- Llivia
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Llívia
Llívia Représentation de Lampégie à Llívia Drapeau Blason Données générales Toponyme local Llívia Statut Municipio Pays Espagne Communauté autonome Catalogne Province Gérone Comarque Basse-Cerdagne Code postal 17527 Gentilé Llivienc
LliviencaDonnées géographiques Latitude
LongitudeSuperficie 12,93 km² Altitude moy. 1224 m Population (INE)
- total :
- densité :
- année :
1388 hab.
108,18 hab./km²
2007Politique Maire
- nomJosep Pous Rodríguez - parti CiU - mandat 2007-2011 Site web www.llivia.org Llívia (nom officiel en catalan, Llivia en espagnol) est une ville-enclave espagnole particulière, située sur une plaine d'altitude de la partie sud des Pyrénées[1]. Son territoire de 12,83 km² est enclavé à l’intérieur du département français des Pyrénées-Orientales, à 100 km environ à l’ouest de la préfecture Perpignan. Elle fait partie de la province de Gérone et de la comarque de Basse-Cerdagne.
Sommaire
Histoire
- D'après la mythologie Grecque, Héraclès, revenant de l'île d'Eritie après avoir volé les taureaux de Géryon a choisi Llivia pour se reposer et y a construit une ville.
Voilà pourquoi Héraclès préside les armories de la ville.
La légende ajoute qu’Héraclès ayant séduit Pyrène, celle-ci, désespérée de son départ, s'enfonça dans les forêts et fut tuée par les bêtes sauvages. De retour, Héraclès lui éleva un tombeau grandiose, dont on a fait les Pyrénées. - On sait que vers 3000 avant JC, Llivia était peuplée. Son nom initial était Kerre (chaîne montagneuse, ou rocher) de ce mot vient Kerretania, Ceretania, Cerdagne. À Les Queres, on a trouvé des haches en pierre polie et d’autres outils néolithiques, ainsi que de la poterie. À la colline du château, on a trouvé des pièces de l’Âge de Bronze et à Les Feix de la Colomina à Dorres de la poterie du deuxième âge de fer cerdane.
Llivia a été peuplée sans interruption dès la fin de l’Âge de Fer. - Vers 200 avant JC, après la seconde guerre punique, les Romains progressent par la vallée de la Têt et arrivent en Cerdagne. Ils s’installent dans cette ville ancienne et importante, qui était à cette époque placée dans une colline très stratégique où il y avait pas très loin des aquae calidae (eaux thermales).
- Un castrum (camp fortifié romain) a été construit et, par conséquent, l’ancienne Kerre est devenue la capitale de la Ceratania. Jules César l’a nomme alors Iulia Lybica et lui offre alors le droit latin, privilège qui n’était offert qu’à un nombre réduit de villes. Devenue municipe, la ville était alors administrée par les mêmes lois que Rome et donc pas traitée comme une simple possession conquise ; ses habitants reçurent les droits civils de citoyens romains. Le nom de la ville serait lié à l’impératrice romaine Livie, épouse d’Auguste et mère par un mariage précédent de Tibère.
- En 116, elle est détruite par une émeute.
- L'empereur Hadrien, entre 117 et 138, envoie une colonie pour repeupler et restaurer la ville sous sa protection.
Lors de diverses fouilles, on y a trouvé des monnaies allant de l’époque de Jules César à celle de Septime Sévère, des poteries, des céramiques sigillées, des silos, des pièces de construction en opus testaceum et opus tesselatum, des mosaïques, une nécropole, la structure probable d’un temple … qui laisse à penser que Iulia Lybica était une ville importante. - Le Castrum Libyae, encore capitale de la Cerdagne, était une place forte très importante au temps des Wisigoths. D’après l’histoire rebellionis Pauli contre Wamba de Julien Toledo, au VIIe siècle, eut lieu à Llivia une émeute importante, contre le pouvoir royal de Tolède. Les rebelles ont à leur tête le comte Pau, qui a été autoproclamé roi de la Septimanie et de la Tarraconensis ; il est appuyé par les autochtones et les Francs du roi mérovingien Childéric II.
En 672, le roi wisigoth d'Hispanie, Wamba, attaque et prend le château de Llivia. - Au VIIIe siècle, la région est conquise par les musulmans. Llívia s’appelle alors Medinet-el-bab, la ville de la porte. La ville joue un rôle important, car elle commande la présence arabe dans la Cerdagne et permet l’entrée dans la Francie Occidentale dont les troupes musulmanes tentèrent la conquête en 721.
Munuza Utaman Abu Nâsar (Mounouz), gouverneur musulman de la province pyrénéenne, choisi Llivia comme siège de son pouvoir dans l’émeute contre le pouvoir central de Cordoue en 730. C’est à Llívia que ce même Mounouz épouse Lampégie, fille de Eudes d'Aquitaine, duc de Gascogne. Leur fin fut tragique : Mounouz fut tué par ses coreligionnaires car ils se méfiaient de ses négociations avec les chrétiens, et Lampégie finit dans le harem du calife. Leur histoire inspira l’auteur catalan du XIXe siècle Victor Balaguer i Cirera et le musicien Déodat de Séverac. - En 731, le Castrum Lybiae a été fortifié à nouveau.
- En 759, Pépin le Bref reprend la Septimanie, le Roussillon et la Cerdagne aux musulmans.
- En 815, Llivia devient la résidence du comte Frédol de Cerdagne.
- En 839, le comte Sunifred, père de Guifré le Poilu, qui a habité et gouverne la ville de Llivia, arrête l’invasion arabe près de Ribes de Freser.
- En 1177, Alfons I fonde Puigcerda, qui devient la capitale de la Cerdagne.
Dépossédé du titre de capitale, Llivia conserve toutefois un intérêt militaire grâce à son château. - En 1257, Jaume I le conquérant, accorde le droit de construire et d’habiter au bas du château, à condition de ne pas abandonner les maisons construites en haut de la colline.
- De 1276 à 1343, la Cerdagne passe dans les mains de son fils cadet Jaume II et fait partie du Royaume de Majorque.
- Pendant le règne de Pierre IV le Cérémonieux, le viguier de Cerdagne, d’après une disposition royale de 1351, continue d’habiter le château de Llivia même si elle n’est plus la capitale de la Cerdagne.
- En 1345, le château appartient à Guillem de So.
- En 1347, il appartient à Bernat de So, comte d’Evol, fils de Guillem de So.
- En 1359, on dénombre dans le village 21 feux (105 habitants environ).
- En 1360, le château passe aux mains de Pierre de Baioles.
- En 1362, il appartient à Pons Descatllar.
- En 1462, suite au traité de Traité de Bayonne, le Roussillon est administré par la France et les troupes montent en Cerdagne.
- En 1463, la révolte en Catalogne amena Louis XI à annexer le Roussillon et la Cerdagne et à nommer Jean de Foix lieutenant du roi.
- En 1471, le Roussillon et la Cerdagne sont administrés, jusqu'en 1491, par Boffille de Juge, chambellan de Louis XI.
- En 1472, Jean II d'Aragon tente de récupérer, sans succès, le Roussillon et la Cerdagne.
- En 1473, les Français sont chassés par la population de Llivia.
- En 1474, Les troupes de Louis XI attaquent à nouveau et récupèrent Llivia.
- En 1479, Louis XI, ayant acheté le château de Llivia à la famille Descallar, le détruit, afin de garder ouverte l’entrée vers les royaumes espagnols en cas de guerre.
- En 1493, Charles VIII par le Traité de Barcelone, le Roussillon et la Cerdagne sont abandonnés à Ferdinand II d'Aragon et Llivia est rendue à la famille Descallar. Llivia, sans château et ayant perdu son titre de capitale, fut immédiatement mise sous protection royale. Jusqu'au XVIe siècle, Llivia est régie par un maire et un conseiller municipal.
- Dans la seconde partie du XVIe siècle, les anciens privilèges ont été compilés au livre Ferrat, auquel d’autres textes, du XVI et XVIIe siècles ont été ajoutés.
- En 1582[2], l’empereur Charles d’Allemagne et d’Espagne accorde à Llivia le titre de Ville.
- Le 7 novembre 1659, par le traité des Pyrénées, Luis de Haro et le Cardinal Mazarin décident de la division. La France annexe le comté de Roussillon, les pays de Vallespir, de Conflent et de Capcir et les bourgs et villages de l'est du comté de Cerdagne. Llivia étant le bijou convoité par les deux couronnes.
- Le 22 novembre 1660, le traité de Llivia est signé, laissant Llivia à l’Espagne. Pourtant, deux ans plus tard, des choses n’étaient pas encore très claires.
- Le 26 mai 1866, afin de clarifier le traité des Pyrénées signé en 1659, les Français et les Espagnols signent le traité de Bayonne, dont l’article 16 établit définitivement le périmètre de l’enclave. Miguel de Salba clamant que le traité parlait de villages et pas de villes. Llvia ayant été faite ville en 1582, resta à l’Espagne et était désormais une enclave. Dès lors, sur le terrain, une « route neutre » (sans contrôle douanier) de 4 km relie Llívia au territoire espagnol et à la ville de Puigcerdà.
- Le 11 février 1939[3], à la fin de la guerre civile espagnole, les autorités nationalistes ont demandé la permission aux autorités françaises d'occuper Llívia.
Géographie
Situé sur une plaine d'altitude du versant sud du massif montagneux des Pyrénées, l’altitude du territoire varie d'environ 1 200 m au bord du Sègre à 1 578 m au nord en direction du pic des Mauroux.
Le territoire de Llívia prend la forme d'un « L » épais, sur une superficie de 12,83 km2 ; il rassemblait 1 252 habitants en 2005 répartis en trois agglomérations :
- la ville principale de Llívia au centre de l’enclave au bord du Sègre et en face de la commune française d’Estavar,
- le hameau de Cereja au nord,
- le hameau de Gorguja au sud-est, baigné par un petit affluent du Sègre.
Tourisme
- Du Moyen Âge, Llívia a gardé le souvenir de Lampégie, épouse du gouverneur Mounouz, et son nom a été donné à plusieurs lieux de la ville.
- L'église romane Notre-Dame-des-Anges accueille des peintures de Miquel Marrugat, disciple de Salvador Dalí et deux festivals de musique classique en août et décembre.
- La pharmacie ouverte au XVe siècle est devenue un musée.
- Peu urbanisée, l’enclave connaît l’élevage de chevaux d’une ancienne race pyrénéenne.
Le Château
Le château a donné à Llivia ses plus grandes heures de gloire.
Il était placé dans la partie supérieure de la colline et était constitué par une enceinte formée par une tour rectangulaire avec quatre tourelles circulaires (une à chaque angle) et une enceinte inférieure qui le ferme où habitait la population.
A l’intérieur du premier, il y avait une pièce couverte par une voûte en berceau qui est encore visible.
Les remparts étaient renforcés par des tours rectangulaires aux flancs et par des tours circulaires aux angles.
Les dates des pièces trouvées sont comprises entre les IXe et XVe siècles, moment où le château a été détruit par l’armée de Louis XI.
Llivia était habituée à être à l’abri du château et ne voulait pas perdre ses privilèges, notamment le droit de récollection. C’est pourquoi, pendant le XVIe siècle (1584-1585), la tour Bernat de So a été construite. Cette tour a été utilisée tour à tour comme prison, mairie et musée.L’église
L’église Notre Dame des Anges a été commencée à la fin du XVIe siècle. À l’extérieur, il y a trois tours avec des traits typiques d’une forteresse (avec des ouvertures de défense). Elle a deux entrées, l’une plus petite, orientée au sud et la principale de style Renaissance avec un portail décoré de pièces en fer forgé.
A l’intérieur, il se trouve une nef centrale flanquée de cinq chapelles à chaque bas-côté. Elle est appuyée sur une nervure gothique et, aux clés, il se trouve une image de Notre Dame des Anges, les armoiries des Descatllar, celle de la Catalogne et une référence au château.
Un des éléments artistiques les plus remarquables est le retable de l’Autel, de style baroque de Navarre du XVIIIe siècle.Jumelages
Liens externes
- (ca) Ajuntament de Llívia (Mairie de Llívia)
- (fr) Llívia, enclave espagnole en France
- (en) The bordermarkers of Llivia
- (ca) Monuments de Llívia
Galerie
Sources et références
- Panneaux historiques de la ville
- ↑ Coordonnées géographiques :
- ↑ La date est surprenante car Charles Quint était mort. Toutefois la plaque historique indique bien cette date!
- ↑ Llivia sur Wikipédia espagnol
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