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Pontours
Le village de Pontours, au bord de la Dordogne.Administration Pays France Région Aquitaine Département Dordogne Arrondissement Bergerac Canton Le Buisson-de-Cadouin Code commune 24334 Code postal 24150 Maire
Mandat en coursMarie-Thérèse Armand
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Cadouin Démographie Population 201 hab. (2008) Densité 30 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 36 m — maxi. 175 m Superficie 6,69 km2 Pontours (Pontors en occitan[1]) est une commune française, située dans le département de la Dordogne et la région Aquitaine.
Sommaire
Géographie
La commune de Pontours se trouve sur la rive gauche de la Dordogne, juste en amont de Lalinde. Elle s'étend sur la terrasse alluviale dite ici « la plaine » et sur les coteaux entaillés de vallons secs ou combes. À l'aplomb de la plaine, ces coteaux sont appelés « cingles ». Ainsi se succèdent le cingle de la Douille, le cingle de Paty et plus à l'ouest, face à Lalinde, le cingle de Saint-Front. Ces coteaux et plateaux sont souvent boisés (chênes, châtaigniers, charmes, trembles, genévriers). Sur certains affleurent des croupes sèches, caussenardes, avec stations de pelouses sèches ou pelouses calcaires.
Le bord de la Dordogne est sis à très basse altitude (36 mètres) alors que le sommet des coteaux culmine à 175 mètres pour le coteau de Couleyrie et 153 mètres pour le sommet du "Sud" ou "Signal de Bousserand" qui marque la limite communale au sud-ouest d'un vaste plateau descendant sur la vallée de la Couze.
Le bourg est un petit village où les quelques maisons, l'église romane, l'ancienne école-mairie, les rares fermes, la halle, sont construites sur la dernière terrasse alluviale. Il se dresse au droit d'une succession de rapides et d'îles qui barrent la rivière. Là débute une longue séquence d'accidents du lit de la Dordogne, plus ou moins importants : cascades, tourments rocheux, chenaux étroits, passes où l'eau et les courants sont vifs. Cette succession de rapides s'achève par le « Saut de la Gratusse » ou « Pas de La Gratusse » en aval de Lalinde, particulièrement redouté des anciens bateliers.
Communes limitrophes
Histoire
Le village doit son origine à sa position géographique, à proximité des rapides et de l'apparition des hauts-fonds de la rivière. Un gué ou passage, baptisé Trajectus, est connu à l'époque gallo-romaine. Il serait figuré sur une très ancienne carte des routes de l'Empire romain, la table de Peutinger. Ce Trajectus se situait sur la voie allant de Vésone (Périgueux) à Aginnum (Agen). Le gué n'a pas franchi l'époque gallo-romaine. Plusieurs vestiges du gué ont été prélevés dans le lit de la rivière au XIXe siècle et sont en dépôt au musée d'art et d'archéologie du Périgord, à Périgueux.
L'histoire de la batellerie vit naître à Badefols et à Pontours une corporation de passeurs ou pilotes de gabares et filadières qui embarquaient à l'amont des rapides et guidaient les embarcations au travers des passes, jusqu'à l'aval de Lalinde. Malgré cela, les naufrages étaient nombreux, les disparus aussi. Au point que l'histoire de la batellerie a retenu qu'il exista à Pontours jusqu'au XIXe siècle un « cimetière des morts par noyade ».
Il faut imaginer la Dordogne comme une véritable frontière jusqu'à la construction du pont de Lalinde, au début des années 1880. Un bac à passage, équipé pour transporter une charrette et son attelage, a existé durablement en amont, à Badefols-sur-Dordogne. Il fut très actif jusqu'en 1880.
Avant cette période, la route de Bergerac à Sarlat, après avoir traversé la bastide de Lalinde, longeait la rivière en rive droite jusqu'au niveau de Drayaux, en amont de Sauvebœuf. À cet endroit, la route obliquait vers l'embarcadère du bac. Elle reprenait sur l'autre rive au bourg de Badefols en remontant dans une combe pour franchir un plateau, un vallon, et arrivait vers le petit bourg de Calès. La route par la rive gauche entre Lalinde et Badefols-sur-Dordogne, via Paty et Pontours, ne sera réalisée qu'après la construction du pont de Lalinde.
Le bac à passage a perduré plusieurs décennies après la mise en service de ce pont et c'est probablement la modernisation qui a suivi la Première Guerre mondiale qui a eu raison de cet équipement en 1921.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 en cours Marie-Thérèse Armand SE Agricultrice Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Pour Pontours, cela correspond à 2006, 2011, etc[2]. Les autres dates de « recensements » (2008, etc.) sont des estimations.
Jumelage
Lieux et monuments
Au bourg, une église romane ancienne dédiée à Saint-Barthélemy, le saint patron de la paroisse. Un calvaire flanque l'entrée du bourg sur la route de Sarlat, une halle "rustique" a été construite récemment sur la même entrée du bourg. Le long d'un talus de la rivière, rive gauche, une fontaine dédiée à saint Barthélemy est aujourd'hui peu accessible. Elle fut jadis l'objet de dévotions et pèlerinages. L'ancien gué légèrement en aval du bourg sur la Dordogne pourrait révéler quelques traces au moment des plus basses eaux.
Vers l'ouest du bourg, un pigeonnier sur quatre piliers a disparu récemment, mis à bas par la tempête de 1999. À l'extrême ouest de la plaine, la maison de Paty est une maison forte donnant sur la rivière. Un grand cèdre "dit du Liban" domine le paysage de rive. La légende veut que le savant-botaniste Jussieu ait offert le plant du cèdre à la famille de la maison forte de Paty. Mais comme on ne prête qu'aux riches, on prête beaucoup à Jussieu un peu partout en France. Un ancien bas à passage permettait de relier rive droite et rive gauche au droit de la maison de Paty. Au lieu-dit Pontours-Haut, la maison forte, ancienne maison noble avec sa chapelle, ancien vivier, pigeonnier sur piliers à l'aplomb de la colline. Sur la même colline, au-dessus de l'ancienne métairie de La Chauprade un sentier de randonnée suit la crête du cingle de Pontours qui domine la plaine. La forêt de pente est un gîte réputé pour milans noirs. Le sentier passe à proximité du "Chêne de la Margot", vieux chêne mémorable, témoin dit-on d'un voyage de Marguerite de Navarre dans l'ancien comté du Périgord. Le chêne qui bénéficie du soutien de quelques béquilles est hélas en mauvais état, sans doute au bout de son long voyage.
En remontant le vallon de Pontours-Haut on laisse à main gauche quelques maisons, le hameau des "Pierres" et on remonte le vallon de Sept-Fonds. Il devient une combe étroite et boisée et remonte vers les hameaux de Couleyrie, des Sadouls, des Térières. De là on peut rejoindre la bastide de Molières. Vers l'ouest on longe le domaine de Cardou (château : ancien repère de partisans de la Fronde) appartenant à la famille de Saint-Exupéry apparentée à l'écrivain. On laisse sur main gauche le village de Bourniquel (site préhistorique des Champs-Blancs ou de Jean Blanc) pour descendre dans la combe et rejoindre la Fontaine de Ruby (maison isolée) et mitage récent. Grande forêt de pins noirs d'Autriche (fontaine de Bazé avec un bassin maçonné qui a pu servir de lavoir). On remonte vers La Mothe. Gros village construit à proximité d'un tumulus qui a été en partie seulement fouillé. Vestige d'une tombe gauloise ou ancienne base d'une forteresse en bois sur tertre ?
Au sud, la forêt des Carbonniers (très défrichée depuis la fin des années 1960) et celle des Magales, sont essentiellement des bois de châtaigniers avec association de chênes. La toponymie renvoie à l'exploitation du charbon de bois produit jusqu'au début du XXe siècle dans les meules des charbonniers dressées dans les clairières. A l'ouest de la commune, dans un vallon, hameau de Bousserand-Bas ou de La Fontaine de Bousserand construit autour d'une fontaine et d'un ancien lavoir et abreuvoir. Un étang a été creusé au début des années 1970. Sur les fondation de l'étang ont été trouvés des bifaces, des pointes de flèches et des fondations marquées de résidus de foyers. Chemin en pente vers la combe de Lalinde qui est l'ancien grand chemin de Lalinde à Beaumont. Au-dessus de la combe de Lalinde, anciennes terres quadrillées de murailles de pierres sèches écroulées et d'ancienne gariottes ou bories de pierres sèches. Sur le coteau, cingle donnant sur la plaine et la Dordogne. Plusieurs gros rochers et amorces de falaises dont "le fauteuil du roi". C'est une curiosité naturelle desservie par un chemin de randonnée de pays. Il s'agit d'un rocher taillé en forme de fauteuil qu'accompagnent plusieurs légendes locales. Par ailleurs un sentier grimpe sur un coteau jusqu'au hameau de Bousserand-Haut. Trois grandes fermes, anciennes métairies viticoles et d'élevages ayant appartenu à l'ancien domaine de Paty, et vendues après la crise du phylloxéra à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Les fermes de Bousserand-haut sont des bâtisses dont les plus anciennes datent du XVIe siècle avec des traces d'appareillages suggérant des constructions de la fin du Moyen Âge. Les bâtiments les plus récents datent de la première moitié du XIXe siècle. La route blanche permet, au nord, de rejoindre les combes de Saint-Front et Lalinde. A l'ouest une route blanche rejoint la ferme de Font-Blanque aux lisières de la forêt des Divises. Un chemin poursuit vers le hameau de Bio où subsiste un château d'eau en briques rouges. Au-delà, pechs, coteaux et vallons, couvert forestier, lieu-dit "La Cabane du Père Coutou" et pentes vers les falaises et la vallée de la Couze avec son habitat troglodyte et ses cluzeaux. En traversant les Divises (forêt de châtaigniers), on rejoint les hameaux des Cavards, de la Beynerie, des Petit-Avit et de Coste-Périer. Peu avant Font-Blanque (source dans le talus), chemin vers le sommet du "Sud" ou "Signal de Bousserand". Point culminant local, sommet boisé, rochers, cavernes, "crozes", versant avec pelouses sèches et chaumes calcaires. Zone de sources. Sur le versant nord, la Fond du Roc et sur le versant sud la Font du Taï. Plein sud le hameau de Tuilières (grosse ferme), au-delà route vers les hameaux de Couïrac (avec son ancien moulin à vent), de Couïracou, les fermes de Jean Blancs et pente vers la vallée de la Couze et au-delà le magnifique château-fort de Bannes planté sur un éperon rocheux. Au-delà de Tuilières, route étroite qui descend vers Bayac et la vallée de la Couze.
Personnalités liées à la commune
- L'abbé Goustat fut desservant de la paroisse. Il se passionnait pour l'histoire locale, il a beaucoup compulsé et décrypté les archives. Il en a tiré de nombreux articles et plusieurs ouvrages dont Lalinde et les libertés communales. Il a beaucoup étudié les résultats de diverses fouilles portant sur le gué de Pontours dans la rivière Dordogne et son lien avec le Trajectus gallo-romain.
- Madeleine Bonnelle, historienne, a vécu au hameau de Les Pierres et a écrit plusieurs ouvrages sur l'histoire locale dont Lalinde et son Coulobre[7] ainsi qu'une histoire de Badefols-sur-Dordogne et une biographie du dessinateur Sem.
- Bernard Stéphan, originaire de Bousserand-Haut, est journaliste. Après avoir été rédacteur en chef du Berry républicain à Bourges, il est aujourd'hui rédacteur en chef du journal La Montagne à Clermont-Ferrand. Il a écrit plusieurs ouvrages sur le patrimoine, la mémoire paysanne, la mémoire rurale des régions où il a travaillé, à savoir le Périgord et le Berry. Il raconte la fin de la société paysanne du plateau des fermes de Bousserand et plus largement de tous les hameaux situés entre Lalinde et Beaumont-du-Périgord dans le livre intitulé Paysans : mémoires vives[8].
- Odile Leyx, originaire de Pontours, fille d'Odilon Dranige qui fut maire de la Libération jusqu'au milieu des années 1970. A écrit plusieurs ouvrages autobiographiques sur son enfance et son action et sur la Résistance en Périgord. Parmi les titres de l'auteur, Les combattants de l'ombre dans un château médiéval en Dordogne[9] et Avec beaucoup d'amour un combat de tous les jours[10]. Son mari André Leyx, ancien maire, décédé en 2010[11], a écrit un livre de souvenirs sur son temps en Indochine intitulé Un spahi raconte la Guerre d'Indochine 1952-1954[12].
- Adrien Beauchamps, a été maire de Pontours dans les premières décennies du XXe siècle et député de la circonscription de Bergerac[réf. nécessaire]. Était médecin. Il a marqué son époque par son engagement chrétien au service d'un milieu de métayers pauvres qui constituait la population majoritaire de ce coin du Périgord. Les archives de l'Assemblée Nationale ont conservé traces de ses interventions patinées d'un christianisme social au service du bien commun qui a profondément et durablement marqué la famille Beauchamps de Pontours. Il est probable qu'Adrien Beauchamps, au regard même de ses interventions, a été marqué par les théories sociales du Sillon, le mouvement du christianisme social du début du XXe siècle[réf. nécessaire].
Voir aussi
Notes et références
- Le nom occitan des communes du Périgord sur le site du Conseil général de la Dordogne. Consulté le 12 octobre 2010.
- Calendrier de recensement sur Insee. Consulté le 9 février 2011.
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 9 février 2011.
- Recensement de la population au 1er janvier 2008 sur Insee. Consulté le 9 février 2011.
- Évolution et structure de la population - Pontours sur Insee. Consulté le 9 février 2011.
- [1] "Le Serment de Jumelage, fait à Daubensand le 30 juillet 1988"
- ISBN 2-86577-159-8) Madeleine Bonnelle, Lalinde et son Coulobre, 2003, éditions Fanlac, (
- éditions Autrement, collection Mémoire, (ISBN 9782746708600) Bernard Stéphan, Paysans : mémoires vives, septembre 2006,
- Odile Leyx, Les combattants de l'ombre dans un château médiéval en Dordogne, 2007
- ISBN 2-84434-917-X) Odile Leyx, Avec beaucoup d'amour un combat de tous les jours, Paris, 2001, Éditions des écrivains, (
- Une mémoire qui disparaît sur Sud Ouest blogs. Consulté le 11 octobre 2010.
- général Bigeard, Muller Édition, 2005 André Leyx, Un spahi raconte la Guerre d'Indochine 1952-1954, préface du
Liens externes
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