- Anzy-le-Duc
-
Pour les articles homonymes, voir Leduc.
Anzy-le-Duc
Vue du sudAdministration Pays France Région Bourgogne Département Saône-et-Loire Arrondissement Charolles Canton Marcigny Code commune 71011 Code postal 71110 Maire
Mandat en coursJean-Marc Pommier
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Canton de Marcigny Démographie Population 441 hab. (2007) Densité 18 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 243 m — maxi. 345 m Superficie 25,06 km2 Anzy-le-Duc est une commune française, située dans le département de Saône-et-Loire et la région Bourgogne.
Sommaire
Géographie
Anzy-le-Duc fait partie du Brionnais.
- Hameaux
(liste non exhaustive)
- Le Lac, dit aussi : Saint-Martin-du-Lac, avant la Révolution. Aujourd'hui commune, dont un des écarts dit Rejus, situé entre l'église et Champceau, était la possession des moines de Saint-Martin d'Autun, sur la paroisse d'Anzy-le-Duc, au XVIe siècle[1].
Histoire
On sait peu de chose sur l'installation des premiers habitants sur le site d'Anzy-le-Duc. Il est fort probable qu'une Villa rustica romaine se soit installée sur ce site propice à l'agriculture et proche des premières voies de communications (Loire et voies gallo-romaines qui passent su le territoire de la commune). C'est sans doute de cette villa que le seigneur Letbalde fit don en 876 à l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun pour y fonder un établissement bénédictin. Son premier prieur, Hugues de Poitiers fut choisit pour édifier ce monastère dès 880[2]. La renommée de ce prieur donna rapidement une certaine importance au prieuré dans le brionnais. Mais c'est sa mort qui finit de donner une grande notoriété à cet établissement. Il devint en effet un important lieu de pèlerinage au Xe siècle et XIe siècle siècle où les reliques de saint Hugues de Poitiers était exposée. Ce pèlerinage apporta de nombreuses richesses à ce monastère et une population s'installa rapidement à l'ombre du prieuré. Le Pape Alexandre III, réfugié en France, confime par une Bulle d'avril 1164, St Martin d'Autun dans sa propriété du Prieuré[3].
Le Hameau Le Lac dit aussi Saint-Martin du Lac, appartient au XVe siècle siècle à la famille Petitjean, qui donnera son dernier abbé régulier à l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun. Le fief passera vers 1550 à la famille de Massenet. Guillaume de Massenet étant le mari de Jeanne de Digoine,la sœur du doyen de la collégiale de Saint-Hilaire de Semur[4]
En 1770, le Prieur, paie 40 écus de patronage à l'abbé de Saint-Martin. Saccagé à de nombreuses reprises, le prieuré commença de décliner à partir du XVIIe siècle siècle. En 1789, avant la Révolution, le prieuré ne comptait plus que 2 à 3 moines. Le prieuré fut alors vendu comme bien nationaux et l'église promis à la démolition du fait de l'existence d'une église paroissiale, fut racheté par 3 habitants de la commune.
Administration
- Curés
(liste non exhaustive)
- Maires élus
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2008 en cours Jean-Marc Pommier Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 493 518 447 428 458 434 439 441 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
Prieuré d'Anzy-le-Duc
- Église :
L'église d'Anzy-le-Duc est l'une des plus belles églises romanes du Brionnais et l'une des plus intéressantes de la Bourgogne romane par la qualité de son décor sculpté et par ses proportions harmonieuses. Elle a été édifiée entre la fin du XIe siècle et le début du XIIe siècle. Elle est placée sous le vocable de Notre-Dame de l'Assomption. L'église Notre-Dame de l'Assomption fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 10 septembre 1851[6].
Son histoire : La fondation du monastère d'Anzy-le-Duc remonte à l'époque carolingienne; c'est l'un des plus anciens du pays brionnais. Un noble, nommé Lethbald, et son épouse Altasie firent donation de leur villa à l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun en 876. L'un des premiers prieurs fut le moine Hugues de Poitiers, mort en odeur de sainteté vers 930. Son tombeau fut l'objet d'une grande vénération et l'affluence croissante des pèlerins rendît nécessaire la construction d'une église plus vaste. Près de l'église, il reste des vestiges du prieuré.
En 1415, Jean Petitjean, seigneur de Chamilly et de Chanceau les Marcigny, père de Jean Petitjean, abbé de l'abbaye de St Martin d'Autun, rédige son testament et : " donne à l'yglise d'Anzy où j'ay recehu âme et baptême et en laquelle sont inhumés mon père et ma mère et plusieurs de mes enffens et de ceux de mon frère Guillaume Petitjean, auxquels Dieu par sa grâce face pardon à tous, je donne le dyesme tant de bley que de charnage, c'est assavoir de petits porceaux, lequel dyesme est appelé le dyesme de Montvalois, lequel acheptames, mon dit feu frère et moi, de Béatrix de la Grange, damoiselle et de Jehan de Cerisiers, dit Cher-fils, son mary et lequel dyesme pehut valoir, chascun an, XX bichets de blez, mesure de Marcigny et aussi donne à la dite yglise parochiale d'Anzy, une vigne assise au cymetière de la dite yglise et contre le grand chemin allant de la dite yglise à la rivière de l'Arconze, laquelle je donne en l'honneur de Nostre-Dame Vierge et de M. saint Martin.... ".
Il légue aussi à :" l'yglise du prioré d'Anzy, auquel le mère de ma mère et un mien frère utérin, jadis secrétain et religieux du dit lieu, sont inhumés en la chapelle monsieur saint Hugon, je donne à la dite yglise ou à monsieur le prieur et ez religieux une place à édifier une maison au profit du dit prioré et des religieux d'iceluy, laquelle est assise en la ville ou forteresse de Marcigny, et avec ce dix frans de monnoie courante pour achepter rante, pour ce que le dit prieur et les religieux sont tenus chascun an de tel jour que je trépasserai, faire ung anniversaire..."
Le 22 mai 1652, sur les deux du soir, est tombé un grande quantité de grêlons de forte dimension, qui Laous Deon 'a pas endommagé les cultures. Mais la foudre est tombé sur le clocher de plus de trente toises de haut, élevé sur suivant les remarques de St Martin d'Autun depuis environ onze cents ans. Tous la charpente a brûlée, les trois cloches ont fondues. La grosse cloche nommée Louyse, refaite du temps du prieur feu: Louis du Lac, prieur d'Anzy et de Braigny, en 1514, a été conservée sans aucune lésion. Cette année le bichet de seigle vaut dix livres, la guerre, la peste, et la famine sont en vogue[7], rapport signé de François Popelin de Semur-en-Brionnais, sacristain religieux de St André et Anthouard, aussi religieux d'Anzy, et Triollet curé d'Anzy. Au bas de ce manuscrit est écrit: le 28 mai 1652, le métal des trois cloches a été pesé par Louis-Julien Poulard et Antoine Saillon, marchands à Marcigny: il y a 1190 livres de métal et 340 de fer. Mr Vachère, s'en est chargé par acte de Mr Gabriel Maublanc, notaire royal. Le clocher et le beffroi ont a été refaits aux dépens de Monseigneur Philippe Bouton. La grosse cloche remise le 31 mai 1653, par un nommé Claude Lyonnet de Ligny, proche Chamron, maître charpentier, qui a tot fait le dit bois.
Monseigneur Roch-Étienne de Vichy, ancien prieur, dernier titulaire et évêque d'Autun, fait sa fondation, avec l'autorisation de l'ordonnance royale du 28 septembre 1824. Sa famille possédait près d'Anzy, le château de Monceau-l'Étoile. Il fit donc à l'église la fondation suivante: " Je soussigné, Roch-Étienne de Vichy, évêque d'Autun, déclare que, pour rappeler le souvenir du prieuré d'Anzy dont j'ai été titulaire autrefois, et donner aux habitants de cette paroisse une preuve de l'attachement que je leur ai conservé, je fais par les présentes, donation pure, simple et irrévocable, aux desservants successifs de la succursale d'Anzy, canton de Marcigny, département de la Saône-et-Loire, d'une rente de deux cents francs sur l'État, achetée sous mon nom, avec jouissance du 22 du présent mois de septembre, et dont le desservant actuel entrera immédiatement en possession, à la charge par lesdits desservants successifs d'Anzy, de célébrer chaque année dans leur église, à perpétuité, cinquante deux messes basses, dont douze seront acquittées pour le repos de l'âme des anciens prieurs et religieux d'Anzy, douze pour moi personnellement, et le surplus à mon intention"
L'intérieur de l'église : L'église d'Anzy-le-Duc est régulièrement orientée. Le grand corps de la nef et des collatéraux est coupé par un transept fortement saillant, formant la croix latine. Le chœur, voûté en cul-de-four avec fresques, et les bras du transept sont couronnés par une série de cinq absidioles en retrait. La coupole est octogonale sur trompes. L'architecture de la nef est à deux étages avec de grandes arcades surmontées de fenêtres hautes. Les travées de la nef portent des voûtes d'arêtes séparées par des arcs doubleaux. Les chapiteaux sculptés pour la plupart de motifs végétaux ou animaux sont d'une grande valeur esthétique et sont un régal pour les yeux. On en compte une quarantaine parmi lesquels une tête de bovin, Daniel et les lions, un acrobate, un ange combattant un démon, Samson maîtrisant un lion...
- La Crypte
Des fouilles récentes ont fait redécouvrir la crypte, en dégageant un escalier de passage, à partir du croisillon nord. Cette crypte datée du XIe siècle a servi de lieu de sépulture à Hugues de Poitiers. Elle est l'un des sanctuaires chrétiens conservés parmi les plus anciens de tout le pays brionnais. MM. de Canat et de Surigny, ont fait le plan de la crypte et ont travaillé à l'étude des sculptures et des peintures murales, leur date n'est pas antérieure au XIIe siècle Elle communiquait avec l'église, par deux escaliers qui venaient se rejoindre en une seule sortie au devant du chœur. La voûte est soutenue par des piliers, dont deux en brèche grise proviennent du fût brisé d'une colonne antique, dont la base était encore visible.
L'extérieur de l'église : L'élégance du clocher en fait l'un des plus beaux clochers romans du Brionnais. Sa haute silhouette donne de l'élancement à l'ensemble de l'édifice. Sa construction octogonale ornée de trois étages d'arcatures lombardes rappelle les clochers romans d'Italie du Nord.
Au flanc sud de l'église, les modillons qui supportent l'entablement des corniches sont presque tous sculptés. Le portail occidental comporte un tympan figurant le Christ en gloire dans une mandorle soutenue par deux anges aux ailes déployées, un linteau représentant la scène de l'Ascension, et une archivolte (très endommagée) où les 24 vieillards de l'Apocalypse célèbrent la gloire du Christ ressuscité.
Au portail sud du prieuré, l'histoire du salut de l'humanité est raconté dans un style beaucoup plus fruste, sculpté à la fin du XIIe siècle. Le tympan est consacré à l'Adoration des mages et au péché originel. Le linteau représente le ciel et l'enfer.
L'Abbé de l'Abbaye de Vézelay, donne un certificat, le 10 février 1449, constatant que l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun, est exemptée de la juridiction de l'évêque d'Autun, au sujet d'Anzy. Le 10 mai 1451, un accord intervient entre Jean Petitjean et l'évêque d'Autun Jean V Rolin, qui décident de le gouverner et de l'administrer ensemble, l'évêque en restant le Prieur[8]. Robert Huraut, abbé de St Martin ordonne le 11 novembre 1547 au prieur d'Anzy de recevoir dans son établissement le frère Jean de Marry, religieux de St Martin[9].
Portail d'entrée du prieuré : Ce portail roman du XIIe siècle, déposé au XVIIIe siècle, est aujourd'hui visible au Musée eucharistique du Hiéron à Paray-le-Monial (19 km). On y remarque l'histoire de la chute d'Adam et d'Ève, et la honte qui suivit leur faute. A côté l'Adoration des Rois Mages. Sur le linteau au centre, une tête monstrueuse dans laquelle les démons jettent les âmes des damnés. Qui après bien des tourments, paraissent arriver au Paradis. Deux manants se livrent à la lutte, deux chevaliers combattent dans un champs clos, deux scènes de suicide: un pendu, un homme qui s'égorge, un lion, un chien, un homme accroupi portant le linteau, voilà les sculptures de cette porte, qui était placée entre deux grosses tours carrées, dont les baies permettent de dire qu'il s'agit d'une construction du XIIe siècle.
- Prieurs et religieux connus
(liste non exhaustive)
- 1400 c Un frère utérin de Jean Petitjean, sacristain et religieux de ce lieu, inhumé en la chapelle Saint-Hugon[10].
- 1457 - Louis de Montjournaut, religieux de Saint-Martin d'Autun, promu à l'office de sacristain du Prieuré le 29 septembre[11].
- 1652 - François Popelin de Semur, sacristain et religieux de St André, décéde au prieuré le 27 juin, âgé de 76 ans, ayant joui du bénéfice pendant 50 ans - Anthouard, religieux - Philippe Bouton, seigneur, prieur et baron d'Anzy, chanoine en la scristie et chapelle du roi, seigneur de Joursanvault, Mirmande et autres lieux, âgé de 46 ans, décède le 22 mai 1653, à Dijon, le même jour que l'incendie et au dit jour est décédée à Chalons, Mme la comtesse de Chamilly[12].
- 1824 - Monseigneur Roch-Étienne de Vichy, dernier titulaire du prieuré d'Anzy[13].
L'ancien prieuré fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 30 janvier 1992[14].
- Château du Lac, transformé en chambres d'hôtes.
En littérature
- Honoré de Balzac situe à Anzy-le-Duc une grande partie de son roman La Muse du département. C'est là que son héroïne Dinah de La Baudraye possède un château où elle invite sa cour[15]
Personnalités liées à la commune
- Paul Duraffour (1905-1992), député-maire.
- Patrick Raynal (humoriste) (1926-2010)
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des communes de Saône-et-Loire
- Brionnais
- Art roman en Saône-et-Loire
- Églises romanes du Brionnais
Notes et références
- Jean Gregaine, Journal d'un bourgeois de Marcilly, pendant la Ligue en Brionnais (1589-1596), MSE, tome 38, 1910, BnF, Gallica
- Prieuré d'Anzy-le-Duc
- Abbaye de Saint-Martin d'Autun: Charte N°XVIII. Cartulaire de l'
- Jean Gregaine: Journal d'un bourgeois de Marcilly pendant la Ligue (1589-1596)-MSE,t.38, 1910, BnF-Gallica.
- Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte 160.
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00113071 » sur www.culture.gouv.fr.
- Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte n°XVII, supplément.
- Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte 151.
- Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte 158.
- Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte n° XIV, supplément, 1415.
- Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte 153.
- Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte n° XVII, supplément.
- Cartulire de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun: Charte n° XVIII, supplément.
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00113070 » sur www.culture.gouv.fr.
- Furne, vol. 6, p. 392-93-98, 400, 401, 410. Édition dite du
Sources, Bibliographie
- Olivier Beigbeder, « Symbolisme des chapiteaux de la nef d'Anzy-le-Duc », in Gazette des beaux-arts, 1962, 20 p.
- Circuit des églises du Brionnais, Documentation du Centre international d'Études des Patrimoines culturels du Charolais-Brionnais
- Félix-Pierre Fornas, Art roman en Bourgogne, tome I : L'Architecture, Édition La Taillanderie, 2000
- Félix-Pierre Fornas, Art roman en Bourgogne, tomeII : La Sculpture, Édition La Taillanderie, 2001
Liens externes
Catégorie :- Commune de Saône-et-Loire
Wikimedia Foundation. 2010.