- Matrices de Pauli
-
Les matrices de Pauli, développées par Wolfgang Pauli, forment une base de l'algèbre de Lie du groupe SU(2).
Elles sont définies comme l'ensemble des matrices complexes de dimensions 2 × 2 suivantes :
(où i est l’unité imaginaire des nombres complexes)
Ces matrices sont utilisées en mécanique quantique pour représenter le spin des particules, notamment dès 1927 dans l'étude non-relativiste du spin de l'électron : l'équation de Pauli.
Sommaire
Propriétés
Identités
Autres propriétés
Le déterminant et la trace des matrices de Pauli sont :
Par conséquent, les valeurs propres de chaque matrice sont .
Les matrices de Pauli obéissent aux relations de commutativité et anticommutativité suivantes :
où est le symbole de Levi-Civita, δij est le delta de Kronecker et I est la matrice identité. Les relations ci-haut peuvent être vérifiées en utilisant :
- .
Ces relations de commutativité sont semblables à celles sur l'algèbre de Lie et, en effet, peut être interprétée comme l'algèbre de Lie de toutes les combinaisons linéaires de l'imaginaire i fois les matrices de Pauli iσj, autrement dit, comme les matrices anti-hermitiennes 2×2 avec trace de 0. Dans ce sens, les matrices de Pauli génèrent . Par conséquent, iσj peut être vu comme les générateurs infinitésimaux du groupe de Lie correspondant SU(2) .
L'algèbre de est isomorphe à l'algèbre de Lie , laquelle correspond au groupe de Lie SO(3), le groupe des rotations en trois dimensions. En d'autres termes, les iσj sont des réalisations de rotations « infinitésimales » dans un espace à trois dimensions (en fait, ce sont les réalisations de plus basse dimension).
Physique
En mécanique quantique les iσj représentent les générateurs des rotations sur les particules non relativistes de spin ½. L'état de ces particules est représenté par des spineurs à deux composantes, ce qui est la représentation fondamentale de SU(2). Une propriété intéressante des particules de spin ½ est qu'elles doivent subir une rotation de 4π radians afin de revenir dans leur configuration d'origine. Ceci est dû au fait que SU(2) et SO(3) ne sont pas globablement isomorphes, malgré le fait que leur générateur infinitésimal, su(2) et so(3), soient isomorphes. SU(2) est en fait une « revêtement de degré deux » de SO(3) : à chaque élément de SO(3) correspondent deux éléments de SU(2).
En mécanique quantique à plusieurs particules, le groupe de Pauli Gn est également utile. Il est défini comme tous les produits tensoriels à n dimensions de matrices de Pauli.
Avec la matrice identité I, parfois dénotée σ0, les matrices de Pauli forment une base de l'espace vectoriel réel des matrices hermitiennes complexes 2 × 2. Cette base est équivalente aux quaternions. Lorsque qu'utilisée comme base pour l'opérateur de rotation de spin ½, elle est identique à celle pour la représentation de rotation de quaternion correspondante.
Articles connexes
- Matrice de Dirac
- Moment angulaire
- Quaternion
- Matrices de Gell-Mann
- Groupe de Poincaré
Référence
- (en) Liboff, Richard L. (2002). Introductory Quantum Mechanics, Addison-Wesley. ISBN 0805387145.
Wikimedia Foundation. 2010.