 au 24 mars mené par deux Rafale et deux Mirage 2000D partis de France ainsi que deux Rafale Marine catapultés par le porte-avions Charles-de-Gaulle, pour la première fois dans son histoire, l'Armée de l'Air et la Marine Nationale ont tiré 7 missiles de croisière SCALP EG^[1] qui ont permis de détruire des dépôts de munition, des installations de maintenance et le centre de commandement de la base aérienne d'Al-Joufra situés à environ 300 km au sud des côtes libyennes^[5]. De nouveaux raids ont été menés ultérieurement ayant conduit au tir au total au tir d'au moins 15 munitions^[6].

Commandes

Le SCALP-EG/Storm Shadow a été commandé par :

• la France pour l'Armée de l'air, 450 exemplaires et 50 pour la Marine Nationale; commandés en janvier 1998,
• le Royaume-Uni pour la Royal Air Force, 800 exemplaires,
• la Grèce pour la Hellenic Air Force, 34 exemplaires
• l'Italie pour la Aeronautica Militare, 200 exemplaires
• les Émirats arabes unis (variante appelée Black Shaheen), nombre d'exemplaires non diffusé,
• l'Arabie saoudite^[7].

Le SCALP-EG bénéficiera d'un programme de rénovation en 2015. En tout, 400 missiles seront mis à niveau par MBDA et réceptionnés entre 2018 et 2021.

Le SCALP Naval (MdCN)

Le missile SCALP Naval ou Missile de croisière naval (MdCN) est développé par la France sans ses partenaires. Il est dérivé du SCALP-EG par son système de guidage mais possède une portée plus importante, de la classe de 1000 km^[8].

Il présente toutefois une nouvelle structure cylindrique adaptée au lancement depuis le tube lance torpille d'un sous-marin et d'un lanceur vertical d'un navire de surface. N'étant pas largué en vol depuis un avion comme le SCALP-EG, un booster lui a été adjoint. La version sous-marine est encapsulée dans une enveloppe hydrodynamique qui est éjectée lorsque le missile franchit la surface de l'eau.

Le SCALP Naval sera embarqué sur les frégates de la classe Aquitaine (FREMM) à partir de 2013 et les sous-marins nucléaires d'attaque de la classe Barracuda à partir de 2017^[9].

La France, qui en a commandé 50 exemplaires (version FREMM) à MBDA au travers de la DGA le 29 décembre 2006^[10] pour 560 millions d’euros, a réalisé une deuxième commande de 150 exemplaires en 2009^[11] (contre 200 initialement prévu), dont 100 destinés aux frégates de la classe Aquitaine et 50 destinés aux SNA de la classe Barracuda.

Ce missile n'a pas été exporté. Toutefois, la Grèce a confirmé en 2010 son intérêt pour l'achat de 6 frégates de la classe Aquitaine ainsi que de 16 SCALP Naval^[12].

Le premier tir d'essai du MdCN dans sa version FREMM (à décollage vertical) a été effectué avec succès le 28 mai 2010^[13] depuis le Centre d'Essais des Landes à Biscarosse, tandis que le premier tir sous-marin a eu lieu le 8 juin 2011^[14].

Notes et références

Annexes

Articles connexes

• BGM-109 Tomahawk

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