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Les Trois-Moutiers
Les Trois-Moutiers Le moulin à vent du gué Sainte-Marie Pays France Région Poitou-Charentes Département Vienne Arrondissement Châtellerault Canton Les Trois-Moutiers (chef-lieu) Code Insee 86274 Code postal 86120 Maire
Mandat en coursMarie-Jeanne Bellamy
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays Loudunais Latitude
LongitudeAltitude 32 m (mini) – 123 m (maxi) Superficie 35,94 km² Population sans
doubles comptes956 hab.
(2006)Densité 27 hab./km² Les Trois-Moutiers est une commune française, située dans le département de la Vienne et la région Poitou-Charentes.
Sommaire
Géographie
Au carrefour de trois provinces, l'Anjou, la Touraine et le Poitou, la commune est située au croisement de la route nationale 147 de Poitiers (86) à Angers (49) et de la route départementale 39 de Chinon (37) à Thouars (79).
Communes limitrophes
Économie
Histoire
Le bourg des Trois-Moutiers tire son nom des trois monastères (moutier en vieux français) construits, au Moyen Âge, dans la vallée de la petite rivière, la Barouze, et autour desquels s'était groupée la population paysanne. De ces trois monastères — Saint-Hilaire, Saint-Pierre et Notre-Dame —, il ne reste que quelques pièces d'habitation, dans une maison privée, et un petit canal, qui était autrefois le vivier des moines. En revanche, le bourg a prospéré au cours des siècles et rassemble actuellement à peu près la moitié de la population totale de la commune. L'autre moitié se répartit entre plusieurs petits villages : Bernazay perché sur la colline, Vaon à la limite de la plaine céréalière, Beaulieu à la lisière des vignes d'appellation contrôlée, Grande Fête et Petite Fête à l'orée des bois, Montfray, Roche-Vernaize, Bourdigal, le Bois Saint-Hilaire, etc.
Habité dès les temps préhistoriques, le terroir des Trois Moutiers a conservé plusieurs monuments mégalitiques : le menhir (ou « chillou ») de Courçu, qui se dresse au milieu d'une lande où les ajoncs épineux atteignent la hauteur des arbres, les dolmens de Vaon et de la Porte Rouge, l'un et l'autre bien conservés, ainsi qu'un groupe de deux dolmens, situés dans le bois en face du château de Roche-Vernaize (la légende dit à propos de ces deux derniers qu'un « énorme et diabolique serpent, gardien caché du monument, devait punir de mort, dans l'année, les téméraires qui oseraient troubler le repos de sa retraite »).
Les Trois-Moutiers comprenait trois paroisses, trois églises accompagnées de prieurés, formant ainsi trois monastères.
- Saint-Hilaire
Démolie en 1888, elle était l'église paroissiale depuis la Révolution. Les matériaux ont servi en partie à la construction de l'église actuelle. À la démolition, on s'aperçut que sur une des pierres figurait une inscription d'époque carolingienne. Le clocher était roman. Un ruisseau (la Barouze) coulait sous son maître-autel. Le passage de ce ruisseau avait nécessité la construction de deux vastes arcades d'un aspect original pour soutenir le chevet de l'édifice, empêchant ainsi un tassement qui se serait inévitablement produit durant les grandes eaux. L'église actuelle occupe une superficie de 450 m², et a coûté à l'époque de sa construction 70 000 F. La pierre de taille, tuffeau de Chauvigny et Tercé, n'a été employée que pour l'ossature de l'église.
- Notre-Dame
Elle est mentionnée pour la première fois en 1123. Cette église est aujourd'hui une habitation.
- Saint-Pierre
Construite dans le bourg de Bernazay (Berneciaco), cette église est citée pour la première fois en 1059. Le fief de Bernazay relevait de Berrie. Le seigneur de Bernazay fut l'un des fondateurs de l'abbaye de Fontevraud.
Autour du bourg des Trois-Moutiers, alors appelé Bernazay (jusqu'à la fin du XIVe siècle), certains hameaux actuels existaient déjà. Vaon (Venancium) est mentionné en 1123, c'était une seigneurie de la Mothe de Bançay. Saint-Drémon (Sidrenum), vers 1096, relevait de Verrières (en direction de Loudun). Également la Mothe-Chandeniers (ou Motte Chandenier ou Lamothe-Champdenier) : cet ancien fief relevait du roi. La forteresse médiévale s'appelait la Motte de Baussay (ou Beaussay ou Beauçay). Hugues Ier, seigneur de Baussay, donna aux moines bénédictins de Loudun l'église Saint-Pierre-du-Château en avril 1060 ou 1063. Vers 1160, Hugues VI fut l'un des plus puissants seigneurs du Loudunais. Amaury de Baussay se distingua dans les guerres anglaises. Au cours de ces guerres, la Mothe de Baussay fut prise deux fois par les ennemis. Ensuite, le château entra dans la famille de Chaunay, seigneur de Champdenier, puis aux Rochechouart (famille de Madame de Montespan) qui en firent une demeure somptueuse. François de Rochechouart lui donna le nom de la Mothe Champdenier. Frondeur exilé en 1650, il attira autour de lui des poètes, tel Léonard Frisson, poète latin qui lui dédia un poème (1657, « Motha Candeneria »). Le château fut vendu en 1754 à un certain Lamoignon, seigneur de Basville, qui le céda au chancelier de France, Maupeou. Pillé et dévasté à la Révolution, il fut sauvé de la ruine par un riche commerçant d'Orléans, Hennecart, qui l'acheta en 1809. Reconstruit au XIXe siècle dans le goût du gothique anglais, un incendie l'a ravagé en 1932. Depuis, les arbres l'ont envahi, mais le château se dresse toujours au centre de ses douves circulaires et d'un système de canaux. À l'extérieur, une chapelle et un pigeonnier rappellent la puissance du fief. C'est à la Mothe Chandenier que naquit Simon Canuel qui, après avoir servi la République (notamment durant la guerre de Vendée) et le Premier Empire, persécuta les libéraux à la Restauration.
Durant le Moyen Âge toujours, dans le voisinage des Trois Moutiers, saint Louis rendit la justice et fit pendre aux créneaux de la tour de Curçay un seigneur qui s'était arrogé le droit de détrousser les voyageurs passant sur ses terres. À la fin du XIVe siècle, le bourg change d'appellation pour celle des « Trois Moutiers » en lieu et place de « Bernazai ». D'après la tradition, Jeanne d'Arc, allant de Chinon à Poitiers, aurait passé une nuit dans le manoir de Chantdoiseau, manoir de la fin du Moyen Âge. Au XVIe siècle, celui-ci fut un des fiefs des Sainte-Marthe, dont l'un des représentants, Scévole de Sainte-Marthe, poète, fut ami de Ronsard.
À l'époque de la Réforme, au XVIe siècle, c'est un moine des Trois-Moutiers, François Fouquet, qui alla prendre contact avec Calvin à Poitiers en 1534, et qui fut ainsi l'introducteur du protestantisme dans le Loudunais, qui s’y implanta fortement. Trace encore visible, la ferme fortifiée de la Hacquinière garde encore les embrasures de tir des guerres de Religion.
En 1869, le bourg des Trois-Moutiers compte 1 253 habitants. Le moulin du Gué Sainte-Marie est construit à la fin du siècle. En effet, la carte atlas du conseil général de la Vienne de 1886 n'en parle pas. À ses débuts, il produisait de la farine pour faire le pain ; il a deux paires de meules (une pour la première mouture et une pour les recoupes à faire la farine à bétail) et ses murs portaient encore les pattes à scellement d'une ancienne chaîne à godet desservant une bluterie. Ce qui peut étonner, c'est de voir qu'à la fin du XIXe siècle, on construisait un moulin à vent exactement comme au Moyen Âge et depuis que les croisés de 1099 en avaient ramené la technologie de la Terre Sainte (c'est pourquoi ces moulins-tours étaient aussi appelés Moulins-turcs ou turquois). Le seul progrès dont était doté le moulin du Gué Sainte Marie, ce sont les ailes articulées en bois commandées de l'intérieur de l'édifice. Ces ailes, inventées par Berton en 1848, évitaient au meunier de grimper sur ses vergues pour carguer ou étaler une voile, ce qui était long (il fallait arrêter quatre fois le moulin pour accéder à chaque voilure) et parfois dangereux. Depuis 1998, le moulin du Gué Sainte Marie est la propriété de la commune des Trois-Moutiers et a, depuis, été restauré.
Blason
« D'argent à trois lionceaux de gueules. »
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité mars 2001 mars 2008 Claude Fontaine - - mars 2008 en cours Marie-Jeanne Bellamy [1] - - Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[2])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 1 083 1 002 869 847 899 927 956 [3] Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
- Dolmen de Bernazay classé monument historique depuis 1957[4] ;
- Dolmen de Vaon, classé depuis 1956[5] ;
- Dolmen de Roche Vernaize classé depuis 1957[6] ;
- Menhir de Courçu, inscrit aux monuments historiques depuis 1957[7] ;
- Château de Lantray ;
- Château de la Roche Vernaize avec pigeonnier ;
- Manoir de Champdoiseau, XVe siècle, inscrit depuis 1929[8] ;
- Ruines du château de la Mothe-Chandeniers avec pigeonnier et chapelle ;
- Église Saint-Pierre ;
- Moulin à vent du Gué Sainte-Marie ;
- Habitations troglodytiques à Bernazay ;
- Pigeonnier de Rudefeu.
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
Sources
Notes
- ↑ Fichier des maires de la Vienne sur le site de la Préfecture. Consulté le 8 juillet 2009
- ↑ Les Trois-Moutiers sur le site de l'Insee
- ↑ Insee, Population légale 2006
- ↑ Classement du dolmen de Bernazay aux monuments historiques, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- ↑ Classement du dolmen de Vaon aux monuments historiques, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- ↑ Classement du dolmen aux monuments historiques, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- ↑ Inscription du menhir dit la Pierre-Levée-de-Courçu à l'inventaire des monuments historiques, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- ↑ Inscription du manoir de Champdoiseau à l'inventaire des monuments historiques, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
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Catégorie : Commune de la Vienne
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