- Langue régionale endogène (belgique)
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Langue régionale endogène
La politique linguistique, en Belgique, relève des Communautés. À ce titre, les seules langues régionales ayant un statut officiel sont les 8 langues reconnues par la Communauté française. L'article présentera également les autres langues régionales du pays.
Sommaire
Présentation
Depuis 1990, la Communauté française de Belgique a reconnu plusieurs langues comme étant des langues régionales endogènes (au côté du français comme seule langue officielle) qu'il faut étudier et dont l'utilisation doit être encouragée.
Si ces langues ont un statut officiel, force est de reconnaître que cette instance ne fait rien pour remplir cette mission. Ainsi, la Communauté française n'organise aucun cours d'apprentissage de ces langues, pas plus qu'elle ne leur accorde de place dans les médias publics.
Toutes ces langues sont donc à considérer comme langues en danger.
En Flandre existent également un certain nombre de langues régionales, mais elles n'ont aucun statut officiel. Leur usage est toutefois encore répandu dans la vie quotidienne.
Les langues régionales en Belgique
Si ces langues relèvent aujourd'hui des Communautés, aux frontières bien définies, leur reconnaissance relève de l'histoire linguistique de la Belgique. Ainsi, bien que le Limbourg soit en Flandre, le limbourgeois est reconnu par la Communauté française.
La raison en est simple : le cœur historique du Limbourg est en province de Liège (voir Limbourg (ville)), et la Principauté de Liège s'étendait sur une grande partie du territoire constituant, aujourd'hui, le Limbourg flamand et le Limbourg néerlandais.
En Communauté française
Les 8 langues régionales couvrent deux domaines linguistiques.
Domaine roman (langues d’oïl) :
- le picard parlé dans le triangle nord-ouest de la région wallonne, près du sud-est du département français du Nord, et au sud-ouest de la frontière administrative avec la région et la communauté flamande ;
- le wallon parlé dans la majeure partie de la région de Wallonie (également parlé dans la quasi-enclave française à l'ouest de la Meuse) ;
- le champenois (dans une variété non distinguée de celle parlée en France) parlé dans une petite zone isolée le long de la frontière Française à l’est de la Meuse, au sud-ouest de la région wallonne ;
- le lorrain (nommé plutôt gaumais en Wallonie) parlé dans le sud de la région wallonne, au nord de la région française de Lorraine.
Domaine germanique :
- le francique luxembourgeois parlé près de la frontière avec le Grand Duché du Luxembourg, au sud-est de la région wallonne ;
- le brabançon (proche du francique limbourgeois et du néerlandais) parlé près de la frontière avec l’Allemagne, au nord-est de la région wallonne (où il constitue un dialecte spécifique ; il en existe une variante aussi dans la communauté germanophone située à l’est de la région wallonne le long de la frontière allemande, ainsi que dans la communauté flamande en Flandre, jusqu’à la frontière des Pays-Bas où le brabançon est considéré comme un des deux dialectes principaux ayant contribué au néerlandais standard et où il a aussi un statut de langue régionale dans le sud de ce pays) ;
- le francique limbourgeois (ou carolingien), proche du bas-allemand (ou bas-saxon), parlé près de la frontière Sud des Pays-Bas et la frontière avec l’Allemagne (autour de la petite région du Limbourg néerlandais qui forme une quasi-exclave des Pays-Bas entre la Belgique et l’Allemagne), au nord-est de la région wallonne ;
- le bruxellois (ou Brusseleer) parlé dans la région bilingue (français et néerlandais) de Bruxelles-Capitale enclavée dans la région flamande.
En Communauté flamande
On en distingue 4, tous dans le domaine germanique (comme aussi le néerlandais standard) :
- plus proches du néerlandais :
- le brabançon (dont sa variante anversoise est très vivace)
- le flamand oriental
- plus proches de l’allemand :
- le flamand occidental proche du bas-saxon (ou bas-allemand)
- le limbourgeois proche de l’allemand standard (ou haut-allemand)
Aujourd'hui, beaucoup de flamands parlent un tussentaal (une langue entre les deux, ou verkavelingsvlaams). C'est un régiolecte mélangeant néerlandais standard et langue régionale endogène locale. Il est donc pluriforme et change en fonction du locuteur, selon qu'il se base sur un dialecte flamand, brabançon ou limbourgeois.
Les régiolectes brabançon ou flamand oriental sont assez difficiles à distinguer clairement car les deux dialectes régionales endogènes correspondantes sont déjà proches du néerlandais standard parlé par tous les flamands, et les mêmes locuteurs flamands peuvent varier leur discours librement entre les deux langues (de plus ils peuvent facilement passer d'un régiolecte néerlandais-brabançon à un régiolecte néerlandais-flamand oriental.
Il est à noter que le brabançon et le flamand oriental sont parfois présentés comme des dialectes du néerlandais, au contraire du flamand (occidental) et du limbourgeois qui ne restent assez différents de l’allemand et le néerlandais standards (et n’ont pas de transition facile non plus avec l’allemand standard via leur régiolecte trop teinté de néerlandais).
En Communauté germanophone
Aucune langue régionale n'est officielle, mais on y trouve le Francique ripuaire (Raeren) et le francique limbourgeois (Limburgs ou platdiets).
Langue des signes
Les frontières linguistiques existent également pour les langues des signes. Chaque communauté (française, flamande et germanophone) a donc sa propre langue des signes.
Voir aussi
Les albums de Tintin
Les aventures de Tintin ont été traduites en différentes variantes du wallon (et d'autres traductions sont encore prévues, comme en wallon de Charleroi). Il s'agit de l'album Les Bijoux de la Castafiore : une comparaison entre toutes ces variantes est donc possible :
- L'èmerôde d'al Castafiore (en wallon de Liège)
- Lès pindants dèl Castafiore (en wallon d'Ottignies)
- Les berlokes del Castafiore (en wallon de Nivelles)
Deux versions bruxelloises existent également :
- Les stiene de la Castafiore (en bruxellois « francophone », celui de Beulemans)
- De bijous van de Castafiore (en bruxellois « marollien », que Hergé a appris de sa grand-mère).
Le picard et le gaumais ne sont pas en reste :
- Les pinderleots de l'Castafiore (en picard de Tournai)
- On è pitroléy su la Lune (un autre titre fut choisi pour le gaumais)
Articles connexes
Liens externes
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