- Lucien Simon
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Lucien Simon est né le 18 juillet 1861 à Paris en France. il est mort le 13 octobre 1945 à Sainte-Marine (Combrit) (Finistère) en France. Il était un peintre, aquarelliste, dessinateur et lithographe français.Lucien Simon est affilié aux mouvements naturaliste et intimiste, en vogue dans toute l’Europe à la fin du XIXe siècle.
Sommaire
Biographie
Lucien Simon naît en 1861 à Paris, dans une famille bourgeoise. Il fait ses études au Lycée Louis-le-Grand. Après son baccalauréat, il entre à l’atelier de Jules Didier. Il participe à divers salons d’artistes comme le Salon des artistes français (première participation en 1881) et le Salon de la Société nationale des beaux-arts. Ces salons, comme les cours de Tony Robert-Fleury et de William Bouguereau qu’il suit à l’Académie Julian (1880-1883), le font connaître des milieux parisiens et contribuent au lancement de sa carrière de peintre. Lucien Simon vend ses premières toiles à des collectionneurs étrangers, puis à l’Etat à partir de 1895.
En 1891, il épouse Jeanne Dauchez, sœur du peintre breton André Dauchez et elle-même peintre, et rencontre Charles Cottet. C'est à cette époque que Lucien Simon découvre la Bretagne. Il y achète, à Sainte-Marine, un sémaphore désaffecté qu’il aménage en maison de vacances pour sa famille et en atelier de peinture (en 1902), ce qui lui permet de peindre ses toiles sur place et non plus de rapporter ses croquis à Paris.
Les années 1900-1920 marquent l’apogée de la carrière de Lucien Simon. Sa renommée l’invite à beaucoup voyager et il participe à plusieurs expositions internationales (Londres, Venise, Pittsburgh).
L’Etat français (La Procession, 1901, aujourd’hui au Musée d’Orsay), des musées japonais, européens et américains et des collectionneurs étrangers renommés (comme les Russes Ivan Morozov et Sergueï Chtchoukine), lui achètent ses toiles. Le Musée du Prado lui achète ainsi La Leçon de danse (déplacée ensuite au Musée Reina Sofía). En 1900, Lucien Simon obtient la Médaille d’Or à l’Exposition universelle de Paris et est nommé Chevalier de la Légion d’honneur (en 1911, il est élevé au rang d’Officier).
En 1905, il est en contact avec Tito Salas, futur peintre vénézuelien, alors expédié par son gouvernement en Europe pour se former à l'école des peintres français.
L'ensemble de son œuvre lui vaut d'être décoré de la Légion d'honneur, d'abord Chevalier en 1900, puis Officier en 1911.
Après la Première Guerre mondiale, Lucien Simon est un peintre connu. L’Etat français lui commande plusieurs œuvres, comme la Messe du Soldat mort et le Sacrifice, tous deux pour l'église Notre-Dame du Travail (Paris) puis le charge de la décoration de l’escalier du Sénat (inauguré en 1929).
En 1923, Lucien Simon est nommé professeur à l’École des beaux-arts de Paris (il comptera parmi ses élèves René Aubert, Henry Simon et Robert Micheau-Vernez), élu à l’Académie des Beaux-arts et nommé Peintre officiel de la Marine en 1933. Il est également professeur à l’Académie de la Grande Chaumière.
Cependant, à partir des années 1920, la critique artistique rejette la peinture de Lucien Simon, trop en décalage avec l’atmosphère de l’après-guerre de rejet des traditions classiques et de réinvention du style. Lucien Simon est considéré comme un peintre de second rang et disparaît peu à peu des commandes officielles.
Il réduit ses apparitions officielles à partir des années 1930. Il s’implique encore dans la création de la Casa de Velázquez de Madrid, inaugurée en 1929. En 1931, il prononce à Buenos Aires plusieurs conférences sur la peinture contemporaine française. En 1934, il illustre le livre Pêcheur d'Islande de Pierre Loti. Enfin, en 1937, il obtient le Grand Prix de l’Exposition universelle de Paris pour sa décoration du Pavillon du Luxembourg (La procession dansante à Echternach, 600x430cm, La Sûre et La Moselle).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se retire à Sainte-Marine où il se consacre pleinement à la Bretagne. Il peint les paysages de l’Odet, la vie quotidienne des marins et des paysans bretons.
Lucien Simon meurt en 1945 à Sainte-Marine. Il est enterré au cimetière de Combrit.
Influence et courant artistique
Lucien Simon se coupe des courants artistiques de son époque. Il n’est pas exactement un impressionniste et tourne le dos au cubisme et au mouvement dada qui bouleversent la tradition picturale. Lucien Simon s’inspire d’Edouard Manet (mort en 1883), de Diego Velasquez et de Franz Hals (tous deux peintres du XVIIe). Hals l’inspire pour ses portraits de groupes de personnes (par exemple de paysannes). De Velasquez, il retient les portraits individuels, les paysages et la peinture de la condition humaine. Manet l’inspire pour les sujets tirés de la vie quotidienne, pour la peinture de nus et pour l’utilisation de couleurs franches.
Lucien Simon défend une peinture fondée sur la composition plutôt que sur la couleur ; c'est-à-dire que pour lui, la composition d’un tableau est primordiale. Il suit en cela les peintres Jean-Baptiste Corot (1796-1875), Henri Fantin-Latour (1836-1904), Whistler (1834-1903) et Eugène Carrière (1849-1906).
Aujourd’hui, Lucien Simon est affilié aux courants naturaliste et intimiste, et souvent rangé par défaut parmi les peintres postimpressionnistes. On le considère aussi comme un peintre régionaliste. Il est d’ailleurs surtout connu en Bretagne, et principalement dans le Pays Bigouden.
Ses œuvres sont dispersées dans le monde : musées de Boston et de Philadelphie aux États-Unis, Musée des Beaux-arts de Buenos Aires, collections privées au Japon (Collection Matsukata), musées européens. En France, plusieurs musées exposent des toiles de Lucien Simon : le Musée d’Orsay à Paris, dans les salles consacrées aux peintres de la Bande noire ; ainsi que certains musées bretons, comme le Musée de Quimper.
La Bande Noire, l’intimisme et la Bretagne
La critique invente l’expression de la Bande noire pour désigner un groupe de peintres qui s’inspirent de Gustave Courbet et de la tradition classique, et qui utilisent des couleurs sombres pour exprimer la mélancolie, la rigueur et le réalisme de la vie quotidienne. Outre Lucien Simon, la Bande noire regroupe :
- Charles Cottet (1863-1925). Il s’intéresse d’abord à la Bretagne et à ses marins (l'Enterrement breton, 1895, musée de Lille) avant de se tourner vers l’Espagne, l’Orient et l’Egypte.
- Emile-René Ménard (1862-1930), peintre de paysages bucoliques et de scènes antiques (l'Âge d'or, 1909, Paris).
- André Dauchez (1870-1948), beau-frère de Lucien Simon, peintre et graveur a consacré son œuvre à la Bretagne bretonnante, principalement à des paysages d'estuaires et de marée basse et a aussi peint quelques scènes tirées de la vie quotidienne bretonne (Les Brûleurs de goémon, 1898, musée de Moulins)
- René-Xavier Prinet (1861-1946).
- Edmond Aman-Jean, (1858-1936), ami du poète Verlaine. Il peint souvent des portraits de femmes rêveuses.
Les peintres de la Bande noire influencent des peintres étrangers comme l’anglais Frank Brangwyn ou l’espagnol Ignacio Zuloaga (1870-1945).
Toutefois, Lucien Simon ne s’enferme pas dans le rigorisme de la Bande Noire et garde sa liberté de style. Il peint des scènes intimistes : des portraits, souvent de membres de sa famille (Autoportrait, 1909, musée de Lyon), des scènes presque impressionnistes (Causerie du soir, 1902, musée de Stockholm), des baigneuses, des bourgeoises parisiennes,…
Lucien Simon se passionne pour la Bretagne, et principalement pour le Pays Bigouden (Finistère). Il séjourne régulièrement, plusieurs mois par an dans le sémaphore qu’il y a acheté. Il observe et peint les bretons et les bigoudens, qu’il voit à la messe, dans les fêtes religieuses, à la fête foraine, sur le port ou dans les champs derrière sa maison. Lucien Simon peint les paysages bretons : l’embouchure de l’Odet, le port de Sainte-Marine, la mer. Il s’intéresse aussi aux scènes de la vie quotidienne : le ramassage des pommes de terre, les ramasseurs de goémon, les pêcheurs. Il est d’abord attiré par la rudesse triste de ce peuple.
Au fil des années, sa peinture se colore : il peint de plus en plus de scènes lumineuses. A côté des robes de deuil, il esquisse des foules bariolées, les rires des enfants, les jeux bruyants des petites filles.
Sa passion pour la Bretagne lui vaudra son surnom de "Peintre du Pays Bigouden".
Postérité
Lucien Simon est le père du sculpteur (principalement animalier) Paul Simon, mort en 1979.
Voir aussi
Bibliographie
- André Cariou, Lucien Simon, Editions Palantines, Plomelin, 2002
Catégories :- Art breton
- Peintre français
- Académie Julian
- Naissance à Paris
- Naissance en 1861
- Décès en 1945
- Officier de la Légion d'honneur
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