- Edmond Aman-Jean
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Amand Edmond Jean, dit « Edmond Aman-Jean », né à Chevry-Cossigny le 13 novembre 1858 et mort à Paris le 23 janvier 1936, est un peintre, graveur et critique d'art français.
Sommaire
Biographie
Fils d’Edmond Joseph Jean, fabricant de chaux, et de Céline Elisabeth Leblanc, il est l'élève à l'École des beaux-arts de Henri Lehmann, lui-même élève d'Ingres, ainsi que le condisciple de Georges Seurat, avec lequel il partage un atelier et sans doute les modèles vivants. Seurat laissera d'ailleurs plusieurs portraits de son ami. Il se lie aussi avec Alphonse Osbert et Alexandre Séon.
Il obtient en 1886 une bourse de voyage et part étudier les Primitifs en Italie avec Henri Martin et Ernest Laurent, ce qui renforce son goût pour les anciens et pour le décor. Avec Seurat, il participe comme assistant à la réalisation du Bois sacré (Musée de Lyon) de Puvis de Chavannes, dont on retrouve notamment l'influence dans sa Sainte Geneviève (Musée de Brest) acquise par le collectionneur parisien Simon Hayem, dont le peintre Jules Bastien-Lepage fera un beau portrait (Musée municipal d'Hazebrouck).
Proche des milieux littéraires symbolistes, il exécute un portrait émouvant de Verlaine à l'hôpital Broussais[1], œuvre peinte en hiver à l'époque où le poète y soignait sa syphilis, témoignage de l'amitié qui lie les deux hommes depuis leur rencontre jusqu'à la mort du poète en 1896. Verlaine dédiera un sonnet à l'artiste pour le portrait qu'il a aimé, et séjournera les années suivantes chez le couple[2]. Il est l'un des premiers à répondre favorablement au Sar Péladan, auquel il écrivit en 1892 : « Vous êtes le seul en France à pouvoir parler Esthétique et Art », et il expose aux deux premiers salons de la Rose-Croix esthétique.
Il avait épousé Thadée Jacquet[3], fille d'un préfet de l'Empire, elle-même peintre, qu'il représenta dans plusieurs de ses tableaux, tout comme leurs deux enfants François et Céline Aman-Jean.
Albert Besnard le fit introduire à la Légion d'honneur en 1900. Il fut élevé au grade de Commandeur en 1933[4].
Son œuvre
Ayant partagé un net intérêt avec Seurat et Séon pour les théories chromatiques et le divisionnisme, il pratique toutefois un synthétisme aux couleurs sourdes, atténuées. Son goût pour la fresque et la tapisserie, auxquelles on compare souvent ses œuvres de cette période, l'incline à peindre sans trop de modelé, alliant des à-plats aux teintes subtiles à des motifs plus décoratifs.
Son inspiration s'attarde sur des figures de femmes rêveuses, purifiées, par l'extrême délicatesse des attitudes, des gestes, de la pose lovée dans le plaisir indicible de la confidence, du secret émis par le repos des corps alanguis, du secret confié. En 1896, Gustave Geffroy évoquait ses figures un peu languissamment peintes en des colorations effacées, ravivées par un détail, une fleur au corsage ou à la chevelure, des yeux trop translucides, enchâssés comme des pierres précieuses[5].
Quelques œuvres dans les musées
- Les Baigneuses, huile sur toile, 92 x 73 cm, Musée des Beaux-Arts de Rouen.
- Portrait du Sculpteur Jean Dampt, Paris, Musée du Petit-Palais.
- Portrait d'Albert Besnard, Paris, Musée du Petit Palais.
- Miss Ella Carmichael, Paris, Musée du Petit Palais.
Notes et références
- Verlaine à l'Hôpital Broussais, 1892, huile sur toile, 125,5 x 70 cm, Metz, Musées de la Cour d'or
- De Puvis de Chavannes à Picasso, vers l'Art moderne, Flammarion.
- Albert Besnard, n° 116 du catalogue Godefroy portrait à l'eau-forte par
- Dossier 19800035/0224/29504 dans la Base Leonore
- David-Jean Jumeau-Lafond, Les Peintres de l'Âme, le Symbolisme idéaliste en France.
Liens externes
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