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Jean-Pierre Pernaut
Pour les articles homonymes, voir Pernaud.Jean-Pierre Pernaut photo à mettreNaissance 8 avril 1950
AmiensProfession(s) Présentateur de JT
journalisteConjoint(s) Nathalie Marquay Famille 4 enfants dont Olivier Jean-Pierre Pernaut (né le 8 avril 1950 à Amiens) est un présentateur de télévision français. Il débute sur TF1 en 1975 comme « joker » d'Yves Mourousi. Il est le présentateur titulaire du journal de 13 heures en semaine depuis le 22 février 1988 sur cette même chaîne.
Sommaire
Biographie professionnelle
Il a créé en 1991 l'émission Combien ça coûte ? et présente depuis 2007 Le Monde à l'Envers, sur TF1. Diplômé de l'École supérieure de journalisme de Lille, il a été grand reporter au service économique de TF1 et a effectué 27 ans de présentation de JT au cours de sa carrière, soit plus de 7 000 journaux télévisés, ce qui est un record européen qu'il partage avec Patrick Poivre d'Arvor. Il est directeur adjoint de l'information du groupe TF1 et administrateur de TF1 S.A.
Son livre Pour tout vous dire explique les changements qu'il a opérés pour rendre le journal de 13 heures plus populaire, notamment à l'aide des correspondants dans les régions, une première à l'époque dans les journaux télévisés en France. Son journal est suivi chaque jour par 7 à 8 millions de personnes.
Pour son travail, il reçoit cinq 7 d'Or. Cela fait de lui l'un des présentateurs de journal télévisé parmi les plus populaires derrière Patrick Poivre d'Arvor et Harry Roselmack. Mais certains lui reprochent un côté franchouillard et un peu poujadiste[1],[2].
Journal de 13h
En 1987, Martin Bouygues devient président de la première chaîne française. Un des projets est de transformer le journal de 13h, alors tenu par Yves Mourousi, hostile à la privatisation de la chaîne. Jean-Pierre Pernaut prendra sa suite le 22 février 1988. Ce changement de présentation peut être perçu comme un moyen de réaffirmer le pouvoir de la direction sur sa propre rédaction[3],[4]. Il s'accompagne d'un recentrage sur les régions, pour concurrencer FR3 qui profite alors très bien de ses décrochages en région. Comme l'expliquent les journalistes Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts : « À la base, ce journal était inspiré de ceux de New York One, la chaîne locale new-yorkaise, mais appliqué aux régions françaises : des reportages et peu de présentation. Même s'il ne reçoit que très peu d'invités, le fait que le 13 heures de Pernaut soit anti élite, anti administration, est un formidable moyen (au sens quantitatif, pas qualitatif) de faire passer n'importe quelle campagne (hausse du carburant, sécurité routière, insécurité) au sens où il est supposé porter la vraie parole du peuple. Même si c'est totalement faux, puisque la soi-disant parole du peuple passe par des micro-trottoirs auxquels on peut faire dire n'importe quoi »[5].
Jean-Pierre Pernaut a donc fait le choix, payant en termes d'audience, d'orienter le journal de 13h de TF1 vers le portrait de la France « en région », ou vers ce que Catherine Clément (auteure d'un rapport sur la place de la culture à la télévision) appelle « l'exploration systématique du matériel français »[6]. Jean-Pierre Pernaut justifie cette orientation : « Il faut savoir à qui l’on s’adresse. Nous, nous visons les habitants des petites villes et des villages. Pour cette raison, nous éloignons le journal de l’institutionnel. Quand un gouvernement annonce une augmentation du minimum vieillesse, nous n’allons pas interviewer le ministre, mais les personnes âgées. Notre ambition : la proximité. »[7].
Ce choix dicte le conducteur du journal, qui ne commence que très rarement par une information d'ordre international. Comme il le déclare à l'hebdomadaire Télérama : « Le journal de 13h est le journal des Français, qui s'adresse en priorité aux Français et qui donne de l'information en priorité française. Vous voulez des nouvelles sur le Venezuela ? Regardez la chaîne vénézuelienne. Sur le Soudan ? Regardez les chaînes africaines. »[8].
C'est une des raisons pour laquelle la météo fait régulièrement le premier titre du journal[9]. Toutefois, l'exercice est jugé périlleux par certains de ses confrères journalistes Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts : « Quand, au lendemain de l'audition du juge Burgaud, Pernaut entame son JT par une bucolique croisière sur le Rhin d'un aimable brise-glace, que dit-il à ses 7 millions de téléspectateurs : que Burgaud peut bien attendre que le brise-glace accoste. »[5]. Il lui est régulièrement reproché de passer sous silence des évènements politiques significatifs, comme la vidéo du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux à l'origine d'une grande polémique en 2009. Son journal sera le seul à ne pas mentionner l'évènement[10].
La présentation du journal par le journaliste s'inscrit en outre dans une personnalisation, et une théâtralisation, de l'information. Les reportages sont souvent commentés par Jean-Pierre Pernaut, que cela soit par une rapide remarque admirative ou agacée, ou bien par des expressions d'ordre corporel. Ce qui a fait dire à Virginie Spies et à François Jostes, sociologues des médias, que « les mimiques [du journaliste] semblent vouloir faire vivre le récit tout autant que le récit lui-même »[11].
En 2006, l'ancien ministre de la Recherche Roger-Gérard Schwartzenberg, dans son livre 1788 : essai sur la maldémocratie, voit en Pernaut la manifestation d'une dérive démagogique, et dangereuse, des médias français[12]. Serge Halimi, dans Le Monde diplomatique, souligne son « racolage sécuritaire et son dédain de l’actualité internationale »[13]. Bruce Toussaint, dans le magazine Technikart s'en prend également à lui en ces termes : « Le 13 heures est devenu une sorte de reflet de la France assoupie, idéal pour commencer la sieste. Que Pernaut soit de droite, conservateur et réac', ça ne me pose pas de problème. Le souci, c'est qu'il exprime ses opinions dans le JT »[14]. S'en suivront de nombreux échanges musclés entre les deux intéressés, par médias interposés.
En 2006, l'hebdomadaire Le Canard enchaîné puis l'émission télévisée Arrêt sur images révèlent que le présentateur a obtenu 200 000 euros de subventions du Conseil général des Alpes-Maritimes pour couvrir les frais de sa participation, dont l’achat d’un véhicule, au Rallye Andros[15]. Jean-Pierre Pernault s’était alors engagé à renvoyer l'ascenseur en consacrant des reportages de son journal télé aux stations du Mercantour[16]. Marc Concas, conseiller général du Parti Socialiste, s'en offusquera et demandera des explications en séance au Conseil Régional[17],[18].
Le journal de Jean-Pierre Pernaut fait l'objet de commentaires acerbes de la part de Télérama[19], de Libération[20] ou des Inrockuptibles. Il a également inspiré l'émission humoristique Bienvenue au Groland[21], diffusée sur Canal + : le programme y reprend, par la caricature, le principe des reportages de proximité, et se moque des relents poujadistes vers lesquels peut tendre ce genre de traitement de l'actualité. Ces critiques sont perçues par Jean-Pierre Pernaut comme la manifestation d'une fracture, culturelle et sociale, voire idéologique, entre Paris et la province : « À Paris, on ne se rend pas compte de l’attachement des gens aux cultures régionales, que l’on assimile à du folklore alors que c’est profond », déclare-t-il en 2008 au quotidien Le Parisien[22]. En novembre 2007, sa présentation d'un mouvement de grève déclenche le courroux des grévistes. Son nom est scandé et déformé par des manifestants qui le transforment en « Pernod » – allusion à la marque de pastis et au cliché de la « France profonde »[23].
Ces critiques n'entachent pas la popularité du journal, dont les scores d'audience sont meilleurs que ceux des autres chaînes. Selon une étude Médiamétrie de 2005, le téléspectateur type du 13H de TF1 est une femme (57% de l’audience contre 43% pour un homme), de 65 ans et plus (41,5% de l’audience), inactive (58,8% de l’audience), vivant dans une commune rurale (33,8% de l’audience), de l’Ouest de la France (17,1% de l’audience)[24].
Biographie personnelle
Il a passé son enfance à Quevauvillers[25], dans la Somme, et a fait son premier stage en journalisme dans le quotidien régional Le Courrier picard[26].
Marié le 23 juin 2007 à Nathalie Marquay, comédienne et animatrice de télévision, il est le père de 4 enfants.
Avec son épouse et son fils Olivier, il participe depuis 2003 à des compétitions automobiles : Fun cup[27], et Trophée Andros[28] ,[29] sur glace aux côtés d'Alain Prost. Il a remporté la super-finale de ce Trophée en 2007/2008, et a terminé 4e de la série « Elite » en 2007/2008.
Toujours du côté sportif, il pratiqua le hockey sur gazon pendant 15 ans[30]. Avec son club de l’Amiens Sporting Club, il est sacré trois fois champion de France dans les années 1965-70.
Publications
- 2008, La France en Fêtes, éditions Michel Lafon
- 2007 : La France des saveurs, éditions Michel Lafon
- 2006 : Au cœur de nos régions, éditions Michel Lafon
- 2006 : Pour tout vous dire…, éditions Michel Lafon
- 2005 : Les Magnifiques Métiers de l'artisanat, tome 2, éditions Michel Lafon
- 2004 : Les Magnifiques Métiers de l'artisanat, tome 1, éditions Michel Lafon
- 1998 : L'Argent par les fenêtres, TF1 Éditions
Notes et références
- ↑ (fr) Raphaëlle Bacqué, « Jean-Pierre Pernault, tête de turc des grévistes », Le Monde, 25 novembre 2007
- ↑ (fr) Alain Thorens, « 10 juin 2003, 13 heures : le Journal de TF1 pris en otage pas les usagers » sur Acrimed, 16 juin 2003
- ↑ La bonne soupe : Comment le '13 heures' de TF1 a contaminé l'info, Isabelle Roberts, Raphaël Garrigos, Laurent Lolmède, Les Arènes, 2006, ISBN 291248569X, 9782912485694
- ↑ Histoire générale de la radio et de la télévision en France, Christian Brochand, Comité d'histoire de la radiodiffusion (France), La Documentation Française, 2006, ISBN 2110056134, 9782110056139, p. 219.
- ↑ a et b Entretien avec Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts
- ↑ La nuit et l'été : rapport sur la culture à la télévision, Catherine Clément, Seuil, 2003, p. 11.
- ↑ « Le 13 h selon Jean-Pierre Pernaut », Le Pelerin Magazine, n°6355, 16 septembre 2004.
- ↑ Télérama, 9 décembre 1998.
- ↑ Ignacio Ramonet, La tyrannie de la communication, Galilée, 1999, p. 120.
- ↑ http://lemediascope.fr/?p=7789
- ↑ Virginie Spies, François Jost, La télévision dans le miroir, L'Harmattan, 2004 ISBN 2747563294, 9782747563291, p. 77.
- ↑ 1788 : essai sur la maldémocratie, Roger-Gérard Schwartzenberg, Fayard, 2006, p. 261
- ↑ « Bon anniversaire, TF1 ! », Le Monde diplomatique, 4 avril 2007
- ↑ Technikart, septembre 2008
- ↑ Le Canard Enchaîné, 2ème semaine, décembre 2006.
- ↑ « Nice, en bas à droite », 29 février 2008.
- ↑ « J’étais particulièrement choqué de constater le curieux sens de la déontologie de ce journaliste, qui participe à des rallyes aux frais du Conseil Général des Alpes-Maritimes. Le comportement de Jean-Pierre Pernaut est d’autant plus condamnable qu’il anime une émission télévisée dénommée Combien ça coûte durant laquelle il ne cesse de dénoncer les dépenses inconsidérées et la mauvaise utilisation des deniers publics. Il semble ainsi le plus mal placé pour donner des leçons. » « Dérapage incontrôlé au Conseil Général des Alpes Maritimes », 22 décembre 2006.
- ↑ Le Patriote, 12 janvier 2007, p. 4
- ↑ Voir notamment « Exclusif : les 40 ans du journal de Jean-Pierre Pernaut », 23 février 2008 et « Un midi au JT : Jean-Pierre Pernaut viole les consignes de sa direction », 13 décembre 2007.
- ↑ « Où on fait un rêve de Jean-Pierre Pernaut », 18 novembre 2007
- ↑ Groland, l'esprit canaille : « le 20h20, pastiche du journalisme de proximité qui puisait sa ressource dans les fonds de terroir des actus régionales de France 3 et du 13 heures de Jean-Pierre Pernaut. »
- ↑ Le Parisien, 30 Mai 2008.
- ↑ Raphaëlle Bacqué, « Jean-Pierre Pernault, tête de turc des grévistes », Le Monde, 25 novembre 2007
- ↑ Étude Médiamétrie-Médiamant, menée sur des téléspectateurs de 15 ans et plus, période du 30 août 2004 au 1er décembre 2005.
- ↑ « Ma mère tenait une pharmacie à Quevauvillers », dans l'interview citée plus bas pour femina.fr
- ↑ Cité dans l'interview pour femina.fr
- ↑ Intoxication - 45 personnes, dont Jean-Pierre Pernaut, hospitalisées, article de LCI mentionnant la participation de Jean-Pierre Pernaut à la Fun Cup d'avril 2008
- ↑ Jean-Pierre Pernaut : «La course auto, c'est une affaire de famille», interview par TV Mag concernant la participation de Jean-Pierre Pernaut au Trophée Andros de 2007
- ↑ Lans-en-Vercors – Jean-Pierre Pernaut au Trophée Andros : « La glace me grise », article du Dauphiné libéré, 9 janvier 2009
- ↑ Interview de Jean-Pierre Pernaut par Gaelle Guitard pour le site femina.fr, 2 novembre 2007. À propos de son attachement pour Amiens : « J’ai fait beaucoup de sport là-bas et notamment 15 ans de hockey sur gazon. On a été trois fois champions de France ! »
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