Relais 4 x 100 m hommes

Relais 4 x 100 m hommes

Relais 4 x 100 mètres (athlétisme)

Pix.gif Relais 4 x 100 m Portail athlétisme
Osaka07 D8A M4-100M Finish.jpg
Arrivée du relais 4 x 100 masculin
lors des mondiaux d'Osaka en 2007
Catégorie Sprint - relais
Apparition aux JO 1912 (hommes) ; 1928 (femmes)
Records du monde
Hommes
37 s 10
Jamaïque
22 août 2008, Pékin
Femmes
41 s 37
RDA
6 octobre 1985, Canberra
Champions en titre
Jeux olympiques
Hommes
Jamaïque
Femmes
Russie
Championnats du monde
Hommes
Jamaïque
Femmes
Jamaïque

Le relais 4 x 100 mètres est une épreuve d'athlétisme et des Jeux olympiques, courue lors de différentes compétitions internationales ou nationales.

Sommaire

Définition

Cette épreuve consiste en la succession de relais pour quatre athlètes qui doivent chacun parcourir 100 mètres (environ) et se transmettre un témoin (sous forme de bâton cylindrique[1]). Le coureur qui va recevoir le témoin prend son élan dans une zone d'élan, la transmission du témoin se passe dans une zone de transmission de 20 mètres. Si le passage du témoin est réalisé avant ou après cette zone, c'est une faute éliminatoire du relais.


Histoire

Temps manuels

Des débuts au premier record du monde officiel

Si, sur le continent européen, le système métrique a été celui presque uniquement utilisé (4 x 100 m, soit 400 m), là où le système impérial est toujours employé (Royaume-Uni, États-Unis et Australie principalement) le relais était plutôt couru sur la distance de 4 x 110 yards, soit un total de 402,34 m, et ce, jusque la fin des années soixante.

Paradoxalement, le premier temps reconnu comme certain, sans être cependant un record du monde officiel, date de 1897, peu après la création le 8 mai de la Czech Amateur Athletic Union (Č.A.A.U.) qui organisait en Bohême, alors en Autriche-Hongrie, non seulement l'athlétisme, mais aussi la natation, le football, la voile ou l'haltérophilie. Le 26 juin de cette année, lors du Ve meeting du Sparta de Prague, l'équipe organisatrice (AC Sparta Praha) l'emporte sur le MAC Budapest, en 48 secondes 1/5. Contrairement au relais 4 x 400 m, dont les origines sont nettement américaines, car il est issu du 4 x 440 yards, le relais 4 x 100 m est lui d'origine européenne. Les Scandinaves, notamment, imposent cette nouvelle spécialité, dans l'espoir d'y jouer un rôle important.[2]

Avant la Première Guerre mondiale, ce temps fondateur du relais sera progressivement amélioré par diverses équipes allemandes ou suédoises (comme l'AIK Stockholm), jusqu'aux demi-finales des Jeux de Stockholm (1912) où cette épreuve fait son apparition olympique :

  • lors de la 1re demi-finale, l'équipe de Grande-Bretagne, composée de David Jacobs, Henry MacIntosh, Victor d'Arcy et William Applegarth) atteint pour la première fois les 43 secondes 0 dixième (43,0), derrière les Américains arrivés en 42 secondes 5, disqualifiés pour passage du témoin hors-zone ;
  • lors de la 2e demi-finale, l'équipe de Suède (Ivan Möller, Charles Luther, Ture Person et Knut Lindberg) porte ce record à 42 s 5, devant la Hongrie en 42 s 9.

Ces deux performances ne sont pas reconnues par l'IAAF comme les premiers records du monde, malgré leur caractère officiel. Le premier record du monde officiellement reconnu du relais court est celui de l'équipe d'Allemagne, qui le même 8 juillet 1912, lors de la 3e semi-finale court en 42 secondes 3 dixièmes. L'équipe était composée d'Otto Röhr, de Max Herrmann, d'Erwin Kern et de Richard Rau. Lors de la finale, la Grande-Bretagne, bien qu'ayant à nouveau terminé deuxième, derrière les favoris et nouveaux recordmen du monde, remporte néanmoins la médaille d'or, pour une faute de passage du témoin allemand. La Suède se classe seconde en 42 s 6. La médaille de bronze n'est pas attribuée, car les Américains, encore malhabiles dans la transmission du témoin, sont également déclassés.

Après ce premier essai, de même que le relais 4 x 400 m, le relais 4 x 100 m s'impose comme épreuve olympique classique et va rester dans le programme, d'abord masculin, puis étendu aux féminines. Les deux relais subissent peu de transformations au cours du temps. Cependant, à partir de 1926, le relayeur doit rester dans la zone de transmission du témoin, longue de 20 m. Ce n'est qu'en 1963 que le règlement est assoupli : une zone d'élan de 10 m, avant cette zone, lui permet de mieux prendre son élan.

Vers les 40 secondes

Aux Jeux olympiques suivants, à Anvers en 1920, sur une piste de 389,80 m, les Américains atteignent la finale et remportent la médaille d'or avec leur premier record du monde, porté à 42 secondes un cinquième (42 1/5), devant la France, la Suède et la Grande-Bretagne : Charles Paddock, Jackson Scholz, Loren Murchison et Morris Kirksey deviennent champions olympiques.

Au stade de Colombes en 1924, sur une piste de 500 m, dans une compétition rendue célèbre par le film Les Chariots de feu, c'est la Grande-Bretagne qui l'emporte, avec un nouveau record du monde porté en séries à 42 secondes exactement : Harold Abrahams, Walter Rangeley, Lancelot Royle et William Nichol. Ce record est égalé par les Pays-Bas dans la troisième série, puis à nouveau battu dans la sixième série par les Américains, en 41 s 1/5, et à 41 s précises en demi-finale le lendemain (mais ce temps ne fut pas homologué, les Etats-Unis ayant de nouveau battu ces temps le jour suivant). Le record du monde américain sera lui de 41 s (électrique) devant la Grande-Bretagne (41 s 2e) et les Pays-Bas (41 s 8e), le 13 juillet 1924.

Ce record sera dans les faits amélioré, dans le même temps de 41 s précises, mais sur 4 x 110 yards (donc sur une distance légèrement supérieure) par le club d'AC Newark en 1927. L'année suivante c'est au tour de l'Eintracht Francfort d'égaler ce temps sur 4 x 100 m à Halle, tandis qu'aux Jeux olympiques d'Amsterdan, c'est au tour des Américains de conserver le titre et d'égaler ce temps avec Frank Wykoff, James Quinn, Charles Borah et Henry Russell, devant l'Allemagne (41 s 1/5), la Grande-Bretagne (41 s 4/5) et la France (42 s). Mais c'est l'Allemagne, la même année, en septembre, qui descend la première sous les 41 s, en 40 s 8, dans un match international contre la France (41 s 8).

En 1932, après un record allemand à 40 s 6 à Cassel, c'est encore une fois les Américains qui atteignent la limite symbolique des 40 secondes nettes, lors des Jeux olympiques à Los Angeles. La finale est remportée par un relais composé de Robert Kiesel, Emmett Topino, Hector Dyer et encore Frank Wykoff, devant l'Allemagne (40 s 9) et l'Italie (41 s 2).

Vers les 39 secondes

Pour les Jeux olympiques de Berlin, c'est évidemment à Jesse Owens, en premier relayeur, que l'on doit un premier 40 s en série (devant l'Italie), puis le premier moins de 40 s, en 39 s 8, devant la même Italie (41 s 1) et l'Allemagne (41 s 2), avec un écart de plus de dix mètres sur ses poursuivants. L'équipe était composée en plus de Ralph Metcalfe, de Foy Draper et encore une fois Frank Wykoff. De cette course n'a été publié que le photo-finish départageant les deuxième et troisième place.

Il faut ensuite attendre les Jeux de Melbourne, en 1956, soit vingt ans, pour voir ce record du monde amélioré par les Américains (39 s 5, en réalité un 39 s 60 électrique), devant l'Union soviétique (39 s 8) et l'Allemagne de l'Ouest (40 s 3) comme l'Italie, quatrième. Ce record est égalé par la République fédérale d'Allemagne à Cologne deux ans après.

À Rome, en 1960, la même Allemagne de l'Ouest égale à deux reprises encore ce record du monde, avec une équipe composée de Bernd Cullmann, Armin Hary, Walter Mahlendorf et Martin Lauer, devant l'URSS (40 s 1), la Grande-Bretagne (40 s 2) et l'Italie (même temps). C'est aussi la première fois que l'homme le plus rapide est placé au deuxième relais qui généralement est le plus long des quatre. Lors de cette route, les Américains, arrivés premiers, sont ensuite disqualifiés pour passage du témoin hors-zone, tandis que les Britanniques avec la même erreur, ne furent pas sanctionnés par les juges.

Ce record du monde est enfin amélioré à Moscou le 15 juillet 1961 : lors d'un match international américano-soviétique au Stade Lénine, la première équipe entièrement noire, composée de Hayes Jones, Francis Budd, Charles Frazier et Paul Drayton, approche les 39 secondes, en 39 s 1, devant des Soviétiques également en-dessous de l'ancien record, en 39 s 4.

Mais un des grands moments du relais eut lieu à Tokyo lors des Jeux de 1964, sur une piste une dernière fois en cendrée : une fois encore les Américains l'emportent en 39 secondes (en réalité, le temps pris électroniquement donne un plus exact 39 s 06), devant la Pologne et la France dans le même temps (39 s 36), enregistré à 39 s 3, et la Jamaïque dont le nom apparaît la première fois (39 s 49). L'équipe est composée de Paul Drayton, Gerald Ashworth, Richard Stebbins et Robert Hayes qui avait six mètres de retard au passage de témoin. Le Français Jocelyn Delecour s'approche de Drayton à la fin du relais et lui fait remarquer « tout ce que vous avez, c'est Hayes »[3]. Drayton réplique « that's all we need », c'est tout ce dont on a besoin. En 1988, Hayes a raconté au statisticien Richard Hymans que c'était décidément la course où il avait couru plus vite qu'en aucune autre de sa vie. « I would have run around 9.80 on today's surfaces[4] ».

Les relais sur Tartan et la fin du chronométrage manuel

Ce temps est battu par l'Université de Californie du Sud à Provo en 1967 : 38 s 6 sur un 4 x 110 yards. C'est une équipe mixte qui comprend aussi le Jamaïcain Lennox Miller. L'année suivante, aux Jeux de Mexico sur une piste en tartan et en altitude, le même Miller avec son équipe nationale donne pour la première fois le record du monde à la Jamaïque, d'abord en l'égalant à 38 s 6 dans la deuxième série (38 s 65 devant la France 39 s 03), puis en atteignant 38 s 3 (38 s 39) le même jour en demi-finale devant l'Allemagne de l'Est (38 s 72). L'équipe est composée de Erroll Stewart, Michael Fray, Clifton Forbes et avec comme dernier relayeur Miller. Mais ces records ne tiendront qu'un jour, puisque les Américains Charles Greene, Melvin Pender, Ronnie Ray Smith et Jim Hines portent le record du monde à 38 s 2 (38 s 24), devant Cuba (38 s 40), la France (38 s 43), la Jamaïque (38 s 47), la RDA (38 s 66), la RFA (38 s 76), l'Italie (39 s 22) et la Pologne (39 s 22).

Ce temps de 38 s 2 ne sera qu'égalé à Munich en 1972, mais en réalité ce nouveau temps sera aussi le tout premier record électronique, en 38 s 19 (arrondi à 38 s 2), avec une équipe composée de Larry Black, Robert Taylor, Gerald Tinker et Eddie Hart, devant l'URSS (38 s 50, avec notamment Juris Silovs et Valeriy Borzov) et la RFA (38 s 79).

Temps automatiques

Lors du Congrès de la IAAF à Montréal en 1976, il est décidé que désormais les courses effectuées sur des distances impériales, à la seule exception du Mille (Mile), ne permettent plus d'obtenir des records du monde. Il a été également décidé qu'à compter du 1er janvier 1977, seuls seront reconnus comme records ceux obtenus avec un temps mesuré électroniquement. Rétroactivement, le premier record du monde avec la nouvelle réglementation devient celui des Jeux de Munich, en 38 s 19, bien que la toute première mesure automatique remonte aux Jeux de Los Angeles en 1932 (41 s 22 par l'Allemagne, temps obtenu lors de la 1re série du relais ; 40 s 61 puis 40 s 10 par les États-Unis, arrondi en 40 s 0).

Lors des Jeux olympiques de 1976, le record de 1972 n'est pas battu. Les États-Unis remportent une nouvelle fois la compétition avec le très bon temps de 38 s 33 (Harvey Glance, John Wesley Jones, Millard Hampton et Steve Riddick), devant la République démocratique allemande (Manfred Kokot, Jörg Pfeifer, Klaus-Dieter Kurrat et Alexander Thieme) (38 s 66) et l'Union soviétique (Aleksandr Aksinin, Nikolay Kolesnikov, Juris Silovs et Valeriy Borzov) (38 s 78).

Ce record électronique est battu, après cinq ans, lors de la Coupe du monde à Düsseldorf, le 3 septembre 1977, dans le Rheinstadium : les Américains William Collins, Steve Riddick, Cliff Wiley et Steve Williams remportent l'épreuve en 38 s 03, devant la RDA 38 s 57 et l'équipe des Amériques[5] en 38 s 66.

Lors des Jeux olympiques de Moscou, en 1980, ce sont les Soviétiques qui l'emportent profitant du boycott américain notamment : Vladimir Muravyov, Nikolay Sidorov, Andrey Prokofyev (un coureur de 110 m haies) et Aleksandr Aksinin gagnent en 38 s 26, devant la Pologne, Zenon Licznerski, Leszek Dunecki, Marian Woronin et Krzysztof Zwoliński (38 s 33), et la France, Patrick Barré, Pascal Barré, Hermann Panzo et Antoine Richard (38 s 53).

Moins de 38 s

Il faudra ensuite attendre les premiers championnats du monde à Helsinki, le 10 août 1983, pour voir un relais descendre en dessous des 38 secondes, grâce à une course remportée par les Américains Emmit King, Willie Gault, Calvin Smith et Carl Lewis : 37 s 86, dans l'ancien Stade olympique de 1952, devant l'Italie de Pietro Mennea (38 s 37, toujours record italien, 27 ans après) et l'URSS (38 s 41). Mais ce record aura une brève durée : à Los Angeles lors des Jeux suivants, le relais américain, composé par deux nouveaux relayeurs Sam Graddy et Ronald Brown mais avec les médaillés individuels Calvin Smith et Carl Lewis, dans le même ordre qu'à Helsinki, atteignent 37 s 83, cette fois-ci devant la Jamaïque (38 s 62, Al Lawrence, Greg Meghoo, Don Quarrie, Ray Stewart), le Canada (38 s 70), l'Italie (38 s 87) et l'Allemagne de l'Ouest (38 s 99). La France, 8e à Helsinki en 38 s 98, avance à la 6e place en 39 s 10 à Los Angeles.

Lors des championnats du monde à Rome, en 1987, l'équipe américaine gagne, mais de justesse, sur les Soviétiques : en 37 s 90, Lee McRae, Lee McNeill, Harvey Glance et Carl Lewis devancent de 12/100, l'URSS d'Aleksandr Yevgenyev, Viktor Bryzgin, Vladimir Muravyov et Vladimir Krylov qui avec 38 s 02 battent le record d'Europe. L'équipe classée troisième en 38 s 41 est la Jamaïque, avec John Mair, Andrew Smith, Clive Wright et Ray Stewart.

En 1988, les Américains n'ayant pas atteint la finale, la France obtient la médaille de bronze à Séoul, en 38 s 40, derrière l'Union soviétique (Viktor Bryzgin, Vladimir Krylov, Vladimir Muravyov, Vitaliy Savin (38 s 19) et le Royaume-Uni (Elliot Bunney, John Regis, Mike McFarlane, Linford Christie (38 s 28). Le relais français est alors composé de Bruno Marie-Rose, Daniel Sangouma, Gilles Quenéhervé et Max Morinière. Pourtant deux ans après, à la surprise générale, ce sont à nouveau les Français Max Morinière, Daniel Sangouma, Jean-Charles Trouabal et Bruno Marie-Rose qui deviennent les premiers Européens à améliorer un record du monde depuis 1932. Dans le Stade Poljud de Split, lors de 15es Championnats d'Europe, ils réussissent 37 s 79 le 1er septembre 1990. Les Britanniques (Darren Braithwaite, John Regis, Marcus Adam et Linford Christie terminent deuxièmes en 37 s 98. Les Italiens, troisièmes, égalent presque leur record, en 38 s 39, grâce au finish de Stefano Tilli.

Ce record ne durera même pas un an. Le 3 août 1991, lors du meeting Herculis à Monaco, un meeting du Grand Prix, au stade Louis-II, le « Santa Monica Track Club » (SMTC), entièrement américain et composé de Mike Marsh, Leroy Burrell, Floyd Heard et toujours Carl Lewis, égale ce record en 37 s 79, battant l'Italie (39 s 06) et l'URSS (39 s 36). La France rate son relais et ne termine pas la course. Quatre jours après, à Zurich, lors du Weltklasse, les mêmes relayeurs américains, sauf Floyd Heard remplacé par Dennis Mitchell, portent cette fois le record du monde à 37 s 67, devant la France (même relais qu'à Split), 38 s 39, et la Grande-Bretagne, 38 s 64.

Moins de 37 s 50

Ce temps sera amélioré la même année 1991, aux Championnats du monde de Tokyo, à 37 s 50, avec cette fois-ci Andre Cason comme premier relayeur comme seul changement par rapport à Zurich. Déjà en demi-finale, le relais américain réalise un temps de 37 s 75, le meilleur temps jamais réalisé en dehors d'une finale. La France est encore deuxième en 37 s 87, en-dessous de son précédent record du monde (et toujours avec la même équipe qu'à Split), la Grande-Bretagne en 38 s 09 (Tony Jarrett, John Regis, Darren Braithwaite et Linford Christie), le Nigeria, record d'Afrique en 38 s 43, l'Italie en 38 s 52 et la Jamaïque en 38 s 67.

Ce record du monde, pourtant exceptionnel, sera rapidement battu. Lors des Jeux olympiques de Barcelone, dans le stade Montjuic, le 8 août 1992, avec la même équipe où Mike Marsh a repris la place d'Andre Cason, Carl Lewis franchit la ligne d'arrivée en 37 s 40, après avoir couru son 100 m lancé en 8 s 85, devançant le Nigeria (37 s 98) et Cuba (38 s 00). Ce record est égalé par une autre équipe américaine lors des Championnats du monde de Stuttgart, stade Gottlieb-Daimler, le 21 août 1993, en demi-finale : Jon Drummond, Andre Cason, Dennis Mitchell et Leroy Burrell, sans Carl Lewis, ne renouvèlent pas cet exploit en finale (37 s 48 tout de même). Les Britanniques, en revanche, battent de 2/100 le record d'Europe des Français en 37 s 77 (Colin Jackson, Jarrett, Regis et Christie).

Lors des Championnats du monde à Göteborg en 1995, c'est le record d'Océanie qui est battu en demi-finale par les Australiens en 38 s 17 (Paul Henderson, Tim Jackson, Steve Brimacombe et Damien Marsh). Mais ce sont les Canadiens qui l'emportent en finale en 38 s 31 (Donovan Bailey, Robert Esmie, Glenroy Gilbert, Bruny Surin) devant l'Australie (38 s 50) et l'Italie (39 s 07).

Lors des Jeux olympiques à Atlanta, ce sont ces mêmes Canadiens, avec 37 s 69, le meilleur temps réalisé par une équipe non-américaine, qui l'emportent, dans un ordre à peine différent : Robert Esmie, Glenroy Gilbert, Bruny Surin et Donovan Bailey mettent fin à l'hégémonie américaine sans que ceux-ci soient disqualifiés. En effet, Jon Drummond, Tim Harden Michael Marsh et Dennis Mitchell sont assez nettement battus en 38 s 05, devant les Brésiliens, troisièmes, Arnaldo da Silva, Robson da Silva, Edson Ribeiro et André da Silva en 38 s 41.

Lors des Championnats du monde 1997 à Athènes, l'année suivante, c'est le record d'Afrique qui est battu en demi-finale par le Nigeria en 37 s 94[6] (Osmond Ezinwa, Olapade Adeniken, Francis Obikwelu et Davidson Ezinwa). Mais ce sont les Canadiens qui, dans la foulée de leur titre olympique, remportent la médaille d'or en 37 s 86 (Robert Esmie, Glenroy Gilbert, Bruny Surin, Donovan Bailey). Les Britanniques se classent troisièmes en 38 s 14.

Quinze années sans record

Pendant quinze longues années, le record du monde résiste, malgré les tentatives des différents relais américains engagés en compétition :

Le record jamaïcain

Le relais jamaïcain (Michael Frater, Asafa Powell, Usain Bolt et Steve Mullings) champion du monde à Berlin, en 2009.

Puis, après seize ans d'attente pour un record du monde, aux Jeux olympiques de Pékin, la Jamaïque remporte l'or du relais et le record en 37 s 10 (de 3/10), avec une équipe composée de Nesta Carter, de Michael Frater, d'Usain Bolt et d'Asafa Powell, sans même devoir composer avec la concurrence américaine, Darvis Patton ne pouvant récupérer le témoin des mains de Tyson Gay en demi-finale. Les deux derniers Jamaïcains courent respectivement en 8 s 94 et 8 s 73 et laissent très loin Trinité-et-Tobago (38 s 06) et le Japon (38 s 15). Cet exploit est bissé le 22 août lors des Championnats du monde à Berlin, l'année suivante : l'équipe jamaïcaine, avec Steve Mullings, Michael Frater, Usain Bolt et Asafa Powell, court en 37 s 31, deuxième meilleur temps mondial, record des championnats du monde. Assez loin derrière, toujours Trinité-et-Tobago (Darrel Brown, Marc Burns, Emmanuel Callander, Richard Thompson) réalise néanmoins 37 s 62, le dixième meilleur temps au monde. Le Royaume-Uni (Simeon Williamson, Tyrone Edgar, Marlon Devonish, Harry Aikines-Aryeetey) bat son meilleur temps de l'année pour accrocher le bronze, en 38 s 02.

L'équipe jamaïcaine, sans Powell, confirme quelques jours après cette domination au Weltklasse de Zurich : 37 s 70, tout juste devant une équipe américaine, privée de Tyson Gay.

Prise de marques

La prise de marque s'effectue avant la course au sol par une simple mesure en nombre de pieds, en retrait de la position d'attente du relayeur. Pendant la course, le relayeur en attente (donc successivement le 2°, 3° et 4° coureur) surveille l'avancée du coureur précédent et déclenche son départ au passage sur la marque. Avant la course, donc déjà à l'entraînement, les coureurs s'entendent sur le placement de cette marque de déclenchement, sur la main gauche ou droite qui reçoit le témoin, sur la prise en main (à l'américaine ou à la française), sur le placement dans le couloir (dans la moitié côté intérieur ou côté extérieur)

Vitesse et stratégie

  • La continuité de la vitesse est le gage du meilleur temps à l'arrivée, donc le passage du témoin doit se faire à une vitesse la plus grande possible, c’est-à-dire à la vitesse lancée du coureur-passeur. Le coureur-receveur est donc chargé de se lancer jusqu'au moment clé de la transmission.
  • La stratégie de la meilleure course possible tient compte d'un compromis entre vitesse et sécurité, en effet si le témoin tombe ou s'il est passé hors de la zone de passage, c'est l'élimination. Si le témoin tombe, le coureur-passeur a le droit de le ramasser et tenter un nouveau passage. La vitesse quasi nulle de cette action de secours fait perdre tout espoir de performance. Le seul avantage est la non disqualification, la performance sera ainsi comptée (cas d'épreuves aux points ou Interclubs). L'autre élément de stratégie est le placement des coureurs pour qu'ils effectuent la distance optimale, le virage ou la ligne droite, et le choix des binômes. 400m n'est pas idéalement 100+100+100+100, certains coureurs tiennent leur vitesse maximale 80m d'autres 110 mètres.

Catégories

Les épreuves se déroulent par équipes représentant un club et par catégorie d'âge. Aux Jeux olympiques et lors des différents championnats du monde, continentaux et coupes officielles, ce sont uniquement des équipes nationales qui sont engagées. Si une équipe est composée d'athlètes de différentes nationalités, les records obtenus ne sont pas reconnus par l'IAAF. Lors de la Coupe du monde des nations d'athlétisme, les équipes présentées pour les fédérations continentales (Afrique, Europe, Océanie, etc.) sont généralement composées, notamment pour cette raison, d'une équipe nationale du continent.

Records du monde

Records du monde actuels du relais 4 x 100 mètres [7]
Performance Pays Date Lieu
Hommes 37 s 10 Jamaïque Jamaïque
Nesta Carter
Michael Frater
Usain Bolt
Asafa Powell
22 août 2008 Pékin
Femmes 41 s 37 Allemagne de l'Est RDA
Silke Gladisch
Sabine Rieger
Ingrid Auerswald
Marlies Göhr
6 octobre 1985 Canberra

Records nationaux

Palmarès

Championnats du monde

Jeux olympiques

Meilleurs temps

au 23 août 2009 :

  1. 37 s 10 Jamaïque Jamaïque (Nesta Carter, Michael Frater, Usain Bolt, Asafa Powell), Pékin 22 août 2008
  2. 37 s 31 Jamaïque Jamaïque (Steve Mullings, Michael Frater, Usain Bolt, Asafa Powell), Berlin 23 août 2009
  3. 37 s 40 États-Unis États-Unis (Michael Marsh, Leroy Burrell, Dennis Mitchell, Carl Lewis), Barcelone, 8 août 1992
  4. 37 s 40 États-Unis États-Unis (Jon Drummond, Andre Cason, Dennis Mitchell, Leroy Burrell), Stuttgart, 21 août 1993
  5. 37 s 48 États-Unis États-Unis (Jon Drummond, Andre Cason, Dennis Mitchell, Leroy Burrell), Stuttgart 22 août 1993
  6. 37 s 50 États-Unis États-Unis (Andre Cason, Leroy Burrell, Dennis Mitchell, Carl Lewis), Tokyo 1er septembre 1991
  7. 37 s 59 États-Unis États-Unis (Jon Drummond, Tim Montgomery, Brian Lewis, Maurice Greene), Séville 29 août 1999
  8. 37 s 59 États-Unis États-Unis (Kaaron Conwright, Wallace Spearmon, Tyson Gay, Jason Smoots), Athènes 16 septembre 2006
  9. 37 s 61 États-Unis États-Unis (Jon Drummond, Bernard Williams, Brian Lewis, Maurice Greene), Sydney 30 septembre 2000
  10. 37 s 62 Trinité-et-Tobago Trinité-et-Tobago (Darrel Brown, Marc Burns, Emmanuel Callander, Richard Thompson), Berlin 22 août 2009
  11. 37 s 65 « Hudson Smith International » (USA) (Jon Drummond, Bernard Williams, Curtis Johnson, Maurice Greene), Berlin, 1er septembre 2000
  12. 37 s 67 États-Unis États-Unis (Michael Marsh, Leroy Burrell, Dennis Mitchell, Carl Lewis, Zurich 7 août 1991
  13. 37 s 69 Canada Canada (Robert Esmie, Glenroy Gilbert, Bruny Surin, Donovan Bailey), Atlanta 3 août 1996
  14. 37 s 70 Jamaïque Jamaïque (Lerone Clarke, Michael Frater, Steve Mullings, Usain Bolt), Zurich, 28 août 2009
  15. 37 s 73 Royaume-Uni Royaume-Uni (Jason Gardener, Darren Campbell, Marlon Devonish, Dwain Chambers), Séville 29 août 1999
  16. 37 s 73 États-Unis États-Unis (Terrence Trammell, Michael Rodgers, Darvis Patton, Wallace Spearmon), Zurich, 28 août 2009
  17. 37 s 75 États-Unis États-Unis (Andre Cason, Leroy Burrell, Dennis Mitchell, Michael Marsh), Tokyo, 31 août 1991
  18. 37 s 77 Royaume-Uni Royaume-Uni (Colin Jackson, Tony Jarrett, John Regis, Linford Christie), Stuttgart, 22 août 1993
  19. 37 s 77 États-Unis États-Unis équipe “A” (Jon Drummond, Bernard Williams, Darvis Patton, Maurice Greene), Berlin, 10 août 2003
  20. 37 s 78 États-Unis États-Unis (Darvis Patton, Wallace Spearmon, Tyson Gay, Leroy Dixon), Osaka, 1er septembre 2007
  21. 37 s 79 France France (Max Morinière, Daniel Sangouma, Jean-Charles Trouabal, Bruno Marie-Rose), Split, 1er septembre 1990
  22. 37 s 79 « Santa Monica Track Club » (USA) (Michael Marsh, Leroy Burrell, Floyd Heard, Carl Lewis), Monaco, 3 août 1991
  23. 37 s 79 « Santa Monica Track Club » (USA) (Michael Marsh, Leroy Byrrell, Floyd Heard, Carl Lewis), Walnut, 17 avril 1994
  24. 37 s 80 États-Unis États-Unis (Rodney Martin, Travis Padgett, Shawn Crawford, Darvis Patton), Londres, 26 juillet 2008
  25. en équipe de nationalité mixte (non valable du point de vue des records) 37 s 46, « Racers Track Club » (Daniel Bailey, Yohan Blake, Mario Forsythe, Usain Bolt), Londres, 25 juillet 2009.

Les meilleurs temps des équipes nationales officielles peuvent être classés en quatre groupes cohérents :

  • Dix équipes dominent la spécialité, avec des temps inférieurs à 38 s 05, d'une valeur mondiale ou continentale :
  1. 37 s 10 Jamaïque Jamaïque ainsi que 37 s 31
  2. 37 s 40 États-Unis États-Unis (deux fois)
  3. 37 s 62 Trinité-et-Tobago Trinité-et-Tobago
  4. 37 s 69 Canada Canada
  5. 37 s 73 Royaume-Uni Royaume-Uni
  6. 37 s 79 France France
  7. 37 s 90 Brésil Brésil
  8. 37 s 94 Nigeria Nigeria
  9. 38 s 00 Flag of Cuba.svg Cuba
  10. 38 s 03 Japon Japon, auxquelles on peut ajouter l'URSS Union soviétique, 38 s 02
  • Neuf équipes se situent entre 38 s 10 et 38 s 55
  1. 38 s 12 Ghana Ghana
  2. 38 s 17 Australie Australie
  3. 38 s 29 Allemagne Allemagne (en fait Allemagne de l'Est RDA, mais l'Allemagne a aussi un 38 s 30)
  4. 38 s 33 Pologne Pologne
  5. 38 s 37 Italie Italie
  6. 38 s 45 Antilles néerlandaises Antilles néerlandaises
  7. 38 s 46 Russie Russie (en fait URSS Union soviétique)
  8. 38 s 47 Afrique du Sud Afrique du Sud
  9. 38 s 53 Ukraine Ukraine (deux fois)
  • Dix équipes, et une nation britannique, se situent entre 38 s 60 et 38 s 90
  1. 38 s 60 Espagne Espagne
  2. 38 s 60 Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
  3. 38 s 61 Grèce Grèce
  4. 38 s 63 Suède Suède
  5. 38 s 63 Pays-Bas Pays-Bas
  6. 38 s 67 Hongrie Hongrie
  7. 38 s 73 Pays de Galles Pays de Galles
  8. 38 s 80 Flag of Thailand.svg Thaïlande
  9. 38 s 81 République populaire de Chine Chine (deux fois)
  10. 38 s 81 Israël Israël
  11. 38 s 82 République tchèque République tchèque (en fait Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie)
  • Huit équipes sont descendues, tout juste, sous les 39 s :
  1. 38 s 91 Sierra Leone Sierra Leone
  2. 38 s 96 Norvège Norvège
  3. 38 s 98 Bahamas Bahamas
  4. 38 s 98 Arabie saoudite Arabie saoudite
  5. 38 s 99 Bulgarie Bulgarie
  6. 38 s 99 Maurice Maurice
  7. 38 s 99 Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande
  8. 38 s 99 Suisse Suisse (amélioré en 38 s 78 en 2009)

Voir aussi

Notes et références

  1. Traditionnellement en bois, il est désormais le plus souvent en aluminium ou autre métal
  2. La Fabuleuse Histoire de l'athlétisme, Robert Parienté, éditions O.D.I.L., Paris 1978, p. 1006.
  3. « all you have is Hayes »
  4. J'aurais couru autour de 9 s 80 sur une piste actuelle. World Records: progression of world best performances and IAAF approved records, 1999 edition, Richard Hymans, 1999.
  5. Cette équipe représente l'Amérique du Nord sans les États-Unis et l'Amérique du Sud.
  6. Ce temps sera amélioré en 1999 à Séville, en 37 s 91, pour une hypothétique médaille de bronze, mais l'équipe du Nigeria sera disqualifiée en raison de la présence dans ce relais d'Innocent Asonze
  7. (en) Records du monde actuels du 400 mètres, site de l'IAAF, consulté le 27 août 2009


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