- Parti démocratique (Serbie)
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Parti démocratique
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Données clés Cyrillique Демократска странка Latin Demokratska stranka Présentation Fondation 1919
1990 (refondation)Chef Boris Tadić Représentation Parlementaires Orientations Idéologie Social-démocratie Affiliation internationale Internationale socialiste Affiliation européenne Parti socialiste européen Couleurs bleu et jaune Informations Siège Krunska 69, Belgrade Site web www.ds.org.rs Le Parti démocratique (en serbe : Демократска странка et Demokratska stranka) est un parti politique serbe, membre observateur du Parti socialiste européen et membre de plein droit de l'Internationale socialiste. Il se présente comme l'héritier et le continuateur de l'ancien Parti démocratique du royaume de Yougoslavie, créé en 1919 et dissous en 1945[1].
C'est le parti de l'actuel président de la République de Serbie Boris Tadić et de l'ancien Premier ministre serbe et maire de Belgrade Zoran Đinđić, assassiné le 12 mars 2003. Avec 64 députés sur 250, il est actuellement le second parti en sièges du Parlement de Serbie, après le Parti radical serbe de Vojislav Šešelj [2]. Il détient actuellement douze portefeuilles ministériels, dont ceux des finances, de la défense, de la justice et des Affaires étrangères, dans le Gouvernement de Serbie présidé par Vojislav Koštunica. Suite à la démission du gouvernement, consécutive à la crise politique provoquée par l'indépendance unilatérale du Kosovo, le Parti démocratique fait partie de la coalition « Pour une Serbie européenne » (en serbe : За европску Србију et Za evropsku Srbiju) aux élections législatives anticipées qui doivent avoir lieu le 11 mai 2008[3].
Sommaire
Histoire
Yougoslavie
Fondation
Le Parti démocratique (DS) a été créé le 16 février 1919 à Sarajevo, après la formation du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes. Il est né de la fusion du Parti radical autonome avec des partis croates et slovènes ; cette alliance créa le Parti démocratique, dans la ligne de pensée du social-libéralisme. Le premier président du parti fut Ljubomir Davidović (1863-1940), qui, en 1901, avait été un des fondateurs du Parti radical autonome et qui l'avait dirigé à partir de 1912[4] ; qui était aussi président de l'Assemblée nationale (en serbe : Народна скупштина et Narodna skupština) et maire de Belgrade[1].
Ljubomir Davidović fut premier ministre en 1919 et 1920, le Parti démocratique remportant le plus grand nombre de voix 19,9 % aux élections de 1920[5] ; Davidović occupa une nouvelle fois ce poste de mai à juillet 1924 ; aux élections de 1927, qui furent les dernières élections libres du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, le Parti démocratique obtint 16,5 % des voix, contre 31,9 % pour le Parti national radical[5]. Le 6 janvier 1929, le roi Alexandre Ier de Yougoslavie abolit la constitution et exerça le pouvoir en monarque absolu, changeant le nom du pays en celui de Royaume de Yougoslavie[6]. Ljubomir Davidović devint alors un des chefs de l'opposition[4].
Après la mort de Davidović, en 1940, Milan Grol (1876-1952) lui succéda à la tête du Parti démocratique[1]. Grol, qui avait été député de 1925 à 1929 et ministre de l'Éducation en 1928 et 1929, exerça ensuite diverses fonctions ministérielles, dont celle de ministre des Affaires étrangères (de juin à août 1943) et celle de vice-Premier ministre (de mars à août 1945)[7].
En 1941, le Royaume de Yougoslavie fut occupé par les puissances de l'Axe. La plupart des chefs du Parti démocratique se réfugièrent alors en Angleterre. Ceux qui restèrent en Serbie se battirent contre l'occupant, soit dans le camp des tchetniks de soit avec les Partisans communistes de Tito.
En 1945, le Parti appela au boycott des premières élections de la nouvelle République fédérale socialiste de Yougoslavie. Après les élections, le parti fut dissous par les communistes et ses membres furent poursuivis, notamment Milan Grol, qui fut arrêté et condamné à une lourde peine de prison[1].
Refondation
Fin 1989, un groupe de 13 intellectuels, qui pensaient qu'il était possible de transformer la Yougoslavie communiste en une démocratie à l'Occidentale, décida de refonder l'ancien Parti démocratique. Ce comité fondateur tint une première conférence de presse le 11 décembre 1989, dans laquelle il affirmait son intention de recréer l'ancien parti et invitait tous les citoyens favorables à la démocratie à se joindre à cette entreprise. Parmi les treize signataires de cette première déclaration figuraient Kosta Čavoški, professeur de droit à l'université de Belgrade, l'écrivain Milovan Danojlić, mais aussi Zoran Đinđić, qui était docteur en philosophie, le poète et dissident Gojko Đogo, l'économiste Vladimir Gligorov, le sociologue Slobodan Inić et le journaliste Marko Janković. Vojislav Koštunica, Dragoljub Mićunović, l'écrivain Borislav Pekić, le philosophe Miodrag Perišić, le juriste Radoslav Stojanović et poète Dušan Vukajlović faisaient également partie de ce comité[8]. Fin décembre 1989, ils étaient rejoints par neuf autres personnalités de premier plan : Vida Ognjenović, écrivain et directrice de théâtre, Ljubomir Tadić, philosophe, père du président Boris Tadić, Mirko Petrović, Đurđe Ninković, Nikola Milošević, écrivain et philosophe, Aleksandar-Saša Petrović, réalisateur et auteur du film J'ai même rencontré des tziganes heureux, Aleksandar Ilić, professeur de littérature à l'université de Belgrade, Vladan Vasilijević, spécialiste de droit criminel, et Zvezdana Popović.
L'assemblée fondatrice se réunit dans la salle du Dom omladina à Belgrade 3 février 1990. Elle désigna Dragoljub Mićunović comme premier président du parti[9].
Les années 1990
En 1990, le Parti démocratique participa aux premières manifestations anti-gouvernementales et, aux élections législatives du 9 décembre 1990, les premières élections libres depuis 1945, il obtint 374 887 voix, soit 3,8 % des suffrages[2], ce qui lui valut 7 sièges de députés sur 176 candidats présentés[1]. En revanche, quelques jours avant les élections, un groupe de dix membres, conduits par l'académicien Nikola Milošević, quitta le parti pour créer le Parti libéral serbe.
Début 1992, le Parti démocratique lança une pétition demandant la démission du président Slobodan Milošević. En trois mois, cette pétition recueillit environ 840 000 signatures[10]. Aux élections législatives de 1992, provoquées par la dissolution de la République fédérale socialiste de Yougoslavie, le parti démocratique obtint 196 347 voix, soit 4,16 % des suffrages, ce qui lui permit d'envoyer 6 députés au Parlement. Mais un certain nombre de désaccords existaient au sein du parti, notamment au sujet de la question nationale dans l'ex-Yougoslavie. Dans le contexte de la guerre de Croatie, commencée en août 1991, et de la guerre de Bosnie, commencée en avril 1992, certains dirigeants du parti considéraient que la question nationale ne constituait pas un problème de fond, qu'il s'agissait surtout d'une manipulation politique servant les intérêts des hiérarchies locales. Pour d'autres, comme Vojislav Koštunica, il s'agissait au contraire d'une question fondamentale, engageant la survie de la nation serbe. D'autre part, le Mouvement démocratique de Serbie (DEPOS), une coalition politique, avait été créée pour rassembler les forces d'opposition au régime en place. Pour le Parti démocratique, la question se posait de savoir s'il allait rejoindre ou non le Mouvement ; le Congrès de juin 1992 décida de maintenir le parti à l'écart de la coalition[10]. Vojislav Koštunica quitta le parti[10] et, en juillet 1992, il créa le Parti démocratique de Serbie, entraînant avec lui des personnalités importantes, comme Vladeta Janković, Đurđe Ninković, Draško Petrović, Mirko Petrović et Vladan Batić. À élection présidentielle anticipée du 20 décembre 1992, provoquée par les crises politiques que traversait le pays, le Parti démocratique, comme d'autres partis d'opposition, soutint la candidature de l'homme d'affaire Milan Panić, ce qui n'empêcha pas Slobodan Milošević de se faire réélire.
Le Parti démocratique participa également aux élections législatives anticipées du 19 décembre 1993. Avec 497 582 voix (11,6 % des suffrages), il enregistrait une nette progression ; ce succès lui permit de remporter 29 sièges au Parlement. Mais au même moment, des rivalités se jouaient à l'intérieur du parti. Au Congrès de janvier 1994, Dragoljub Mićunović fut écarté de la présidence et remplacé par Zoran Đinđić. Mićunović quitta alors le parti et, avec un groupe d'intellectuels de premier plan, il créa le Centre pour la démocratique, une organisation non-gouvernementale, qui avait comme but de favoriser le développement de la société civile et l'éducation civique, en vue de préparer des réformes politiques et sociales et, en 1996, il créa le Centre démocratique, un nouveau parti dont il fut élu président. De son côté, Đinđić fut élu maire de Belgrade le 21 février 1997, après plusieurs semaines de manifestations et de marches pacifiques qui fustigeaient les fraudes électorales de Slobodan Milošević et de ses amis ; il devenait ainsi le premier maire non communiste de la capitale serbe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Influence dans la République serbe de Bosnie
Les années 2000
Actualité
Dernières élections
Élections à venir
Organisation
Adhérents
En mars 2007, le Parti démocratique comptait 130 833 adhérents, dont 42 547 femmes, 88 286 hommes et 35 405 membres de la Jeunesse démocratique[11]. Ils étaient regroupés dans 24 comités de districts, 4 comités urbains (Belgrade, Kragujevac, Niš et Novi Sad) et 183 comités municipaux[11].
Politique et programme
Pour les élections législatives de 2007, le programme du Parti démocratique, intitulé « Pour une vie meilleure » (en serbe : За бољи живот et Za bolji život), faisait état de 9 valeurs (ou ensemble de valeurs) centrales : la liberté, la justice, l'égalité politique et juridique, la solidarité et la justice sociale, la responsabilité, la sécurité, la culture, la créativité et la tolérance[12].
Notes et références de l'article
- (sr) Koreni Demokratske stranke sur http://www.ds.org.rs, Site officiel du Parti démocratique. Consulté le 6 avril 2008
- (sr) Izveštaj o rezultatima izbora za narodne poslanike u Narodnoj skupštini Republike Srbije održanih 21. januara 2007. godine. sur http://www.rik.parlament.sr.gov.yu, Site officiel du Parlement de Serbie. Consulté le 6 avril 2008
- (sr)[PDF] Lista kandidata "Za evropsku Srbiju - Boris Tadić" predata Republičkoj izbornoj komisiji sur http://www.ds.org.rs, Site officiel du Parti démocratique. Consulté le 6 avril 2008
- Dušan T. Bataković, Histoire du peuple serbe, L'Âge d'Homme, 2005, ISBN 2-8251-1958-X, p. 281
- Dušan T. Bataković, Histoire du peuple serbe, L'Âge d'Homme, 2005, ISBN 2-8251-1958-X, pp. 286 à 288
- Dušan T. Bataković, Histoire du peuple serbe, L'Âge d'Homme, 2005, ISBN 2-8251-1958-X, p. 294
- (en) Milan Grol, in The List of the Ministers for Foreign Affairs since the Forming of the First Government in 1811 to This Day sur http://www.mfa.gov.rs, Site officiel du Ministère des Affaires étrangères de la République de Serbie. Consulté le 7 avril 2008
- (sr) Obnova Demokratske stranke sur http://www.ds.org.rs, Site officiel du Parti démocratique. Consulté le 23 avril 2008
- (sr) 199O-91 sur http://www.ds.org.rs, Site officiel du Parti démocratique. Consulté le 23 avril 2008
- (sr) 1992-93 sur http://www.ds.org.rs, Site officiel du Parti démocratique. Consulté le 23 avril 2008
- (sr) DS u brojkama sur http://www.ds.org.rs, Site officiel du Parti démocratique. Consulté le 23 avril 2008
- (sr)[PDF] За бољи живот sur http://www.ds.org.rs, Site officiel du Parti démocratique, 2006. Consulté le 23 avril 2008
Voir aussi
Articles connexes
Liens et documents externes
- (sr) Site officiel
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