Maria de grèce

Maria de grèce

Marie de Grèce

Marie de Grèce (en grec moderne : Πριγκίπισσα Μαρία της Ελλάδας), princesse de Grèce et de Danemark puis, par son mariage, grande-duchesse de Russie, est née le 3 mars 1876 à Athènes et est décédée dans cette même ville le 14 décembre 1940. C'est un membre des familles souveraines de Grèce et de Russie ainsi qu'une dessinatrice et une écrivaine distinguée.

Sommaire

Famille

La princesse Marie de Grèce avec son époux le grand-duc Georges Mikhaïlovitch le jour de leur mariage.

La princesse Marie est la cinquième des huit enfants du roi Georges Ier de Grèce (1845-1913) et de son épouse la grande-duchesse Olga Constantinovna de Russie (1851-1926). Par son père, elle est la petite-fille du roi Christian IX de Danemark (1818-1906), surnommé le « beau-père de l’Europe », tandis que, par sa mère, elle est l’arrière-petite-fille du tsar Nicolas Ier de Russie (1796-1855). La princesse est donc la nièce ou la cousine de la plupart des monarques d'Europe du Nord et de l'Est.

Le 30 avril 1900, la princesse Marie épouse à Corfou, en Grèce, le grand-duc Georges Mikhaïlovitch de Russie (1863-1919), lui-même fils du grand-duc Michel Nicolaevitch de Russie (1832-1909) et de son épouse la princesse Cécile de Bade (1839-1891).

De l'union de Georges et de Marie naissent deux filles :

  • Nina Georgievna de Russie (1901-1974), grande-duchesse de Russie, qui épouse, en 1922, le prince géorgien Paul Chavchavadze (1899-1971), fils du prince Alexandre Chavchavadze (????-1931) et de son épouse Marie Rodzianko (1867-1958). D’où un fils : le prince David Chavchavadze (1924).
  • Xenia Georgievna de Russie (1903-1965), grande-duchesse de Russie, qui épouse en premières noces, en 1921, l’américain William Bateman Leeds Jr, fils de la princesse Anastasia de Grèce (1883-1923) et de son deuxième époux le magnat de l'étain William Bateman Leeds (????-1908), avant de se remarier, en 1946, à l’américain Herman Jud (1911-????). D’où une fille, née du premier mariage : Nancy Leeds (1925-2006).

Devenue veuve après l'assassinat de son époux par les Bolcheviks, la princesse Marie épouse, en secondes noces, à Wiesbaden, en Allemagne, le 6 décembre 1922, l'amiral grec Périclès Joannidès (1881-1965). De cette union ne naît aucun enfant.

Biographie

Une princesse grecque

De gauche à droite et de haut en bas : le roi Georges Ier de Grèce, son épouse la reine Olga, un inconnu, le futur roi Constantin Ier, la princesse Alexandra et la princesse Marie de Grèce.

Bien que d’origine germano-danoise, par son père, et russe, par sa mère, la princesse Marie est élevée en vraie petite patriote grecque. Enfant, elle est d’ailleurs tellement fière d’appartenir à la nation hellène qu’elle éclate en sanglots le jour où on lui apprend qu’elle n’a pas de sang grec dans les veines. Plus que ses autres sœurs, la jeune fille conserve, en grandissant, sa passion pour son pays. Pendant plusieurs années, elle refuse ainsi d’épouser un prince étranger et de quitter la Grèce. Or, il est, à l’époque, impensable pour une princesse européenne d’épouser un homme en dessous de sa condition et le roi Georges Ier lui interdit formellement d’épouser un citoyen de son pays[1].

Un mariage russe

En 1900, la jeune fille finit donc par épouser l’un des cousins germains de sa mère, le grand-duc Georges Mikhaïlovitch de Russie. Il faut dire que le jeune homme est persévérant. Il a en effet demandé une première fois Marie en mariage en avril 1896 et n’a pas ensuite cessé de la courtiser et de lui rendre visite en Grèce après son refus. Et, même s’il n’est pas très beau et qu’il a douze ans de plus que Marie, le grand-duc offre, au moins, l’avantage d’être situé en lointaine position dans la ligne de succession au trône de Russie. Il n’a, par ailleurs, que peu d’obligations officielles à Saint-Pétersbourg, ce qui lui laisse la possibilité de se rendre à l’étranger. En l’épousant, la princesse de Grèce espère donc pouvoir retourner régulièrement dans le pays de son enfance.

Après une longue période de réflexion, elle rejette donc la proposition de son autre prétendant, le roi Alexandre Ier de Serbie, et fait savoir au grand duc qu’elle accepte de lui donner sa main. Malgré tout, la jeune fille insiste particulièrement sur un point : elle n’est pas amoureuse de son fiancé et ne se marie avec lui que par respect des convenances. Relatant l’événement dans son journal, elle écrit d’ailleurs, sans enthousiasme : « le grand-duc Georges de Russie fit sa demande et fut accepté »[2].

Persuadé qu'il parviendra, par ses efforts, à séduire la princesse grecque, le grand-duc Georges fait tout son possible pour lui faire plaisir. Il obtient ainsi de son cousin le tsar Nicolas II l'autorisation de célèbrer son mariage en Grèce, ce qui est pourtant contraire à la tradition des Romanov. L'union du couple princier se déroule donc sur l'île de Corfou et la princesse Marie a ainsi la joie de pouvoir au moins se marier dans son pays natal.

Après leur lune de miel en Italie et en Autriche, Georges et Marie s’installent en Russie, au palais Mikhaïlovsky, non loin de la capitale impériale. Mais la vie à Saint-Pétersbourg lasse vite la princesse grecque, qui ne fait aucun effort pour s'intégrer à son nouveau pays. Alors qu'elle est à moitié russe, Marie fait tout son possible pour ne pas avoir à utiliser la langue des Romanov : avec son époux, elle parle généralement français tandis qu'elle a recours à l'anglais avec ses enfants. Cherchant toujours à plaire à sa femme, le grand-duc Georges décide donc de quitter les rivages de la Baltique pour ceux plus cléments de la mer Noire. En 1905, le couple princier et ses enfants s’installent dans un petit palais de Crimée, qui reçoit le nom grec d’Harax, et près duquel la princesse Marie a le bonheur de retrouver des ruines antiques qui lui rappellent son pays natal[3].

Durant neuf ans, la famille mène une vie tranquille et Georges se révèle être un père dévoué pour ses enfants. Cependant, malgré tous ses efforts, son mariage est un échec. Même en Crimée, la princesse de Grèce ne parvient pas à aimer la Russie et elle s’éloigne chaque jour un peu plus de son époux. En juin 1914, elle décide donc d'emmèner ses deux filles avec elle en Angleterre, sous le prétexte de prendre soin de leur santé, mais son souhait est en réalité de s'éloigner de son mari et de son pays d'adoption.

De la Première Guerre mondiale aux Révolutions de 1917

Un mois après son arrivée au Royaume-Uni, la Première Guerre mondiale éclate et la princesse ne se précipite pas pour rentrer en Russie. Or, après quelques mois de conflit, il devient trop dangereux pour elle et ses filles de regagner la terre des Romanov. Jusqu'à sa mort, le grand-duc Georges ne reverra donc jamais plus sa famille[4].

En Angleterre, la princesse soutient malgré tous les efforts de la Triple Entente contre ceux des empires centraux. À Harrogate, où elle s'est établie avec ses filles, elle fonde un puis quatre hôpitaux militaires qui reçoivent de nombreux blessés britanniques et canadiens. Cependant, les événements qui secouent la Russie à partir de 1917 conduisent Marie à abandonner ses œuvres de charité pour tenter - en vain - de sauver son mari et ses autres parents de la révolution. Le grand-duc Georges, son frère et deux de leurs cousins sont exécutés sommairement en janvier 1919.

Bibliographie

Œuvres

  • Grand Duchess George of Russia, A Romanov Diary, Atlantic International Publications, 1988. (ISBN 0938311093)
  • Princess Marie of Greece and Princess Marie Troubetzkoy, Katoufs, William and Norgate Ltd, Londres, 1925 (une partie de cet ouvrage a été rééditée récemment sous le titre A Tale of Katoufs From Royal Times To Nursery Rhymes (ISBN 1-4120-2762-4)).

Bibliographie

  • (en) Arturo E. Beéche, « KATOUFS - The Art of Princess Marie of Greece » dans European Royal History Journal no 45, juin 2005.
  • (en) David Chavchavadze, « The artistic legacy of two grandmothers » dans Royalty Magazine, p. 54-61.

Liens externes

Notes et références

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  1. David Chavchavadze, « The artistic legacy of two grandmothers » dans Royalty Magazine, p. 56.
  2. « The Grand-Duke George of Russia proposed and was accepted. » Grand Duchess George of Russia, A Romanov Diary, Atlantic International Publications, 1988, p. 51.
  3. David Chavchavadze, « The artistic legacy of two grandmothers », op. cit., p. 57.
  4. Grand Duchess George of Russia, Op. cit., p. 176.


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