- Rhéto-roman
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Rhéto-roman Parlée en Suisse, Italie Région Massif alpin Nombre de locuteurs 864 000 Typologie SVO Classification par famille - - langues indo-européennes
- - langues romanes
- - langues gallo-romanes
- - rhéto-roman
- - langues gallo-romanes
- - langues romanes
Codes de langue Linguasphere 51-AAA-k to 51-AAA-m modifier Le groupe des langues rhéto-romanes appartient à celui des langues romanes. On y recense trois langues, parlées en Suisse et dans le nord de l'Italie, à l'intérieur de l'arc alpin ou dans sa proximité, c'est-à-dire dans l'aire de l'ancienne province romaine de Rhétie.
Sommaire
Description
La grande variété interne de cette famille linguistique et des raisons historiques et génétiques (le frioulan n'a pas connu le substrat rhétique) font que l'on préfère parfois la dénomination rhéto-frioulan, plus rigoureuse, à la dénomination traditionnelle rhéto-roman.[réf. nécessaire]
On distingue d'Ouest en Est :
- le romanche dans canton suisse des Grisons, avec 40 000 locuteurs en 1990
- le ladin dans les régions italiennes du Trentin-Haut-Adige et de Vénétie (province de Belluno), parlé par 30 000 personnes en 2001
- le frioulan dans les régions italiennes du Frioul-Vénétie julienne et de la Vénétie(Portogruaro et Sapadda) avec 794 000 locuteurs en 2000.
Le groupe rhéto-roman, parfois rattaché aux langues gallo-romanes[réf. nécessaire], est le plus petit groupe des langues romanes en nombre de locuteurs. Son domaine est très éclaté, et chacune de ses portions est isolée, parfois dans de profondes vallées montagnardes, d'où l'existence de nombreux dialectes et la forte concurrence des langues voisines (italien, allemand, slovène).
Normalisation linguistique
Ce n'est que récemment qu'ont été entreprises l'instauration de langues communes dotées d'une grammaire et d'une orthographe, afin d'enrayer leur disparition. Ces efforts se heurtent parfois à des oppositions des groupes les moins pris en compte.[réf. nécessaire] Selon les pays on a les normes suivantes :
- En Suisse, l'état fédéral se sert des travaux de la Lia rumantscha (Ligue romanche) sur le rumantsch grischun (RG), romanche grison en français, pour rédiger ses textes législatifs dans les Grisons.
- En Italie, il n'y a pas de politique étatique pour le ladin ou le frioulan. Cependant, la revue http://www.noeles.net (nouvelles concernant la langue ladine) utilise le « Ladin Standard - Ladin Dolomitan » - la langue écrite standard pour la région du Trentino-Alto Adige.
Aire linguistique
L'aire linguistique des idiomes rhéto-romans a varié dans le temps, ils formaient un ensemble continu avant leur morcellement et leur réduction au nord de leur espace actuel (dans le canton de Saint-Gall, dans le nord du canton des Grisons, au Liechtenstein, et en Autriche au Vorarlberg et au Tyrol) sous la pression germanique. La tradition romane et la langue romanche s'y maintinrent jusqu'à la fin du Moyen Age comme en arrestent les plus anciennes chansons populaires (cf. http://www.beriato.com/music/fr/shop-detail.asp?ProdID=2622).
Le romanche disparut lentement à partir du milieu du XVIe s., face à un puissant mouvement de germanisation, mais comme le note G. Kremnitz "en Vorarlberg autrichien il y a eu des îlots de langue romanche qui ont perduré jusqu'au XIXe siècle" (cf. http://www.langues-de-france.org/kremnitz.html ). Il existe de nombreux noms rhéto-romans dans les noms de villages, de lieux et de personnes :
- dans le canton de Saint-Gall (rhéto-roman Son Gagl), on parlait rhéto-roman autour de Walenstadt, jusqu’aux rives du lac de Constance, on trouve par exemple : la commune de Pfäfers de "faveras" champs de fèves, Pizol de "piz" sommet. (cf. http://archives.24heures.ch/VQ/LAUSANNE/-/article-2010-10-3406/les-romanches-n8217occupent-aujourd8217hui-que-la-moitie-de-l8217espace-grison).
Il en reste des traces dans les dialectes suisses allémaniques (schweizerdeutschen) qui, dans les secteurs du sud du canton, ont aujourd'hui encore un accent roman (Sarganserland et montagne) (cf. http://de.wikipedia.org/w/index.php?title=Kanton_St._Gallen ).
- en Autriche :
- au Vorarlberg, ils étaient anciennement présents dans la vallée de l'Ill qui prend sa source dans le massif de la Silvretta (3 312 m., au nom rhéto-roman). Notamment dans la partie supérieure, la vallée du Montafon, de peuplement ancien rhéto-romanche, autour de sa petite capitale de Schruns. Cette aire est mentionnée pour la première fois dans le polyptyque rhétique (milieu du IXe s.), sous le nom de Ferraires: on y récoltait en effet du minerai de fer. Apparu vers 1100, le nom de Montafon (de mons/munt et de tofus/tovum en latin) signifie montagne aux nombreux ravins. À partir du milieu du Moyen Age, des paysans libres de langue romanche entreprirent des défrichements dans le Montafon jusque-là peu peuplé. Au XVe s., quelques clans de Walser s'y installèrent, surtout dans le Silbertal. Il existait vers 1500 des liens étroits avec le Prättigau ("Partenz" en rhéto-roman) et l'Engadine, également de langue rhéto-romane (cf. http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F7087.php ). Par exemple, la partie sud du Vorarlberg appartint jusqu’en 1818 à l’évêché de Coire.
Quelques noms rhéto-romans, par exemple les communes de Fontanella (Autriche) de "fontana" petite fontaine (cf. http://de.wikipedia.org/wiki/Fontanella), Gaschurn de "Gaschurra" (attesté en 1423, cf http://de.wikipedia.org/w/index.php?title=Gaschurn), Vandans de "ad fontanas", à la fontaine (cf. http://de.wikipedia.org/wiki/Vandans) avec le très ancien site fortifié aujourd'hui en ruines du Valcastiel (parfois germanisé en Valkastiel, cf. http://de.wikipedia.org/wiki/Burgruine_Valcastiel), Larüns (cf. http://de.wikipedia.org/wiki/Lor%C3%BCns) appelée en 1430 "Aruns", 1442 et 1490 "Laruns" et à partir de 1630 "Lorüns" (agglutination de l'article rhéto-roman l' + Aruns), Valentschina sur la commune de Blons, Garsella, Plazera, Montjola, Bazora et Gampelün et, des montagnes comme Vermunt parfois germanisé en Fermunt (cf. http://www.via-alpina.org/fr/stage/244) ou la Vergalda (ou vallée Galda) appelée Val calda (en 1423, Vallgalda), « vallée chaude » car exposée au sud (cf. http://www.via-alpina.org/fr/stage/243 ). Certains noms ont totalement changé comme Sankt Anton am Arlberg, St Antoni en dialecte local, auparavant "Pra zalanz" littéralement pré Zalanz, d'un seigneur Edlen von Zalans en 1376 (cf. Montafoner Heimatbuch),
Nota : on ne connaît par le rôle des grandes familles seigneuriales comme les Montfort dans le processus de germanisation. Les comtes de Montfort portent le nom de leur château ancestral, Montfort, nom rhéto-roman, situé près de la frontière suisse actuelle, près de Götzis dans le Voralberg. Ils avaient un rôle important dans toute la région, comme Rodolphe V († 1390), longtemps chanoine puis doyen de chapitre du chapitre de Coire (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Comt%C3%A9_de_Montfort et http://fr.wikipedia.org/wiki/Feldkirch_(Vorarlberg)).
- au Tyrol autrichien : les communes de Pians de "pedaneus" pont piétonnier (cf. http://de.wikipedia.org/wiki/Pians), Gramais de "graminosa" zone d'herbe (cf. http://de.wikipedia.org/wiki/Gramais), Ischgl de "Yscla" île, refuge (cf. http://de.wikipedia.org/wiki/Ischgl ), Pfafflar de Pavelaers, lat. pabularium (cf. http://de.wikipedia.org/wiki/Pfafflar), Grins.
L'ancienne présence d'aire rhéto-romane en Autriche explique par le passé le lien continu, aujourd'hui rompu, avec les zones parlant ladin dans le Trentino Alto Adige (ou Sud Tyrol) et frioulan.
Référence pour l'Autriche : Robert Klien: Serfaus. 2002, siehe Literatur. Pour les pages wikipédia, consulter les liens vers les pages indiquées en langue allemande (beaucoup plus fournies qu'en français ou anglais).
- au Liechtenstein, avec un grand nombre de noms comme : la capitale Vaduz mentionnée pour la première fois en 1150 qui proviendrait de "avadutg" en rhéto-roman de "ava" eau et "dutg" conduit, signifiant l'aqueduc, la commune de Planken de "plaunca" signifiant les terrasses de culture en montagne, Balzers de "Palazoles" petit palais, Gamprin de camp le champ, sur la commune de Triesenberg les hameaux de Lavina, Malbun, mais aussi Valüna.
Un écrivain romanche, le Pader Placidus a Spescha (1752-1833) s'est livré à des études sur l’histoire de la langue en recherchant les traces des rhéto-romans au Vorarlberg et au Tyrol (cf.http://www.rencontres-int-geneve.ch/volumes_pdf/rig34.pdf)
A noter enfin, beaucoup de noms de villes situés dans l'ancienne "Rhétie romain" terminent leur nom en -enz (Frastanz, Bludenz, Tarrenz, Bregenz, Constanz...), leur correspondant rhéto-roman est en -anza.
Romanche et Ladin
Le puter et le vallader forment ensemble dans le romanche un groupe appelé rumantsch ladin. Il est le plus proche géographiquement de la langue romane parlée dans le Trentin-Haut Adige, également appelée ladin et qui fait partie du même ensemble rhéto-roman.
Annexes
Notes et références
Articles connexes
Références
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- (de) Ricarda Liver, Rätoromanisch. Eine Einführung in das Bündnerromanische, Tübingen, 1999 (ISBN 3-8233-4973-2)
- http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/monde/langues_rheto-romanes.htm
Liens externes
- - langues indo-européennes
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