- Radiodiffusion Nationale
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Radiodiffusion nationale
Pour les articles homonymes, voir RN.Radiodiffusion Nationale 
Dates clés 29 juillet 1939 : Création
23 mars 1945 : Suppression
Personnages clés Léon Brillouin, Commandant Duvivier, André Demaison, Hubert Devillez, Jean Guignebert Forme juridique Établissement public Siège social Paris (1939-1940 / 1943-1945)
Vichy (1940-1943)
Activité(s) Audiovisuel Produit(s) Chaînes de radio, chaîne de télévision, production radiophonique Filiale(s) Radio Tour Eiffel, Radio Paris, Radio PTT, Paris-Mondial, Radio-PTT Vision, Sofira, Radio Nationale, la Voix de la France, La France musulmane, Radiodiffusion de la Nation française Chiffre d'affaires site web = modifier 
La Radiodiffusion Nationale (ou RN) était un établissement public français en charge du service public de l'audiovisuel, créé le 29 juillet 1939 et remplacé par la Radiodiffusion française (RDF) le 23 mars 1945.
Sommaire
Histoire
A l'approche de la guerre, conscient de la supériorité de la radiophonie allemande techniquement fort en avance et de son pouvoir de nuisance par la propagande qu'elle distille, le président du Conseil Édouard Daladier transforme radicalement l'organisation des stations constituant le secteur public et privé de la radio afin d'avoir la main mise sur l'ensemble. Le 29 juillet 1939, il crée par décret l'Administration de Radiodiffusion française Nationale (RN), qui groupe tous les services de la radio publique sous son autorité unique et non plus sous celle du ministre des Postes, Télégraphe et Téléphone (PTT), comme c'était le cas jusqu'à alors. La censure est instituée le 25 août suivie d'une loi instaurant le monopole de l'État sur la radiodiffusion promulguée en 1940.
L'émetteur de la tour Eiffel est saboté le 6 juin 1940 pour que les Allemands ne puissent pas l'utiliser et le 10, le personnel de la radio publique est évacué à Bordeaux où les programmes reprennent. Le 17 juin, le maréchal Pétain annonce sur les ondes l'armistice avec l'Allemagne. En vertu de l'article 14 de la convention d'armistice, la Radiodiffusion nationale doit cesser d'émettre sur le territoire le 25 juin. Elle s'installe à Vichy durant l'été, et fonctionne à nouveau en zone libre à partir du 5 juillet. Le 1er octobre 1941, la Radiodiffusion nationale est placée sous l'autorité du vice-président du Conseil Pierre Laval; les radios privées sont autorisées, mais soumises à surveillance.
Le 7 novembre 1942, la loi sur la radiodiffusion est réformée : les services sont centralisés, les émetteurs devront être modernisés et le financement sera plus souple afin de rendre l'outil propagandiste radiophonique plus efficace. Un conseil supérieur de la Radiodiffusion est mis en place avec comme dirigeant Demaison qui sera assisté de Hubert Devillez. La Société financière de radiodiffusion (Sofira) et créée afin de prendre, pour la radio nationale, des participations dans les postes privés. En 1943, les services de la Radio sont regroupés à Paris. La propagande s'intensifie en février 1942 lorsque Philippe Henriot commence sa chronique biquotidienne à la Radiodiffusion nationale. Il entre au gouvernement comme ministre de l'Information le 7 janvier 1944 et va permettre la radicalisation du discours radiodiffusé en marquant ses péroraisons d'antisémitisme, d'anticommunisme et d'antigaullisme, tout en dénonçant les bombardements anglo-saxons qui causent la mort de civils français. Très écouté, il sera assassiné le 28 juin 1944.
Une ordonnance du gouvernement provisoire de la République française à Alger instaure par décret le 4 avril 1944 une nouvelle direction de la Radiodiffusion nationale et le 20 août les auditeurs parisiens peuvent entendre La Marseillaise suivie de l'annonce: "Ici la Radiodiffusion de la Nation française". Radio-Paris s'est tut la veille et vient d'être prise par les parisiens en révolte. Le premier bulletin d'information de la radio libérée est lu le 22 août. Une commission d'épuration de la radiodiffusion est installée le 25 septembre et de nouvelles équipes sont mises en place sous la direction de Jean Guignebert, nommé le 25 octobre.
Suite à la remise en état de l’émetteur VHF en 441 lignes noir et blanc de la tour Eiffel, les émissions de télévision reprennent le 1er octobre 1944 depuis les studios abandonnés en août par la chaîne franco-allemande Paris-Télévision, 13-15 rue Cognacq-Jay, dans lesquels s'est installée la Télévision Française.
Un émetteur onde courte est installé à Allouis à la fin 1944 afin de relayer la radiodiffusion française en ondes courtes vers l'Europe et l'Afrique du Nord à partir du 1er janvier 1945.
Le 23 mars 1945, une ordonnance est promulguée qui met fin aux autorisations d'émettre des stations privées de radiodiffusion qui sont nationalisées le 29 mars, et crée un établissement public, la Radiodiffusion française (RDF), pour assurer ce monopole absolu sur la radio et la télévision.
Organisation
A sa création, la Radiodiffusion Nationale est placée sous l'autorité du Président du Conseil et est rattachée au commissariat général de l'Information pour tout ce qui touche à l'information (Commissaire général : Jean Giraudoux du 29-7-1939 au 21-3-1940). Le 1er avril 1940, la RN est rattachée au ministère de l'Information qui vient d'être créé par décret, puis le 8 avril à la présidence du Conseil, puis le 17 juin au ministère de l'Intérieur, à nouveau à la présidence du Conseil le 19 juin sous l'autorité d'un haut-commissaire à la Propagande (Jean Prouvost du 19-6 au 23-6), à la vice-présidence du Conseil le 18 juillet, à la présidence du Conseil le 13 décembre, au ministère des Affaires étrangères le 4 janvier 1941 et enfin à nouveau à la vice-présidence du Conseil le 10 février. Le 2 octobre 1944 , la radio est rattachée au commissariat de l'information.
Direction
Directeurs :
- Léon Brillouin : 29/07/1939 - 05/07/1940
- Commandant Duvivier : 05/07/1940 - 04-1942
- André Demaison : 04-1942 - 25/10/1944
- Jean Guignebert : 25/10/1944
Administrateur général :
- Hubert Devillez : 11/1942 - 25/10/1944
Mission
La Radiodiffusion Nationale est chargée de réaliser des programmes radiophoniques et de les diffuser au public en essayant de constituer un réseau homogène avec des émissions communes à toutes les stations.
Budget et ressources
La Radiodiffusion Nationale est dotée d'un budget autonome qui dépend entièrement du gouvernement.
Antennes de diffusion
Radio
Avant la guerre
La Radiodiffusion Nationale compte 14 radios et essaie de constituer un réseau homogène avec des émissions communes à toutes les stations. Ce programme national diffuse 15h d'émissions par semaine pour 5 millions de postes radio.
Stations nationales d’État :
- Radio Tour Eiffel : 1922-1940
- Radio Paris-Poste National : 1922-17 juin 1940
- Radio PTT : 1922-1940
Les stations régionales font preuve d'une grande autonomie et malgré leurs faibles moyens, elles sont un excellent outil de promotion de l'activité culturelle des grandes villes de province.
Stations locales d’État :
- Radio Lyon La Doua
- Radio Bordeaux-Lafayette
- Radio Marseille-Provence
- Radio Limoges PTT
- Radio Rennes-Bretagne
- Radio Toulouse-Pyrénées
- Radio Strasbourg PTT
- Radio PTT Nord
- Radio Alpes Grenoble
- Radio Nice Côte-d'Azur
- Radio Montpellier-Languedoc
Station internationale d’État :
- Paris-Mondial : 2 mars 1938 - 17 juin 1940
Pendant l’occupation allemande
En zone libre :
- Radio Nationale (Radio Vichy) : radio à caractère national de la Radiodiffusion française créée le 5 juillet 1940 par le gouvernement français de Vichy, elle émet depuis le Casino de Vichy et mélange propagande maréchaliste et divertissement. En 1943, tous les services de radio sont regroupés à Paris et seule subsiste Radio-Paris.
- La Voix de la France : radio vichyste créée en août 1941 et dirigée par l'écrivain André Demaison, elle diffuse en ondes courtes vers les colonies depuis l'émetteur d'Allouis détruit par les Allemands le 17 août 1944. Elle disparaît pour se fondre dans la Radiodiffusion de la Nation française.
- La France Musulmane : radio vichyste à destination des musulmans des colonies d'Afrique du Nord créée en avril 1944 pour contrer Radio Alger. Elle cesse d'émettre le 26 août 1944.
En zone occupée :
- Radio Paris : radio créée le 18 juillet 1940 par la Propaganda Abteilung in Frankreich et diffusée dans la France occupée sous contrôle allemand. Avec des moyens financiers importants, cette radio allemande de propagande en langue française recrute de nombreux journalistes collaborationnistes français. Parmi ses principaux orateurs, on peut citer Jean Hérold-Paquis (membre du P.P.F. et du comité d'honneur de la Waffen SS) ou encore Philippe Henriot. A compter de 1943 et du regroupement des services de la radio à Paris, elle est la seule radio nationale française. Elle cesse d'émettre le 18 août 1944. Libérée le 20 août 1944, elle devient la Radiodiffusion de la Nation française.
- Radio Rennes Bretagne : cette radio culturelle identitaire bretonne émet en breton et en français du 1er novembre 1940 au 1er août 1944 avec le soutien de l'occupant allemand.
Après la guerre
- Radiodiffusion de la Nation française (RNF).
Télévision
La télévision encore balbutiante n'occupe qu'une place très subalterne à la Radiodiffusion Nationale. Elle prendra de l'importance après la guerre.
Avant la guerre
- Radio-PTT Vision : fin des émissions le 6 juin 1940 suite au sabotage de l’émetteur 441 lignes de la tour Eiffel (puissance maximum de 5 kW).
Pendant l’occupation allemande
- Paris-Télévision : créée par la Compagnie des compteurs et la firme allemande Telefunken, sous contrôle allemand, inaugurée le 29 septembre 1943, elle diffuse en 441 lignes depuis un émetteur Telefunken sur la tour Eiffel. Elle émet 4 jours sur 7 de 10 h à 12 h, 3 jours de 15 h à 17 h et tous les jours de 20 h 30 à 22 h depuis ses studios du 13-15, rue Cognacq-Jay jusqu’au 17 août 1944. Elle est indépendante de la Radiodiffusion nationale.
Après la guerre
- Télévision française : suite à la remise en service de l’émetteur 441 lignes de la tour Eiffel, les émissions reprennent le 1er octobre 1944.
Voir aussi
Articles connexes
- Radiodiffusion française
- Radiodiffusion-télévision française
- Office de radiodiffusion télévision française
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