- Nicolas-Claude Fabri de Peiresc
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Nicolas-Claude Fabri de Peiresc Portrait de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc.Naissance 1580
BelgentierDécès 1637
Aix-en-ProvenceNicolas-Claude Fabri de Peiresc (également orthographié de Peyresc), né le 1er décembre 1580 à Belgentier et décédé le 24 juin 1637 à Aix-en-Provence est un intellectuel de l'époque baroque, conseiller au parlement de Provence, scientifique, littéraire et astronome. Il est connu notamment pour avoir entrepris de dresser la première carte de la Lune fondée sur des observations télescopiques.
Sommaire
Biographie
Jeunesse et formation
Claude Fabri naquit à Belgentier, où ses parents, aixois, s'étaient réfugiés afin d’échapper à la peste qui sévissait à Aix. Il prit en 1604 le nom de Peiresc, terroir des Alpes-de-Haute-Provence (aujourd'hui Peyresq) qui lui venait de son père et où il n'a jamais mis les pieds. Il fit des études de philosophie et ressentit de l’intérêt pour l'astronomie (il découvrit la nébuleuse d'Orion).
Appartenant à une famille de robe, il apprit le droit et fut attiré par l'archéologie, ce qui lui permit de poursuivre ses études en Italie. Il revint en France en 1602 afin de préparer son doctorat à l'Université de Montpellier. En 1604 il fut proclamé docteur en droit.
Il fit de nombreux voyages (Paris, Londres, région des Flandres) avant d'être nommé Conseiller au parlement de Provence. Sa demeure d'Aix-en-Provence était un véritable musée où se côtoyaient sculptures antiques, peinture moderne, médailles, bibliothèque et jardin d'acclimatation.
Fabri de Peiresc est un magnifique exemple de grand intellectuel, à la charnière de la Renaissance et de l'essor scientifique moderne qui lui valut le titre de « Prince de la république des Lettres ».
Un épistolier infatigable
En effet, s'il fut un politique remarqué dans sa région, il fut aussi un infatigable épistolier avec ses 10 000 lettres. Peiresc, en effet, a été en correspondance régulière avec Malherbe, Hugo Grotius, les frères Dupuy, avec le frère du cardinal Richelieu, Jean Barclay, Rubens, Gassendi dont il fut le grand ami mais aussi Galilée et Campanella pour lesquels il lutta afin de défendre ces savants aux prises avec l'Inquisition.
Sans qu’on sache comment il se l’était procuré, il offre l’ivoire Barberini, une exceptionnelle œuvre byzantine en ivoire, au cardinal Francesco Barberini, œuvre qui appartient au Louvre depuis 1899.
Sa correspondance à Malherbe permet de mieux comprendre la personnalité de Marc-Antoine de Malherbe, le fils de Malherbe, tué en duel par Paul de Fortia de Piles avec l’aide de Gaspard de Covet de Marignane le 13 juillet 1627. Ce drame ravagera Malherbe de douleur qui en mourra l'année suivante.
Le chercheur
Début juillet 1608, les faubourgs d'Aix-en-Provence furent recouverts d'une pluie de sang. Quelques moines désireux d'exploiter la crédulité humaine n'hésitèrent pas à voir dans cet évènement des influences sataniques. Peiresc fit des relevés de cette pluie en recueillant quelques gouttes sur la muraille du cimetière de la cathédrale. Il découvrit que c'était les excréments des papillons qui avaient été observés récemment. Le centre ville n'ayant pas été envahi, il était resté épargné. Cette explication scientifique ne calma pas la terreur populaire[1].
Peiresc et l'astronomie
Mais son talent ne s'arrête pas là. Il fut aussi astronome et, à la suite de son ami Galilée, il observa les satellites de Jupiter dont il a laissé des croquis montrant qu'il avait très bien compris qu'il s'agissait de satellites de cette planète. Il voulut utiliser les disparitions de ces satellites pour améliorer la connaissance des longitudes et commença à dresser des tables très précises. Apprenant que Galilée avait le même projet, il l'abandonna par déférence envers celui qu'il admirait (rapporté par Gassendi dans sa biographie de Peiresc[2]). Entre la fin novembre et le début décembre 1610, il découvrit la nébuleuse d'Orion qu'il décrit dans ses manuscrits par ces mots : « In Orione media... ex duabus stellis composita nubecula quamdam illuminata prima fronte referabat coelo non oie sereno » (observation du 26 novembre 1610).
Il s'aperçut que la méthode des satellites de Jupiter pour améliorer la connaissance des longitudes n'était pas commode à utiliser, notamment pour les marins. Il tenta alors une méthode bien connue des astronomes qui consistait à observer un même phénomène depuis deux lieux distants (par exemple une éclipse de Lune). Pour cela, il coordonna l'observation de l'éclipse de Lune du 28 août 1635 en répartissant des observateurs tout le long de la Méditerranée ; ceci lui permit de constater que cette mer était en réalité plus courte de près de 1000 km que ce que l'on croyait jusqu'alors (rapporté par Gassendi dans sa biographie de Peiresc). Avec l'appui de Gassendi, il demanda au graveur Claude Mellan de dresser la première carte de la Lune fondée sur des observations télescopiques réalisées depuis l'observatoire personnel qu'il avait mis en place sur le toit de sa demeure. Mais la mort de Peiresc, qui en était le commanditaire et le financier, devait l'empêcher de mener à bien cette tâche.
Le numismate
Il fut encore numismate[3] avec son médaillier de plus de 18 000 pièces, archéologue, amateur d'art, historien (Peiresc montre que Jules César, lors de sa conquête de l’Angleterre, n’est pas parti de Calais, mais de Saint-Omer), égyptologue, botaniste, zoologue (études sur les caméléons, les crocodiles, l'éléphant et l'alzaron, sorte de gazelle à tête de taureau venant de Nubie et aujourd'hui disparue), physiologiste, géographe (projet de construction d'un Canal de Provence reliant Aix à Marseille), et écologiste. Il s'intéressa également à la géologie et à la paléontologie[4]
Il écrira une Histoire abrégée de la Provence, qui ne sera publiée qu'en 1985, par Jacques Ferrier et Michel Feuillas chez Aubanel.
Cet humaniste s'éteignit à l'âge de 57 ans, le 24 juin 1637.
En son hommage, un buste en bronze a été élevé sur la place de l'université à Aix-en-Provence, en face de la cathédrale Saint-Sauveur. Par ailleurs, sa demeure, qui était située près du palais de Justice a complètement disparu : elle a été abattue lors de la construction de l'actuel Palais de Justice. Le musée du village de Peyresq situé près de Digne dans les Alpes-de-Haute-Provence, est entièrement dédié à son œuvre.
Œuvres (sélection)
- Histoire abrégée de Provence
- Lettres à Malherbe (1606-1628)
- Traitez des droits et des libertés de l'Eglise gallicane (1639)
- Mémoires
- Bulletin Rubens
- Notes inédites de Peiresc sur quelques points d'histoire naturelle
Liens externes
- Biographie détaillée
- Association des amis de Peiresc
- Bibliothèque virtuelle Peiresc sur e-corpus
- Planétarium Peiresc (Aix-en-Provence)
Notes
- Nicolas-Claude Fabri de Peiresc sur le site peiresc.org
- Pierre Gassendi, Viri illustris Nicolai Claudii Fabricii de Peiresc, senatoris aquisextiensis, Vita, Paris 1641, nouvelle édition traduite du latin par Roger Lassalle avec la collaboration d'Agnès Bresson, Belin, Paris 1999
- Provence numismatique, numéro hors série, 1987. Ph. Tiollier, Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, numismate,
- Theutobocus. Il s'intéressa au volcanisme (notamment du Vésuve). Voir : Peiresc, Gassendi, ...: Un cercle méconnu de "géologues" au début du dix-septième siècle par Gaston Godard, 1996 Il fit notamment des supputations sur l'orientation des chaînes de montagne, la formation des cailloux, l'origine de fossiles et notamment l'énigme du
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