- Princesse alice
-
Alice Heine
Pour les articles homonymes, voir Heine.Marie Alice Heine, née le 10 février 1858 à la Nouvelle-Orléans, dans l'État de Louisiane et décédée à Paris le 22 décembre 1925, fut duchesse de Richelieu puis princesse de Monaco.
Sommaire
Biographie
D'origine catholique et juive, Alice Heine était la fille de Michel Heine (1819-1904), richissime banquier parisien, régent de la Banque de France de 1890 à sa mort, apparenté au poète Heinrich Heine, et de sa femme née Amélie Miltenberger, originaire d'une riche famille de Louisiane.
Alice naquit dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans, au 900 de la rue Royale, où se trouvaient les hôtels de sa famille maternelle.
Elle épousa à Paris le 25 (civilement) et le 27 février 1875 (religieusement) Marie Odet Richard Armand Chapelle de Jumilhac , 7educ de Richelieu en 1879 (1847-1880). Ils eurent deux enfants :
- Marie Odet Jean Armand (21 décembre 1875 - 30 juin 1952), 8e et dernier duc de Richelieu, sans postérité ;
- Odile Marie Auguste Septimanie Chapelle de Jumilhac de Richelieu (30 août 1879 - 3 août 1974), par son mariage comtesse Gabriel de La Rochefoucauld et 2e princesse de La Rochefoucauld (Bavière), d'où Anne de La Rochefoucauld, mariée deux fois, décédée sans postérité.
Le duc de Richelieu trouva la mort le 28 juin 1880 lors d'un voyage à Athènes.
Neuf ans plus tard, le 30 octobre 1889, la duchesse se remaria avec le prince Albert Ier de Monaco.
Le prince Albert passionné d'océanographie lance à Liverpool le 27 novembre 1897 un magnifique navire laboratoire, baptisé le Princesse Alice en l'honneur de son épouse.[1]
Les deux époux se sépareront sans divorcer le 30 mai 1902, Alice Heine demeurant princesse de Monaco.
Elle fut la première princesse américaine de Monaco. Son premier époux était l'héritier du cardinal de Richelieu, le second mari l'héritier du cardinal de Mazarin.
Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Évocations
Elle est évoquée ainsi par Gabriel-Louis Pringué :
« La princesse Alice me disait en descendant chaque marche de l'escalier monumental [lors de la fête inaugurale de l'hôtel parisien que venait d'acheter une Américaine richissime] : "Quelle belle soirée, on connaissait tout le monde, sauf la maîtresse de maison." [...] Veuve du duc de Richelieu, elle faisait pour sa santé de longs séjours à l'île de Madère où elle rencontra le prince Albert de Monaco [...] L'ascendance américaine de La Louisiane lui avait légué une grande beauté et un immense charme [...] Désormais elle vécut une partie de l'année à Londres, étant une amie de la famille royale et personnellement de la reine Alexandra. Elle y habitait l'hôtel Claridge's, où elle avait loué à l'année un grand appartement [et] passait l'été dans son château de Haut-Buisson près de La Ferté-Bernard [...] petit château du dix-huitième siècle, aménagé avec le dernier confort anglais. Dans les boiseries du grand salon se trouvaient encastrés les portraits en pied du Cardinal de Richelieu, par Philippe de Champaigne, du Maréchal par Van Loo, et du Duc par Lawrence. Dans la bibliothèque, on pouvait admirer un très beau portrait de femme par Clouet [...] Les serres étaient magnifiques et la princesse y cultivait ces orchidées roses, dons de la reine Alexandra qui lui avait fait parvenir de Sandringham [...] Le cuisinier se montrait particulièrement remarquable. Très instruite, la princesse aimait s'entourer d'esprits cultivés, de littérateurs (Pierre Loti en juillet 1913), d'artistes et de politiciens [...] je rencontrai chez elle beaucoup de Britanniques [...] Le grand financier et politicien Joseph Caillaux venait souvent pour déjeuner de Mamers.»[2]
Selon la presse locale le château du Haut-Buisson a connu depuis un sort incertain.
Paul Morand a ainsi décrit vers 1910 la nombreuse domesticité d'Alice de Monaco :"Chez la princesse Alice de Monaco (...) où mon père m'avait introduit, Loti, Bourget et Maupassant avaient eu, à Paris, leur couvert mis pendant dix ou quinze ans (...) On y voyait, à table, le maître d'hôtel derrière sa maîtresse, ne servant qu'elle, et derrière chaque invité un valet, perruque passée au blanc d'Espagne. Même spectacle sur le yacht Princesse Alice, qui parfois, de Madère ou de Monaco, venait mouiller devant Saint-Marc : la gouvernante en noir des pieds à la tête, la première femme de chambre en chapeau et voilette, le valet privé en jaquette, les filles de cuisine en tablier à barette, les maids, pour le service du salon, avec bonnet de dentelle, les filles de chambre en soie noire, les blanchisseuses en toile blanche, comme dans les romans de Mrs Humprey Ward".
"Venises" (Gallimard, 1971, p.65).
Titulature
Titulature simplifiée
- Mademoiselle Marie Alice Heine (1857–1874)
- Marquise de Jumilhac (1874–1879)
- Madame la duchesse de Richelieu et de Fronsac, marquise de Jumilhac (1879–1880)
- Madame la duchesse douairière de Richelieu et de Fronsac, marquise douairière de Jumilhac (1880–1889)
- Son Altesse Sérénissime la princesse de Monaco (1889–1922)
- Son Altesse Sérénissime la princesse Alice de Monaco, princesse douairière de Monaco (1922–1925)
Titulature complète
- Son Altesse Sérénissime la princesse Alice de Monaco, princesse de Monaco, duchesse de Richelieu, de Fronsac, de Valentinois, de Mazarin, et de Mayenne, princesse de Château-Porcien, marquise de Jumilhac, des Baux-de-Provence, de Guiscard et de Chilly, comtesse de Carladès, de Thorigny, de Longjumeau, de Ferrette, de Belfort, de Thann et de Rosemont, baronne du Buis, de Saint-Lô, de la Luthumière, de Hambye, de Massy, du Calvinet et d'Altkirch, dame de Saint-Rémy, de Matignon et d’Issenheim.
Notes et références
- Portail de Monaco
- Portail des États-Unis
Catégories : Princesse | Personnalité monégasque | Naissance en 1858 | Décès en 1925
Wikimedia Foundation. 2010.