Parlement de Rouen

Parlement de Rouen

Parlement de Normandie

Lancien siège du parlement de Normandie à Rouen

Le parlement de Normandie, quon appelait aussi parlement de Rouen, parce quun édit royal l'avait institué dans cette ville, alors que son prédécesseur l'échiquier de Normandie pouvait se tenir dans différentes villes de cette province.

Sommaire

Histoire

Un arrêté du parlement de Normandie de 1787.

Érigée en cour souveraine et rendue sédentaire à Rouen par Louis XII, le nom de cette cour fut changé d’« échiquier » en celui de « parlement » par François Ier à son avènement en 1515.

Le parlement de Rouen comprenait dans son ressort les sept grands bailliages de Normandie de Rouen, Caudebec-en-Caux, Évreux, Les Andelys, Caen, Coutances et Alençon

Il était alors composé de quatre présidents, dont le premier et le troisième étaient clercs et les deux autres laïcs, de treize conseillers clercs et de quinze conseillers laïcs, de deux greffiers, lun pour le civil, lautre pour le criminel, dun huissier audiencier et six autres huissiers, et de deux avocats généraux et dun procureur général. Suivant les lettres de lan 1507 accordées par Louis XII, larchevêque de Rouen et labbé de Saint-Ouen étaient conseillers dhonneur nés au parlement.

Lorsque la cour de léchiquier fut rendue perpétuelle, elle fut divisée en deux chambres, lune pour juger le matin et lautre pour laprès-midi. Cette seconde chambre a ensuite été appelée la première des enquêtes. La chambre de la Tournelle, chargée des affaires criminelles, fut bâtie en 1519 et la chambre des vacations ne sera établie quen 1547. Jusquau le 1er octobre 1506, le parlement de Normandie tint ses séances au château de Rouen puis, ensuite, dans la palais dont la construction avait été commencée dès 1499 et qui ne fut pourtant achevé que longtemps après.

Plusieurs rois de France ont tenu des lits de justice au parlement de Normandie. Charles VIII en tint un le 27 avril 1485 et y confirma les privilèges de la Normandie. Louis XII y vint accompagné des principaux officiers de sa cour le 24 octobre 1508. Le 2 août 1517, François Ier y tint, accompagné du chancelier Duprat et de plusieurs officiers de sa cour, un lit de justice. Quelques jours après, le dauphin vint au parlement, on lui rendit les mêmes honneurs quau roi même, ainsi que François Ier lavait ordonné. Au mois de janvier 1518, il accorda au parlement de Normandie les mêmes privilèges dont jouissait celui de Paris, et, par un autre édit du mois de février suivant, il lui accorda une exemption temporaire de larrière-ban.

Le 8 octobre 1550, Henri II tint lit de justice au parlement de Rouen, accompagné de cardinaux, du roi Henri II de Navarre, de plusieurs ducs, du connétable Anne de Montmorency, de lamiral, du duc de Longueville, du chancelier Olivier, et de plusieurs autres seigneurs. Charles IX sy fit déclarer majeur, étant accompagné du chancelier Michel de L'Hospital.

En 1523, François Ier accorda au parlement lexemption de la gabelle et ordonna quil serait délivré, à chacun de ses officiers et à sa veuve, autant de sel quil en faudrait pour sa maison, sans en fixer la quantité, en payant seulement le prix du marchand, à condition de ne pas abuser de ce privilège.

En 1540, le chancelier Guillaume Poyet ayant indisposé le roi contre le parlement de Rouen, celui-ci fut interdit. Des commissaires furent nommés pour la Tournelle, et un président et douze conseillers envoyés à Bayeux, pour rendre la justice aux sujets de la basse-Normandie jusquà ce que le roi lève son interdiction ; et voulant donner aux officiers de cette cour une marque de la satisfaction quil avait de leur conduite, en juin 1542, il leur rendit, par un édit, lexemption de larrière-ban de 1518 générale et perpétuelle.

La ville de Rouen, favorable à la Ligue catholique, se souleva contre Henri IV. En février 1589, le nouveau roi transféra par un édit du mois le parlement de Normandie dans la ville de Caen qui lui était resté fidèle[1]. Le 20 juin 1589, les magistrats, menés par Claude Groulart, font leur entrée dans la ville. Il siège dans l'auditorium de théologie de l'université de Caen, puis dans la grande salle du couvent des Cordeliers[2]. Une fois la paix rétablie, le Parlement fut finalement rétabli à Rouen par un autre édit en date du 8 avril 1594, malgré les efforts des échevins caennais pour le conserver dans leur ville. Interdit à nouveau de fonctions en 1639, pour ne sêtre pas assez fortement opposé à la révolte des va-nu-pieds, il fut remplacé par des commissaires du parlement de Paris jusquà son rétablissement par un édit de janvier 1641.

En 1560, le parlement de Normandie fut supprimé avec les autres parlements de province avant dêtre rétabli au mois de juin 1568 par Charles IX. En avril 1545, François Ier établit une chambre criminelle chargée juger les affaires touchant les protestants qui fut remplacée par une chambre de lédit, en vertu de lexécution de lédit de Nantes davril 1598, à son tour supprimée en janvier 1685 avec lédit de Fontainebleau. Composée à lépoque de 57 conseillers et de deux présidents, un édit du mois de juillet 1680 créa une seconde chambre des enquêtes, à la suite de quoi le parlement de Rouen fut composé, jusquà la Révolution, de cinq chambres, la grand-chambre, la Tournelle, deux chambres des enquêtes et la chambre des requêtes du palais.

Cest au parlement de Normandie que se tinrent depuis 1728 les assemblées générales des députés des différentes cours et autres notables pour les affaires publiques, comme pour les besoins des hôpitaux et autres nécessités.

Organisation

La salle de lÉchiquier dans le château de Caen.

La grand-chambre était composée du premier président et deux autres présidents à mortier, trois conseillers dhonneur nés, qui étaient larchevêque de Rouen, labbé de Saint-Ouen et le marquis de Pont-Saint-Pierre. Il y avait aussi quelquefois dautres conseillers dhonneur, tels que lévêque de Sées ; outre ces conseillers dhonneur, il y avait vingt-huit autres conseillers, dont huit clercs et vingt laïcs.

La Tournelle se composait de trois présidents à mortier, de six conseillers de la grand-chambre, de six de la première des enquêtes et autant de la seconde, lesquels changeaient à tous les appels des bailliages. Chaque chambre des enquêtes se composait de deux présidents à mortier et de vingt-huit conseillers, entre lesquels il y en a neuf clercs, distribués dans les deux chambres. La chambre des requêtes du palais se composait de deux présidents et de onze conseillers. Il y avait un greffier en chef du parlement et quatre notaires secrétaires du roi près ce parlement, un greffier des affirmations, un greffier de la Tournelle, un greffier pour chaque chambre des enquêtes et aux requêtes du palais un greffier en chef et un commis greffier. Le parquet se composait de deux avocats généraux et dun procureur général et neuf substituts, qui faisaient la fonction davocats du roi aux requêtes du palais. Les huissiers du parlement étaient au nombre de huit, sans compter le premier huissier ; il y avait en outre trois huissiers aux requêtes. Il y avait plus de cent avocats et cinquante-six procureurs.

La chancellerie près le parlement de Rouen fut établie par édit du mois davril 1499, lors de létablissement de léchiquier, en cour souveraine et sédentaire à Rouen et loffice de garde des sceaux fut donné au cardinal dAmboise. Son neveu Georges II d'Amboise, cardinal et archevêque de Rouen, lui succéda à cet office. Au mois doctobre 1701, une chancellerie près la cour des aides fut créée qui, par un autre édit du mois de juin 1704, fut unie à celle du parlement. Elle se composait dun garde des sceaux, de quatre secrétaires du roi audienciers, de quatre contrôleurs, de deux secrétaires du roi, receveurs et payeurs des gages, huit référendaires, sept gardes minutes et trois huissiers.

Notes

  1. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 2-7242-0785-8 ), p. 367
  2. Célestin Hippeau, L'abbaye de Saint-Étienne de Caen, 1066-1790, Caen, A. Hardel, 1855, pp. 200201

Sources

Références

  • Amable Floquet, Histoire du parlement de Normandie, 7 volumes, Rouen, Édouard Frère, 1840-1842
  • Olivier Chaline, Godart de Belbeuf : le parlement, le roi et les Normands, Luneray, Bertout, 1996, (ISBN 2867432502)
  • Nicolas Plantrou (dir.), Du Parlement de Normandie à la Cour d'appel de Rouen 1499-1999 : Ve centenaire du Parlement de Normandie, Rouen, 1999 (ISBN 2-9514177-0-5) 

Articles connexes

  • Portail de la Normandie Portail de la Normandie
  • Portail du droit Portail du droit
Ce document provient de « Parlement de Normandie ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Parlement de Rouen de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Parlement de normandie — L’ancien siège du parlement de Normandie à Rouen Le parlement de Normandie, qu’on appelait aussi parlement de Rouen, parce qu’un édit royal l avait institué dans cette ville, alors que son prédécesseur l échiquier de Normandie pouvait se tenir… …   Wikipédia en Français

  • ROUEN (FAÏENCE DE) — ROUEN FAÏENCE DE La ville de Rouen se glorifie d’avoir abrité le premier grand maître faïencier français Masséot Abaquesne qui y est cité dès 1526 comme habitant de la paroisse Saint Vincent. Il dirigeait une importante entreprise sise rue… …   Encyclopédie Universelle

  • Parlement de Normandie — L’ancien siège du parlement de Normandie à Rouen Un arr …   Wikipédia en Français

  • Parlement de Tours — On appelle Parlement de Tours la fraction des parlementaires du parlement de Paris restés fidèles au roi et qui siégèrent à Tours de juin 1589 à avril 1594. En effet, en 1589, Paris était aux mains de la Ligue. Pour y échapper, Henri III convoqua …   Wikipédia en Français

  • Rouen Rive Droite — Rouen 49°26′24″N 1°5′38″E / 49.44, 1.09389 Rouen …   Wikipédia en Français

  • Rouen Rive Gauche — Rouen 49°26′24″N 1°5′38″E / 49.44, 1.09389 Rouen …   Wikipédia en Français

  • PARLEMENT — L’institution parlementaire a des origines lointaines. L’Islande, avant l’an 1000, la Sicile, en 1130, avaient créé un Parlement. Mais c’est en Angleterre, aux environs de 1300, que prend naissance ce qui devait constituer par la suite le modèle… …   Encyclopédie Universelle

  • Parlement de Grenoble — Parlement du Dauphiné Blason du Dauphiné à partir de 1349 Le Parlement du Dauphiné ou Parlement de Grenoble, est une cour souveraine de justice sous l ancien régime français. Sommaire …   Wikipédia en Français

  • Parlement du dauphiné — Blason du Dauphiné à partir de 1349 Le Parlement du Dauphiné ou Parlement de Grenoble, est une cour souveraine de justice sous l ancien régime français. Sommaire …   Wikipédia en Français

  • Rouen — Pour les articles homonymes, voir Rouen (homonymie). 49° 26′ 38″ N 1° 06′ 12″ E …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1295231 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”