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Louis Legendre (homme politique)
Pour les articles homonymes, voir Louis Legendre.Louis Legendre, né à Paris le 22 mai 1752, mort à Versailles le 13 décembre 1797, est un révolutionnaire français.
Vie
Fils de boucher, Legendre est dix ans matelot, avant de s'établir comme maître boucher à Paris. La corporation des bouchers a joué un grand rôle au XVe siècle, dans la luttes des Bourguignons et des Armagnacs.
Son nom est mêlé à toutes les journées de la Révolution. Le 12 juillet 1789, il fait partie des parisiens qui promènent par les rues les bustes de Necker et du duc d’Orléans. Le lendemain, il entraîne les habitants de son quartier aux Invalides, afin d'y récupérer les armes entreposées, et figure dans les premiers rangs des combattants de la Bastille. Il figure avec Danton et Desmoulins parmi les fondateurs du club des Cordeliers, en 1790.
Dès cette époque, il est déjà fameux comme chef populaire et comme l'une des notabilités révolutionnaires du district des Cordeliers, qui est l'un des plus ardents de Paris. Il protège Marat contre les persécutions de la police, le cachant à plusieurs reprises pour le soustraire aux poursuites. Le 5 octobre, il prend part à la marche sur Versailles, dans les rangs de la garde nationale. En juin 1791, il signe la pétition du Champ de Mars, pour la déchéance du roi, et doit s'enfuir, après cette journée, comme nombre patriotes menacés d'arrestation. Il reparaît à la suite de l'amnistie décrétée lors de la ratification de la constitution, est désigné plusieurs fois comme orateur de sa section pour présenter des pétitions à la barre de l'Assemblée législative, contribue à l'envahissement des Tuileries, le 20 juin 1792, et à la journée du 10 août, qui consomme la chute de la royauté.
Élu par les électeurs de Paris député à la Convention nationale, il prend place à la Montagne et vote la mort de Louis XVI. Nommé un temps au comité de sûreté générale, il est chargé de plusieurs missions à Lyon. De retour à Paris, après avoir été longtemps partisan d'une conciliation entre montagnards et girondins, il se prononce avec énergie contre les girondins, votant la suspension de leurs chefs le 31 mai. Peu après, il est exclu du club des Cordeliers pour avoir critiqué les mesures terroristes d’Hébert. Puis, envoyé en mission à Rouen, il agit avec modération contre les royalistes et les fédéralistes. À son retour, avec Danton, il attaque les hébertistes et applaudit à leur proscription, en mars 1794.
Le 31 mars 1794, Danton, Desmoulins, Lacroix, ainsi que plusieurs de leurs amis, sont également arrêtés. À la Convention, Legendre monte à la tribune pour demander que les prévenus soient entendus à la barre de l'Assemblée. Vivement combattue par Robespierre, sa motion est rejetée, et Legendre abandonne ses amis. Par la suite, il flatte le pouvoir et Robespierre.
Le 9 thermidor, il hurle à Robespierre, alors que ce dernier est momentanément incapable de parler : « C’est le sang de Danton qui t’étouffe ! ». La phrase a néanmoins été également attribuée à Garnier de l'Aube[1]. À quoi Robespierre aurait répondu : « Ah ça, c’est Danton que tu veux venger ? Lâche, pourquoi ne l’as-tu pas défendu ? » Le lendemain, à la tête d'une force armée, il se rend aux Jacobins, dont il chasse les membres présents et ferme les portes. Le 31 juillet, il fait rapporter la loi de prairial, qui permettait aux comités de faire arrêter les députés sans vote de la Convention. Le lendemain, il fait son retour au comité de sûreté générale.
Quand Lecointre dénonce Barère, Collot d'Herbois et Billaud-Varenne, il prend leur défense. Par la suite, cependant, il les attaque lui-même avec violence et s'associe à toutes les mesures des thermidoriens. Il prend ainsi une part active à la répression des insurrections du 12 germinal et du 1er prairial an III. Par la suite, il s'aperçoit des progrès de la contre-révolution.
Après la ratification de la constitution de l'an III, il fait son entrée au conseil des Anciens, où il ne joue qu'un rôle effacé mais demeure jusqu'à sa mort, en 1797.
Par son testament, il lègue son corps à l'école de chirurgie, « afin d'être encore utile aux hommes après sa mort ».
Source
- Grand Dictionnaire Larousse du XIXe siècle
Notes et références
- ↑ Adolphe Thiers, Félix Bodin ,Histoire de la Révolution française
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