- Ouvrage de Métrich
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Ouvrage de Métrich
Tourelle de 135 du bloc 11 de Métrich vue en septembre 2004.Type d'ouvrage Gros Ouvrage d'artillerie Secteur
└─ sous-secteursecteur fortifié de Thionville
└─ sous-secteur d'ElzangeNuméro d'ouvrage A 17 Année de construction 1930-1935 Régiment 167e RIF et 151e RAP Nombre de blocs 12 Type d'entrée(s) Entrée des munitions (EM)
+
Entrée des hommes (EH)Effectifs 769 hommes et 26 officiers Coordonnées
Localisation de l'ouvrageL'ouvrage de Métrich est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé sur la commune de Kœnigsmacker, dans le département de la Moselle.
C'est un gros ouvrage d'artillerie, comptant douze blocs. Construit entre 1930 et 1935, il a été épargné par les combats de juin 1940, avant d'être réutilisé par les Allemands jusqu'en 1944. C'est le troisième plus gros ouvrage de la Ligne, après le Hackenberg et le Hochwald.
Sommaire
Position sur la ligne
Faisant partie partie du sous-secteur d'Elzange dans le secteur fortifié de Thionville, l'ouvrage de Métrich, portant l'indicatif A 17, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre les casemates d'intervalle de Métrich Sud (C 51) au nord-ouest et du Bois-de-Koenigsmacker (C 52) au sud-est, à portée de tir des canons des gros ouvrages du Galgenberg (A 15) au nord-ouest et du Hackenberg (A 19) au sud-est[1].
Description
L'ouvrage est composé en surface de dix blocs de combat et de deux blocs d'entrée, avec en souterrain des magasins à munitions (un M 1 et plusieurs M 2), une usine (avec quatre groupes électrogènes SGCM de 225 chevaux) et une caserne, le tout relié par des galeries profondément enterrées.
- Bloc 1 : casemate d'artillerie flanquant vers le nord-ouest avec trois créneaux pour canon de 75 mm modèle 1932 et deux cloches GFM (guetteur fusil-mitrailleur, dont une sert d'observatoire avec un périscope, indicatif O 24).
- Bloc 3 : casemate d'infanterie flanquant vers le nord-ouest avec une tourelle de mitrailleuses, un créneau mixte pour JM/AC 37 (jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 37 mm), un autre créneau pour JM et deux cloches GFM.
- Bloc 4 : bloc d'infanterie avec une tourelle de mitrailleuses.
- Bloc 5 : bloc d'artillerie avec une tourelle de 81 mm et deux cloches GFM.
- Bloc 7 : bloc observatoire avec une cloche VDP (vue directe et périscopique, indicatif O 22) et une cloche GFM.
- Bloc 8 : bloc mixte avec une tourelle de 75 mm modèle 1933, un créneau mixte pour JM/AC 37, un autre créneau pour JM et deux cloches GFM.
- Bloc 10 : bloc d'artillerie avec une tourelle de 75 mm modèle 1933 et une cloche LG (lance-grenades).
- Bloc 11 : bloc d'artillerie avec une tourelle de 135 mm, une cloche LG et une cloche GFM (servant d'observatoire, indicatif O 21).
- Bloc 14 : casemate cuirassée avec trois cloches GFM.
- Bloc 15 : casemate d'artillerie flanquant vers le sud-est avec deux créneaux pour mortier de 81 mm et deux cloches GFM (dont une servant d'observatoire, indicatif O 23).
- Entrée des munitions : de plain-pied, armée avec un créneau mixte pour JM/AC 37, un autre créneau pour JM et deux cloches GFM.
- Entrée des hommes : en plan incliné légèrement descendant, armée avec un créneau mixte pour JM/AC 37, un autre créneau JM et deux cloches GFM[2].
Équipage
La garnison théorique de l'ouvrage était de 769 hommes de troupe et de 26 officiers, fournis principalement par le 167e RIF et le 151e RAP.
En juin 1940, les commandant sont les suivants :
- commandant de l'ouvrage : chefs de bataillon Toussaint puis Lauga ;
- commandant de l'artillerie : commandant Rouquet (22e batterie) ;
- commandant de l'infanterie : capitaine de Cordoue ;
- commandant le génie : lieutenant Haffner ;
- bloc 1 : lieutenant Mury ;
- bloc 4 : sous-lieutenant Thil ;
- bloc 5 : sous-lieutenant Girard ;
- bloc 8 : lieutenant Laurent ;
- bloc 10 : lieutenant Martel ;
- bloc 11 : lieutenant Bourgery ;
- bloc 15 : lieutenant Lejeune[2].
Historique
Article connexe : Histoire de la ligne Maginot.La mission principale de l'ouvrage était de couvrir la vallée de la Moselle. En 1940, les Allemands ayant percés dans les Ardennes et dans la Sarre, ordre est donné aux troupes d'intervalle de battre en retraite vers le sud à partir des 15 et 16 juin : les ouvrages du secteur se retrouvent encerclés dès le 17. Le Métrich n'est la cible d'aucune action allemande. Après la signature de l'armistice du 22 juin 1940, l'application du cessez-le-feu commence à 0 h 35 le 25 juin ; le commandant de l'ouvrage reçoit l'ordre d'évacuer le 2 juillet avec remise des installations intactes aux troupes allemandes, l'équipage étant emmené en captivité.
Entre 1943 et 1944, à cause des bombardements anglo-saxons sur l'Allemagne, les arrières de l'ouvrage (le M 1, l'usine et la caserne) sont transformés en bureaux et en usine souterraine. Des essais avec des charges creuses sont pratiqués sur les blocs[3].
En 1944, l'ouvrage est utilisé du 10 au 12 novembre par la 19. Volksgrenadier-Division allemande pour retarder la 90th Infantry Division américaine[4].
Article détaillé : Bataille de Metz.Situation actuelle
L'ouvrage est dans état de délabrement avancé, notamment en raison de la poussée de terrain constitué de gypse, provoquant la destruction des planchers et murs des galeries. Le magasin de munitions M 1 de l'ouvrage a été utilisé en 1986-1987 pour la culture souterraine de champignons.
Les deux entrées ainsi que les façades des blocs possédant des créneaux ont été recouvertes de remblais par l'armée.
Notes et références
- Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 87.
- Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 96.
- Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 5, p. 139.
- (en) Hugh M. Cole, The Lorraine Campaign, Washington, U.S. Army Historical Division, 1993 [lire en ligne], p. 380–395.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française », 2001, 2003 et 2009, 5 tomes (ISBN 2-908182-88-2, 2-908182-97-1 et 2-913903-88-6).
Liens externes
- Localisation
- Cartographie vectorielle sur http://www.cartomaginot.com.
- Photographie satellite sur http://wikimapia.org/.
- Descriptions et photos
- Gros ouvrage de Métrich sur http://www.mablehome.com/.
- Ouvrage de Métrich sur http://bichel-sud.fr/.
- Ouvrage du Métrich sur http://www.lignemaginot.com/.
- Métrich (gros ouvrage A17 de) sur http://www.fortiff.be/.
- L'ouvrage de Métrich sur http://www.alsacemaginot.com/.
- GO de Metrich, galerie de photos sur http://gallery.dralzheimer.stylesyndication.de/.
Articles connexes
Catégories :- Secteur fortifié de Thionville
- Ligne Maginot en Moselle
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