- Loterie
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La loterie (ou tombola) est un jeu d'argent et de hasard visant à distribuer des lots à des gagnants sélectionnés au hasard parmi les joueurs ayant payé une mise de départ. Son origine est ancienne : à Rome, Néron créa des loteries de mille billets par jour, elle est mentionnée et interdite par le Coran. La plus vielle preuve de loterie vient d'une découverte de billets pour jouer au Keno utilisé durant la Dynastie Han entre 205 et 187 avant J.C. Elle réapparait en Europe, en 1441, à Bruges.
Sommaire
Histoire de la loterie en France
La première loterie connue tirée en France date de 1539, elle est l’œuvre d’un Italien[1] et reçoit l'autorisation de François Ier. Après cette première loterie et durant deux siècles, les loteries restent interdites ou simplement tolérées dans le meilleur des cas.
Le retour des loteries date de la fin du XVIIe siècle avec la Loterie de l'Hôtel de Ville, à Paris, qui permet de payer les rentes des emprunts contractés par la ville de Paris, lorsqu'elle n'avait plus assez d'argent (il s'agissait donc d'un palliatif budgétaire).
Les loteries religieuses sont parfois autorisées par le pouvoir royal pour permettre à certaines congrégations en difficulté de trouver des revenus complémentaires. Elles évitent ainsi à la monarchie de devoir subvenir à leurs besoins. Les loteries permettent à de très nombreux ordres réguliers de survivre au XVIIIe siècle, de réparer, rebâtir, voire bâtir de nombreuses églises, en particulier, à Paris, l’église Saint-Sulpice, ou encore l’église Sainte-Geneviève, futur Panthéon de Paris.
Le total des sommes générées par les loteries devient tellement important que durant la seconde moitié du XVIIIe siècle le pouvoir royal tente avec succès, mais non sans difficultés, de les récupérer à son seul profit. La monarchie commence par interdire ou récupérer pour elle certaines loteries, versant aux ordres religieux des indemnités inférieures aux revenus précédemment générés.
Elle renforce également son arsenal juridique contre les tricheurs et les faussaires. La gradation des peines est révélatrice : modérée dans le cas d'une tricherie à une loterie religieuse, sévère dans le cas d'une loterie semi-publique comme celle de l'Hôtel de Ville, allant jusqu'aux galères dans le cas des loteries d'État.
En 1774, à l'initiative de Madame de Pompadour, naît la Loterie de l'École militaire, première vraie tentative de loterie nationale pour financer l'achat du Champ de Mars et construire l'École Militaire où quelques années plus tard Napoléon Bonaparte fera ses études. La Loterie de l'École militaire est transformée en Loterie Royale de France quelques années après sa création et est, dès lors, la seule loterie autorisée en France. L’État s’attribue un monopole qui, à la veille de la Révolution française, lui permet d'encaisser entre 5 et 7 % de ses revenus (estimation réalisée d'après les documents disponibles aux Archives nationales).
Les loteries suscitent de nombreux débats et de violentes querelles tout au long du siècle entre les moralistes, philosophes des Lumières ou les théologiens qui considèrent les loteries comme de véritables arnaques, générant accoutumance, vice, crime et pauvreté parmi les joueurs, et d'autre part les bénéficiaires du produit des loteries. Les Archives nationales conservent un pamphlet (Des loteries, 1789) d'une virulence extrême et d'une grande finesse contre les loteries, dont l'auteur n'est autre que l'évêque d'Autun, Talleyrand, ce qui est assez ironique vue la moralité du personnage.
La loterie est supprimée en 1791 ou 1792 par les députés révolutionnaires, mais réapparait dès 1799. Napoléon les multiplie, en créant de nouvelles dans les provinces conquises de l'Empire.
La Loterie nationale française, ancêtre de La Française des jeux naît en 1933, dans le prolongement de la Grande crise de 1929.
Les problèmes de jeu pathologique
Article détaillé : Jeu pathologique.Les personnes qui s'adonnent aux jeux de hasard et d'argent (gambling) peuvent développer une forte dépendance à ceux-ci. On nomme cette psychopathologie « jeu pathologique ».
Parmi ceux qui s'adonnent aux jeux de hasard et d'argent (gambling en anglais), certaines personnes développent une pathologie : le jeu devient une maladie ou une dépendance se traduisant par une impulsion incontrôlable à miser de l'argent. La dépendance est caractérisée par un état de besoin impérieux de faire une activité, ou de consommer une substance, et par la nécessité d'en augmenter la fréquence ou la dose afin d'en maintenir l'effet et d'éviter l'état de manque (malaise, angoisse). En 1980, l'association américaine de psychiatrie reconnaissait le jeu pathologique comme un trouble de l'impulsion (DSM-III, 1980). Selon une étude, 1 à 2% des adultes répondraient aux critères du jeu pathologique.
Sur le plan de la politique de la santé, le débat s'articule autour de deux conceptions opposées. D'un côté, une position défendue par l'industrie américaine et européenne des jeux d'argent, pour qui le taux de prévalence du jeu pathologique n'est pas corrélé à l'accessibilité aux activités de « jeu », et selon eux il n'y aurait pas lieu de les réglementer. D'un autre côté, il y a ceux pour qui une réglementation à ce niveau peut limiter substantiellement le nombre de joueurs pathologiques et les coûts sociaux importants qui sont associés à cette psychopathologie.
La loterie dans les différents pays
Europe
- Royaume-Uni: autrefois la National Lottery, maintenant le Lotto. Également le lundi, la Charities Lottery, lancée le 8 mai 2006.[1]
- Allemagne: Lotto 6 aus 49 et Spiel 77 et Super 6
- Autriche: Lotto 6 aus 45 et Zahlenlotto
- Belgique: Loterie Nationale, Nationale Loterij ou Nationallotterie
- Bulgarie: TOTO 2 6/49
- Croatie: Hrvatska lutrija
- Danemark: Lotto
- Espagne: Loterías y Apuestas del Estado
- Finlande: Lotto
- France: La Française des jeux
- Grèce: Lotto 6/49 , Joker 5/45 + 1/20 et divers autres jeux
- Hongrie: Lottó
- Irlande: An Post National Lottery Company, An Chrannchur Náisiúnta
- Islande: Lottó
- Italie: Lotto, Superenalotto
- Norvège: Lotto
- Pays-Bas: Staatsloterij
- Pologne: Lotto
- Portugal: Lotaria Clássica et Lotaria Popular
- Roumanie: Loteria Romana - Loto 6/49, noroc, Loto 5/40, Joker
- Serbie: Državna Lutrija Srbije
- Monténégro: Lutrija Crne Gore
- Slovénie: Loterija Slovenije
- Suisse: Loterie Romande - Swisslos
- et dans plusieurs pays d'Europe, l'Euro Millions.
Océanie
- Australie: Australian Lottery Games, Powerball
- Nouvelle-Zélande: Lotto
Afrique
- Afrique du Sud: South African National Lottery
- Côte d'Ivoire : Loterie nationale de Côte d'Ivoire
- Maroc: Loterie Nationale du Maroc
- Madagascar: Loterie Malagasy loto 6/42
- Tunisie: La Société PROMOSPORT Tunisie
Amérique
- Argentine: Quiniela, Loto et divers autres jeux.
- Brésil: Mega-Sena et divers autres jeux.
- Canada: Lotto 6/49 et Lotto MAX à la grandeur du pays et divers autres jeux provinciaux
- République dominicaine: leidas
- Mexique: Lotería Nacional para la Asistencia Pública
- Porto Rico: Lotería Tradicional and Lotería Electrónica
Asie
- Chine: China Welfare Lottery
- Corée du Sud: Lotto
- Hong Kong: Mark Six
- Israël: "loto", "pais" , "loto 6/36"
- Japon: Takarakuji
- Philippines: Lotto 6/42, Mega Lotto 6/45, Super Lotto 6/49, 6 Digits Luzon, 4 Digits, Suertres Lotto, EZ2 Lotto
- Russie: Sportloto
- Singapour: TOTO
- Taïwan: Lottery
- Turquie: divers jeux gérés par Millî Piyango İdaresi (la loterie nationale turque) dont le Loto 6/49 et des jackpots
Références
- Les Italiens, les Lombards en particulier, sont alors à la pointe de l'innovation financière et mathématique en Europe.
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