Marie van Zandt

Marie Van Zandt

Marie Van Zandt est une cantatrice née le 8 octobre 1858, probablement au Texas (États-Unis)^[1] et morte le 31 décembre 1919 à Cannes (France).

Biographie

Américaine d'origine hollandaise, Marie Van Zandt naît dans une famille aisée. Dotée d'une jolie voix de soprano, elle suit des cours de chant en 1879 à Milan (Italie) avec Pietro Lampertini. Elle fait ses débuts sur la scène de l'opéra de Turin dans le rôle de Despina du Cosi fan tutte de Mozart. Mais pour arriver au sommet de la gloire, il faut absolument se produire à Paris.

Sa mère connaissant un peu la capitale française puisqu'elle compte quelques amis au faubourg Saint-Germain, présente sa fille à Léon Carvalho, directeur de l'Opéra-Comique qui tombe sous le charme et la fait débuter le 17 mars 1880 dans le rôle-titre de Mignon, le célèbre opéra d'Ambroise Thomas. Au baisser du rideau, la jeune diva de 19 ans a conquis tout Paris. Surnommée Miss Fauvette par le public, elle enchaîne les succès avec Le Pardon de Ploërmel de Giacomo Meyerbeer (rôle de Dinorah) et Les Noces de Figaro de Mozart (rôle de Chérubin).

Alors qu'elle vient de créer avec un grand succès le rôle-titre de l'opéra de Léo Delibes Lakmé (14 avril 1883), Marie souffrante prévient Carvalho qu'elle doit annuler une représentation ; même chose deux semaines plus tard, alors qu'on murmure que la diva "défaillante" a été aperçue le soir même en train de cachetonner à une réception mondaine. Miss Fauvette devient la Fée Caprice. Le 8 novembre 1884, elle doit interpréter pour la première fois en français Le Barbier de Séville de Gioachino Rossini. Paralysée par le trac^[2], la diva reste aphone. Contrainte de se retirer devant une salle comble, sous les sifflets et les huées, elle est remplacée au pied levé par sa doublure, Cécile Mézeray, opportunément présente dans la salle^[3].

Après quatre mois de silence, Marie Van Zandt, reposée et rétablie, fait sa rentrée dans Lakmé. La publicité aidant, la salle est pleine et Van Zandt remporte au final un triomphe. Mais la rancune de certains est tenace car une cabale organisée dès la deuxième représentation génère une violente bagarre devant l'Opéra-Comique entre policiers et étudiants qui crient « Carvalho, démission ! ». C'en est trop : Marie, en larmes, annonce au directeur qu'elle ne chantera plus à Paris^[4].

Elle parcourt le monde, riche et fêtée, elle épouse le comte Micha de Tcherinoff qui l'introduit à la cour de Russie. Devenue veuve, elle se retire à Cannes (France) où elle mène une vie paisible jusqu'à sa mort à l'âge de 61 ans^[5].

Anecdotes

• Le banquier Alphonse de Rothschild fut l'un des admirateurs les plus fervents de Marie van Zandt : il louait tous les soirs les deux premiers rangs d'orchestre pour y placer ses amis et sa famille, chargés de soutenir et applaudir la diva.
• Marie van Zandt était l'égérie du compositeur français Jules Massenet.
• Marie van Zandt est l'arrière-petite-fille de Wynant van Zandt III (1767-1831), bâtisseur de Zion Church et du City Hall de New York city dont il fut Alderman vers 1800.

Bibliographie

• Eric van Zandt, La Trace de nos pères : Histoire des Van Zandt - éd. Christian^[6], Paris, 2001
• Eric van Zandt, Marie van Zandt ou le Caprice parisien - Autopublication - Mortagne au Perche, 2003

Source

• Alex Madis, « La Carrière mouvementée de Marie van Zandt  », Histoire pour tous n°94, février 1968 (p. 370)

Références

• Portail de la musique classique
• Portail de l’opéra