- Adoration des mages
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L'Adoration des mages
L'Adoration des mages d'après un épisode de l'Évangile selon Matthieu (2-1-12) est un thème iconographique chrétien populaire d'un épisode de la vie du Christ, la visite des rois mages lors de sa nativité.
Sommaire
Sources littéraires
Selon Matthieu, des mages (astronomes) se présentent devant Hérode, en Judée, à la recherche d'un nouveau-né dont une étoile leur a indiqué la naissance et le destin royal. Hérode les dépêche à la recherche de l'enfant. Suivant l'étoile, les mages arrivent près de Jésus qu'ils adorent et auquel ils offrent l'or, l'encens et la myrrhe. « Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, ils [regagnent] leur pays par un autre chemin. » (2, 12). Les évangiles apocryphes mentionnent l'épisode en y ajoutant des détails[1]. De ce récit, c'est l'épisode de l'adoration des mages qui a été le plus souvent représenté.
L'évangéliste ne précisait pas le nombre des mages. Il semble que ce soit Origène (185-224) qui le premier en fixe le nombre à trois[1], information reprise par Maxime de Turin et Léon le Grand[2]. Tertullien en fait des rois en s'appuyant sur une prophétie tirée des psaumes de David (67, 30)[1], ce que confirme Césaire d'Arles[1]. Enfin c'est sans doute au IXe siècle qu'apparaissent les noms de Gaspard, Melchior et Balthazar dans le "Liber Pontificalis" de Ravenne[1].
Iconographie
Le thème apparaît dans l'art des catacombes en liaison avec celui de la nativité[1], puis de façon autonome. Il s'agit d'un des thèmes les plus populaires de l'iconographie chrétienne. Les premières représentations ne distinguent guère les trois mages. Elles figurent le Christ et Marie, les mages portant les présents, l'étoile qui les a guidé et les chameaux qui leur ont servi de monture, plus tard des chevaux. Le Christ accepte les présents ou bénit le mage qui s'incline devant lui. Les deux autres mages regardent la scène ou observent l'étoile.
Elles apparaissent ensuite dans l'art monumental, dans l'enluminure (missels, livres d'heures). À partir du XIVe siècle, les représentations peintes, fresques puis plus tard toiles, de l'adoration des mages se multiplient dans les églises, popularisées au théâtre par les mises en scène des mystères médiévaux. Peu à peu ces représentations deviennent plus pathétiques, insistant sur le contraste entre le dénuement de Marie et Joseph et la richesse des costumes des rois mages, ainsi que sur l'inversion de la scène d'hommage d'ordinaire rendue aux rois, mais ici rendue par des rois à un simple nouveau-né. Les trois hommes représentent très tôt les trois âges de la vie[1]. Le nouveau-né complète d'ailleurs la série des trois âges qui deviennent ainsi quatre. C'est le roi ou le mage le plus âgé qui est représenté agenouillé devant l'enfant, formant avec lui un couple symbolique, l'articulation du passé et du futur.
Selon une autre interprétation, les trois rois représentent les trois parties du monde alors connues : Europe, Asie et Afrique, d'où la présence, notamment chez les peintres nordiques et plus tardivement italiens, d'un roi africain.
Le nouveau-né est généralement assis sur les genoux de Marie derrière laquelle se tient souvent Joseph. Un ange (Giotto) les accompagne parfois. Les trois rois se tiennent devant l'enfant. De nombreux détails anecdotiques (voire ésotériques dans le cas de Jérôme Bosch), se multiplient dans les représentations.
- Rappel des éléments iconographiques qui définissent l'Adoration des mages
- Présence des membres de la sainte Famille : Jésus, la Vierge Marie et plus tardivement Joseph
- Présence des trois rois mages, leur symbolique propre et leur présents: myrrhe, or et encens
- À partir de la Renaisance : La crèche (étable ou architecturée) et son entourage proche :
- les animaux (le bœuf et l'âne)
- le paysage environnant, campagne ou villes, ou même ruines antiques
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Tableaux célèbres
XVe siècle
- Entre 1390 et 1410 : Adoration des Mages avec saint Antoine, artiste anonyme, J. Paul Getty Museum: Les mages portent la couronne.
- Entre 1440 et 1460 : Adoration des Mages dite Tondo Cook, Fra Angelico et/ou Fra Filippo Lippi, National Gallery of Art de Washington.
- Vers 1455, L’Adoration des Mages, Rogier van der Weyden, Alte Pinakothek
- Vers 1455, L’Adoration des Mages dans les Heures d’Étienne Chevalier, enluminées par Jean Fouquet (Musée Condé, Chantilly)
- 1470 : Hans Memling, L'Adoration des mages, Musée du Prado, Madrid
- Entre 1470 et 1475 : Adoration des Mages, Jérôme Bosch, au Philadelphia Museum of Art et au Musée du Prado,
- Sandro Botticelli :
- c. 1472 : L'Adoration des mages
- c. 1473 : L'Adoration des mages
- 1475 : Adoration des mages, galerie des Offices, Florence
- 1482 : L'Adoration des mages de Léonard de Vinci, tableau inachevé en 1482
- 1487 : Adoration des Mages, Domenico Ghirlandaio, musée de la galerie des Offices à Florence
- Geertgen tot Sint Jans:
- c. 1490 : Triptyque de l'Adoration des mages, Galerie nationale de Prague
- c. 1490 : L'Adoration des mages, Musée d'art de Cleveland (The Cleveland Museum of Art)
- c. 1495 : L'Adoration des mages, Disciple de Geertgen tot Sint Jans, collection Oskar Reinhart, ‘Am Römerholz’, Winterthur
- Entre 1495 et 1505 : L'Adoration des Mages, Andrea Mantegna, J. Paul Getty Museum. Un mage noir. Les mages portent le turban oriental. Le plus âgé est tête nue.
XVIe siècle
- 1504 : L'Adoration des mages, d'Albrecht Dürer, conservée à la Galerie des Offices. Dans ce tableau Dürer s'est lui-même représenté sous les traits du plus jeune des trois mages.
- Vers 1519, Adoration des mages, Jan van Scorel, Art Institute of Chicago
- 1526, L'Adoration des Mages, Quentin Massys, Metropolitan Museum of Art
- Pieter Bruegel l'Ancien a représenté trois fois ce thème :
- une version de 1556-1562 est conservée dans les musées royaux des Beaux-Arts de Belgique,
- 1564 : Une version se trouve à la National Gallery de Londres ;
- 1567 : la plus originale, L'Adoration des mages dans un paysage de neige (Winterthur, collection Oskar Reinhart), accentue l'enracinement de la scène dans la réalité géographique, culturelle et climatique du spectateur de l'époque en marginalisant le sujet biblique à peine visible dans un coin du tableau, selon un procédé cher à Bruegel.
XVIIIe siècle
- 1753, Adoration des mages, Giovanni Battista Tiepolo, Alte Pinakothek, Münich
Notes et références
- ↑ a , b , c , d , e , f et g La Bible et les saints, guide iconographique, Gaston Duchet-Suchaux et Michel Pastoureau,1990
- ↑ Origine des fêtes sur Balade sur toile
Liens internes
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