- Eudes d'Aquitaine
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Eudes d'aquitaine[1], né dans les années 650-660[réf. nécessaire], et mort vers 735, devient duc d'Aquitaine vers 681[2] jusqu'à sa mort.
Sommaire
Biographie
Il est probablement, lui même d’origine vasconne[3]. À son accession au titre de duc, le duché s'étend de la Loire aux Pyrénées, avec Toulouse comme capitale.
Il enleva aux rois de Neustrie et d'Austrasie les pays nommés depuis Nivernais, Vivarais et Provence arlésienne (687-715).[réf. nécessaire]
Le royaume de Neustrie du roi Chilpéric II se voit aidé par le maire du palais Rainfroy, que les Austrasiens accusent de prétendre au trône avec le qualificatif de « tyrannus ». Charles Martel bat Rainfroy à Vinchy le 21 mars 717[4],[5], malgré son alliance avec les Frisons païens. Rainfroy se rabat sur les Vascons qui forment la majeure partie des troupes d’Eudes. « C’est pourquoi Chilpéric et Rainfroy envoient une ambassade auprès d’Eudes pour obtenir son alliance contre Charles Martel. Ils lui offrent le royaume et des dons[4] ». Eudes est donc reconnu officiellement roi d’Aquitaine par le roi de Neustrie[6]. Cependant, la force militaire manque au gallo-romain du sud-est, ce qui va permettre à Charles Martel de supprimer leur indépendance très rapidement[7]. A la manière de Dagobert Ier, vice-roi d'Austrasie, Judicaël, duc ou roi des Bretons, de Chramn et de Caribert II, nommés tous deux rois d’Aquitaine, il y a une tradition franque du vice-royaume (Unterköningtum[8]). Lorsque Chilpéric II et Rainfroy accordent un « royaume et des dons » à Eudes, ils ne livrent pas le royaume de Neustrie à Eudes mais paient une alliance par la reconnaissance du vice-royaume d’Aquitaine et la scelle par un échange de dons[9] selon un cérémonial rigoureusement identique à celui qui régla la rencontre entre Judicaël et Dagobert Ier[10]. Ils la donnent contre une reconnaissance de son indépendance et le titre de roi[11]. Eudes se reconnaît soumis à Chilpéric II car il n’entre pas en relation avec le roi d’Austrasie et refuse d’obéir au maire du palais Austrasien. Juridiquement, le vice-roi d’Aquitaine est légitimement reconnu comme seigneur-roi « domnus princeps »[12].
Une alliance étant faite, une armée commandée par Chilpéric II, Rainfroy et Eudes part en découdre contre Charles Martel, mais ce dernier leur impose une défaite le 14 octobre 719 entre Senlis et Néry près de Soissons[13]. Eudes réussit à s'enfuir avec une partie de ses hommes et passe au sud de la Loire. Il accueille ensuite Chilpéric à Toulouse, mais refuse de reprendre la lutte contre les Francs. Il livre d’ailleurs Chilpéric en 720 à Charles Martel contre un traité de paix.
Eudes avait besoin de cette paix pour pouvoir affronter les Arabes, qui conquièrent l’Espagne depuis 711 et ont pris Narbonne en 720. Il triomphe de l'émir Al-Samh ibn Malik al-Khawlani entre Toulouse et Carcassonne en 721 (bataille de Toulouse), et met aussi deux fois en déroute l'émir Anbasa ibn Suhaym Al-Kalbi, 725 et 726. Les Sarrasins ont néanmoins pris Nîmes et Carcassonne (725)[11].
En 731, Charles, l'accusant d'avoir violé le traité de paix de 720, passe la Loire à deux reprises et prend Bourges[11].
Il marie Lampagie, sa fille, avec Uthman ibn Naissa aussi nommé Munuza, gouverneur dissident de Cerdagne. Mais en 732, Munuza, en révolte contre le wali d'Espagne Abd-er-Rahman, est tué par les troupes de Gehdi ben Zeyan.
Les Omeyyades d’Espagne lancent alors deux offensives simultanées, une qui remonte la vallée du Rhône jusqu'à Sens, et l'autre conduite par Abd-er-Rahman qui franchit les Pyrénées, ravage l’Aquitaine, prend Bordeaux et défait les troupes d’Eudes dans une bataille sanglante au passage de la Dordogne ou de la Garonne.
Le duc d'Aquitaine s'enfuit et demande de l'aide à Charles Martel, son ancien ennemi. Celui-ci réunit une armée, la rencontre a lieu en octobre 732 près de Poitiers, donnant la victoire aux Francs.
Après avoir perdu Bordeaux, Eudes accepte la suzeraineté de Charles Martel et meurt en 735. Ses fils Hunald et Hatton lui succèdent. La chronique de Frédégaire mentionne Remistan[14] comme un fils d'Eudes d'Aquitaine, oncle de Waifre, à qui le roi Pépin Ier d'Aquitaine, fils de Louis le Pieux, confie un fief dans le Berry.
Sources
Bibliographie
- Blade, Eudes, duc d’Aquitaine, Paris, 1892.
- Michel Rouche, L'Aquitaine des Wisigoths aux Arabes, 418-781 : naissance d'une région, Paris, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Jean Touzot, 1979 (ISBN 978-2-7132-0685-6).
- Michel Dillange, Les Comtes de Poitou, Ducs d'Aquitaine (778-1204), Geste éditions, coll. « La Crèche », 1995, 304 p. (ISBN 978-2-910919-09-2).
- Frédégaire (trad. par O. Devilliers et J. Meyers), Chronique des Temps Mérovingiens, édition Brepols, 2001 (ISBN 2503511511).
- Chroniques des derniers rois Mérovingiens (trad. F. Guizot et R. Fougères), coll. « Sources de l'histoire de France », éditions Paleo, 156 p., (ISBN 2-913944–39–6).
Notes
- Généalogie et descendance d'Eudes d'Aquitaine sur le site Medieval Lands
- Histoire de la Gaule méridionale sous la domination des conquérants germains, Éditeur Paulin, 1836, p. 36 Claude Charles Fauriel,
- Michel Dillange, Les Comtes de Poitou, Ducs d'Aquitaine (778-1204), Geste éditions, coll. « La Crèche », 1995, 304 p. (ISBN 978-2-910919-09-2), p. 15.
- Chronique de Frédégaire, 10.
- Liber Historia Francorum, 53.
- Rouche (1979), p. 108.
- Rouche (1979), p. 109.
- G. Eiten, Das unterköningtum in reiche der Merovinger und Karolinger, Heidelberg, 1907, pp. 9-11.
- Rouche (1979), p. 678, n. 317 ; p. 447.
- Chronique de Frédégaire, 78.
- op. cit., Michel Dillange, Les comtes de Poitiers...,
- Rouche (1979), p. 379.
- Recueil de travaux N°5 - Victoire de Charles Martel contre les Musulmans, Librairie Droz, 1973, p. 105 Société de l'École des Chartes,
- Généalogie de Remistan sur le site Medieval Lands
Articles connexes
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- Décès en 735
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