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Obélisque de Nancy
L'obélisque de Nancy en 2006.
L'obélisque de Nancy, ou monument Carnot, est un obélisque situé à Nancy, sur l'allée qui sépare la place Carnot et le cours Léopold (allée de l'Obélisque, à laquelle il a donné son nom). Inauguré le 28 juin 1896[1], il fut érigé en mémoire de Sadi Carnot, président français de la Troisième République, assassiné deux ans plus tôt à Lyon par l'anarchiste italien Caserio.
Il fut financé par une souscription publique qui obtint la participation de 28 000 personnes, ainsi que de 865 communes de Lorraine[2], et une subvention de l'État à hauteur de 12 000 francs[3].
Sommaire
Description
L'obélisque, d'une hauteur de 20 mètres[4] et reposant sur une assise à degrés, a été construit en granit des Vosges par l'architecte Charles-Désiré Bourgon[1]. Il était initialement orné à mi-hauteur de sculptures en bronze : un médaillon représentant Sadi Carnot en buste et de profil, soutenu par des représentations allégoriques de la Force et de la Paix[1],[5], au dessus d'une inscription « AU PRÉSIDENT CARNOT LA LORRAINE ». La Force et la Paix étaient représentées sous les traits de deux femmes se donnant la main ; la Force tenait de la main gauche un rameau de chêne, tout en s'appuyant sur la Paix qui cueillait une branche d'olivier[6]. Ces incarnations de la Force et de la Paix sont parfois interprétées comme celles de la France et de la Russie[6],[7], car le monument commémore non seulement la mort de Sadi Carnot, mais aussi sa rencontre avec le grand-duc Constantin de Russie qui eut lieu à Nancy le 5[4] ou le 6 juin 1892[1], dans le cadre de l'alliance franco-russe.
Les sculptures étaient l'œuvre de Victor Prouvé, et la partie ornementale était due à Eugène Vallin[8]. Mais ces ornements ont depuis été arrachés et fondus par les Allemands pendant l'Occupation, à l'exception du pyramidion[9].
La pierre porte plusieurs inscriptions difficilement lisibles :
- L. Bourgon, architecte ;
- une inscription mentionnant le « commerce nancéien » ;
- les noms des nombreuses communes ayant participé à la souscription.
L'inauguration s'est faite en présence des ministres Louis Barthou (Intérieur) et Henry Boucher (Commerce)[10],[11]. À cette occasion, Prouvé s'est vu remettre la Légion d'honneur par le ministre de l'Intérieur[8], et un vase réalisé par Émile Gallé[12].
Les croquis réalisés par Prouvé pour ce monument font partie d'un fonds donné en 1998 au Musée de l'École de Nancy[13].
En 1983, le docteur Berna, président de l'Académie lorraine des sciences, constatant que le monument avait perdu sa fonction initiale de support de mémoire collective, a proposé à la municipalité d'en faire le gnomon d'un cadran solaire géant[14], sans succès.
Références
- ↑ a , b , c et d « Nouvelles », dans La Chronique des arts et de la curiosité, supplément de la Gazette des Beaux-Arts, no 25, 11 juillet 1896, p. 230 (ISSN 1144-1267) [texte intégral].
- ↑ Paul Sadoul, « Vie sociale et culturelle à Nancy entre 1890 et 1910 », dans Le Pays Lorrain, Société d'histoire de la Lorraine & du Musée lorrain, vol. 80, no 1, 1er trim. 1999, p. 57–64 (ISSN 0031-3394).
- ↑ Monument Carnot, cote F/21/4385, dossier 49, sur la base Arcade, Ministère de la Culture. Consulté le 24 février 2009.
- ↑ a et b Marcel Monmarché (dir.), Pierre Sixemonts et A. Dudeffand (préface de Bertrand Auerbach), Vosges-Champagne, Lorraine-Alsace, Argonne, Woëvre, Bassigny, Hachette, coll. « Guides bleus », 1920, 793 p., p. 280.
- ↑ [pdf] Josette Morlon-Codron, Le cadet, 2002, nouvelle historique.
- ↑ a et b Préface de Christian Pfister dans Albert Bergeret, Nancy monumental & pittoresque, 1896.
- ↑ « Partie centrale du Monument Carnot : La France et la Russie, par V. Prouvé », carte postale ancienne, 1896.
- ↑ a et b « Chronique », dans L'Artiste : revue de l'art contemporain, Aux bureaux de l'artiste, août 1896, p. 156–157.
- ↑ Légende de l'image Sapeur-pompiers (Nancy), 1911, réf. FLPH32-16, sur la Banque numérique du Conservatoire régional de l'image de Lorraine.
- ↑ Antoinette Thiry, L'année 1896.
- ↑ Comité des travaux historiques et scientifiques, Actes du 110e Congrès national des sociétés savantes, Montpellier : Section d'histoire des sciences et des techniques, Ministère de l'Éducation nationale, 1985, 242 p. (ISBN 2-7355-0098-5), p. 119.
- ↑ Jérôme Perrin, « La collaboration entre Émile Gallé et Victor Prouvé », dans Annales de l'Est, 2005, p. 210 [texte intégral].
- ↑ Valérie Thomas et Jérôme Perrin, « Dessins et études de Victor Prouvé : Une donation récente au musée de l'École de Nancy », dans Le Pays Lorrain, Société d'histoire de la Lorraine & du Musée lorrain, vol. 83, no 4, 4e trim. 2002, p. 293–300 (ISSN 0031-3394).
- ↑ « Procès-verbal de la séance du 17 novembre 1983 », dans Bulletin trimestriel, Académie et société lorraines des sciences, vol. 23, no 3, 1984, p. 141–142 (ISSN 0567-6576).
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Frédéric Descouturelle, « Le monument Carnot », dans Le Pays Lorrain, Société d'histoire de la Lorraine & du Musée lorrain, vol. 80, no 4, 4e trim. 1999, p. 269–274 (ISSN 0031-3394)
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