Louis d'Ailleboust de Coulonge

Louis d'Ailleboust de Coulonge
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Louis d'Ailleboust de Coulonge
Mandats
Gouverneur général de la Nouvelle-France
automne 1648 – 12 octobre 1651
Monarque Louis XIV de France
Prédécesseur Charles Jacques Huault de Montmagny
Successeur Jean de Lauzon
Gouverneur général de la Nouvelle-France
13 septembre 1657 – 11 juillet 1658
Prédécesseur Charles de Lauzon de Charney
Successeur Pierre de Voyer d'Argenson
Biographie
Date de naissance vers 1612
Lieu de naissance Ancy-le-Franc, France
Nationalité Français
Profession militaire, ingénieur, architecte, gouverneur
Religion Catholicisme
Résidence Québec
Gouverneurs généraux de la Nouvelle-France

Louis d'Ailleboust de Coulonge (16121er Mai 1660) et d'Argentenay, était le gouverneur et lieutenant-général de la Nouvelle-France de 1645 à 1651 et gouverneur actif de 1657 à 1658[1].

Sommaire

Biographie

Il est né à Ancy-le-Franc d'une famille noble, fils d'Antoine d'Ailleboust,(… v.1620) avocat à Autun et Conseiller ordinaire du Prince de Condé et de l'Auxois, et sa seconde épouse de Suzanne Hotman. Il a un demi-frère:Nicolas d'Ailleboust, né du premier mariage de son père avec Marie Genevois. Son grand-père était François Hotman, célèbre jurisconsulte, écrivain et calviniste. Arrière-petit-fils de Pierre d'Ailleboust, médecin de François Ier. Et petit-neveu de Jean d'Ailleboust (le jeune), médecin de Henri IV, et de Charles Ier d'Ailleboust, évêque d'Autun.

En 1638, nous savons qu'il habite à Paris Rue de Bièvre, paroisse de Saint-Étienne-du-Mont Il y épouse le 6 septembre 1638, Barbe de Boulouge (Bollongne - Boullougne- Boullogne), contrat de mariage signé devant maître Philippe Périer, notaire à Paris et fait à l'Hôtel des Deux Anges, Place Maubert, où la mère de la mariée, née Eustache Quéan ou Quéau, veuve de Florentin de Boullongne, de Ravières en Champagne demeure[2].Le jeune couple emménage rue des Morfondus[3].

Éprouvant le désir de se rendre en Nouvelle-France, il prend des informations, dans son entourage familial. Un compagnie d'ecclésiastiques et de gentilshommes, ayant fait l'acquisition de l'île de Montréal, en confie le recrutement de volontaires à un jeune gentilhomme: Paul de Chomedey de Maisonneuve. Malgré l'état de santé fragile de son épouse, ils décident de partir ensemble. La sœur aîné de Barbe: Philippine Gertrude de Boullongne décide de les accompagner. Françoise d'Aillebouts, grand-tante de Louis avait épousé Jean Lallemant, calviniste et médecin à Autun. Nous ignorons si ce couple eu des enfants, mais mais le trio rencontra le jésuite Charles Lalemant, procureur de la mission canadienne, et qui avait déjà été missionnaire là-bas en 1625. C'est ainsi qu'ils entrèrent dans la Société Notre-Dame de Montréal. Le départ ayant été fixé, ils embarquent au printemps de l'année 1643, sur un des trois vaisseaux en partance depuis le port de La Rochelle. Deux des navires arrivèrent que le 15 août suivant, tant la traversée fut difficile. Il arrive à Ville-Marie (maintenant Montréal) en septembre1643. Au mois de juillet suivant, la petite troupe de Paul Chomodey de Maisonneuve, composée d'une cinquantaine de personnes, reçoit la visite du gouverneur Charles Jacques Huault de Montmagny, avec les promesses du roi de France d'envoyer de nouveaux colons avec un navire de 350 tonneaux la Notre-Dame. Louis qui avait reçu une formation d'ingénieur militaire, mit tout son talent à la fortification de la ville, régulièrement attaquée par les Iroquois qui avaient l'année précédent tués quatre personnes et fait de nombreux blessés. Il conseilla de semer du blé, venant de France, au lieu et place du blé d'inde.

Monsieur Paul de Chomodey de Maisonneuve, rentra en 1645, en France et chargea Louis d'Ailleboust, de le remplacer. Ce qu'il fit de 1645 à l'été 1647. A son retour, il apprit à Louis que Mr Huault de Montmagny, devait être remplacé à la tête du gouvernement de la Nouvelle-France, après onze années de bons services et que le conseil du roi avait envisagé de lui confier ce poste mais qu'il avait décliné l'offre au profit de Mr Louis d'Ailleboust. Il dut donc à la demande de la Compagnie des Cent-Associés et de la Société de Notre-Dame, se rendre en France prendre possession de ses lettres de créance. Il fut nommé par Mazarin, le 2 mars 1648, pour une durée de trois années. Il présida donc, au Conseil de cinq membres chargé de prendre les décisions, sur les lois locales, de régler le commerce, de rendre la justice, décider des réglements du pays, et de la guerre. Revenu de France accompagné par son neveu, jeune officier: Charles-Joseph d'Ailleboust des Musseaux (Muceaux),(1621-1700) seigneur d'Argenteuil, il lui confia le commandement du camp volant, chargé de protéger les environs de la ville et composé de 40 soldats.

Il s'installa au Château Saint-Louis de Québec, à son retour. L'effectif du camp volant fut porté à 70 hommes par suites des attaques incessantes des Iroquois, qui massacrèrent les Hurons, alliés des colons français et qui furent pratiquement exterminés entre 1648 et 1649. Fin 1650, il fait construire de nouvelles défenses au Fort des Trois-Rivières et donna des instructions très précises sur l'organisation de la défense à Pierre Boucher commandant du fort.

Il reprit les négociations commencées par son prédécesseur pour essayer de conclure un traité d'alliance avec les colonies de la Nouvelle-Angleterre et ne voulut pas signer séparément un traité d'union commerciale. Les négociations n'aboutirent pas. Il donna des ordres pour faire stopper le trafic d'eau-de-vie avec les indiens. Le 13 octobre 1651, son poste est reprit par Jean de Lauzon.

Louis et son épouse se retire dans leur propriété près de Québec, en un lieu baptisé Coulonge, terre dont il avait fait l'acquisition le 17 octobre 1649 de Nicolas Gaudry dit Bourbonnière. Il embellit son domaine et son successeur à la tête de la Nouvelle-France, lui concéda au nom de la Cie des Cent-Associé le fief d'Argentenay et l'arrière fief de Saint-Vilmé. Sa demi-sœur utérine Dorothée de Manthet avait épousé son demi-frère paternel, son aîné Nicolas d'Ailleboust. Le couple eut deux enfants Charles-Joseph d'Ailleboust et Suzanne d'Ailleboust. Ces deux noms, d'Argentenay et l'autre de Saint-Vilmé sont tous deux des villages de l'Yonne.

Il devint syndic et marguillier de la paroisse de Québec. Il continua à participer de façon active à la vie du nouveau monde en créant avec Jean Bourdon et Jean-POaul Godefroy on port de pêche à Percé et y fit envoyer un bateau pour effectuer le transport à Saint-Christophe dans les Antilles. Il deviendra Directeur Général des pelleteries de Nouvelle-France et sera ménager les intérêts divergent de la Grande Compagnie et de la Compagnie des Habitants, dont la création remonte à 1645.

En 1655, il accompagne avec son neveu Charles-Joseph, Mr de Maisonneuve qui est de retour en France, pour traiter de la pérennité de l'œuvre entreprise par les sociétés dans la Nouvelle-France et particulièrement à Ville-Marie. Il resta deux années en France et avant de repartir, il reçut de la Compagnie des Cent-Associés, en remerciements de son travail, les lettres patentes, érigeant sa propriété de Coulange en fief et châtellenie, en 1657.

Le 17 mai 1657, il embarque à Saint-Nazaire, avec Mr de Maisonneuve, trois sulpiciens, que dirige l'abbé de Queylus, premier supérieur de Saint-Sulpice à Montréal. Ils débarquèrent à l'Île d'Orléans le 29 juillet 1657 et dans le courant du mois d'août les religieux s'installèrent à Ville-Marie.

Charles de Lauzon de Charny, gouverneur intérimaire rappela auprès de lui Louis d'Ailleboust qui quitta Montréal et rentra à Québec le 12 septembre 1657. C'est avec surprise qu'il se vit nommer par celui-ci gouverneur par intérim en attendant la venue de Pierre de Voyer d'Argenson, vicomte de Mouzay, nouveau gouverneur. Suite au décès de son épouse Charles de Lauzon souhaitait entrer dans les ordres et abandonner sa charge. Louis reprit les pourparlers et autres négociations entre tous les partis en conflits d'intérêts. La fourberie régnait en maîtresse absolue et pendant que l'on préparait la paix d'un côté les massacres allaient bon train de l'autre.

Le 13 mai 1658, il posa en compagnie de l'abbé Vignal, la première pierre de l'église du Petit-Cap (Sainte-Anne de Beaupré). Les Iroquois continuaient à massacrer: Hurons, Algonquins et colons. C'est sous son impulsion que fut réalisé l'installation des Huros et des Algoquins dans ce qui fut appelé le Fortin des Hurons à proximité du Château Saint-Louis.

N'ayant pu s'accorder avec le nouveau gouverneur, il quitta et regagna Ville-Marie, en compagnie de son épouse, de l'abbé de Queylus et de plusieurs dizaines de colons. Il fortifia à la demande de Mr de Maisonneuve, le coteau Saint-Louis et lança les bases de la citadelle de Montréal. Il retourna à Québec, pour y accueillir le premier évêque de la Nouvelle-France, Monseigneur François de Laval arrivé le 16 juin 1659. C'est à la demande de ce dernier et du gouverneur qu'il se lança à nouveau dans des négociations, en vue de régler un différent sur des questions de préséances dans l'ordre des places à l'église, entre ces deux hommes. Monsieur Louis d'Ailleboust, fin diplomate, donna satisfaction aux deux parties dans sa médiation.

Il s'éteint à Montréal, le 31 mai 1660 âgé seulement de 48 ans, ne laissant aucun descendant. Il fut inhumé à Ville-Marie, le 1er juin 1660 dans le cimetière de l'hôpital qui se trouvait à l'emplacement de l'actuelle Place d'Armes.

Armoiries

"De gueules au chevron d'or, accompagné de trois étoiles d'or, deux en chef, une en pointe".

Notes et références

  1. [1]
  2. C. Boudreau & A. Vachon:" Genealogica Heraldica ";P 183-184.
  3. Sylvie Ravet-Biton: " Les pionniers tonnerois de la Nouvelle-France ", Société d'Archéologie et d'Histoire du Tonnerois.

Bibliographie

  • Marie-Claire Daveluy, « AILLEBOUST DE COULONGE ET D’ARGENTENAY, LOUIS D’ », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, 2000
  • Amédée-Edmond Gosselin, « Notes et documents concernant les gouverneurs d’Ailleboust, de Lauzon et de Lauzon-Charny », dans Mémoires de la Société royale du Canada, XXVI (l932), sect. i : 83–96.
  • Aegidius Fauteux, La famille d'Aillebout: étude généalogique et historique, Montréal : G. Ducharme, 1917, 196 p. (en ligne)
  • Claire Boudreau & Auguste Vachon: " Genealogica Heraldica ", Presses Universitaires d'Ottawa- 18-23 août 1996. P. 183 et suivantes.
  • Sylvie Ravet-Biton:" Les pionniers Tonnerois de la Nouvelle-France " Ste d'Archéologie et d'Histoire du Tonnerois.

Liens


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