Mme Saint-Huberty

Mme Saint-Huberty

Antoinette Saint-Huberty

Mme Saint-Huberty
Pastel de Vigée-Lebrun (v. 1780), Coll. particulière, anciennement en dépôt au musée de Saint-Germain-en-Laye.
Pastel de Vigée-Lebrun (v. 1780),
Coll. particulière, anciennement en dépôt au musée de Saint-Germain-en-Laye.

Naissance 15 décembre 1756
Strasbourg, France France
Décès 22 juillet 1812
Barnes, Angleterre Angleterre
Activité principale Artiste lyrique

Anne-Antoinette-Cécile Clavel, dite Mme Saint-Huberty, née à Strasbourg le 15 décembre 1756 et morte à Barnes près de Londres le 22 juillet 1812, est une cantatrice française.

Fille dun musicien, qui lui fit parcourir lEurope, lorsque sa voix se fut formée, elle rencontra, à Varsovie, le compositeur Jean-Baptiste Moyne, dit Lemoyne, qui compléta son éducation musicale. La princesse Lubomirska la prit sous sa protection et, de retour en France, elle épousa en 1774 le sieur Croisilles de Saint-Huberty, chargé daffaires du prince Henri de Prusse et recruteur de nouveaux talents pour son théâtre privé. Elle travailla au théâtre de Strasbourg jusquen 1777.

Sa réputation la fit venir à Paris, elle débuta dans lArmide de Christoph Willibald Gluck, le 23 septembre 1777, mais avec peu de succès. Engagée à lOpéra, elle nobtint que des seconds rôles, mais dévouée à son art, elle lui sacrifiait tout. La mort ou la retraite de ses principales rivales, dont Sophie Laguerre, Rosalie Levasseur ou Sophie Arnould, mais surtout la protection particulière de Louis XVI qui lappréciait, lui permirent de devenir la première cantatrice en titre. Cest alors quelle obtint, chose rare pour une femme à cette époque, gain de cause dans un procès en séparation davec son mari qui la maltraitait et la dépouillait. Elle obtint même de garder son nom de femme mariée pour la scène, sans particule, et elle est donc connue sous le nom de « Mme Saint-Huberty ».

Sa carrière ne fut plus quune longue suite de succès. On cite sa tournée triomphale à Marseille. En quelques années, elle est devenue la cantatrice la plus réputée dans lEurope de la fin du siècle des Lumières.

Elle senrichit prodigieusement et acquit une villa à Neuilly et un petit château à Groslay dans la vallée de Montmorency. Alors lamie dun mélomane italien, le comte Turconi, qui possédait une magnifique villa à Mendrisio, à la frontière italio-suisse, elle le délaissa pour le comte dAntraigues qui séprit delle.

En 1790, elle quitta lOpéra pour suivre son amant, qui émigrait. Ils sépousèrent secrètement à Lausanne en décembre 1790 puis vécurent plusieurs années à Mendrisio dans la villa du comte Turconi. DAntraigues eut alors une activité politique très importante et fut secondé par Mme Saint-Huberty, devenue comtesse dAntraigues, qui accomplit un voyage secret à Paris en 1792. Elle fit parvenir des messages de lémigration à la famille royale et retourna à létranger à la veille des événements du 10 août. Le comte dAntraigues anima un réseau de correspondance contre-révolutionnaire, dirigeant les nouvelles quils recevait de ses agents secrets à Paris vers lEspagne, lAngleterre, le Portugal et la Russie.

Lorsquil fut arrêté à Trieste et ses papiers saisis sur ordre du général Bonaparte, Mme Saint-Huberty, dont la réputation internationale avait un certain poids, implora Joséphine, qui était alors à Milan, et le Directoire apprit peu après que dAntraigues, dont la tête était mise à prix, sétait évadé de sa prison de Milan.

Fuyant les armées françaises, ils se rendirent ensuite à Vienne puis en Russie, la tsarine Catherine II confia une mission diplomatique au comte dAntraigues. Il prit la nationalité russe et se convertit à lorthodoxie. Sa femme avait mis un terme à sa carrière et ne se produisait plus quen privé. Chagrinée davoir mettre un terme à sa carrière si prometteuse, elle écrivit des pièces de théâtre.

Vers 1809, le couple se retira à Londres, les dAntraigues périrent tous deux, assassinés à larme blanche par un domestique italien, qui fut aussitôt abattu. Les services secrets britanniques, qui avaient monté lopération, recueillirent les papiers du comte dAntraigues, papiers recelant les clauses secrètes de certains traités et loriginal du testament de Louis XVI, qui étaient de la plus haute importance politique.

Bibliographie

  • Olivier Blanc:
    • Les Espions de la Révolution et de lEmpire, paris, Perrin, 1995.
    • LAmour à Paris, Paris, Perrin, 2003.
  • Edmond de Goncourt, La Saint Huberty, daprès sa correspondance et ses papiers de famille, Paris, Dentu, 1882 (une biographie qui ne vaut que par les extraits de correspondance cités par les Goncourt).

Iconographie

La Saint-Huberty dans le rôle de Didon par Lucas de Montigny Jean Robert Nicolas[1]

Notes et références

  1. Don de Mme Marcel en souvenir de son époux, 1927. Europeana RF1900; RMNDO000000492712. Autres portraits.


  • Portail de la musique classique Portail de la musique classique
  • Portail du théâtre Portail du théâtre
  • Portail de l’opéra Portail de lopéra
Ce document provient de « Antoinette Saint-Huberty ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Mme Saint-Huberty de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Saint-Huberty — Antoinette Saint Huberty Mme Saint Huberty Pastel de Vigée Lebrun (v. 1780), Coll. particulière …   Wikipédia en Français

  • Saint-huberty — Antoinette Saint Huberty Mme Saint Huberty Pastel de Vigée Lebrun (v. 1780), Coll. particulière …   Wikipédia en Français

  • Antoinette Saint-Huberty — Mme Saint Huberty Pastel de Vigée Lebrun (v. 1780), Coll. particulière, anciennement en dépôt au musée de Saint Germain en La …   Wikipédia en Français

  • Amélie-Julie Candeille — Infobox biography name = Julie Candeille caption= Portrait by A. Labille Guiard (1791) image size =235px full name= Amélie Julie Candeille birth date=31 July 1767 birth place=Saint Sulpice, Paris death date=4 February 1834 death place=Paris… …   Wikipedia

  • Jean-Frédéric Perregaux — Pour les articles homonymes, voir Perregaux. Jean Frédéric Perregaux (ou Perrégaux), né à Neuchâtel, le 4 septembre 1744, mort à Viry Châtillon, le 17 février 1808 est un banquier suisse installé à Paris. Sommaire …   Wikipédia en Français

  • Jean-Frédéric Perrégaux — Jean Frédéric Perregaux Pour les articles homonymes, voir Perregaux. Jean Frédéric Perregaux (ou Perrégaux), né à Neuchâtel, le 4 septembre 1744, mort à Viry Châtillon, le 17 février 1808 est un banquier suisse installé à… …   Wikipédia en Français

  • Jean-Frédéric Pérrégaux — Jean Frédéric Perregaux Pour les articles homonymes, voir Perregaux. Jean Frédéric Perregaux (ou Perrégaux), né à Neuchâtel, le 4 septembre 1744, mort à Viry Châtillon, le 17 février 1808 est un banquier suisse installé à… …   Wikipédia en Français

  • Jean Frederic Perregeaux — Jean Frédéric Perregaux Pour les articles homonymes, voir Perregaux. Jean Frédéric Perregaux (ou Perrégaux), né à Neuchâtel, le 4 septembre 1744, mort à Viry Châtillon, le 17 février 1808 est un banquier suisse installé à… …   Wikipédia en Français

  • Jean Frédéric Perregeaux — Jean Frédéric Perregaux Pour les articles homonymes, voir Perregaux. Jean Frédéric Perregaux (ou Perrégaux), né à Neuchâtel, le 4 septembre 1744, mort à Viry Châtillon, le 17 février 1808 est un banquier suisse installé à… …   Wikipédia en Français

  • Julie Candeille — Pour les articles homonymes, voir Candeille. Julie Candeille …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1174023 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”