- Osamushi Tezuka
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Osamu Tezuka
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Osamu Tezuka (手塚 治, Tezuka Osamu?), né le 3 novembre 1928 à Toyonaka, dans la préfecture d'Ōsaka, et décédé le 9 février 1989 à Tōkyō, est un dessinateur japonais de manga et un animateur, character designer, producteur et scénariste d'anime, travaillant sous le pseudonyme homophone 手塚 治虫 (dont la lecture osamushi (治虫) rappelle le nom japonais d'un insecte : osamushi (筬虫)) [1].
Un prix, le prix Tezuka, existe depuis 1997 et a pour but de récompenser un mangaka dont le style correspond le plus à celui de Osamu Tezuka.
Sommaire
Biographie
Il est né le 3 novembre 1928 à Toyonaka, dans la préfecture d'Ōsaka. Très jeune, il est marqué par les dessins animés de Walt Disney et surtout par Bambi.
Il publie ses premiers mangas en 1946, pendant ses études de médecine à l'Université d'Ōsaka. On retrouve des traces de cette formation dans son œuvre, particulièrement dans la série Blackjack, mettant en scène un chirurgien à gages, qui exerce dans l'illégalité.
Tezuka rencontre le succès dès 1947, grâce à un manga appelé La Nouvelle Île au Trésor (Shin takarajima). Par la suite il écrivit de très nombreuses œuvres (plus de 700 œuvres originales) qu'il serait impossible d'énumérer de manière exhaustive. Les plus importantes se trouvent plus bas sur cette page. Même s'il aborde tous les styles, la science-fiction et le fantastique font partie de ses domaines de prédilection. Vers la fin de sa vie, il s'est tourné vers le manga pour adultes : l'Histoire des 3 Adolf, Ayako ou Barbara s'inscrivent dans cette tendance plus noire et littéraire. Il remporta le Prix du manga Kōdansha à trois reprises : en 1970 pour Phénix, en 1977 pour Blackjack et L'Enfant aux trois yeux, et en 1986 pour L'Histoire des 3 Adolf (partagé avec Makoto Kobayashi pour Michael ?!). Ceci alors que Blackjack et L'Histoire des 3 Adolf n'était pas édité par Kōdansha, chose rare pour ce prix.
En 1962, il fonde ses propres studios d'anime, Mushi Productions. Mushi signifie insecte en japonais, Tezuka leur vouait une véritable passion. Son pseudonyme, 治虫, consistait d'ailleurs de 治, son vrai prénom, auquel était accolé 虫, qui est le kanji pour mushi (mais qui, ici, se fond dans le kanji précédent, conservant la prononciation Osamu).
Il est souvent présenté comme le père du manga moderne.
Le style de dessin de Tezuka est reconnaissable : le trait est clair, les images simples, le découpage cinématographique. De plus l'humour trouve toujours sa place. C'est lui qui a introduit les grands yeux de toon dans la BD japonaise. L'auteur se met en scène, avec sa silhouette facilement identifiable, notamment grâce à son béret et à ses grosses lunettes. Il ne se donne pas toujours le beau rôle, et s'élimine même parfois.
Il est aussi l'auteur de nombreux courts/moyens métrages animés, notamment La Légende de la forêt (1987) ou le film expérimental Jumping (1984). Il a aussi supervisé l'animation de plusieurs séries originellement publiées en manga, comme Princesse Saphir, Astro Boy ou Le Roi Léo.
Son manga Metropolis, inspiré des quelques images qu'il avait vues du film homonyme de Fritz Lang a été adapté en long métrage d'animation en 2001 par Rintarō.
Enfin Hayao Miyazaki se considère comme un disciple de Tezuka.
Un musée consacré à son œuvre a été créé à Takarazuka, ville où il a passé son enfance.
La gare de Kyoto lui rend également hommage : outre un mini-cinéma et un mini-musée, on y trouve un magasin de produits dérivés de ses créations. De plus on aperçoit les héros familiers en haut de panneaux indicateurs, et une horloge à l'image du Phénix.
Tezuka hors du Japon
Dès les années 1960, la société Disney a vu Tezuka et son œuvre comme une menace envers son industrie, et a imposé un chantage aux réseaux (« networks ») de diffusion télévisée : si ces derniers ne renonçaient pas à diffuser Le Roi Léo (qui connaissait un certain succès aux États-Unis) et Astro Boy, Disney ne leur permettrait plus de diffuser ses propres productions[2]. Pendant des années, les œuvres de Tezuka et les productions japonaises en général, animées ou non, ont subi un véritable blackout aux États-Unis. Il a fallu l'intervention d'une importante base de « fans » — notamment dans le domaine de la bande dessinée —, le délitement de l'autorité de Disney (qui, ayant ses propres chaînes de télévision et réservant à ses dernières la plus grande part de sa production, n'avait plus grand chose à offrir) et la multiplication exponentielle du nombre de chaînes de télé pour que les séries japonaises apparaissent à nouveau sur le petit écran américain, au début des années 1990.
En France, au Canada, en Espagne ou en Italie, les séries japonaises ont commencé à connaître un certain succès dès la fin des années 1970 avec Heidi, Goldorak (et de nombreux autres robots géants), Vic le Viking, Candy Candy, Albator et au moins une série de Tezuka, Princesse Saphir. C'est le domaine de la bande dessinée qui, en Europe, a résisté le plus longtemps à l'arrivée des productions japonaises. Les bandes dessinées adaptées de séries et diffusées en France, par exemple (Astro, etc.), étaient réalisées sur place, avec des scénarios indigents et des dessins inspirés des dessins animés et non des mangas dont ils étaient l'adaptation. Pour cette raison, la bande dessinée japonaise a mis énormément de temps à faire savoir son existence en Europe, tandis que les dessins animés étaient eux très largement diffusés, jusqu'à la fin des années 1980, période à laquelle ils ont à nouveau disparu des écrans, sous la pression de personnalités politiques comme Ségolène Royal[3] qui accusaient ces dessins animés de plusieurs maux : moralité douteuse, manque de qualités artistiques, violence, etc.
C'est dans un contexte d'ignorance vis-à-vis du dessin animé et de la bande dessinée japonaises qu'Osamu Tezuka s'est présenté au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême en 1982 pour projeter son film Hi no Tori 2772 dans une indifférence totale[4]. À cette occasion il se lie cependant d'amitié avec Moebius qui sera un des premiers « passeurs » du manga en France. Les États-Unis avaient été en 1980 beaucoup plus réceptifs puisque le International Film Festival de Las Vegas décernait alors son prix d'animation à Hi no Tori 2772 et le Comic-Con International de San Diego attribuait à Tezuka un Inkpot Award.
Cependant, les critiques les plus avancés étaient déjà au fait de l'importance de Tezuka dans la patrimoine mondial de la bande dessinée[5].
Le festival d'Angoulême ne se rattrape qu'en 2004 en proposant Ayako pour le « prix patrimoine » puis, deux ans plus tard, Prince Norman pour la même récompense (sans succès dans les deux cas).
Œuvres traduites en français
Par ordre chronologique de publication en français avec, entre parenthèses, la date de publication au Japon.
- Astroboy (1952-1968) :
- Le Roi Léo (1950-1954), Glénat, 3 volumes, 1996-1997.
- Blackjack (1973-1983) :
- Glénat, 12 volumes, 1996-2000.
- Asuka, coll. « Le meilleur d'Osamu Tezuka », 17 volumes, 2004-2006. Chez le même éditeur : Blackjack, le médecin marron, coll. « Shônen », 3 volumes, 2006.
- La vie de Bouddha (1974-1984), Tonkam, coll. « Tsuki Poche », 8 volumes, 1997-1999.
- L'Histoire des 3 Adolf (1983-1985), Tonkam, coll. « Tsuki Poche », 4 volumes, 1998-2001.
- Le Cratère (1969-1970), Tonkam, 2 volumes, 2000.
- Phénix, l'oiseau de feu (1956-1989), Tonkam, coll. « Tsuki Poche » 11 volumes, 2000-2002.
- Ayako (1972-1973), Delcourt, coll. « Akata », 3 volumes, 2003-2004.
- MW (1976-1978), Tonkam, 3 volumes, 2004.
- Nanairo inko (1981-1983), Asuka, coll. « Le meilleur d'Osamu Tezuka », 5 volumes, 2004.
- L'Arbre au soleil (1981-1985), Tonkam, 8 volumes, 2004-2006.
- Princesse Saphir (1953-1957), Soleil Productions, coll. « Soleil Manga », 3 volumes, 2005.
- Vampires (1966-1969), Asuka, coll. « Le meilleur d'Osamu Tezuka », 3 volumes, 2005.
- Unico (1976-1979), Soleil Productions, coll. « Soleil Manga », 2 volumes, 2005.
- Barbara (1973-1974), Delcourt, coll. « Akata - Ginkgo », 2 volumes, 2005.
- Metropolis (1949), Taifu Comics, coll. « Taifu Classic », 2005.
- Kirihito (1970-1971), Delcourt, coll. « Akata - Ginkgo », 4 volumes, 2005-2006.
- Prince Norman (1968), Cornélius, coll. « Paul », 3 volumes, 2005-2006.
- L'Enfant aux trois yeux (1974-1978), Asuka, coll. « Le meilleur d'Osamu Tezuka », 8 volumes parus, 2005-2007.
- Dororo (1967-1968), Delcourt, coll. « Akata - Ginkgo », 4 volumes, 2006.
- Les Enfants de saphir (1958-1959), Soleil Productions, coll. « Soleil Manga », 1 volume, 2006.
- Histoires pour tous (?), Delcourt, coll. « Akata », 13 volumes parus (20 prévus), 2006-20??.
- I.L (1969-1970), Casterman, coll. « Sakka », 2006.
- Hato (1964-1967), Cornélius, coll. « Paul », 3 volumes, 2006-2007.
- Avaler la terre (1968-1969), Milan, coll. « Kanko Classiques », 2 volumes, 2006.
- Don Dracula (1979), Soleil Productions, coll. « Soleil Manga », 2 volumes parus, 2006-2007.
- Ludwig B. (1987-1989), Asuka, coll. « Le meilleur d'Osamu Tezuka », 2 volumes parus, 2006-2007.
- Demain les oiseaux, Delcourt, 1 volume, 2006.
- La légende de Songoku (1952-????), Akata, 4 volumes parus. 2006-2008.
- Tonkaradani (1953-1957), Milan, 1 volume, 2007.
- Midnight (1986-1987), Asuka, coll. « Le meilleur d'Osamu Tezuka », 4 volumes parus. 2007-2008.
- Triton (1979), Soleil Productions, coll. « Soleil Manga », 3 volumes parus, 2007-2008.
- Lost World (1948), Taifu Comics, coll. « Taifu Classic », 2007.
- Next World (1951), Taifu Comics, coll. « Taifu Classic », 2007-2008.
- Le château de l'aurore (1959), Cornélius, coll. « Paul », 1 volume, 2008.
- Kaos (1978), Cornélius, coll. « Paul », 2 volumes paru (3 prévus), 2008.
- Ikki Mandara (1979), Kana, coll. « Sensei », 1 volume, 2008.
- Gringo (1987-1989), Kana, coll. « Sensei », 1 volume, 2009.
- Shumari (1974), Tonkam, 4 volumes, 2007-2008.
Adaptations et productions
Séries TV
- Astro / Tetsuwan Atom, 3 séries : 1963, 1980, 2003)
- Le Roi Léo / Jungle Taitei 3 séries : 1966, 1972 (Shin Jungle Taitei Susume Leo), 1989
- W3 / Wonder 3, 1965
- Princesse Saphir / Ribbon no kishi, 1967
- Les Aventures de Goku / Goku no Daibouken, 1967
- Dororo / Dororo to Hyakumaru, 1969
- Fushigi na Merumo, 1972
- Triton of the Sea / Umi no Triton, 1972
- Jetter Mars, 1977
- Don Dracula, 1982
- Magie Bleue / Aoi Blink, 1990
- Magma Taishi, 1993
- Tezuka Osamu no Kyuuyaku Seisho Monogatari - In the Beginning, 1997
- Black Jack, 2004
- Hi no Tori, 2004
Films
- Saiyuki (西遊記 « pérégrination vers l'ouest », traduit en anglais par Alakazan the Great) 1960, son premier long métrage, une adaptation de xiyouji (西遊記 Le Voyage en Occident), racontant l'épopée légendaire chinoise de sunwukong (孫悟空, son-goku en japonais), le roi singe, qui inspira également le très célèbre anime Dragon Ball. Les studios d'animation de Shanghaï avait déjà produit un long métrage sur le même thème, (铁扇公主, noir et blanc, 1941) et en ont produit un autre (大闹天宫 da nao tiangong, couleur, 1964). Tezuka dessinera une illustration avec le Sunwukong du film de 1964 et Astro en hommage au travail des animateurs de Shanghaï.
- Cléopatre / Kureopatora, 1970
- La Légende de la forêt
- Le prince du Soleil / Hyakumannen Chikyû no Tabi Bander Book, 1978
- Mam'zelle Tom Pouce / Andersen dowa Oyayubi-hime, 1978
- Phénix, l'oiseau de feu / Hi no Tori 2772 - Ai no Cosmozone, 1985
- Princesse Saphir / Ribbon no kishi, 1994
- Metropolis, 2001
- Astroboy - Le Film 3D, 2007/2009
Bibliographie
- (de) Susanne Phillips, Tezuka Osamu. Figuren, Themen und Erzählstrukturen im Manga-Gesamtwerk. Munich, Iudicum, 2000, (ISBN 3-89-129810-2)
- (fr) Osamu Tezuka, Osamu Tezuka : Biographie (tome 1 : 1928-1945), 2004, 227 p. (ISBN 2-2033-9613-X)
- (fr) Tezuka Productions (traduction Marie-Françoise Monthiers), Osamu Tezuka : Biographie (tome 2 : 1946-1959), 2005, 228 p. (ISBN 2-20033-9622-9)
- (fr) Osamu Tezuka (traduction Marie-Françoise Monthiers), Osamu Tezuka : Biographie (tome 3 : 1960-1974), 2005, 228 p. (ISBN 2-2033-9625-3)
- (fr) Toshio Ban (traduction Marie-Françoise Monthiers), Osamu Tezuka : Biographie (tome 4 : 1975-1989), Paris, Casterman, 2006, 196 p. (ISBN 2-2033-9635-0)
- (fr) Thierry Méranger, « Tezuka, l'éternel pionnier », Cahiers du cinéma, n° 616, octobre 2006, p. 22.
Sources
- ↑ Biographie de Tezuka Osamu, 1928-1945, chez Casterman.
- ↑ Groensteen, Thierry, L'Univers des Mangas, Casterman 1991
- ↑ Royal, Ségolène, Le ras-le-bol des bébés zappeurs, Robert Laffont, 1989
- ↑ (fr) Pasamonik, Didier, La revanche d'Osamu Tezuka
- ↑ Voir ainsi l'article de Masajiro Kanoh, « BD Japonaise, au commencement était Tezuka », dans Les Cahiers de la bande dessinée n°72, novembre-décembre 1986.
Liens externes
- (en) (ja) Tezuka@World - Site officiel
- (fr) (en) Tezuka en Français - section de TezukaInEnglish.com
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