Armed Forces Security Agency

Armed Forces Security Agency

National Security Agency

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National Security Agency
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Sceau de la NSA
Période 4 novembre 1952
Pays États-Unis États-Unis
Allégeance Département de la Défense des États-Unis
Branche Intelligence Community
Type Service de renseignement
Rôle Renseignement d'origine électromagnétique
Taille + 38 000 personnes
Garnison Fort George G. Meade, Maryland
Ancienne dénomination Armed Forces Security Agency
Surnom SIGINT City
Crypto City
No Such Agency
Équipement Superordinateurs
Commandant Lieutenant général Keith B. Alexander (2005-...)

La NSA/CSS (National Security Agency/Central Security Service, ou « Agence de sécurité nationale / Service central de sécurité ») est un organisme gouvernemental des États-Unis, responsable de la collecte et de l'analyse de toutes formes de communications, aussi bien militaires et gouvernementales que commerciales ou même personnelles, par radiodiffusion, par Internet ou par tout autre mode de transmission. Le CSS est une agence qui loge dans les mêmes bureaux que la NSA et qui a été créée dans le but de coordonner les efforts des sections de cryptographie de la NSA et de l'armée américaine. Les deux agences ont aussi pour mission d'assurer la sécurité des communications (et donc des ordinateurs) du gouvernement américain.

Sommaire

Création

Blason de la NSA de 1963 à 1966.

La NSA est l'héritière des divers services américains d'écoute électronique (SIGINT) et de décryptage ayant existé jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui se montrèrent particulièrement efficaces en décryptant les codes allemands et japonais, notamment Enigma (en collaboration avec les Britanniques) et le code 97, dans le cadre de l'opération Magic, ainsi que le Projet VENONA, qui concernait le décryptage des codes soviétiques[1].

La NSA est le successeur de l'AFSA (Armed Forces Security Agency) du DoD (Département de la Défense américain), fondée le 20 mai 1949 sous le commandement direct du Joint Chiefs of Staff. Le 24 octobre 1952, le mémorandum Communications Intelligence Activities classifié top secret est présenté au Président Harry Truman, qui crée la NSA le 4 novembre 1952, par réorganisation de l'AFSA pour notamment lui permettre de travailler à la fois dans les domaines militaire et civil.

Les missions de la NSA sont définies par la National Security Council Intelligence Directive No.6, selon les besoins et ordres du Directeur du renseignement national (avant 2004, cette fonction était celle du Director of Central Intelligence). Bien qu'elle appartienne au Département de la Défense, la NSA agit pour l'ensemble de l'Intelligence Community.

Contrairement à la CIA, fondée de manière très officielle, la NSA est restée très secrète, et son existence ne fut officiellement reconnue qu'en 1957. Cet épisode fit gagner à la NSA son premier surnom, No Such Agency (« une telle agence n'existe pas ») par les journalistes.

Un IBM 7950 Harvest spécialement créé par la NSA ; il servit de 1962 à 1976 dans cette agence.

Activités

Après la Seconde Guerre mondiale, la NSA a obtenu systématiquement des principales entreprises de télégraphie (RCA global, ITT World Communications et Western Union) l'accès aux messages circulant par câble (opération SHAMROCK[2]). L'interception des télécommunication se faisait au départ par le collectage des copies papier de télégrammes, puis par la remise de bandes magnétiques ; elle se fait aujourd'hui par la connexion directe des centres d'émission aux circuits internationaux de communications[3].

Selon la commission Church du Sénat américain (1975), la NSA sélectionnait environ 150 000 messages par mois, sur un total de 6 millions de messages par mois, pour en faire un compte rendu (soit 1 message sur 40[3]). Des milliers de messages étaient transférés à d'autres agences de renseignement pour analyse[3]. Lew Allen, alors directeur de la NSA, reconnaissait le 8 août 1975, devant la commission Pike, que « la NSA [interceptait] systématiquement les communications internationales, les appels téléphoniques comme les messages câblés »[3], dont « des messages adressés à des citoyens américains ou émanant d'eux »[4].

Selon le journaliste Duncan Campbell, auteur d'un rapport pour le Parlement européen concernant le renseignement d'origine électromagnétique, « La NSA s'arrangea pour trafiquer les systèmes de cryptage vendus par Crypto AG, permettant ainsi aux agences UKUSA de lire le flux de messages diplomatiques et militaires codés de plus de cent trente pays. L'intervention secrète de la NSA se fit par l'intermédiaire du propriétaire-fondateur de la compagnie, Boris Hagelin, et consistait en visites périodiques de « consultants » américains travaillant pour la NSA », dont Nora L. Mackhabee[5].

Le CSS (Central Security Service) a été créé en 1972 pour promouvoir la collaboration entre la NSA et les services cryptographiques des forces armées des États-Unis. Depuis 1972, le directeur de la NSA est aussi directeur du CSS. Au sein du Département du Commerce, l’Office of Executive Support est chargé de disséminer à des firmes clés l'information obtenue à travers les agences de renseignement américaines[6].

La NSA, avec divers autres pays anglo-saxons, alliés dans le cadre du traité UKUSA, est à l'origine du système d'espionnage des communications Echelon. Depuis les années 1980, ce système est la principale source de renseignements de la NSA. Elle a été accusée, notamment à la suite d'un rapport de Duncan Campbell pour le Parlement européen, de s'occuper aussi d'espionnage industriel (ayant notamment fait échouer deux contrats Airbus).

Le IVe amendement de la Constitution des États-Unis et le Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA) de 1978 interdisent aux agences gouvernementales d'espionner un citoyen américain sans mandat.

Cependant, il est parfois difficile de déterminer, avec un système mondial automatisé d'interception comme Echelon, si une communication est destinée ou non à un citoyen américain. Pour contourner le IVe amendement, il a souvent été dit que la NSA pourrait demander à ses alliés étrangers les renseignements désirés sur des citoyens américains, même si, en principe, ceci est aussi interdit depuis le FISA et contraire au traité UKUSA.

En 1991, 12 tonnes de cocaïne appartenant au cartel de Cali sont confisquées grâce à des informations fournies par la NSA[réf. nécessaire].

En 1994, lors des négociations du GATT entre les États-Unis et l'Union européenne, Echelon aurait été utilisé pour connaître la position des différents pays de l'Union européenne et la stratégie de la Commission européenne. En 1998, la NSA aurait profité de la mission de désarmement de l'ONU en Irak pour placer des systèmes d'interception et capter les communications irakiennes.

En 2005, sur ordre du président des États-Unis George W. Bush, elle a procédé à l'écoute d'une énorme quantité de conversations téléphoniques (ainsi que l'enregistrement d'informations comme la date et la durée des appels ou les numéros de téléphone impliqués), l'ordre n'étant, d'après certains, pas légalement valide[7]. Pour la première fois, ces écoutes concernaient des appels à l'origine ou à destination des États-Unis, ce qui les rendent potentiellement illégales d'après les lois américaines.

En juin 2009, la NSA subit à nouveau une enquête du Congrès des États-Unis sur ses pratiques d'écoute électronique : elle aurait intercepté, sans surveillance ou autorisation judiciaire, plusieurs appels téléphoniques et plusieurs courriels de citoyens américains[8].

En juillet 2009, la NSA a dévoilé un projet de construction, en Utah, d'un centre de traitement de données dont le coût final pourrait atteindre environ 1,6 milliard USD[9],[10].

Organisation

En dépit du fait qu'elle soit le plus grand employeur de mathématiciens, d'informaticiens et d'électroniciens au monde, qu'elle possède un grand nombre d'ordinateurs, et un budget colossal (évalué à environ 4 milliards de dollars en 1997), qui dépasse même celui de la CIA, l'agence a été remarquablement discrète jusqu'à récemment.

Selon certaines estimations, le quartier général de la NSA utilise à lui seul assez d'électricité pour alimenter quatre Earth Simulators (l'ordinateur le plus puissant connu à la date du 20 septembre 2002).

Quartier général

Quartier général de la NSA à Fort George G. Meade, Maryland, États-Unis (de 20 000 de 38 000 employés de la NSA y travaillent).

Le quartier général de la NSA est à Fort George G. Meade, 9800 Savage Road, Maryland, États-Unis, sur une base militaire de l'US Army à approximativement 16 kilomètres au nord-est de Washington, DC. La NSA emploie 20 000 personnes à Fort Meade. Elle a sa propre sortie sur l'autoroute Baltimore-Washington Parkway, indiquée par « NSA Employees Only » (« Réservée aux employés de la NSA »).

Ses outils

Collecte de renseignements

La NSA utilise des satellites d'interception des télécommunications qui s'interposent sur les relais télécoms civils et militaires pour collecter des informations d'ordre politique, économique et militaire. Ces informations sont acheminées vers des stations d'interceptions ROEM disséminées dans le monde et dont la station la plus connue est Menwith Hill en Angleterre. L'agence, qui est en relation avec l'US Navy, utiliserait un sous-marin de classe Seawolf pour espionner les lignes de communications immergées.

Analyse des renseignements

Superordinateurs

Pour décrypter les messages qu'elle capte, la NSA a besoin d'une puissance de calcul importante. C'est pourquoi elle dispose d'un grand nombre de superordinateurs.

Superordinateurs de la NSA (2002) [réf. nécessaire]
Type d'ordinateur Puissance (en gigaFlops)
Cray T3E-1200E LC1900 2 280
Cray T3E-900 LC1324 1 191,6
Cray SVI-18/576 (-4Q02) 1 152
SGI 2800/250-2304 1 152
HP SuperDome/552-512 1 130,5
Cray T3E-1350 LC800 1 080
SGI 3800/400-1064 851,2
Cray T3E-1200E LC540 648
Cray T3E-1200E LC540 648
Cray T3E-1200E LC540 648
Cray T3E-1200 LC404 484,8
Cray T3E-1200 LC284 340,8
Cray X1-6/192 (+1Q03) 1 966,08
Total 13 572,98

De par la nature secrète de la NSA, il est difficile de contrôler la véracité de ces informations.

La NSA et le logiciel libre

Dans le cadre de sa mission de sécurisation des ordinateurs du gouvernement des États-Unis, la NSA a contribué à plusieurs logiciels libres en fournissant plusieurs patches, notamment pour Linux (Security-Enhanced Linux) et OpenBSD.

Dans la culture populaire

La NSA est restée extrêmement discrète pendant son existence. Elle est cependant plus largement connue depuis la fin des années 1990, en même temps qu'Echelon. La NSA, la collaboration selon le pacte UKUSA et le réseau Echelon sont souvent mélangés et mal différenciés par le public.

Dans la fiction

La NSA est de plus en plus fréquemment citée dans des œuvres de fiction, remplaçant la CIA, peut-être trop célèbre, pour attirer le public. Toutefois, la plupart de ces œuvres exagèrent le rôle de la NSA, entre autres en négligeant le fait que la NSA ne s'occupe que du renseignement d'origine électromagnétique (SIGINT), et que c'est la CIA qui est chargée du renseignement humain (HUMINT) et des opérations clandestines.

  • Le film Les Experts (Sneakers, 1992), de Phil Alden Robinson, est un des premiers à évoquer des agents de la NSA. Elle est également mentionnée dans Will Hunting (1997).

Par la suite, les apparitions de la NSA deviennent très courantes. On peut citer parmi les plus marquantes :

  • Dans la bande dessinée XIII, la NSA est citée pour la première fois dans l'album Trois Montres d'argent (tome 11, 1995), mais, dirigée par son machiavélique directeur Frank Giordino, ses agents tiennent un rôle de premier plan à partir du tome 13 (1999).
  • En 1998, deux films, Ennemi d'État et Code Mercury, évoquent la NSA, sous une vision peu positive (l'agence apparaît hors de contrôle et cherche à tuer des personnes menaçant son travail de décryptage).
  • la série télévisée NUMB3RS où le personnage principal, le mathématicien Charlie Eppes, est lui-même consultant pour la NSA.
  • la série télévisée 24 heures chrono (saison 2, 2002).
  • le film Meurs un autre jour, où Halle Berry interprète un agent de la NSA (2002).
  • le roman de science-fiction de Dan Brown, Forteresse Digitale, qui implique la section de cryptologie de la NSA.
  • le film XXX où Vin Diesel interprète Xander Cage, un agent atypique de la NSA (2002).
  • la série de jeux vidéos Splinter Cell (à partir de 2003)
  • la série télévisée Jake 2.0 (à partir de 2003) où Jake travaille pour la NSA. Bien que ce soit de la pure fiction, on y retrouve la NSA et son siège.
  • la série télévisée 7 jours pour agir , où le héros voyage dans le temps.
  • la série télévisée Prison Break, où un analyste de la NSA récupère une conversation téléphonique de la présidente Caroline Reynolds avec son frère Terrence Steadman.
  • la série télévisée Commander in Chief, où la NSA apparait quelques fois auprès du personnage principal, la présidente fictive des Etats-Unis, elle est aussi très souvent mentionnée au cours des 18 épisodes de la série.
  • Dans le jeu vidéo 007 : Quitte ou double l'agent Mya Starling est un agent de la NSA.
  • le jeu vidéo Deus ex où l'on peut trouver bon nombre de référence à la NSA.
  • le roman Phaenomen de Erik L'Homme, dans lequel se trouvent des extraits du Monde sous surveillance, par Phil Riverton (Auteur et oeuvre imaginaire mais informations bien réelles).
  • la série télévisée Stargate SG-1, où il est souvent fait référence aux satellites de la NSA utilisés pour rechercher des Goa'uld cachés sur Terre.
  • la série télévisée Chuck, où Chuck Bartowski est accompagné par John Casey, un agent de la NSA.
  • Dans la série télévisée Le Retour de K2000 (Knight Rider 2008), le Centre de Knight Indsutries Recherches et Développement a de nombreuses relations avec la NSA (bases de données par exemple), notamment avec le projet K.A.R.R. Aussi, l'agent Carrie Rivai a pour père un agent à la de retraite de la NSA
  • Dans le jeu video Perfect Dark Trent Easton est le directeur de la NSA, il est chargé de protéger le président des USA.

Surnoms

La NSA a reçu un grand nombre de surnoms, en particulier dus à sa très grande discrétion :

  • SIGINT City, sobriquet couramment utilisé dans le monde du renseignement américain ;
  • Crypto City (« ville » de la cryptologie) ;
  • The Puzzle Palace, titre du premier livre jamais publié sur la NSA (de James Bamford, en 1982) ;
  • No Such Agency (« Une telle agence n’existe pas ») ;
  • Never Say Anything (« Ne jamais rien dire » ou « Ne dites rien »).

Notes et références

  1. (en) Liste des organismes ayant précédé la NSA
  2. Duncan Campbell, Surveillance électronique planétaire, éd. Allia, 2001 (traduction du rapport IC 2000 pour le STOA), p. 36
  3. a , b , c  et d Duncan Campbell, op. cit., p.37
  4. Duncan Campbell, op. cit., p. 38
  5. Duncan Campbell, Surveillance électronique planétaire, éd. Allia, 2001 (traduction du rapport IC 2000 pour le STOA), §257, p. 148
  6. Claude Delesse, Du réseau Echelon à la « révolution des affaires de renseignement » aux États-Unis, site du Ministère des Affaires étrangères français.
  7. (en) James Risen et Eric Lichtblau, « Bush Lets U.S. Spy on Callers Without Courts », dans The New York Times, 16 décembre 2005 
  8. (en) James Risen et Eric Lichtblau, « E-Mail Surveillance Renews Concerns in Congress », dans The New York Times, 16 juin 2009 [texte intégral (page consultée le 26 juin 2009)] 
  9. (en) Rich Miller, « NSA Plans $1.6 Billion Utah Data Center », dans Data Center Knowledge, 1er juillet 2009 [texte intégral (page consultée le 22 juillet 2009)] 
  10. (en) By Matthew D. LaPlante, « New NSA center unveiled in budget documents », dans The Salt Lake Tribune, 2 juillet 2009 [texte intégral (page consultée le 22 juillet 2009)] 

Voir aussi

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