- Opération Tempête
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L’opération Tempête (croate et serbe latin : Operacija Oluja, serbe cyrillique: Oпeрaциja Oлуja) est une offensive militaire qui dura du 4 au 7 août 1995, menée par les forces croates avec l'appui aérien de l'OTAN sur ordre du président Franjo Tuđman. Ce dernier sera d'ailleurs à titre posthume condamné par le tribunal de la Haye (en 2011) comme l'un des responsables de la purification ethnique de la Croatie de sa population serbe, avec le Général Gotovina, qui lui devra purger une peine de 24 ans de prison[1]. Dans la continuité de l'opération Éclair, où la Croatie avait repris le contrôle de l'enclave serbe de Slavonie occidentale (au prix de quelque 15 000 réfugiés serbes), l'opération Tempête permet à la Croatie de reprendre le contrôle de l'enclave serbe de la Krajina, aussi appelée République serbe de Krajina (au prix de 200 000 à 250 000 réfugiés serbes). En quatre jours, la Croatie reprend ainsi le contrôle de la majeure partie de ses territoires occupés en 1991 (Dalmatie septentrionale, Lika, Kordun et Banovina). Le 5 août, date de la prise de la capitale de la République serbe de Krajina (RSK), Knin, deviendra une fête nationale en Croatie.
Sommaire
L'opération Tempête : l'exil et la répression des Serbes
En août 1995, l’armée et les forces de police croates reprirent contrôle de la République serbe de Krajina (RSK). Malgré l'intervention de la Croatie, par la voie de son président Franjo Tuđman, invitant la population serbe à ne pas s'enfuir et à attendre l'arrivée de l'armée croate, les Serbes préférèrent répondre à l'ordre d'évacuation donné par le président de la RSK Milan Martić le 4 août 1995 au soir. Ce sont ainsi de 200 000 à 250 000 Serbes, dont l’armée serbe de Croatie au complet, qui fuirent en direction de la République fédérale de Yougoslavie (Voïvodine) ou de la République serbe de Bosnie[2]. d'apres les sources Serbe "Les Serbes restés furent victimes de crimes de guerre de la part de membres de l’armée et de la police croates : assassinats, actes de tortures, actes de pillages, représailles aveugles envers les civils et les membres des forces armées serbes de Croatie qui se retiraient"[3].
En 2005, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), quelque 200 000 réfugiés Serbes de Croatie pour la plupart, se trouvent toujours en tant que personnes déplacées en Serbie surtout dans la région de Voïvodine.
Le rôle des généraux : Le cas Ante Gotovina
Beaucoup de généraux qui ont participé à cette offensive, entre autres Ante Gotovina et Tihomir Blaškić, furent accusés d'avoir commandité (ou laissé faire) la repression et les massacres perpétrés par les troupes croates.
Ainsi, entre le 4 août 1995 et le 15 novembre 1995, Ante Gotovina aurait, lui même ou aidé par d'autres membres, persécuté, expulsé et tué de nombreux serbes de la Krajina. On lui reproche ainsi d'être à l'origine de la mort de 150 civils serbes et de l'expulsion des 150 000 autres. Le général fut inculpé par le TPIY de crimes contre l’humanité et crimes de guerre, commis contre la population serbe de Croatie pendant et après l’opération Tempête. Le manque de détermination initial des autorités croates à coopérer avec le Tribunal et à arrêter Ante Gotovina a conduit l’Union européenne à prendre la décision d'ajourner le début des négociations en vue de l’entrée de la Croatie dans l’Union européenne qui devaient débuter le 17 mars 2005. Officiellement inculpé par le TPIY le 21 mai 2001, Ante Gotovina a été arrêté le 7 décembre 2005 aux îles Canaries (Espagne). Il a été transféré et emprisonné le 10 décembre 2005 à La Haye. Son procès s'est ouvert le 11 mars 2008 devant le TPIY, aux côtés d’Ivan Čermak, ancien assistant du ministre de la défense, et de Mladen Markač, ex-chef de la police spéciale croate[4].
Le 15 avril 2011, "la Chambre de première instance I du Tribunal pénal international pour l’ex‑Yougoslavie (TPIY) a déclaré [les] deux généraux croates, Ante Gotovina et Mladen Markač, coupables de crimes contre l’humanité et de violations des lois ou coutumes de la guerre, perpétrés par les forces croates au cours de l’Opération Tempête [...]. Ivan Čermak a été acquitté de tous ces chefs d’accusation.
Ante Gotovina, lieutenant général dans l’armée croate et commandant du district militaire de Split durant la période couverte par l’acte d'accusation, et Mladen Markač, Ministre adjoint de l’intérieur chargé des questions relatives à la police spéciale, ont tous deux été reconnus coupables de persécutions, expulsion, pillage, destruction sans motif, meurtre, assassinat, actes inhumains et traitements cruels. Ils ont été condamnés, respectivement, à 24 ans et 18 ans d’emprisonnement. Ils ont été acquittés du chef d’actes inhumains (transfert forcé). Ivan Čermak, qui commandait la garnison de Knin, a été acquitté de tous les chefs d’accusation."[5]Le président croate Ivo Josipović a inauguré un monument dédié à des victimes serbes de Krajina en compagnie de Milorad Pupovac, Président du Conseil national serbe, un geste en vue de normaliser les relations entre Zagreb et Belgrade[6].
Voir aussi
Notes et références
- http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110415.REU7187/cor-le-tpiy-condamne-ante-gotovina-a-24-ans-de-prison.html
- Amnesty International, Opération Tempête : justice n’a toujours pas été rendue dix ans après, 4 août 2005.
- Réf. ?
- (en) Lajla Mlinarić, Marja Čolak, « Croatian general's war crimes trial begins at The Hague » sur javno.com
- http://www.icty.org/sid/10633
- http://balkans.courriers.info/article16035.html
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