Philippe de la Mothe-Houdancourt

Philippe de la Mothe-Houdancourt

Philippe de La Mothe-Houdancourt

Philippe de la Motte-Houdancourt
Philippe de la Motte-Houdancourt
Naissance 1605
Décès 1657 52 ans)
Origine France
Grade maréchal de France
Conflits guerre de Trente Ans
Distinctions duc de Cardona (1642-1653)
duc de Fayel (1653)
pair de France (1652)
chevalier de Saint-Michel
Autres fonctions vice-roi de Catalogne

Philippe, comte de la Mothe-Houdancourt (né en 1605 - mort le 24 mars 1657), duc de Cardone, maréchal de France pendant la guerre de Trente Ans.

Sommaire

Famille

Philippe de la Mothe-Houdancourt est l'un des 12 enfants de Philippe (1558-1652), seigneur de La Mothe-Houdancourt, de Sacy et de Rucoin, et de sa troisième épouse (14/02/1594), Louise Charles, fille d'Antoine, seigneur du Plessis-Picquet. Il est le demi-frère du marquis d'Houdancourt et le frère des évêques de Mende, de Saint-Flour et de Rennes.

Début de carrière contre les Protestants

Il sert en 1622 parmi les chevau-légers du duc de Mayenne, aux sièges de Nègrepelisse, de Saint-Antonin, de Sommières, de Lunel, et de Montpellier contre les Protestants. Le 15 septembre 1626, il se trouve au combat naval où le duc Henri II de Montmorency bat les Rochellois et à la défaite des Anglais dans l'Île de Ré, le 8 novembre 1627.

En 1629, il assiste aux sièges de Soyon, de Pamiers, de Réalmont, de Saint-Sever, de Castelnau, et de Privas. Il concourt à l'attaque de Pignerol en 1630, de Brigneras, du pont de Carignan, où il est blessé le 6 août et se trouve à l'affaire de Castelnaudary le 1er septembre 1632. Il obtient la même année le gouvernement de Bellegarde.

Dans les armées de Bourgogne et d'Allemagne

Nommé maître de camp du régiment d'infanterie qu'il lève en 1633, il assiste au siège de Nancy, combat à Avein le 20 mai 1635, au siège de Louvain et à la prise du fort de Schenk. Il sert en qualité de sergent de bataille en 1636 dans l'armée de Bourgogne et secours Saint-Jean-de-Losne assiègée par le duc de Lorraine et le général Matthias Gallas.

Maréchal de camp en 1637, il commande un corps séparé de l'armée d'Allemagne et se signale à la tête de l'infanterie française au combat de Kintzingen. L'année suivante, il est employé à l'armée de Bourgogne sous le duc duc de Longueville. Il bat un corps ennemi à Poligny. En 1639, il défait Savelli et se rend maître du château de Blamont. Fait lieutenant général en Bresse, le 20 avril, et capitaine d'une compagnie de gendarmes, il passe en Piémont à la mort du cardinal de la Valette. Il prend le commandement de l'armée en attendant l'arrivée du comte d'Arcourt.

Contre l'Espagne

Sur l'ordre de ce nouveau chef, la Mothe-Houdancourt s'empare de Quiers à la vue de l'armée espagnole, dans la nuit du 24 octobre. Cependant d'Arcourt éprouve quelques défaites et l'armée, obligée de battre en retraite, eût essuyé de grandes pertes si la Mothe et l'arrière-garde n'avaient soutenu seuls pendant deux heures les attaques du marquis de Leganez, dont les troupes triomphantes étaient bien plus nombreuses.

La Mothe se trouve en 1640 à la bataille de Casal, au siège de Turin et aux deux combats livrés devant cette place. Sa belle conduite dans les dernières affaires le fait désigner pour un commandement supérieur. Promu lieutenant général des armées du roi en 1641, il est envoyé à l'armée de Catalogne sous les ordres du prince de Condé. Cette province soulevée contre l'Espagne s'est donnée à la France, sous la réserve de conserver ses privilèges. La Mothe y mène 5 000 hommes de troupe, s'empare de Valls, de Lescouvette (sic), du fort de Salou, de la ville et du fort de Constantí, et assiège Tarragone. Mais cette ville continue d'être ravitaillée par la mer et il doit se retirer.

Au mois de septembre, il emporte d'assaut la ville de Tamarit en Aragon, revient devant Tarragone et marche au secours d'Almenas, assiègée par les Espagnols au commencement de novembre. Sa troupe étant moins forte que celle des assiègeants, il envoye dans la nuit cent chevaux avec toutes les trompettes et tous les tambours de son armée par les montagnes voisines, tandis qu'il débouche avec ses soldats dans une vallée opposée. Le bruit des trompettes attire les Espagnols du côté des montagnes et les Français s'emparent de leur camp, de leurs canons et de leur bagages.

En 1642, La Mothe, après avoir pourvu à la sûreté de ses conquêtes en Aragon, revient en Catalogne. En marchant sur Villelongue, il rencontre un parti espagnol qu'il défait. Pendant que le roi assiège Collioure, les Espagnols marchent au secours de cette place, le 24 mars. La Mothe les bat près de la rivière de Martorell, les surprenant au passage d'un défilé, et le dernier jour de mars, secondé par du Terrail, il force un corps ennemi de 3 600 hommes à mettre bas les armes. En récompence, le 2 avril, il est créé Maréchal de France.

Au mois de mai, il attaque et prend d'assaut la ville de Tamarit. Il est nommé vice-roi de Catalogne après la démission du maréchal de Brézé le 25 juin, et duc de Cardone au mois d'octobre. La Mothe fait lever le siège de Lérida. Le 7 octobre, Leganez s'avance pour le combattre avec 25 000 hommes, La Mothe, qui n'en compte que 12 000, prend position sur les hauteurs voisines, fait 700 prisonniers aux Espagnols, qui perdent en outre 3 000 hommes, tués ou blessés.

Le maréchal est reçu comme vice-roi à Barcelone au mois de décembre. Quoique inférieur en forces à l'armée espagnole, il se maintient en 1643, obligeant l'ennemi à lever le siège de Flix, de Mirabel et du cap de Quiers. En 1644, les Espagnols, commandés par Philippe de Silvas viennent mettre le siège devant Lérida. La Mothe marche contre eux, mais le désordre se répand dans ses troupes. Il est battu le 15 mai. Lérida se rend aux Espagnols le 31 août.

On lui fait un crime de cette défaite. La vice-royauté de Catalogne lui est retirée le 24 décembre et il est arrêté le 28 du même mois. Il est enfermé au château de Pierre-Encise, accusé de n'avoir pas profité de l'occasion qu'il avait eue de s'emparer du roi d'Espagne au cours d'une partie de chasse. Traîné devant plusieurs tribunaux, il est enfin disculpé par le parlement de Grenoble, et sort de Pierre-Encise au mois de septembre 1648, après quatre années de détention.

On attribua cette persécution à Louvois qui a succédé comme ministre de la Guerre à Desnoyers, ami du maréchal. La Mothe-Haudancourt se retire d'abord dans ses terres mais, lorsque les troubles de la Fronde éclatent, il se range parmi les mécontents qui demandent l'éloignement de Mazarin, en 1649. Le cardinal de Retz le représente comme "enragé contre la cour"[1].

Le 22 février 1649, la cour lui enlève ses régiments. Rentré dans le devoir, on lui rend la vice royauté de Catalogne, après la démission du duc de Mercœur, le 15 novembre 1651, avec le commandement de l'armée et ses deux régiments. En outre, le duché de Cardone est érigé en pairie en avril 1652. Le 23 du même mois, il force les lignes de fortification élevées devant Barcelone, et se jette dans la place, où il se défend pendant plusieurs mois. La disette l'oblige à se rendre le 13 octobre.

La prise de Barcelonne fait perdre la Catalogne à la France et au maréchal de La Mothe, son duché de Cardone, mais sa terre de Fayel est élevée en duché-pairie en janvier 1653. Au mois de mai, il se demet de la vice-royauté de Catalogne, du commandement de l'armée, et rentre à Paris.

Mariage et descendance

De son mariage en 1650 avec Louise de Prie (1624-1709), marquise de Toucy, La Mothe eut trois filles :

  • Françoise-Angélique (1650-1711), Duchesse d'Aumont par son mariage avec Louis-Victor d'Aumont.
  • Charlotte-Éléonore-Madeleine (1651-1744), Duchesse de Ventadour par son mariage avec Louis-Charles de Lévis, gouvernante de Louis XV et de ses enfants
  • Marie-Isabelle-Angélique (ou Marie Gabrielle Angélique) (?-1726), Duchesse de la Ferté-Senneterre par son mariage avec Henri-François de Saint Nectaire.

Source

Nouvelle biographie universelle générale, publié sous la direction de m. le dr. Hoefer - Page 248 de Nouvelle biographie - 1859

Notes

  1. La Mothe était du moins tout dévoué au duc de Longueville. "Le maréchal de La Mothe, ajoute le coadjuteur, avoit beaucoup de cœur. Il étoit capitaine de la seconde classe, il n'étoit pas homme de bon sens, il avoit assez de douceur et de facilité dans la vie civile, il étoit très utile dans un parti parce qu'il étoit très commode"


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