- RMS Laconia (1921)
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Laconia Type Paquebot Histoire Lancement 9 avril 1921 Mise en service Southampton - New York Statut torpillé le 12 septembre 1942 Caractéristiques techniques Longueur 183 mètres Maître-bau 22,5 mètres Tonnage 19 860 tonneaux (brut) Propulsion Moteurs à vapeur à action directe (Wallsend Slipway) Vitesse 16 nœuds Autres caractéristiques Passagers 2 200 Équipage 136 Chantier naval Swan, Hunter & Wigham Richardson Ltd, Wallsend-on-Tyne Armateur Cunard Line Pavillon Royaume-Uni modifier Le RMS Laconia, paquebot commandé par la compagnie Cunard Line et construit par l’entreprise Swan, Hunter & Wigham Richardson Ltd, Wallsend-on-Tyne, est inauguré le 9 avril 1921. Il réalise son premier voyage le 25 mai 1922 en partance de Southampton jusqu’à New York. Il sera torpillé par un U-boot allemand avec à bord des passagers civils et 1 800 prisonniers italiens.
Sommaire
Histoire
Début de carrière
Le Laconia commence sa première croisière en janvier 1923, pour un tour du monde qui durera un peu plus de quatre mois. Le 24 septembre 1934 par temps de brouillard, le Laconia entre en collision avec le Pan Royal sur la côte américaine, sur la ligne Boston - New York. Le Laconia retourne par ses propres moyens à New York pour effectuer des réparations, et reprend ses croisières dès 1935.
Le 4 septembre 1939, le Laconia est réquisitionné par l'Amirauté britannique pour être transformé en croiseur marchand armé. En janvier 1940, équipé de mitrailleuses, il est utilisé pour escorter des convois aux Bermudes et dans l’océan Atlantique.
À partir du 9 juin 1941, le Laconia est utilisé après quelques transformations pour le transport de troupes, ou le transport de prisonniers de guerre.
Tragédie du Laconia
Le 12 septembre 1942, à 130 milles au nord-nord-est de l'île de l’Ascension, le Laconia avec 136 hommes d'équipage, 80 civils femmes et enfants, 268 militaires britanniques, 160 soldats polonais et approximativement 1 800 prisonniers de guerre italiens, est touché par une torpille sur le flanc droit, qui incendie immédiatement la salle des machines. Cette première explosion fera plus de 450 morts, la plupart des prisonniers italiens, puis une seconde torpille achève le bateau qui s'enfonce alors très vite dans l’océan.
Le capitaine Sharp commandant du navire ordonne l’évacuation des femmes, enfants et des blessés dans les 32 canots de sauvetage encore en état. Des gardes polonais présents dans le bâtiment aident le commandant pour organiser l’évacuation des survivants, ce qui permettra de sauver beaucoup de vies humaines.
Quand le commandant Hartenstein de l’U-156 se rend compte que des civils et des prisonniers de guerre italiens étaient à bord, il entreprend de sauver les survivants qui se débattaient dans l’océan, et lance par radio un SOS, puis essaie de récupérer le plus possible de rescapés. Au bout de quarante-huit heures, deux bateaux allemands, l’U-506 et l’U-507 se présentent et embarquent en priorité les civils, et affichent sur le ponton le pavillon « croix rouge ». Ignorant le drame, des avions chasseurs américains repèrent les navires, et commencent à mitrailler les passerelles des navires allemands où les survivants avaient pris place. Averti par le commandant, l’amiral Karl Dönitz donne l’ordre d’abandonner les passagers rescapés du Laconia et de plonger le plus rapidement possible (l’U-156 sera obligé de rentrer à sa base pour réparer la coque).
Les ordres non suivis par l’U-507 permettent de récupérer 161 personnes, et le commandant du submersible ordonne de remorquer sept canots de sauvetage remplis de blessés. Il expliquera à sa hiérarchie qu’en cas de danger imminent, il lui aurait suffi de couper les amarres et de plonger.
Le lendemain le U-156 rassemblait 156 rescapés dans sa cale et 60 hommes d’équipage, ce qui représente la limite de surcharge d’un sous-marin. L’U-506 et l’U-507 continuent de récupérer des hommes et des femmes transis qui flottaient encore grâce à leur gilets de sauvetage.
Par le SOS de l’U-156, le drame est connu dans toute la zone, les secours s’organisent pour retrouver les rescapés récupérés par les sous-marins allemands et un cargo italien, le Capellini. Trois bâtiments français partent de Dakar (Sénégal), le Dumont d’Urville, la Gloire, et l’Annamite, embarquent 980 rescapés sur le lieu de rendez-vous.Tribunal de Nuremberg
L’amiral Karl Dönitz se retrouve avec vingt autres responsables nazis dans le box des accusés devant le tribunal militaire international de Nuremberg, et est accusé de guerre totale sous-marine, contraire aux lois de la guerre. Il sera reproché à Dönitz qu’une fois l’opération de sauvetage terminée il donnera l’ordre Triton Null, qui précisera qu’aucune tentative ne doit être faite pour sauver les passagers des navires coulés.
Le colonel Phillimore, substitut du procureur fait état des mêmes consignes chez les sous-mariniers américains… ce qui évitera à l’amiral d’avoir une peine plus sévère. Le 1er octobre 1946, Karl Dönitz sera condamné à dix ans de réclusion, reconnu coupable de crime contre la paix et de crimes de guerre.
Bibliographie
- Histoire pour tous : n°137 de septembre 1971 – Article signé Marialys Bertault
- Léonce Peillard, L’Affaire du Laconia, Laffont, 1961
- Historia : « Deuxième guerre mondiale » : n°53
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