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Redeyef
Redeyef Administration Pays Tunisie Gouvernorat Gafsa Démographie Population 26 143 hab. (2004[1]) Géographie Redeyef (الرديف) est une ville de l'ouest de la Tunisie située à 60 kilomètres de Gafsa et à 22 kilomètres de la frontière tuniso-algérienne. Elle se trouve au centre de l'un des plus importants bassins de phosphate du monde.
Rattachée au gouvernorat de Gafsa, elle est le chef-lieu d'une délégation comptant 27 940 habitants en 2006 et constitue une municipalité comptant 26 143 habitants en 2004[1].
C'est un important centre minier exploitant le phosphate et relié par le train à Métlaoui, à 53 kilomètres à l'est en passant par les gorges de Selja. La mine, ouverte en 1903, est l'une des plus anciennes de Tunisie ; elle est actuellement exploitée par la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).
Sommaire
Géographie
La ville est située près de la frontière occidentale de la Tunisie.
Histoire
Cette région semi-désertique a longtemps été habitée par des semi-nomades travaillant dans l'agriculture et l'élevage.
Sous le protectorat français, en avril 1885, le géologue français Philippe Thomas, a découvert un gisement de phosphate de calcium sur la face nord du Djebel Thelja, dans la région de Métlaoui, à une vingtaine de kilomètres de Redeyef. Cette découverte a été suivie par la découverte d'autres gisements importants dans la région. En 1896 est créée la Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Sfax-Gafsa (actuelle CPG) et les premières fouilles commencent en 1900 à Métlaoui[2]. Le besoin croissant de main d'œuvre conduit l'administration française à mettre sur pied des politiques de recrutement forcé des mineurs[3].
Le développement de la ville, dès lors, a toujours été liée à la relation entre la CPG et le syndicat des mineurs. En mars 1937, une grève dans la zone d'exploitation minière est violemment réprimée par les autorités coloniales et se solde par la mort de 17 mineurs[4]. Dans les années 1950 et 1960, au cours de la période de production maximale de la CPG, la population de la ville est composée à moitié de travailleurs d'origine algérienne, marocaine, libyenne, italienne et maltaise. Mais la mise à niveau des machines et l'abandon des fouilles dans les galeries au profit des mines à ciel ouvert entraînent des réductions de 75 % du personnel et de vives protestations.
Au printemps 2008, la ville est le théâtre d'un mouvement social alimenté par un scandale lié à un concours d'entrée à la CPG, éclatant sur fonds de climat social dégradé. Soutenu par des personnalités syndicales, les manifestants dénoncent la corruption et leur mauvaise condition de vie. Dans le contexte d'incidents violents, deux jeunes sont tués ; plusieurs militants et syndicalistes sont arrêtés, dont Adnane Hajji, porte-parole de la contestation.
Démographie
En raison de la réduction des effectifs de la CPG, Redeyef enregistre une forte émigration. Beaucoup de jeunes quittent la ville pour chercher du travail dans les régions côtières de la Tunisie ou en France, comme à Nantes, où il existe une importante communauté originaire de la ville.
Culture
La ville apparaît dans le titre d'un film tunisien de 1997, Redeyef 54, sur la lutte pour l'indépendance nationale dont de nombreuses scènes font référence à ce lieu emblématique de l'exploitation coloniale.
Économie
La production de phosphate constitue la principale richesse de la ville de Redeyef. La production annuelle de la région est d'environ huit millions de tonnes, ce qui fait de la CPG — nationalisée après l'indépendance — le cinquième producteur mondial de phosphate.
Transport
La route locale C201 relie Redeyef à Gafsa vers l'est et à Tamerza, près de la frontière, vers l'ouest.
Une ligne de chemin de fer, qui date de 1907, relie Redeyef à Métlaoui, mais est utilisée surtout pour les trains de marchandises transportant le phosphate.
Références
- ↑ a et b (fr) Recensement de 2004 (Institut national de la statistique)
- ↑ Paul Vigné d'Octon, La Sueur du bournous, éd. Les Nuits rouges, Paris, 2001
- ↑ Élisabeth Mouilleau, Fonctionnaires de la République et artisans de l'empire. Le cas des contrôleurs civils en Tunisie. 1881-1956, éd. L'Harmattan, Paris, 2000
- ↑ Simone Weil, « Le sang coule en Tunisie », Écrits historique et politiques, éd. Gallimard, Paris, 1960
(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en italien intitulé « Redeyef ».
Lien externe
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Catégorie : Ville de Tunisie
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