- Lazare Rachline
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Lazare Rachline, (Lucien Rachet ou "Socrate" dans le résistance) né le 25 décembre 1905 à Nijni Novgorod (Russie), décédé le 25 janvier 1968 à Paris[1], est un résistant, industriel et journaliste français, d'origine russe.
Sommaire
Biographie
Engagement pour la défense des juifs
Arrivé en France dans les bras de sa mère, (leur père est parti plus tôt en « éclaireur »), en 1906 pour échapper aux pogroms qui déciment les juifs, il n'est naturalisé Français qu'en 1938.
À l'âge de 14 ans Lazare tire seul dans Paris une charrette à bras chargée des lits-cages fabriqués par son père qu'il va livrer aux clients. Vers l’âge de 25 ans, il épouse Suzanne Abraham qui lui donnera six enfants, dont cinq fils. Suzanne est décédée en 1976.
Co-fondateur de la Ligue internationale contre l'antisémitisme (LICA) (devenue LICRA) aux côtés de Bernard Lecache, Rachline devient rapidement très actif dans la défense des juifs. Sa grande intégrité, son intelligence vive, et ses talents d'orateur le hissent au rang des personnalités incontournables du mouvement sioniste français. Malgré son engagement en faveur de la création d'un État juif, il considère sa patrie d'adoption, la France, comme terre sacrée.
La Seconde Guerre mondiale
À la déclaration de guerre, Lazare Rachline attend la naissance de son troisième fils, le 30 septembre 1939, pour s'engager volontairement (il est exempté, car père de trois enfants). Fait prisonnier par les Allemands, il s'évade du Stalag IV B. Au terme d’un parcours semé d’embûches, il rejoint la résistance et fait partie de Libération-Sud. En juillet 1942, il aide à l'évasion de onze agents secrets du SOE du camp de Mauzac (voir l'article Évasion de Mauzac du 16 juillet 1942). La Gestapo le recherche activement.
Lazare et Marcel Bleustein-Blanchet, qui, avec Édouard Corniglion-Molinier, créeront le magazine Point de Vue au lendemain de la guerre, étaient amis d’enfance. C’est par hasard que les deux hommes se retrouvent en 1940 à Toulouse. Lazare effectue ses missions, de plus en plus importantes, tandis que Marcel Bleustein-Blanchet, recherché lui aussi par la Gestapo, se cache à Aix-les-Bains, (les Allemands le cherchent à Aix-en-Provence), avec sa femme.
En juillet 1943, les deux hommes se retrouvent de nouveau. Ils décident de gagner Londres ensemble par l’Espagne. Durant la longue et pénible traversée des Pyrénées, Marcel commet l’erreur fatale de boire quelques rasades de cognac. Déshydraté, les jambes coupées, le souffle court, il ne peut plus avancer. Lazare le porte jusqu’à ce qu’ils trouvent de l’eau, plusieurs kilomètres plus loin.
Pris par la police franquiste à la frontière espagnole, ils sont incarcérés à la prison de Figeras dans des conditions difficiles. Au bout de trois mois, « à douze dans une cellule pour deux », les Britanniques font libérer Rachline et son compagnon en les faisant passer pour des aviateurs canadiens. À Londres, après un passage à Patriotic School, Rachline refuse d'entrer dans les services anglais et rejoint de Gaulle. Marcel devient officier de presse du général Kœnig. Lazare, lui, est rapidement chargé de la section non militaire du Bureau central de renseignements et d'action ou (BCRA). Rachline est plusieurs fois parachuté en zone occupée, s’attendant chaque fois à être cueilli au sol par des balles de mitraillettes allemandes. À maintes reprises il frôle la mort. Pris par la Gestapo, il est placé devant un peloton d’exécution dont il sort sauf et libre par miracle, à la faveur d’une alerte aérienne. Mais il va perdre son frère Victor, torturé "par erreur" à sa place par la Gestapo. Victor est assassiné près de Lyon à la mitrailleuse avec 14 de ses camarades.
En avril 1944, Lazare est désigné par de Gaulle pour accomplir la mission clé, « Socrate » ayant pour but l’unification de la résistance pour la libération de Paris[2]. Il s’agit de s’assurer que les communistes et les alliés ne prendront pas le pouvoir dans la France libérée. En mai 1944, devant une vespasienne, Lazare nomme Jacques Chaban-Delmas, qui n’est pas encore général, délégué militaire national chargé de la coordination militaire sur l’ensemble du territoire.
À la libération, Lazare est nommé Commissaire de la République. À ce titre, il assure les fonctions de chef de cabinet du ministre de l’intérieur d’Astier de la Vigerie.
Opposé aux purges expéditives qu’on lui demande de superviser, Lazare démissionne de son poste. Le pays libéré, la mission de Lazare est terminée. Il retourne à ses affaires et retrouve sa femme et ses trois enfants, dont il était séparé depuis cinq ans. Son influence se poursuivra dans le domaine politique, avec sa participation à l'aventure de l'Express et avec son soutien à l'État d'Israël.
Décorations
Lazare Rachline est titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes, de l’Ordre de l'Empire britannique et Officier de la Légion d'honneur. Il a été fait Sir par le roi Georges VI d'Angleterre.
De nombreuses personnes se sont étonnées de ne pas voir le nom de Rachline/Rachet figurer parmi les Compagnons de la Libération. Le général De Gaulle l'avait pourtant fait Compagnon[réf. nécessaire]. Rachline n'a pas fait signer le document administratif portant son nom. Cependant, dans sa dédicace des "Mémoires de Guerre", le général de Gaulle écrit: "A son compagnon, à son ami, en souvenir de notre combat". L'exemplaire des Mémoires de Lazare Rachline porte la numérotation des exemplaires réservés aux Compagnons. Cela n’empêcha pas Rachline d’être titulaire de l’exemplaire numéro 2 de la carte d’identité de la France Libre[réf. nécessaire] établie en 1944.
Notes et références
- (fr) Mémoire 2000, n° 42 d'octobre 2004
- J. Crémieux Brilhac, La France Libre, NRF.
Liens externes
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