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Prison Saint-Lazare
Pour les articles homonymes, voir Saint-Lazare.Saint-Lazare est une ancienne léproserie située à Paris, 10e arrondissement, convertie en prison Saint-Lazare de 1793 à 1935, dont les bâtiments furent ensuite utilisés par les services administratifs des hôpitaux de Paris. Il n'en reste aujourd'hui que quelques vestiges, dont la chapelle construite par Baltard en 1834.
Sommaire
Histoire
Une léproserie, attestée dès 1110 et placée sous l'invocation de saint Ladre ou saint Lazare, avait été fondée le long de la route de Paris à Saint-Denis à la limite de la zone marécageuse de l'ancien lit de la Seine au XIIe siècle. Pour soutenir cette institution charitable, le roi Louis le Gros établit en sa faveur une foire dont elle touchait les revenus : cette foire, qui durait huit jours, se tenait le long de la route. Louis VII visita l'établissement avant de partir pour la deuxième croisade et lui fit des donations. En 1183, Philippe-Auguste racheta la maladrerie en 1183 et la transféra dans Paris au lieu-dit les Champeaux. Elle fut cédée le 7 janvier 1632 à Saint Vincent-de-Paul et à la congrégation de la Mission. La maison Saint-Lazare était située dans l'enclos Saint-Lazare, le plus vaste enclos de Paris à la fin du XVIIIe siècle : il s'étendait la rue de Paradis au Sud, la rue du Faubourg-Saint-Denis à l'Est, le boulevard de la Chapelle au Nord et la rue du Faubourg-Poissonnière à l'Ouest.
Elle fut reconvertie en prison lors de la Terreur en 1793. Elle devint ensuite une prison pour femmes (1896) alors que ses terrains avaient été progressivement cédés et lotis à partir de la Révolution. Elle fut détruite en grande partie en 1935, l'Assistance publique - hôpitaux de Paris s'installant dans les bâtiments restants, jusqu'à une période récente.
C'est dans cet Hôpital, jusqu'à la loi dite "Marthe Richard" du 13 avril 1946 que les prostituées devaient subir une visite médicale obligatoire. Puis en 1975, fermeture à Paris du service "Saint Lazare" où les femmes prostituées étaient conduites après les rafles par la police.
Il ne reste actuellement de la prison Saint-Lazare que l'infirmerie et la chapelle construits par Louis-Pierre Baltard en 1834. On peut voir la chapelle au fond du square Alban-Satragne (107, rue du Faubourg-Saint-Denis) dans le 10e arrondissement. Les restes de la prison Saint-Lazare encore existants ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en novembre 2005[1].
La prison Saint-Lazare est le cadre de la chanson d'Aristide Bruant À Saint-Lazare.
Prisonniers célèbres pendant la Révolution
- François-Joseph Bélanger, architecte
- André Chénier, poète
- Marie-Louise de Montmorency-Laval, quarante-troisième, et dernière abbesse de Montmartre.
- Hubert Robert, peintre
- marquis de Sade, écrivain et libertin
- Joseph-Alexandre de Ségur, militaire et homme de lettres
- Joseph-Benoît Suvée, peintre
- Charles-Louis Trudaine, conseiller au Parlement, et son frère Charles-Michel
- Jean-Antoine Roucher, receveur des gabelles, poète, représenté de nombreuses fois par Hubert Robert
- Thomas de Treil de Pardailhan, ci-devant baron et député de Paris à l'Assemblée législative
Appel des dernières victimes de la terreur à la prison Saint-Lazare à Paris les 7-9 Thermidor an II par Charles-Louis Muller (1815-1892), tableau conservé au Musée national du château de Versailles.
prisonnières célèbres depuis la Révolution
- Louise Michel, communarde
- Mata Hari, espionne
- Marthe Hanau, banquière, escroc
Henriette Caillaux, femme de ministre
Bibliographie et notes
Bibliographie
Jacques Hillairet, Gibets, Piloris et Cachots du vieux Paris, éditions de Minuit, Paris, 1956 (ISBN 2707312754)
Notes
- ↑ ARRETE N° 2005 - 2347 portant inscription au titre des monuments historiques de l'ensemble des bâtiments dus à l'architecte Louis-Pierre Baltard : les façades et toitures de l'ancienne infirmerie, le sol de la cour et la totalité de la chapelle de l'ancienne prison, devenue Hôpital Saint-Lazare, sis 1 à 5 square Alban-Satragne et 107 rue du Faubourg-Saint-Denis à PARIS (l0ème) ; situés sur la parcelle n° 48 d'une contenance de 1 ha 03 a 12 ca, figurant au cadastre section AP et appartenant à la Ville de Paris.
CONSIDERANT que les bâtiments subsistants de l'ancienne prison Saint-Lazare constituent l'un des rares exemples parisiens d'architecture néo-classique construits par Louis-Pierre Baltard et qu'à ce titre ils présentent un intérêt d'art et d'histoire suffisant pour en rendre désirable la préservation et les classer au titre de monuments historiques.
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